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Interview JP et Dan (Get the Shot) + Live-report Lionheart/Terror/Get the Shot/Dying Wish (La machine du moulin rouge / Paris- 11/10/22)

Probablement le concert le plus violent que j’ai pu faire en 25 ans. Les Québecois de Get the Shot sont venus envahir notre continent en première partie de Terror et Lionheart. Avant cette foutue pandémie, j’étais censé aller les voir à Angers en 2020. L’annulation m’a foutu le cafard. Encore plus quand j’ai vu qu’ils étaient annoncés comme participant du Warm-up, avant d’annuler pour des raisons que je n’énoncerais pas ici. Ça commençait à faire beaucoup, d’autant qu’il s’agit de mon groupe favori. 

Alors quand j’ai vu qu’une tournée européenne était prévue, il était inconcevable que je les rate. Deux dates s’offraient à moi : Anvers et Paris. Un avantage de vivre à la frontière belgo-française. De base, je devais aller à celle d’Anvers, mais ma femme m’a fait une jolie surprise en m’offrant la place pour la date du 11 Octobre à la machine du moulin rouge à Paris. Je t’aime mon cœur ! J’ai donc pris le train tôt le matin pour rejoindre la capitale (Plutôt crever que de conduire là-bas!). Je suis arrivé 2 heures avant le moment prévu pour l’interview, mais je remercie énormément Élodie de m’avoir laissé entrer en avance et de m’avoir fait assister aux balances de la bande. Malgré la fatigue, j’étais aux anges, et je souriais comme un gland. 

Une fois les balances finis, je me suis dirigé vers les zikos, et j’ai pu parler avec le guitariste, Tom. Super sympa. On a parlé de la set-list du soir, car j’étais curieux de savoir si ma track préférée aller être joué ( À savoir «Faith Reaper »). J’ai ensuite pu rencontrer Dan, le bassiste, avec qui j’allais faire l’interview, qui fut ensuite rejoint par J-P, le chanteur. L’interview s’est donc déroulée entre nous 3. Cette dernière est dispo un peu plus bas. Restons sur le concert. 

Le premier groupe à passer était Dying Wish, et je vous avoue que je n’en avais pas grand-chose à faire. C’était ma première fois dans cette salle, et honnêtement, elle est classe. Mais j’ai tout de même un petit bémol à citer : Certes la salle est propre, grande mais c’est un véritable goulot d’étranglement. La partie devant la scène est assez restreinte, et vue que le concert était complet, c’était assez ric-rac. Mais c’est vraiment pour chipoter. 

Je suis resté dans cette zone quasi tout du long. J’ai pu pogoter à ma guise et participer au traditionnel Wall of Death que GTS balance à chacun de leur concert. De bons souvenirs… La set list était parfaitement construite : 3 titres du dernier album, et 4 de leurs anciens qui ont marqué le public. Et oui, ma préférée a été jouée. J’étais déchaîné. Pas autant que les zikos, mais quand même. Ouais, parce que c’est ce qui caractérise la bande de Canadien, c’est bien leur présence scénique qui est littéralement démoniaque. Les gars se donnent à plus de 100 %, surtout JP qui n’hésite pas à se jeter dans la foule et à faire participer la foule. Un véritable showman. Un petit salut a Rob Watson de Lionheart qui a rejoint la bande sur scène pour chanter en duo avec JP sur la track « Deathbound ». 

Vint ensuite le troisième groupe, qui fait également partie de mes groupes préférés de Hardcore, Terror. Et là aussi, ça a été une sacrée branlée ! En même temps, à l’instar de Get the Shot, Terror ne m’as jamais déçu en live. Mais si le set de GTS était violent, survolté et j’en passe… alors le set de Terror était une véritable apocalypse ! J’ai jamais vu autant de Stage Diving en si peu de temps. Y’avait par moment une dizaine de spectateurs sur scène. Et Scott (Chant) était ultra communicatif en faisant chanter les gars sur scène. Si je n’avais pas été aussi fatigué par mon trajet, j’aurais fait la même également. 

Autant vous dire que de la sueur à couler cette nuit. Je n’ai qu’entendu Lionheart, mais je place un p’tit mot pour Rob, qui a été super sympa. En parlant de rencontre, j’ai été super content de revoir de nombreux amis (ils se reconnaîtront) et également de rencontrer à nouveau Yann, le guitariste de Mass Hysteria et Karras, avec qui j’ai pu échanger un bon p’tit moment. Un concert qui restera dans ma mémoire jusqu’à la fin de ma vie. Dommage que le restant de la nuit ce soit mal passé pour moi…

INTERVIEW:

Moi : Ok, on est avec JP et Dan de Get the Shot. Messieurs, première question et pour moi c’est la plus importante ; comment vous allez ?

