Alors que leur nouvel album Rapture sort demain avec pour l’occasion un concert exceptionnel à Paris. Nous avons eu la chance de pouvoir interviewer Victor Guillet (clavier et voix) au milieu du mois d’aout où il nous confiait son sentiment sur l’album, l’évolution du groupe mais aussi sur la musique.
Salut Victor, comment te sens tu à quelques semaines de la sortie de Rapture ?
Très bien ! On a pris un peu de temps pour partir en vacances chacun de notre coté pour se ressourcer après ce qu’il nous est arrivé mais aussi pour se reposer et prendre des forces avant cette sortie d’album que nous sommes impatients de vous faire découvrir. On reprend les dates directement, une release party le lendemain et on enchaine avec une tournée européenne pour terminer l’année avec des dates françaises. Donc voilà un gros programme pour fin 2019. On va racheter du matos et on va répéter et on y va !
Au niveau de cet album il y a eu un gros changement avec le départ de Lucas (guitare) qui était dans le groupe depuis 2011. Il était derrière les manettes pour l’enregistrement des derniers albums. Comment ça s’est déroulé sans lui ? Comment avez vous rencontrés Steeve et comment avez vous composés cet album ?
Ce nouvel album a été composé lors de sessions de répétitions où l’on s’est enfermés à la campagne pendant deux fois deux semaines. Sur ces sessions nous étions que tous les six enfermés dans cette ferme où on faisait que de la musique et un jour Lucas nous a dit « Bon les gars il faut qu’on parle, pendant les dernières sessions que l’on a fait j’ai pas passé un bon moment car je n’avais pas grand chose à apporter au projet, je ne ressentais plus le truc. » Et je pense que Lucas a voulu être honnête avec lui et avec nous en nous disant qu’il ne voulait plus faire de metal. Lucas c’est un musicien qui fait énormément de choses, il est producteur qui bosse pour plein de gens dans différents styles de musique. Je pense qu’un groupe comme le notre demande énormément d’investissement et une passion à toute épreuve, et il est vrai que si tu es pas à 100% ça ne sert à rien de continuer, comme il a dit, il aurait eu l’impression d’être un maillon faible et de tirer le groupe vers le bas. Sa démarche a été tout à fait honorable, je reviens tout juste d’une semaine de vacances avec lui, on est toujours très proche de lui, il continue à être présent auprès du groupe, il a remplacé Steeve au pied levé quand il a eu un problème personnel. Il est toujours là, il n’y a pas eu de problème. Pour Steeve, il a intégré le projet super rapidement, on se connaissait depuis très longtemps. On savait qu’il avait un gros niveau à la guitare, il avait joué avec des groupes comme Uneven Structures, Beyond The Dust et on avait toujours été impressionnés par son jeu de guitare. Puis Steeve est un musicien à 360 degrés qui sait composer des batteries, qui s’est investit dans l’écriture des paroles, il s’est beaucoup impliqué dans la production de l’album. Il est impossible de ne pas ressentir l’influence de Steeve dans cet album, il a été présent sur les sessions compos et il a vraiment mis sa pierre à l’édifice.
Vous avez décidés de ne pas enregistrer avec Lucas cet album, vous êtes donc partis en Europe de l’Est dans le studio de Modern Day Babylon, pourquoi avoir décidé de partir un petit peu à l’aventure pour enregistrer ?
On a eu un bon feeling avec Tomáš (ndlr : guitariste de Modern Day Babylon) qu’on a rencontré en tournée car on les avait invités et ça s’est très bien passé avec ce mec qui est quelqu’un de vraiment hilarant qui a une vision incroyable de la musique, c’est aussi un très bon producteur, il nous a fait écouter des choses qu’il avait produites et on s’est dits « Ouah, mais ce son de batterie ! Vraiment incroyable ». Ensuite il nous a montré son studio avec la drum room toute en bois avec des poutres au dessus c’est incroyable avec une acoustique dingue. C’est le genre de pièce où tu rien qu’en parlant il y a un côté mat et précis et c’est incroyable. C’est vraiment fou. On a vraiment été séduits pas ce studio et son approche. Du coup on est partis en Europe de l’Est pour faire toute la musique avec lui, en plus il fait de la guitare donc il sait très bien diriger les guitaristes et c’était aussi ça l’interêt.
