Petit syndrôme de la page blanche, je reste à chaque fois planté devant mon ordi à me demander quelle accroche mettre en avant pour vous faire envie de rester avec moi. Et si je commençais par le début ?
Lorsqu’il m’a été proposé de découvrir 2Sisters, j’ai comme tout un chacun eu le réflexe des technologies de communication actuelles. Je me suis sorti les doigts des poches et j’ai fait une recherche internet. La toile me dévoile peu d’informations mais, coincé entre publicités pour les canapé en peau de canard et la dernière photo du beau gosse qui, quand il est assis à un petit bourrelet- et c’est drôle-, je découvre l’aperçu figé d’un clip vidéo qui attire mon regard, tout autant qu’il attise ma curiosité. Un style cinématographique de film d’horreur se complète, au moment de dérouler les (presque) 2 minutes de son, d’un hurlement de loup… L’extrait Run Baby!Run ! est enclenché.
Les premiers accords me transportent illico dans le monde de Tarantino. Vous savez, ce savant mélange de rythme effréné, de rétro bien dosé et d’ambiance comico-effrayante. Ma première impression est que j’en ai une ! Mais oui, lectrice, lecteur. Qui n’a jamais écouté un premier opus en se disant « je ne sais pas, je vais réécouter pour me faire une idée plus précise » ? Ici, point de question à me poser.
De ce fait, dans une démarche tout à fait usuelle, je vais voir plus loin et je constate que l’album Run Baby ! Run ! est sorti en 2018. En son sein, 31 minutes réparties sur 14 titres. Et autant dire que c’est groovy. Formation de base sortie de terre en 2009, elle se compose d’une batterie, une basse, une gratte et un chanteur. De quoi envoyer le rock’ n’ roll. Tout simplement.
Pour la suite, je vais peut-être me faire gourmander, car j’identifie malgré moi leur particularité à d’autres artistes, mais les titres me font un à un ressentir des souvenirs. Je ne vais pas tout passer au crible, et dites moi si je me trompe une fois que vous l’aurez oui, mais sur le morceau Remember (titre n°2), le frontman a une tonalité rappelant le frangin Gallagher. Non ?
Tantôt flirtant avec les jeunes années d’Iggy, tantôt me faisant passer les épisodes de Happy Days du tréfond de ma mémoire, les influences et les styles s’entremêlent judicieusement tout au long de l’album. Ce léger mélange psycho/rock à billy/punk est à tomber. La suite royale de So Fine (n°7), Johnny (n°8) et Let Me Go (n°…9 ! Gagné! En même temps c’est une suite…) en est un parfait exemple
Et puis il y a le son en lui-même. La sonorité est brute. C’est cash et efficace. C’est bien simple, je me sens face à la scène. Il y a cette légère lourdeur de la basse. Les amplis nous en mettent plein la tronche. La batterie tabasse. Je suis à mater une répèt’ dans un sous sol ? Pas vraiment. Ce ne sont pas des débutants. La maîtrise est là, la patate se ressent et vibre à travers eux jusqu’à moi. Je suis plutôt dans un bar. Coude au comptoir. Mes doigts essuyant machinalement la condensation formée sur le verre contenant les 25cl de la libation précédemment servie par le patron. Je tape du pied. Impossible de ne pas le faire. Je ne décroche pas le regard de la scène. Je ne dis mot. Tout le monde est attentif malgré les déhanchements incontrôlables. Oui, je sais, tout ça est dans ma tête. Mais c’est bel et bien 2Sisters qui me procure cette sensation. C’est un groupe indubitablement fait pour le live. L’opus Run Baby ! Run ! est une invitation à prendre son blase (triste météo en ce mois de juillet) et à sortir écouter de la musique. Sans détour. Allez, cours chérie, cours !!