Chronique : Pierre / Relecture : Victor
La rédaction d’articles et de chroniques pour Mad Breizh me permettent de rester dans un esprit de découverte au niveau musical et à l’affût de nouveaux groupes super intéressants.
Dans cette optique, je pars aujourd’hui à la découverte de Praetorian et de leur nouvel album « Furialis ».
Praetorian trouve ses racines en 2007, a sorti un premier EP en 2012 et un album « la face cachée » en 2015.
Le groupe a effectué de nombreuses premières parties : Aqmé, No One Is Innocent, Tagada Jones, Mass Hysteria, Lofofora ect… et a également participé au Warm Up Hellfest 2016 de Bordeaux à l’Iboat. Ils ont pour influences : Rammstein, Metallica, Avenged Sevenfold, Clawfinger et Lofofora entre autres.
La première bonne surprise à l’écoute de cet album : Le chant en français, qui n’est pas sans me rappeler Lofofora dans la voix, d’ailleurs. Alors attention, je n’ai pas de préférence sur l’utilisation d’une langue en particulier, mais je dois bien avouer que ça fait du bien de temps en temps d’avoir le confort de découvrir un album chanté dans sa langue maternelle.
Toujours est-il que le chant est parfaitement audible et accompagné d’une batterie chirurgicale pour appuyer les refrains.
L’album est composé de morceaux métal aux accents très rock’n’roll avec une guitare hurlante. La durée des morceaux oscillant entre 3 :30 et 5 :00 traduit le désir du groupe de composer des morceaux efficaces.
Praetorian nous offre un métal abrasif, qui ne passe pas par 4 chemins pour nous offrir un son brut tout en prenant le temps de nous compter de brèves histoires.
Parmi les influences, celle qui me semble la plus flagrante est Lofofora surtout au niveau du chant que je trouve très proche de Reuno. Il y a également le morceau « FlashBack » qui m’a beaucoup fait penser à « Before I Forget » de SlipKnot.
Parmi les thèmes abordés dans l’album, on est sur des thématiques lourdes :
La religion notamment à travers du morceau « Apostat » qui ouvre l’album de manière tonitruante et qui, comme son titre l’indique, raconte le récit d’un homme abandonnant la foi religieuse.
« Communion » quant à lui décrit l’influence néfaste des leaders religieux. D’une manière plus globale, cette chanson décrit l’essence même de ce qu’est un pouvoir fasciste : culte du chef, fabrication d’un récit d’être providentiel, notion de guide suprême.
Il fait suite au morceau « Hypnose » dans une certaine logique puisque le morceau y évoque la notion de contrôle et d’emprise.
Plusieurs morceaux portent un regard très acerbe sur notre société actuelle :
« Écran de fumée » évoque pêle-mêle le cirque médiatique et son chantage à l’émotion, les petits jeux politiques et de pouvoir ainsi que l’inaction des « experts de canapé ».
« L’ennemi » aborde de son côté l’ambition démesurée, la prédation capitaliste, le besoin de croissance permanent qui détruit tout.
« Temps Mort » : La nécessité de prendre du temps pour soi dans un monde de croissance où tout va trop vite.
« Déliquescence » finit de dresser un portrait pessimiste de notre présent et de notre avenir.
Au milieu de tout ça, il y a le morceau « Nouveau Diable » et sa mélodie presque dansante.
Bref, on est devant un album très dense, généreux qui devrait s’exprimer pleinement en live.
Pour résumer : si les influences décrites plus haut vous parlent et si vous avez toujours été curieux de ce que propose la scène métal française, il ne fait aucun doute que vous devriez jeter une oreille à ce que propose Praetorian avec « Furialis ».