Après écoute de l’album, on trouve que votre son a véritablement évolué tout en restant fidèle avec ce que vous avez fait auparavant. Il y a désormais un côté plus lourd, moins énervé et rapide mais beaucoup plus brutal et sombre que l’ont pu être des albums comme The Resilient et Phantom. Est-ce que c’est un des axes que vous avez souhaités explorer dans Rapture ?
Tout à fait, tu as complètement mis le doigt sur ce que l’on a voulu faire et je suis ravi d’avoir un retour comme celui là car c’était ce que l’on voulait. C’est sûr que l’on voulait partir sur quelque chose de plus sombre et c’est pour cela que les deux premiers titres que l’on a proposés étaient des titres sombres avec une ambiance pesante. C’était vraiment de revenir avec deux morceaux comme ça. Après le prochain titre que l’on sortira sera peut-être un peu plus mélodique, on va sortir le titre Down qui est très catchy et efficace. On a passé beaucoup de temps aux Etats-Unis, on a passé beaucoup de temps avec des groupes ricains et on a vu beaucoup de groupes américains évoluer vers quelque chose de plus mélodique et qui commence à devenir très mainstream que l’on a trouvé presque cliché, j’ai presque envie de dire le mot soupe. Nous ne souhaitions pas faire ça, on ne voulait pas faire comme tout le monde, il faut que l’on continue à faire quelque chose de très efficace, des singles avec une structure classique couplet/refrain mais pas avec des mélodies niaises et des choses trop lisses. On souhaitait véritablement faire quelque chose de sombre et pesant car en terme d’état d’esprit c’est quand même ce qui a donné le metal. Quand on a commencés à écouter ce style de musique c’était des groupes très sombres et on a voulu garder cette racine.
Tu parles justement de mettre peut-être moins de mélodies, et je voulais parler de ton chant qui a évolué sur cet album vers quelque chose de plus sombre, sur des tonalités plus graves et qui aident à créer l’ambiance. Comment as-tu travaillé tes chants clairs qui sont une part importante de l’ADN de Betraying The Martyrs ?
C’est évident que j’ait travaillé à avoir une voix qui soit moins fluette, on voulait essayer de sortir de cette structure où on a l’impression que lorsque l’on écoute un couplet et un refrain ce sont deux chansons différentes. Tu sais ce couplet super vénère et le refrain super mélodique où on perd le sens entre les deux. Dans cette optique là il était important pour moi d’avoir un chant clair qui ne fait pas contraste avec le reste de la chanson et qui au contraire, ne fait qu’un avec. Donc j’ai travaillé un chant clair qui est plus saturé, plus dark, j’ai mis une intention plus vénère dedans et moins fluet.
Justement quand on parle d’évolution, le chemin fait en 4 albums est juste incroyable alors que reste t’il du BTM de Breathe In Life ?
