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Chronique album Fortitude de GOJIRA

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Chronique album Fortitude de GOJIRA

« Nous nous sentons responsables, en tant qu’artistes, d’offrir un moyen aux gens de passer à l’action », partage Joe Duplantier (guitariste/chanteur) avec ses compères de Gojira, c’est-à-dire son frère Mario Duplantier (batterie), Christian Andreu (guitare) et Jean-Michel Labadie (basse).

Cela résume assez bien la maturité ressentie à l’écoute de cet album. En effet, après le très bon album Magma qui suscitait la réflexion sur la douleur qu’engendre le deuil (suite au décès de la mère de Joe et Mario), Gojira arrive avec un album plus prononcé, engagé sur la condition humaine et la sauvegarde naturelle de son habitat, la Terre.

Un véritable tour de force avec quelques prises de risques intéressantes qu’on appréciera, ou carrément non, pour les puristes qui risquent peut-être de crier au scandale du fameux « aspect commercial » et du « Gojira c’était mieux avant ». Malgré tout ça, personne ne pourra nier que Gojira reste depuis presque deux décennies un des piliers du métal et du rock français avec un son distinctif, bien à lui, c’est-à-dire un métal sombre et lourd, avec parfois des mélodies à vous arracher des larmes tant elles sont pesantes et chargées d’émotions. En bref, Gojira ne peut laisser indifférent tout métalleux qui se respecte, surtout si ce dernier à un tant soi peu d’amour pour son prochain et non un nombril à la place du cerveau, un peu comme le cite Joe Duplantier « l’humanité est un parasite ».

Cette didascalie cavalière porte en son sein, telle mère Gaya un de ses fils, le premier morceau de l’album, du nom de « Born For One Thing ». C’est du pur Gojira, des riffs bien saccadés qu’on reconnaît entre mille. Une violence, une fluidité, un sens du rythme qui déjà nous nourrit pour nous préparer à la suite.

Suite qui ne tarde pas à arriver avec « Amazonia » et « Another World » sous la forme d’une grande claque. Gojira a su trouver des mélodies qui nous plongent (comme le titre l’indique) au fin fond de la forêt amazonienne. On a juste envie de prendre notre télécommande ou mieux notre portable pour détruire ce qui fait de nous des esclaves consuméristes pris de, je cite Joe Duplantier, « perte de conscience », qu’inconsciemment ou consciemment, nous acceptons le diktat de la destruction de notre, à la base, si belle planète. Alors que nous devrions la défendre, ce que met justement en avant la philosophie du groupe Gojira, à savoir la préservation de notre environnement et habitat naturel.

Ce que je trouve fabuleux avec Gojira, c’est leurs deux facettes musicales, d’une la violence lourde typique qu’on retrouve sur des titres comme « New Found », « Sphinx » et « Grind » et de l’autre, l’aspect imprévisible de leurs compositions, comme sur le titre « Hold On », morceau calme et mélodique avec quelques intonations qui ne sont pas s’en rappeler Metallica avant de vite revenir à ce qui fait la force de Gojira, à savoir du tapping d’enfer et un doigté diaboliquement mélodique.

Mais ça ne s’arrête pas là concernant l’aspect surprenant de leurs compositions. En effet, le titre « Fortitude », petite introduction qui n’est pas sans rappeler un certain groupe du nom de Sepultura et ses pérégrinations en mode Roots, amène parfaitement le titre « The Chant ». Autant être franc, cela peut être un titre assez déroutant au premier abord, surtout avec ces chants aériens qui peuvent faire beaucoup penser à System Of A Down et aux envolées lyriques de Daron Malakian et Serj Tankian où la limite entre le rock et le métal semble très mince.

Nous arrivons maintenant au cœur de ce qui, pour moi, est la beauté bifide de cet album, avec tout d’abord le titre « Into The Storm ». C’est parfait mélodiquement parlant, le refrain nous laisse rêveur et désarçonné face à la vérité que nous renvoie Gojira devant cette métaphore musicale, poussière nous sommes et poussière nous retournerons, c’est juste poétique et électrisant. Que dire de l’aspect rythmique, c’est juste grandiose, ce que fait Mario Duplantier à la batterie est juste magistral, pour les aficionados tendez l’oreille et vous comprendrez. Un morceau culte !