Dan : Super bien. Le début de la tournée a été vraiment fantastique

JP : Toutes les dates ont été complètes, l’album est sorti il y a quelques jours, la réception est excellente. On ne peut qu’aller bien

M : Là, vous tournez avec Dying Wish, Terror et Lionheart. Je pense que vous avez déjà tourné avec les deux derniers…

JP : Ouais, on a déjà tourné avec Lionheart en 2017, et Nasty. On a fait beaucoup de dates avec Terror, on se croise souvent sur la route. On est vraiment de très bons potes avec Lionheart depuis des années. Mais ouais, c’est la première fois qu’on joue avec Dying Wish

M : Ça va, vous devez être confiant pour la tournée, d’autant que vous avez fait plein de dates complètes…

JP : Ouais, si la tournée est à l’instar des 4 premiers concerts, on est prêts. On est prêt à faire 13 concerts, 13 grosses bagarres tous les soirs sans problème

M : Vous avez sorti il y a quelques jours un quatrième album. Il était très attendu du fait que le dernier date de 2017. Celui-ci est encore plus violent que les autres, c’est le but recherché ?

JP : Oui, évidemment. Moi je déteste qu’on fasse deux fois le même album. Pour moi, c’est important de se réinventer, chercher une sonorité qu’on avait pas avant. Sur cet album y’a un côté plus Dead, plus Breakdown, beaucoup plus lourd que ce qu’on fait habituellement. Mais pour moi, c’est vraiment la quintessence du band. C’est la meilleure chose qu’on est sortie

D : Tout à fait en accord quand JP est arrivé avec la vision artistique, on était tous d’accord. Des valeurs un peu plus profondes, c’est ce qu’on avait à faire, avec l’autre son qui était plus teinté Thrash Metal. On voulait aller explorer d’autres horizons, y allait un peu plus profond, plus violent… On était tous d’accord, et ça s’est fait naturellement.

M : L’album devait sortir avant. Y’a des sons qui ont été modifiés ?

JP: Pas tout à fait, en fait, c’est le processus d’enregistrement qui a été retardé. On était censé entrer en studio plus tôt, mais la pandémie est arrivé du coup on a dû enregistrer petit bout par petit bout, donc ça a été beaucoup plus lent. Mais non la version que vous entendais est la seule et unique version qui existe

D : On peut dire qu’il a un peu plus mûrit, c’est une version plus achevée

M : Ce soir vous jouez à Paris, et dans deux jours à Lyon. Quel est votre meilleur souvenir avec la France ?

JP : Y’en a plusieurs parce que dans le fond la France c’est un peu comme notre première famille en Europe, parce que notre premier concert, c’était en 2013, à La roche sur Yon, et les premiers fans s’est ici qu’on les a rencontrés et c’est eux qui nous ont poussés pendant des années. Si Get the Shot existe encore aujourd’hui, c’est entre autre grâce à la France, qui nous a propulsés là où on est aujourd’hui. Pour moi, c’est un honneur, un privilège de jouer en France. J’ai très très hâte pour la date d’aujourd’hui. On a tellement fait de concert, y’a qu’à voir le concert au Hellfest 2018, ça a été un p’tit peu l’apothéose de toutes ces années de tournée en France parce que tous les gens des 4 coins de la France se sont réunis en un seul endroit, au même moment et y’avait une ambiance absolument survoltée. C’était extraordinaire. Mais effectivement y’en a plein d’autres…

D : Y’a aussi le Motocultor 2018, toutes les fois où on a fait The day of Hardcore, ça a été vraiment cool. Notre label français se trouve à Toulouse, donc on a vraiment un attachement très fort avec la France

M : Vous avez décidé de ressortir votre premier EP In fear we stand pour sa date d’anniversaire…

JP : Ouais parce que cet album a été fait dans une époque … En fait, les gens qui disent « je suis Get the Shot depuis leur tout début » je sais que c’est pas vrai parce qu’au début, je pouvais mettre un nom sur chaque visage. En 2009, je connaissais chaque personne qui venait à nos concerts. À l’époque on a dû faire 300 copies, donc on a décidé, pour son anniversaire, de le remettre au goût du jour pour faire découvrir d’où on vient. Un p’tit cadeau pour ceux qui ont vraiment vécu cette époque là.