Tu sais quoi ? Je pense que je vais te répondre en disant que dans Breathe in Life, en une chanson tu pouvais entendre tout ce que Betraying The Martyrs avait à offrir alors qu’aujourd’hui pour entendre tout ce que BTM a à offrir il faut tout un album. Dans Breathe In Life les chansons étaient très chiadées avec plein de riffs différents avec des plans partout : un refrain, un machin, un machin et c’est vrai que quand on réécoute, je suis très très fier de cet album mais on était jeunes, on avait tout à prouver et on avait envie d’en mettre partout. Aujourd’hui on se dit que l’on a dix chansons pour montrer ce que l’on a envie de faire, alors au lieu d’en mettre partout pour essayer de tout montrer on va essayer de faire des chansons qui ont plus de sens du début à la fin. J’ai envie que nos fans, lorsqu’ils écoutent l’album puisse retrouver le morceaux qu’ils écoutent et pas se dire que le riff qu’ils écoutent peut être dans n’importe quel morceau. Chaque chanson a une identité à elle, une ambiance bien à elle, un tempo, des riffs qui font que peu importe quel moment tu écoutes, tu sais très bien quelle chanson c’est, que les chansons ne soient pas des fourre-tout mais qu’elles aient une âme
Lorsque tu me parle de cohérence, peux-tu me dire de quoi parlent les textes de l’album ?
Pour le coup c’est super varié, chaque chanson a son truc à dire et du coup on a essayé d’adapter le thème de la chanson à la musique. Par exemple pour Parasite où Aaron met véritable ses tripes dans la chanson où il parle de du parasite qu’il a toujours ressenti en lui, qui l’influence dans ses choix et avec qui il est en perpétuelle guerre. Evidemment cette chanson ne pouvait pas être une des plus mélodiques ou plus rythmées. Il fallait une ambiance pesante, quelque chose de lent, de sombre. Mais tu as le morceau Down par exemple qui au niveau des mélodies est plus ouvert, une structure plus mainstream et lisse avec des paroles qui sont un hommage à nos fans, on voulait faire une hymne pour nos concerts. C’est une chanson où on dit à nos fans ce que l’on ressent face à eux et où l’on explique ce qu’il se passe entre nous et notre public, cet échange et que l’on ne passe pas le même concert selon le public qu’il y a en face de nous. Il était important pour nous d’accorder le thème avec la musique.
Quand j’ai écouté Down pour la première fois je me suis dit que ça aurait pu être un single de Heavy Metal énervé dans le sens ou c’est clairement une hymne.
Tout à fait ! Je suis content que tu le ressente comme ça, ça fait plaisir. On voulait vraiment revenir sur un truc très metalcore car c’est un style qui nous a toujours séduit avec un refrain sur-efficace. Je vois ce que tu veux dire par heavy avec un chant plus aiguë et un rythme plus péchu, c’était important pour nous étant donné que c’est un hommage à notre public, on ne pouvait pas imaginer un titre où les gens ne participent pas. C’était important d’avoir ce Down qui revient scandé, et on est tous très excités à l’idée de jouer cette chanson en live et faire participer les gens avec nous. Mais je vois ce que tu veux dire, il y a un côté Motley Crue dans ce morceau ! (rires)
Tu parlais plus tôt du fait que vous étiez souvent aux Etats-Unis, quel est la sensation d’être les Frenchies de tout ce mouvement musical ? Est-ce que vous vous sentez comme des porte drapeaux ?
On se dit surtout que l’on a tout à prouver sur cette scène, car justement les français n’ont jamais été à l’honneur sur cette scène. Aujourd’hui nous ne sommes plus les seuls mais au début on était un peu les premiers à ouvrir sur le monde, Chunk ! No, Captain Chunk ! a beaucoup participé à ça même si c’est plus punk-rock que metal, il ont aidés à ouvrir au metal français. Mais très franchement on est là avec notre drapeau et les gens nous regardent en disant « Ah ouais ? Des français ?! » C’est comme si tu voyais un français débarquer à un combat de sumo, tout le monde se demanderait ce qu’il fout là et on a tout à prouver. On est au milieu de géants qui sont là depuis des années, des dizaines d’années. Les Etats-Unis sont clairement le pays pour ça et on avait tout à prouver.
En parlant de géants du metal, vous venez de signer un contrat de management avec Chris Adler (ex Lamb Of God), comment s’est passée la rencontre avec ce mec qui est quand même un titan !
