Whhaou!!! L’année commence bien en matière de concerts à Lyon et encore une fois, Mediatone a bien flairé le truc. C‘est The Darkness qui se paie l’affiche au Ninkasi Kao ce tout début de février et quelle claque!
Très franchement, je ne suis pas du tout addicte des voix perchées dans le heavy metal (en dehors de celle de Bon Scott), et le registre suraigu à crever les tympans me fatiguent dès les premières minutes. Je préfère les voix masculines, bien grasses et bien « viriles ». J’avoue que ce soir là, The Darknes et notamment Justin Hawkins, le chanteur du groupe, a balayé près 35 années d’écoute de musique extrème d’un revers de manche (de guitare) et m’a transporté dans la 4ème dimension des tessitures vocales extra terrestres et fichtrement jubilatoires. Je me suis même surprise à chanter, aussi haut que je pouvais le faire (c’est à dire, pas bien haut, hein!) et de jalouser à mort ce mec hallucinant capable de te pondre un contre ut, les doigts dans le nez tout adoptant une attitude désopilante.
Mais retour, d’abord, sur la première partie avec les DZ Deathrays. Ce trio australien composé de Shane Parsons au chant et à la guitare, de Lachlan Ewbank à la guitare solo et de Simon Ridley à la batterie, diablement efficace a balancé 8 morceaux de Dance Punk absolument délectables. Simples et énergiques, les garçons ne font pas dans la dentelle et ça balance pas mal du tout. L’absence de basse est parfaitement contrecarrée par les riffs rageux de Shane et la rythmique soutenue de Simon. Lachlan assure parfaitement ses solos et les choeurs, Pas étonnant que le groupe ait remporté en 2012 et en 2019 le prix du meilleur album indépendant de Hard rock, Heavy et punk de l’Australian Recording Industry Association. Côté public, c’est plutôt bien accueilli. Sur le dernier morceau, Ocean Exploder, Simon va s’y reprendre à 3 fois pour réaliser son solo d’intro à la batterie (quand ça veut pas le faire, ça veut pas le faire!) mais avec le sourire s’il te plait. Pour le coup, le public se montre super encourageant et acclame le batteur une fois son intro réussie. Bref, le public est bon enfant, ouvert, ce qui laisse que du bon à présager pour la suite du concert. Les DZ Deathrays quitteront la scène sous les applaudissements du public, bien acquis à la cause du groupe.
Petite pause le temps que le matos des DZ D soit évacué. J’ai super soif, mais au vu du monde dans la salle, je me garde bien de quitter ma place juste sur le devant de la scène. Je salue 2 copines au loin qui ne tarderont pas à venir me rejoindre un peu plus tard. Le temps me semble super long, et les images mentales d’une pinte de bière bien fraîche occupent l’ensemble de mon cerveau. Mourir de soif dans une brasserie…No Comment! « Tu ne convoiteras pas le verre de ta voisine! » C’est bizarre les trucs qui te passent par la tête, par moment…Enfin, la lumière s’éteint!
Frankie Poullain le bassiste, Dan Hawkins le guitariste et Rufus Tiger Taylor, le batteur entrent sur scène et entament les premières mesures de « Rock n Roll Deserves to die », dans des costumes blancs, immaculés, taillés fin 60’s début 70’s. Classe, très classe!
Mais où est Justin? On l’entend bien chanter, mais il tarde à venir. …Et telle une grande star du rock, il surgit alors que le refrain démarre; Wow, bah ça le fait, hein? Justin Hawkins, dans toute sa splendeur, en pantalon moulant évasé, petit débardeur sous les tétons et petite veste en soie, tout en blanc nous offre toute une série de poses lascives, une chorégraphie digne des divas du rock’n’roll et un petit côté vintage à souhait. Le show est parfaitement assumé. C’est drôle, ça sent l’auto-dérision, avec un flegme très « british » et c’est même…Poétique. Oui, je le dis, il y a de la poésie dans la prestation du groupe. Je tombe raide dingue du groupe (et particulièrement quand Justin tombe sa petite veste sur How can I loose your love en se faisant aider par le public et rabat son débardeur quelques minutes plus tard !) On a tous pensé, vivement le prochain morceau. Non?
Cette première partie reprendra 10 morceaux de leur dernier album « Easter is cancelled ». Sur le moment, on s’est tous dit que tout allait tourner autour de cet opus et que les vieux tubes allaient passer à la trappe, mais peu importe, parce que ça joue et bien en plus. Histoire de corser les choses, Justin appelle Rufus Tiger (qui est d’ailleurs le fils de Roger Taylor, batteur de Queen, hé oui!) pour prendre place derrière le clavier, Frankie prendra la place de Dan à la guitare et Dan se retrouvera à la basse, pour jouer le fabuleux « Deck Chair ». Dan le frère de Justin nous offrira même, casquette sur la tête un petit rap bien fouillé sur » Heavy Metal Lover ». Justin restera seul sur scène pour un morceau plus calme » We are the guitar men », et permettra aux fans de se lancer dans des vocalises, en miroir, un peu à la façon d’un Freddy Mercury. Fin du concert?
Hé bien non, après 5 petites minutes, où il est hors de question que je quitte la fosse en direction du bar alors que je suis complètement déshydratée, les musiciens regagnent la scène avec un look différent. Frankie arbore un mignon petit pattes d’éph noir surmonté d’une non moins seyante petite robe de chambre, Dan arbore un look plus rock’n’roll et Justin déboule en combinaison rouge, oui oui, la même que sur le clip d »In another life ». La queue du diable a disparue, pas étonnant vu les pirouettes et l’extraordinaire trépied, qu’il nous fera sur l’estrade de la batterie tout en rythmant les temps avec ses jambes. Tout est dans la démesure et c’est trop bon. D’autant plus que cette partie va permettre aux fans de se déchaîner puisque c’est 9 tubes que le groupe reprendra, et qui donnera lieu à des bonds et des pogos survoltés. Le concert se terminera avec « I believe in a thing called love » repris par toute la salle.
Peut-on parler de l’événement quelque peu surnaturel qui s’est produit à deux reprises pendant le show? Je vous assure que c’est vrai!
Le groupe accumule un nombre de médiateurs impressionnant qu’il distribue au public. Justin en prend un et d’une pichenette l’envoie au plafond. Le médiateur atteint les projecteurs et… ne redescend pas. Justin, interloqué, interroge du regard le public et les musiciens. Seconde tentative: Le médiateur est renvoyé dans les airs…et ne redescend pas, happé par la main du fantôme d’Hendrix peut-être… Welcome in the 4th Dimension, les gars! Justin dira alors: » It’s the best concert I ever made ».
Ouais, et bien moi, c’est bien l’un des meilleurs concerts que j’ai vu jusqu’à présent, et POUR RIEN AU MONDE, je ne louperai la venue de ce groupe hilarant, digne d’un délire à la Spinal Tap, quitte à crever de soif!
Setlist The Darkness
1- Rock’n’roll deserves to die
2- How can I loose your love
3-Live’ til I die
4-Heart Explode
5- Deck Chair
6-Easter is cancelled
7-Heavy Metal Lover
8-In another life
9- Choke on it
10-We are the guitar men
11-One Way Ticket
12-Barbarian
13-Growing on me
14-Japanese prisonner of love
15-Love is only a feeling
16- Solid Gold
17-Givin up
18-Street Spirit (Radio head cover, and others)
19-Get your hands off my woman
20-I believe in a thing called love