M : JP, tu as un second groupe, Downstater, qui est l’extrême contraire de Get the Shot. Comment tu arrives à faire la transition ?

JP : En fait si on parle que des paroles, les émotions des deux groupes ne sont pas forcément étrangères l’un à l’autre. Y’a pas de texte positif ni dans l’un ni dans l’autre. La forme de la musique est évidemment différente, Get the Shot c’est du Hardcore, et Downstater c’est du Punk Rock. Donc forcément c’est différent sur l’aspect musical mais sur les thématiques, ça se ressemble beaucoup. Ça reste les mêmes sensations d’étrangeté, de malaise, de la volonté de se cabrer dans un monde qui nous correspond pas

M : Là vous êtes en Europe, est ce qu’il y a des groupes européens de Hardcore que vous appréciez ?

JP : Y’en a plein ! (Rires) Nasty, Ten 56, Glass Bomb, Landmvrks aussi… La France a une scène Hardcore très très riche. L’Europe aussi a une scène qui n’a rien a envier à l’Amérique

M : Je sais pas si vous connaissez le groupe français In other Climes

JP : Ouais, ils sont venus au Québec.

M : Comment s’est passé la collab’ avec Rob Watson ?

D : Rob est un bon ami depuis 2017. On s’est rencontré plusieurs fois en fest, on a fait beaucoup de show ensemble donc ça s’est fait vraiment naturellement. On avait déjà reçu l’invit’ pour la tournée, du coup on s’est dit pourquoi pas faire une collab’. En fait, ce qui était étrange c’est que c’était la première qu’on faisait une collab’ à distance

M : Vous avez également fait une reprise de Season of the Damned. Pourquoi celle-ci et pas une autre ?

JP : C’est pas vraiment une reprise en fait, c’est une suite. On a juste repris la thématique, on en a fait une vraie chanson vu que c’était que de l’instrumental. C’était une thématique dans le fond qui était assez intéressante, y’a un p’tit clin d’œil à Metallica. On a toujours fait des sons pour clôturer les albums qui étaient différents de notre répertoire habituel. C’était totalement délibéré, on est des amateurs d’autre styles de musique et on aime explorer d’autres aspects esthétiques. D’ailleurs « Season of the Damned » fait aussi un clin d’oeil à « Den of torments ». C’est un peu un Melting Pot, une apogée de ce qu’on est capable de faire.

M : Elle me fait beaucoup penser à « Nothing else matters »…

JP : Tout à fait, on a toujours était très influencé par Metallica

M : Mon album préféré est Infinite Punishment, mais Merciless Destruction est également une véritable tuerie. Y’a une track dont vous êtes particulièrement fière ?

D : « Deathbound » c’est clair que c’est une pièce maîtresse, elle va rester longtemps. On l’a vu tout de suite à la réception. C’est une espèce de pièce monstre, si je puis dire

M : Vous l’avait lâché en première…

D : C’était voulu, ouais. Si on l’aurait sorti y’a deux ans, tout le monde dormait. Et la meilleure manière de réveiller quelqu’un c’est de le secouer, de lui fendre l’arcade sourcilière

M : Ça va faire bientôt 15 ans que vous existez…

JP : 13 ans, Calises !

M : Quels sont les groupes qui vous ont poussés à faire votre propre groupe ?

D : La graine de base, c’est que Get the Shot a été créé pour une question de vengeance. Je voulais vraiment un truc avec le Groove de Hatebreed, le fait d’être nerveux comme Comeback Kid, c’est vraiment ça que je cherchais. Et le seul gars capable de rendre ça au Quebec, c’est Jean-Philippe que j’avais croisé deux ou trois fois. Il est arrivé avec une culture Hardcore plus grande, il nous a transmis son savoir, sa passion.

M : JP, tu es prof de philo, comment t’arrives à faire la transition entre ton groupe et ton taff ?

JP : (Rires) En fait, ça dépend de comment on le voit, moi je vois toujours la philo comme le versant de ce que je fais artistiquement, dans le sens ou ça pique toujours la curiosité des gens. La philo te donne des idées pour des enjeux, et c’est pareil pour la musique. Quand t’es dans un certain malaise, y’a une musique, un band qui va t’aider à répondre à certaines questions.

M : Les gars, merci d’avoir répondu à mes questions et mettez le feu à la scène comme à votre habitude !

JP : Merci à toi !