La rencontre avec lui a vraiment été impressionnante, c’était dur de ne pas lui demander un autographe ! (rires) Cela faisait plusieurs années que l’on était managés par nous mêmes. On prenait toutes les décisions, on faisait des votes, on démarchait nous mêmes et parfois ça prenait des heures, il fallait toujours débattre et débattre sans fin pour savoir dans quelle direction aller. Un jour on s’est dits que cela n’était pas possible et qu’il nous fallait un septième membre pour prendre les décisions et départager. Du coup on s’est mis à envoyer plusieurs mails à des managers qui nous intéressaient et Chris a répondu de manière très efficace. On a écouté plusieurs managers qui nous ont répondus et Chris nous a le plus séduits. Il est vraiment là pour la musique et c’est ce qui nous a touché. Il nous a répondu qu’il nous signait pour une seule raison, c’est qu’il aime notre musique, qu’il trouve que c’est de la balle et qu’il pense qu’il n’est pas le seul et qu’il est sûr que ça va exploser. Donc c’est évident que quand le batteur de Lamb of God te dit ça, t’es motivé ! C’est quelqu’un de très sage, très posé, très « wise ». En plus avec sa grande barbe et sa femme qui s’appelle Sue qui est d’origine thaïlandaise qui fait ce projet avec lui, les deux ensembles je te jure qu’on aurait dit une version metal de John Lennon et Yoko Ono, ils sont vraiment au top.
C’est une belle rencontre !
Ouais, c’est vraiment une belle rencontre, et c’est surtout une super collaboration. Depuis qu’il est là les choses vont très vite pour nous, un exemple simple : ça fait des années que j’essaye d’avoir un endorsement au niveau des synthés et que j’envoie des mails à plusieurs marques sans jamais avoir de réponse. Quand c’est Victor de Betraying qui t’envoie un mail de lui même ça n’a pas beaucoup de poids alors que quand c’est Chris qui envoie un message à M Audio en disant « Bonjour, c’est Chris Adler, ex Lamb of God, ex Megadeth, je travaille pour Betraying The Martyrs. Qu’est-ce que l’on peut faire pour que Victor ait des synthés ? » Les mecs lui ont répondus et sur la tournée américaine j’ai eu deux synthés prêtés par M Audio, que je remercie d’ailleurs au passage car je leur ait cramé leurs deux synthés (rires). C’est vrai que d’avoir ce mec dans notre équipe ça fait avancer les choses et ça fait plaisir d’être drivé par un mec comme ça.
Tu reviens dessus et c’est vrai qu’il est pas compliqué de t’en parler., le drame du mois de juillet mais surtout la forte mobilisation des fans et de vos amis pour votre collecte de fond et ce qu’il s’est passé pour vous après cet accident. Tu as dû raconter 1000 fois les circonstances de l’incendie mais comment vous êtes vous retrouvés après ?
Directement après, ça a été dur, on était vraiment avec le moral dans les chaussettes. Notre metal dans les chaussettes même. On s’est retrouvés autour d’une table, on s’est dit « Bon, comment on fait ? » alors on a eu l’idée de faire un gofundme car il s’avère que pour les assurances c’est beaucoup plus compliqué que ce que l’on avait pu penser, il fallait débourser des franchises incroyables pour avoir le moindre remboursement. Le matos prêté, le matos endorsé, le merch, tout a été perdu et évidemment il fallait quand même payer la facture. On s’est vraiment dit que ça allait être compliqué et que financièrement pour nous c’était impossible de tout payer. On sait que ça se fait beaucoup ces derniers temps alors on s’est dit qu’on allait essayer ça. Et franchement on ne s’attendait pas que ça explose à ce point là, ça nous a vraiment mis du baume au coeur. Quand on a vu ça, quand on a vu les messages que l’on a pu recevoir de gens qui nous disaient « J’ai mis 100 balles, je suis étudiant, j’ai 20 ans mais j’ai mis 100 euros car il faut que BTM continue à faire des concerts et de la musique. » Quand tu reçoit des messages comme ça, qu’est-ce qu’on a comme choix ? On va pas rester à la maison et encaisser les thunes. C’est impossible. On s’est dit que c’était reparti, on rembourse nos dettes et on rachète du matos.
