Évangile de Jesus Christ selon Mathieu, 6:33: Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. Hum… Je m’égare… Ou peut-être pas tant que ça. Un album concept sur les 7 péchés capitaux, un chanteur arborant un col romain, un premier titre au nom évocateur et des cœurs gospels, amis, frères et sœurs, aujourd’hui, c’est l’album « Deadly Scenes » du groupe Français « 6:33 ».
6:33
Deadly Scenes
En ce jour du seigneur, 6:33, groupe Parisien de Metal Pro.. Jazz.. Experi.. De Metal, ne peut que bénir votre journée. Tim Elfman, Danny Burton, Devin Townsend et Mike Patton sont sur un bateau, la logique tombe à l’eau, qui reste-t-il ? Difficile à dire vu que tout ça, ça se passe dans vôtre tête. Si dans votre bibliothèque musicale vous vous rendez soudainement compte que vous possédez des albums d’artistes comme Mr. Bungle, Diablo Swing Orchestra, Unexpect ou évidemment Sieur Townsend, allez-y les yeux fermés, ce groupe est fait pour vous.
Deadly Scenes, fresque burlesque datant de 2015, produit par Kaotoxin Records et composé majoritairement par le guitariste du groupe, est l’un de mes plus gros coups de cœur de l’année. Découvrant le band par le biais de l’émission Metal Versus Tournament, dont le chanteur Rorschach et le guitariste Nicko sont les présentateurs, je me suis dit: C’est ça que je veux faire quand je serai grand. C’est original, c’est en dehors des sentiers battus, c’est le genre de groupe qui se rit de tous les codes, protocoles et calibrages radiophoniques, c’est le genre de groupe qui fait ce qu’il veut. Mélangeant son Metal avec des styles aussi différents que le gospel et la country, la démarche, même si innocente, peut se ressentir comme un doigt en l’air destiné aux médias mainstream hexagonaux. Une formation scénique d’ailleurs non en marge de leur originalité car elle ne comporte pas de batteur mais deux claviéristes en plus du chanteur, du guitariste et du bassiste.
L’album concept est construit de sept morceaux traitant chacun d’un des péchés capitaux, plus un prologue « Hallelujah » et un épilogue « Deadly Scenes ». Neuf morceaux dont les thématiques bibliques sont passées au travers du prisme de la modernité: La colère prend le visage d’un enfant geek persécuté devenu grand dans « I’m Nerd », l’envie prend celui d’une veuve noire dans « Black Widow », « Last Bullet For A Gold Rattle » rend hommage à Ennio Morricone et à Sergio Leone,… Une Nerd-attitude assumée en témoigne toutes les références culturelles et les clins d’œil à Star Wars, Futurama ou encore South Park présents dans les textes. Le travail de la composition, des arrangements, des orchestrations comme de l’enregistrement est incroyable. Ça va dans tous les sens, mais tous les sens ont un GPS. Il serait complètement vain d’essayer de décrire avec exactitude leur musique, le meilleur moyen de se rendre compte de la virtuosité de la composition est encore d’écouter !
On apprécie aussi un énorme côté théâtral parfaitement imagé grâce à des dialogues entre protagonistes, comme dans « Lazy Boy » où on assiste à une scène entre un personnage paresseux et un autre présent pour le secouer, ou encore dans « Deadly Scenes », où sont jouées la bonne et la mauvaise conscience.
« Hey kids, you like violence? Good!
You’re gonna love this first story about Glenn!
Victim of the fish odor syndrome,
He also suffers from a talking boil on his bum!
With no job and no friends but only Susan on his ass,
He gets tangled up in crystal meth,
One day, fed up with life and the way things were going,
He decides to rob a coffee shop.
Which inner voice will make the next move? »
(texte issu de l’intro de Deadly Scenes)
En conclusion, Deadly Scenes est un véritable coup de cœur que je conseille à tous. Metalleux ou pas, tout le monde y trouvera son compte. Ça groove, ça rock, ça jazz, ça metallise, ça geek, un OVNI de la musique Française qui mérite bien plus de notoriété.
A découvrir absolument.
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