Nous voici donc de retour après un été bien occupé avec quelques onomatopées pas piquées des hannetons tirées d’une citation de l’une des légendes de la musique Metal:
« OH YEAH ? OH YEAH ?? OH YEAAAAAH !! »
– James Oyé Hetfield, chauffeur de salle depuis 1981 –
Il est en effet bien compliqué de ne pas faire le rapprochement entre le groupe que l’on chronique aujourd’hui et le fameux chanteur de Metallica. Donc parlons-en dès maintenant pour pouvoir passer à autre chose assez rapidement. C’est la première chose qui frappe lorsqu’on commence à écouter la musique de ces Finistériens: le chant. Il faut faire un réel effort pour parvenir à passer outre la ressemblance, volontaire ou non, de la voix du chanteur avec celle d’Hetfield. Volontaire à mon humble avis car en plus de cette ressemblance sans doutes naturelle on dénote la présence de beaucoup de « mimiques » vocales du monsieur ici. Des lignes de chants aux accentuations de fins de phrases maintenant cultes, ça respire, ça transpire, ça suinte Metallica. J’ai personnellement réussi à aller au-delà de ça à force d’écouter l’album, mais je connais des personnes à qui je l’ai fait écouter pour qui ça pose plus de problèmes. Alors, évidemment pas de remise en question des décisions artistiques du groupe de ma part, leur musique ressemble à ce qu’ils veulent en faire. Ce choix, malgré le risque qu’il représente est je suppose complètement assumé, et ce n’est pas mon rôle de dire si c’est ou non une mauvaise idée. Hardiesse est mère de décisions couillues, telle devrait être la devise du projet, tant la démarche peut plaire quasi-instantanément comme l’inverse. En tous cas, au premier abord, c’est pour sûr très déstabilisant.
Je me rends compte que commencer la chronique sur un point « négatif » n’est pas la meilleure des idées que j’ai eue jusqu’ici, mais je ne voulais pas impacter tout mon article avec ce-dit point. En d’autres termes, le sujet est clos, et vous aurez à cœur de vous rendre compte que malgré ça, cet album reste un très bon album.
Après ce petit laïus d’introduction, l’heure est maintenant venue de dévoiler le nom du groupe et de l’album incriminé aujourd’hui:
Teska
Primal Scream
Teska (pour « This Shit Kicks Asses » – à confirmer -) est un groupe Quimpérois de Modern Thrash formé en 2001 et qui dispose à son actif d’un premier album éponyme sorti en 2013, et d’un deuxième opus donc « Primal Scream » du mois d’Avril de cette année, tous deux auto-produits. Une évolution très significative de la production, un enregistrement au SLAB SOUND STUDIO de Lorient (Loudblast, Gohrgone, Elferya, K.Y.S.T,…) et un artwork signé Vincent Fouquet a.k.a Above Chaos (Tsjuder, Inquisition, Melechesh, Hellfest Festival,…) leur permet de nous offrir un rendu final, sonore et visuel ultra-professionnel. Évolution (comme pour Drakwald dans mon article précédant) sans doute rendue possible grâce à une campagne de financement participatif victorieuse de Décembre 2015.
Passons maintenant à la phase écoute, casque sur les oreilles et parés à en découdre. On attaque l’album avec « Welcome » et une petite intro instrumentale/boite à musique toute gentille-mignonne, calme avant la tempête, germe de l’ouragan. Petite vague finissant l’intro, on passe ensuite aux choses sérieuses. Et c’est la que la nouvelle production fait ultra-plaisir. Pas besoin d’un gros système de son pour que le mur vous arrive dessus. J’avais eu la même impression en entendant pour la première fois le titre « The Uninvited » d’Alter Bridge. Des grosses pêches bien mises en valeur par un enregistrement et un mix de qualité. On est tout au long de l’album sur une formule assez simple et efficace, très fédératrice, leurs morceaux se retiennent facilement et les refrains sont faits pour être scandés par le public en live. Le deuxième titre « The Outcome » débute, j’imagine déjà les pogos que ça engendrerait s’il y avait ne serait-ce qu’une personne à côté de moi. Bénie des dieux doit être cette personne, je suis tout seul. Elle aurait mangée. Un morceau d’1m84 pour 90 kilos qui t’arrive dans les côtes toutes épaules dehors, des gens pourront en témoigner, ça fait pas que du bien. Mais trêve de digressions, revenons-en à nos boucs (les moutons c’est pas assez Metal lml (><) lml). Le morceau est très inspiré, les phrases mélodiques et la première partie du solo cassent astucieusement les riffs violents des autres parties. C’est pour moi un des meilleurs de l’album. Passons à présent sur le morceau « I Don’t Know Yet » que je trouve assez symptomatique du problème évoqué plus haut (je saaaais, j’avais dit que le sujet était clos, mais j’fais c’que je veux). Je voulais revenir sur ce morceau parce que je trouve le passage mélodique au milieu du morceau très bien amené, tout comme la montée en puissance pour revenir sur le riff principal. Avant d’être ressorti de l’originalité du morceau par le chant qui nous rappelle encore une fois ce bon vieux Mr Oyé. Ce qui est dommage, car ça nous tire de la musique. Finalement je n’ai peut-être pas tout à fait réussi à passer au dessus de ça. Les deux morceaux suivants, « One More Fix » et « Chapter Hate » remplissent complètement leur devoir, l’intro du premier fait assez Californien, ça m’avait fait sourire lors de ma première écoute. Je vais m’arrêter un peu plus longtemps sur le titre d’après, « Time Out », mon préféré de l’album (qui a d’ailleurs rejoint ma playlist principale Spotify). C’est pour moi le plus original et le plus audacieux du projet. Toutes les différentes parties de la track s’assemblent parfaitement et ne laissent pas le temps à l’ennui. La première moitié, plus mélodique, avec une intro mid-tempo que j’adore et les petites doubles-croches au synthé en arrière plan du couplet qui donnent un petit côté Indus au tout est succédé avec brio par la deuxième moitié, plus énergique, terminant le morceau en obligeant à battre la mesure avec la tête avec assurance et conviction. L’album se termine sur le très bon titre « Mind Prison », un long morceau qui clôture « Primal Scream » en mixant en un peu plus de sept minutes tout ce qui fait la personnalité de Teska, du Modern Thrash à mi-chemin entre rythmiques agressives et mélodies harmonisées planantes.
Concluons, concluons. Les gars de Teska savent très clairement ce qu’ils font. Leur musique est inspirée, les musiciens sont excellents, les parties harmonisées et les solos sont réussis, il y a ici une vraie maitrise de leur matière première et de leur instruments. Remettons une petite couche sur la prod’ qui a fait aussi un super travail, comme dit plus haut, tout sonne professionnel et créé un grand écart avec beaucoup de groupes de même envergure qui n’ont pas la chance de profiter d’une telle qualité, ce qui leur octroiera sans aucuns doutes les trois grandes récompenses: visibilité, crédibilité, puis notoriété. Puis argent, prostituées, immortalité, conquête spatiale, prix Nobel, et petites vacances au Club Med, parce que tout de même, faut savoir se reposer. En plus y’a Dédé qui passe à l’apéro avant la partie de pétanque, faudrait pas louper ça.
En tous cas, c’est ce que nous leur souhaitons !
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