Et vous remontez sur scène pour un festival à peine deux semaines après l’accident.
Je tiens vraiment à remercier toute l’organisation du festival qui nous a tout prêté. On y est allés avec juste nos guitares sur le dos, ils nous ont prêtés tous les synthés, la batterie, les systèmes de retours. Absolument tout. Rien n’aurait été possible sans la générosité et l’organisation hyper professionnelle de ce festival, donc un grand merci à eux. On a plus de concert avant la release party alors on a juste le temps de se remettre sur pieds, de racheter le matos, de répéter les nouvelles chansons et de mettre en place un nouveau set avec les nouveaux morceaux. J’ai vraiment hâte de venir défendre cette nouvelle galette sur scène.
Par rapport à cette Release Party à la Maroquinerie, qu’est-ce que tu peux dire à propos de ce concert ?
Je peux dire que ce concert sera le plus long de toute l’histoire de Betraying, il sera plus long que tous les concerts que l’on fera par la suite lors des tournées en France et en Europe. On a vraiment prévus une setlist particulière où on joue beaucoup de nouveaux morceaux mais aussi beaucoup d’anciens. On a gardé le meilleur de ce que l’on jouait avant avec nos chanson préférées du nouvel album. C’est un vrai challenge physiquement pour nous car c’est la première fois que l’on joue une heure et quart, une heure vingt et ça va être la première fois pour nous que l’on va jouer plus d’une heure. Je pense que ça va être un concert très intéressant, on va faire une retrospective des quatre albums. Ouais ça va être cool.
Est-ce que l’on a une chance d’avoir The Covenant dans la setlist ?
Ouhlala ! Tu mets le doigt sur un truc là, la vache ! Ecoute je ne te promets rien mais il y a des gens dans le groupe qui ont vraiment envie de le faire et on en parle.
Tu préfère composer, répéter, enregistrer ou jouer les morceaux en concert ?
C’est la première fois que l’on me pose cette question ! Et j’espère que ma réponse ne va pas te décevoir. J’ai souvent eu ce discours là avec notre ingénieur son (ndlr : Camille Béchet, travaillant aussi avec Being As An Ocean, The Word Alive, Palaye Royale, Dying Fetus…) qui lui passe sa vie sur la route, il fait que des concerts. Je lui dit que je le plain un peu car il ne fait que ça, et que moi ça change tout le temps et c’est ce qui me rend aussi heureux dans ce que je fait. C’est un métier ou tu as des phases, pendant un mois je vais faire des concerts, le mois d’après je vais être chez moi à faire du piano et à composer des trucs et ensuite je vais passer du temps avec mes potes dans une salle de répète à bosser les morceaux. Puis des fois je vais passer quelques semaines à répondre à des interviews comme je suis en train de le faire maintenant et c’est ça qui rend ce métier et cette vie aussi épanouissante car tous les mois ça change donc je ne vais pas en choisir un plus que les autres car c’est le fait de pouvoir faire tout ça qui me rend vraiment heureux.
Merci beaucoup Victor, est-ce que tu as un dernier mot aux lecteurs de Mad Breizh ?
Merci de m’avoir lu et j’espère que vous allez écouter l’album qui s’annonce vraiment fat ! N’hésitez pas à checker les dates qui arrivent, tous ceux qui seront à Paris auront un concert exceptionnel et ceux qui viendront nous voir en France auront aussi un super show. Merci aussi à tous ceux qui ont participé à cette cagnotte qui nous a permis de nous remettre sur pieds. Merci à vous et j’ai hâte de vous rencontrer !
Un grand merci à Victor pour sa disponibilité et sa sympathie et à Elodie de HIM Média
Luca DEPAUL-MICHAU