La seconde partie de la beauté bifide à laquelle j’ai fait allusion plus haut vient du titre « The Trails ». On ne peut que rester pantois devant une telle maîtrise de la finesse mélodique de la part de Gojira. Il est rare d’écrire ça mais la profondeur poignante et éthérée de ce morceau est juste rare et nous laisse sur un nuage onirique et plein d’espoir.

En conclusion, je vais faire très simple, « Fortitude » reste un album de Gojira. Ou disons que je vais utiliser un titre de leur premier album Terra Incognita, du nom de « Fire Is Everything », qui résumait déjà bien ce qu’ils essayaient de nous faire comprendre en 2001 et qui ne tardera pas à arriver de toutes façons si nous ne changeons pas notre façon de vivre…

Réveillez-vous et écoutez du Gojira !

 GOJIRA – Fortitude album review

« We feel, as artists, responsible for giving people a way to take action », share Joe Duplantier (guitar/vocal) with his friends from Gojira, his brother Mario Duplantier (drums), Christian Andreu (guitar) and Jean-Michel Labadie (bass).

That pretty much sums up the maturity I felt when listening to this album. Indeed, after the very good Album Magma, bringing us to think about the pain of mourning (further to the loss of Joe and Mario’s mother), Gojira comes here with an album more marked and engaged about human condition and the protection of its natural habitat, the Earth.

A real tour de force, with some interesting risk taking to appreciate, or totally not if you’re a purist that cries scandal about the « commercial aspect » and « Gojira was better before »! Despite everything, no one can deny Gojira, for 20 years now, remains one of the pillars of French metal and rock, with a recognizable sound, a dark and heavy metal, with melodies so deep and full of emotions it can easily bring you to tears. No metalhead can remain indifferent to Gojira, mainly if he has a little love for his neighbor and not a navel for the brain. As Joe Duplantier says, « humanity is a parasite ».

This cavalier didascalie carries within it, like Mother Gaia one of her sons, the first track of the album, Born for one Thing. That’s pure Gojira, very jerky riffs recognizable among all. Violence, fluidity and a sense of rhythm already feeding us to prepare us for what’s to come.

Amazonia and Another World don’t take long to arrive, taking the shape of a big slap. Gojira has found the good melodies to immerse us (as the title suggests) in the depths of Amazonian forest. We just want to take our remote, or better, our mobile to destroy everything that makes us consumerist slaves taken from, quoting Joe Duplantier, « loss of consciousness », and consciously or unconsciously, we accept the diktat of the destruction of our beautiful planet, while we should protect it. That’s typically what Gojira puts forward, to know, the protection of our environment.

What’s fabulous with Gojira is their two musical facets, the typical heavy violence we can find on the tracks New Found, Sphinx or Grind, and the unpredictable aspect of their compositions, for example on the track Hold On, a calm and melodic track. We can hear some intonations that are reminiscent of Metallica to get back quickly to the sound that makes the strength of Gojira, tapping from Hell and a devilishly melodic fingering.

We’re not over concerning this surprising aspect. Indeed, Fortitude, short intro, let us think about Sepultura and their peregrinations in Roots territories and brings perfectly the next track The Chant. To be honest, this one can be a bit confusing on first listen with its aerial chants that remind of SOAD and the lyrical flights of Daron Malakian and Serj Tankian, where rock and metal are getting closer.

After that, we immerse ourselves in what’s for me the bifid beauty of this album with firstly Into the Storm. It’s melodically perfect. The chorus leaves us dreaming and unsettled facing the truth Gojira shows us, using this musical metaphor. Dust to dust, that’s poetic and electrifying. Rhythm is grandiose, Mario Duplantier, behind his drums does a magistral job. Listen well, you’ll understand, you aficionados! A cult track!

The second part of this bifid beauty comes with The Trails. We can only remain speechless in front of such a mastery of melodic delicacy from Gojira. That’s rare to write but the ethereal and poignant depth of this title leaves us on a dreamlike and full of hope cloud.

To finish, I’ll be short, Fortitude remains a Gojira album. I’ll use the name of a track from their first album Terra Incognita, Fire is everything, that well resumed what they already wanted us to understand in 2001 and that’ll arrive soon if we don’t change our way of living.

Wake up and listen to Gojira!