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ARKHON INFAUSTUS – Passing the Nekromanteon [2017]

Il est des groupes qui sont à eux seuls l’étendard d’un pays ou d’une scène entière. ARKHON INFAUSTUS a réussi à lier les deux en s’imposant au fil des années comme une référence du black-death hexagonal. Et malgré une absence de presqu’une décennie, 2017 est l’année qui tire le groupe de sa torpeur avec l’arrivée d’un nouvel album, intitulé « Passing the Nekromanteon », et plusieurs prestations live. Alors comment aborder le cas de ARKHON INFAUSTUS qui a disparu des ondes pendant si longtemps et qui nous revient d’on ne sait où ? Il est inutile ici de revenir sur la carrière du groupe qui a écrit un pan de la musique extrême française et dont la discographie recèle de méfaits des plus efficaces tel que le plus que bourrin « Hell Injection » (2000), « The Toddler and The Priest » (leur split avec les canadiens de REVENGE sorti en 2003) ou encore le non moins sombre « Orthodoxyn » (2007).

Le premier contact que nous avons avec « Passing the Nekromanteon » est la cover qui nous laisse envisager une œuvre sombre et torturée au même titre que les précédentes réalisations du groupe. L’artwork de « Passing the Nekromanteon » se compose d’une église de type gothique looké steampunk ornée de symboles et arborant une croix inversée géante en son centre. L’édifice semble pris dans les eaux si l’on en juge par les vagues arrivant aux marches de ce dernier. En arrière plan, on peut imaginer un soleil gigantesque bien étrange sur un ciel sans nuage. En somme une pochette complexe mêlant géométrie et réalisme le tout en dégradé de gris. Mais trêve de blabla et intéressons nous ici au noyau même de l’album : sa musique. 4 titres pour une durée totale d’un peu plus d’une demie heure, plutôt correct pour un Ep, mais que vaut-il ?

Dès les premières notes de « Amphessatamine Nexion » nous sommes pris aux tripes par un son glaçant à souhait qui introduit une rythmique à la fois martiale et lancinante typée doom à laquelle s’ajoute un chant incantatoire qui ne laisse en rien présager la suite. Un black-death aux légers accents behemotiens ou alterne riffs death bien lourd et rythmiques black des plus véloces. Un morceau torturé qui se termine par le retour de ce côté angoissant qu’a l’intro et ces mêmes chants incantatoires. La suite ne se fait pas attendre avec « The precpice Where Souls Slighter » qui tranche littéralement avec son prédécesseur. Car c’est bel et bien un morceau de death que nous présente là ARKHON INFAUSTUS à travers ce titre qui démarre avec un riff ultra prenant que ne renierait pas nombre de groupes du genre susnommé. Le tout étant appuyé par un chant growl bien efficace, ce morceau est indéniablement le plus bourrin de l’album. Dense et prenant, « The precpice Where Souls Slighter » nous permettra de sortir la tête de l’eau durant quelques maigres secondes avant de nous y replonger encore plus profondément avec son riff d’intro ensuite. Et ce n’est que la fin du morceau, ponctué d’un son de cloches, qui sonnera le glas d’un titre terminant dans le chaos le plus total.

Vient alors « Yesh Li El Yadi », passage de l’album sur lequel nous sommes le plus réservés. Bien qu’étant plus lent, il n’en demeure pas moins lourd que ces prédécesseurs ; c’est un fait. Mais, nous devons bien admettre le premier riff du couplet nous laisse encore dubitatif. Peut-être moins inspiré, on nous soufflera qu’il fait un peu trop « true happy black metal ». Premier faux pas jusqu’à présent et le seul de « Yesh Li El Yadi » qui reprend par la suite un rythme et une sonorité qui concorde davantage à ARKHON INFAUSTUS, selon nous, et notamment un growl écrasant en mode brutal death avec ses paroles répétées en boucle à la fin du morceau. La conclusion de l’album revient à « Corrupted Epignosis », morceau instrumental fleuve de 10 minutes qui répond à la lenteur de l’introduction de l’album avec un riff une fois de plus lancinant à souhait. Nous devons certainement avoir un côté sado-maso ; c’est d’ailleurs un thème qu’a déjà évoqué le groupe par le passé. « Corrupted Epignosis » ne décolle pas en demeurant pesant d’un bout à l’autre et ce n’est pas la répétition des plans qui rendra le morceau désagréable, bien au contraire. En reprenant un rythme proche de « Amphessatamine Nexion », nous pouvons allègrement reprendre la lecture de « Passing the Nekromanteon » une nouvelle foiscomme ci cet album ne se finissait jamais. La boucle est bouclée.

Avec « Passing the Nekromanteon », ARKHON INFAUSTUS reprend là où il s’était arrêté en 2007 avec « Orthodoxyn ». Néanmoins, on discernera une certaine maturité doublée d’une noirceur, qui s’accentue, se dégageant de cet album qui s’annonce comme les prémices de bien plus dans un avenir proche. Du moins, nous l’espérons.


ARKHON INFAUSTUS

Passing the Nekromanteon (2017 – durée : 33.32 )

  • 1.Amphessatamine Nexion (7.26)
  • 2.The precpice Where Souls Slighter (8.37)
  • 3.Yesh Li El Yadi (7.24)
  • 4.Corrupted Epignosis (10.05)

Sortie : 6 octobre 2017 – Durée : 33.32 min

Label : Les Acteurs de l’Ombre Productions