Malgré les années, ADX nous propose un nouvel album plein d’énergie et de riffs lourds : Bestial sera disponible dès le 24 janvier 2020 ! A cette occasion, nous nous sommes entretenu avec Julien, bassiste de la formation française.
Parlez nous un peu ce nouvel album. Que vouliez-vous raconter avec Bestial ?
ADX reste fidèle à lui même en proposant des textes traitant d’histoire ou de mythes et légendes. Il y a cependant une nouveauté : l’album comprend un triptyque consacré au mythe de la bête du Gévaudan. C’est d’ailleurs pour cela que l’album s’appelle Bestial et la cover est également inspirée par ce sujet.
Qui compose ? Qui arrange ?
Les trois derniers albums (en incluant Bestial) ont été composés par Didier (batterie) et moi. Pendant les périodes de composition, nous passons beaucoup de temps tous les deux ! Didier compose énormément de riffs mais ne joue pas de guitare, il les enregistre à la bouche sur un dictaphone puis me les chante afin que je les retranscrive en guitare… C’est parfois très drôle ! Dans le groupe, chacun apporte sa patte comme il l’entend, il n’y a pas de rôles définis ni de hiérarchie et tout le monde participe aux arrangements. Les textes sont quand à eux écrits par Didier et Phil.
11 albums studio (en comptant Bestial), 30 ans d’existence : quel est votre regard aujourd’hui sur ADX ?
N’étant arrivé dans le groupe qu’en 2013, j’appréhende plutôt les vieux albums du groupe du point de vue de l’auditeur que de celui du musicien. Tous les albums de la première période du groupe (de Exécution à Weird Visions) sont des bijoux que je considère aujourd’hui inégalables si on tient compte de l’effet nostalgique qu’ils suscitent. Beaucoup de membres ont changé il est vrai mais si on compare à beaucoup de groupes de cette génération (et même parfois des groupes plus récents), il n’y a pas eu tant de turn-over que ça. Alors l’identité sonore a certes quelque peu évolué, elle s’est modernisée mais je pense que si on cherche à décrire l’ADX des débuts puis celui d’aujourd’hui, on tomberai à peu près sur les mêmes termes : Un heavy agressif, rapide et mélodique avec un chant éraillé en français, des guitares agiles et une basse bien présente…
On sent un réel travail pour rendre le speed metal encore plus mélodique. Est-ce une volonté du groupe ?
Il n’y a pas particulièrement de volonté du groupe dans ce sens… Je suis paradoxalement un gros consommateur de metal extrême mais avec un gros penchant pour le death-mélodique de la première heure (At the Gates, Gates of Ishtar, A Canorous Quintet, the Crown, etc…), ça s’entend peut être un tantinet dans les riffs ! Autrement, je suppose que les productions modernes plus propres contribuent à cette sensation. Par contre, il est vrai qu’on met un point d’honneur à ne jamais tomber dans le tout rythmique et à avoir des refrains chantants !
ADX est très certainement le groupe de metal français qui dure depuis le plus longtemps. A quoi devons-nous cette longévité selon vous ?
Bon, on va rendre à César ce qui est à César, le groupe français qui cumule le plus de longévité et de sorties d’albums c’est Killers, qui a le mérite d’être le seul groupe français des années 80 qui n’a pas cessé son activité depuis ses débuts ! Nous concernant, je crois que la réponse est simple : on a toujours la pêche et les gens continuent de nous suivre et de nous soutenir… Je ne pense pas qu’il y ait besoin de plus d’ingrédients !
Vous avez fait appel au crowdfunding sur internet et, sur cette page, on peut lire : « pour cet opus, le groupe a fait le choix de l’auto-production totale afin de conserver la maîtrise de ses choix artistiques et décisionnels ». Bestial n’aurait donc pas été ainsi sans le crowdfunding ?
ADX a toujours fait la musique comme il l’entendait donc cela n’a pas vraiment eu d’impact, à part peut-être pour une question de délais : Bestial à une bonne année de retard par rapport à ce que nous comptions faire et-ce car nous avons considéré que les morceaux n’étaient pas assez aboutis. Aurions-nous pu nous permettre cela avec un label? Pas certain ! Autrement, le crowdfunding n’a pas servi à l’enregistrement de l’album qui était déjà terminé au moment ou nous avons lancé le Ulule. Nous avons par contre, grâce à cela une réelle liberté de choix sur les produits que nous souhaitons fabriquer, les quantités, la promo… Choses qui avaient posé problème avant.
Toujours pour parler du crowdfunding, s’il y a dépassement, vous envisagez une tournée « ambitieuse » : France ? Europe ?
Grâce au crowdfunding, on s’est offert un tourneur professionnel, ce qui est déjà une nouveauté ! Beaucoup de choses sont d’ailleurs en préparation. On est prêt à jouer n’importe où du moment que les conditions proposées le permettent. Ces dernières années, le groupe s’est régulièrement exporté (Canada, Espagne, Allemagne, Italie, Suède…), ce qui est très récent dans sa carrière. Nous souhaitons poursuivre dans cette lancée !