L’un des gros avantages d’écrire sur ce webzine, c’est qu’en plus de pouvoir vous communiquer mon enthousiasme pour un album ou un concert, je peux faire de belles découvertes en sortant de ma zone de confort et ainsi continuer à faire travailler ma curiosité pour différents groupes et genres musicaux.
C’est tout à fait le cas avec l’album « Ægo Templo » du groupe messin Déluge.
C’est mon 1er saut dans l’univers de Déluge dont le morceau « Digue » sorti récemment m’avait clairement donné envie d’en découvrir plus de leur univers puissant, aérien, contemplatif, mystique et touchant.
Là où leur précédent album « Æther » était très marqué black metal (même si une écoute plus poussée s’impose sous peu), ce nouvel opus garde cette maîtrise du genre mais pour la faire évoluer vers des flots plus « post » et aériens.
Je n’utilise d’ailleurs pas le mot « flots » de manière anodine car l’album est très marqué par la thématique de la mer avec ses intros ou outros de morceaux avec le bruit des vagues et les titres de plusieurs morceaux présents sur l’album : Digue, Abysses, Baïne.
L’album dégage une ambiance vaporeuse, mystique avec ses chants en échos et ses instrumentales qui alternent le calme, la puissance, le chaos, comme on pourrait l’imaginer d’un long voyage en mer en somme.
Beaucoup de morceaux marquants dans cet album :
« Opprobre » qui nous donne un chouette aperçu de la capacité du groupe à changer de rythmes et d’atmosphères au sein d’un morceau avec un chouette final au piano.
« Abysses » avec son intro magnifique et un chant féminin clair qui semble évoquer le chant des sirènes et une accélération progressive du morceau avant une fin très hypnotisante.
« Fratres » sort du lot avec un morceau uniquement instrumental doux et calme qui enchaine avec le morceau « Gloire au silence » démarrant, paradoxalement, en trombe.
« Ægo Templo » : Le morceau dont l’album tire son nom est un exemple de maîtrise de la part du groupe. Début très calme, rythmique lente, puis arrivée d’une batterie surpuissante accompagnée d’un chant en échos très clair (Le chant des sirènes encore une fois ?). Un morceau magistral, l’instrumentale est profonde, faisant basculer sa 1ère partie plutôt black metal vers un post maîtrisé.
« Digue » : le 1er morceau que j’ai découvert de cet album via le magnifique clip sorti la semaine dernière. Au risque de me répéter, encore un morceau envoûtant, onirique et maîtrisé de bout en bout. La 1ère écoute de ce morceau m’avait pris par surprise, scotché et donné de vrais frissons dans le dos.
Réussir à transmettre ce frisson par un média, et dans ce cas-là par la musique, n’est pas chose aisée, mais la mission est bel et bien remplie par ce morceau ainsi que par l’album.
Dans le Grand Est, on est loin de la mer, mais elle est quand même présente dans nos esprits pour tout ce qu’elle représente comme symboles : voyages, découvertes, faire route vers l’inconnu, peur des éléments, peur de notre propre fragilité et de notre mort…
Je ne sais pas si c’est tout cela que le groupe souhaite nous communiquer via cet album ou bien si je surinterprète trop, toujours est-il que je vous invite à me rejoindre dans la découverte de cet album, c’est un voyage que vous ne devriez pas regretter.
Une fois n’est pas coutume, l’album est déjà disponible à l’heure où je publie ces lignes, alors foncez ! 🙂