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Live report : La Corde Raide 2025

Jeudi 3 avril

Et voilà ! On débarque dans le 44, dans la jolie petite ville de Pontchâteau, pour ce premier soir de concert placé sous le signe du punk. Je reconnais volontiers que j’étais impatiente car la programmation de ce soir m’a tout de suite tapée dans l’œil (et mes oreilles étaient tout aussi pressées d’entendre les quatre groupes annoncés). Avec le trajet, nous arrivons pile au début du live : lorsque les premiers accords de guitare s’élèvent de la salle. Mes yeux brillent déjà et nous accélérons le pas. A priori, je ne suis pas la seule à être aussi motivée ! Le public est investi, des sourires sur les visages, les yeux levés vers Bob’s not dead qui instaure une ambiance remplie de légèreté et du parfum de la liberté dont il a le secret. Les titres s’enchaînent, les rangers frappent le sol en rythme, et puis … Pause. Les lumières changent. Le rouge, le jaune et le vert teintent la scène. Le chanteur annonce le titre en anglais et le public fait entendre un cri de joie ! C’est parti pour « Jah Rastafaï » !! Après le morceau, c’est la fin. La fin ? Oh non heureusement : le rappel est accueilli à grands cris devant le panneau de signalisation brandit par Bob’s not dead.

En parlant de brandir les bannières, à la fin de leur set, Les sales Majestés font flotter le drapeau aux couleurs de l’anarchie sur une scène enflammée par les projecteurs rouges. Ce groupe incontournable, je n’avais jamais eu l’occasion de les voir en live. J’ai été complètement happée : je scandais les paroles, brandissais le poing en même temps que le reste de la foule… Je n’étais pas la seule ! La densité du public ne nous a pas facilité la tâche niveau prise d’images. C’est dire le succès toujours actuel de ce groupe fondé en 1981.

Après avoir pris l’air pendant le changement de plateau, nous prenons le temps de boire une petite pinte et faisons nos pronostics sur les titres que joueront Sidilarsen (Spoiler : tout le monde a été plus que satisfait). La scénographie et le jeu de lumière diffèrent avec les sets précédents, plus froids, plus tranchants : plus métal. Après tout « On va tous crever » … et le public est conquis.

Pour le dernier groupe, beaucoup de vestes cloutées sont parties prendre l’air et faire un tour au merch (oui, on avoue, nous aussi on a craqué) mais après le premier morceau sur-énergique de Hyro the hero, la plupart se presse à l’intérieur de la salle. Et ils ne le regrettent pas ! C’est le feu sur scène, une énergie débordante, que ce soit les zikos ou le chanteur : ça bondit, le micro vole, les riffs s’enchaînent… Les membres du groupe descendent de scène et se mêlent à la foule, guitare et micro en main. Une clôture de soirée endiablée.

Vendredi 4 avril

Pour la soirée rock français, nous arrivons un peu plus en avance qu’hier. Pile à temps pour profiter de la douce chaleur de la fin de journée sur le site. Le public est plus familial que la veille mais tout aussi enthousiaste. Avec nos pintes, nous nous posons à l’extérieur où les conversations vont bon train sur la programmation du jour. Pour ma part, je ne connaissais que Deportivo et Madam. Les deux premiers groupes allaient donc être une totale découverte. Et je n’ai pas été déçue, Frank commence avec des morceaux plutôt posés et switch sans préavis sur une énergie Rock’n’roll entrainante. Moi qui cadrais tranquillement, je n’étais pas prête à ce brusque changement. Ce groupe respire une spontanéité qui fait du bien.

Le changement de plateau n’a en rien entaché la motivation du public et Johnny Montreuil monte sur scène. Santiags, ceinture d’harmonica, lunettes de soleil, contrebasse… et c’est parti pour un excellent moment de synergie entre les musiciens et le public.

Sans avoir vu le temps passer: voici Deportivo qui revient sur scène après 7 ans d’absence. Sous les lumières stroboscopiques, le groupe joue ses titres les plus connus, repris avec enthousiasme par la totalité du public mais aussi les nouveaux morceaux issus de leur dernier album: Reptile.

On finit la soirée avec les explosives Madam. Les pogos se forment entre ceux qui avaient déjà assisté à une de leur représentation et ceux qui les découvraient ce soir-là. Et je pense pouvoir m’avancer sans trop de risque sur le fait que tout le public était charmé.

Samedi 5 avril

Dernier jour. Nous saluons avec un sourire la sécurité et les bénévoles, toujours à leurs postes, que nous avons rencontré sur les deux autres jours. Et la claque que j’ai prise durant cette soirée ! J’apprécie le rock celtique mais j’en écoute relativement peu. Cependant, j’écris ce live-report sur les morceaux de The Manky Melters ! Pour vous dire, à la fin de leur set, la différence de température ambiante entre la salle et l’extérieur était flagrante. Tout droit arrivés du grand Est, ils ont fait forte impression à tous, du plus jeune devant de la scène au plus âgé, accoudé à la buvette mais battant la cadence avec tout autant d’énergie.  Ils ont partagé avec nous leur dernier single « Par-dessus bord » et c’est avec regret que le public les laisse partir après plusieurs rappels.

Mais les regrets sont vite balayés car c’est au tour du groupe de huit, Les Vrillés, de briller sous les projecteurs. Accordéon, bombarde, biniou, flûte irlandaise, ça bondit sur et devant la scène. Ça virevolte, ça applaudit sans retenu, les slams de gens vêtus de kilts bigarrés s’enchainent.

Malgré la chaleur qui règne dans la salle, beaucoup de spectateurs décident de rester à l’intérieur en attendant Les 3 Fromages. Et puis… L’organisation du festival a prévu une surprise… L’annonce des résultats de la tombola ! À la clé pour les deux gagnants ? L’un repart avec une guitare dédicacée par tous les artistes qui se sont produits sur la scène de cette 7ème édition de La Corde Raide. L’autre avec une guitare aux couleurs du festival. Après la récupération des lots sous les applaudissements, la lumière baisse, le brouhaha s’apaise et une voix venue du futur annonce la bienvenue dans la dimension 3 Fromages ! L’entrée du groupe est fracassante et le public : survolté. Le jeu scénique du groupe fait effet, le set s’ancre dans une franche ambiance de camaraderie au travers des pogos et des walls qui regroupent autant les bénévoles, les festivaliers et les artistes du début de soirée.

En sortant, moites de sueur et le sourire aux lèvres, nous découvrons une petite scène, au rez-de-chaussée, avec deux curieux pieds de micro ornés de chevaux bâton en peluche. Quelques minutes après, c’est Tonto, le duo de rock irlandais qui prend la main dans une ambiance plus intimiste. Les danseurs de tous niveaux réalisent les pas de danse celtique ce qui clos en beauté ces trois jours de festival.

En bref, des bénévoles en or et un grand merci au vigile à gauche de la scène qui a gentiment veillé sur notre matériel vidéo pour nous faciliter la tâche lors de nos louvoiements acrobatiques dans la foule. Les trois soirs étaient sold-out et, au vu de la qualité et de la programmation, c’est bien mérité ! À regret, nous n’avons pas pu couvrir Les Off Cordes et le salon de la lutherie qui se tenaient du 27 mars au 6 avril. Mais bon : ce n’est que partie remise à l’année prochaine ! Et la suite croustillante me direz-vous ? Un agrandissement du site pour la prochaine édition !