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(entrevue) CHABTAN- Nine Levels

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     Le roi est de retour. Après 2 ans et demi de travail acharnĂ©, Chabtan revient au pouvoir avec « nine levels » . Groupe de metal français crĂ©Ă© en 2011, Chabtan se caractĂ©rise par de nombreuses influences : death mĂ©lodique, metalcore, thrash, et heavy metal. Nous pourrions croire que le tout donne un rendu assez cacophonique, mais au contraire, la puissance de la musique nous fait vibrer.

Mais ce qui fait que Chabtan est ce qu’il est, ce sont les rythmiques et les sonoritĂ©s meso-americaines qui accompagne la musique. DĂ©jĂ  prĂ©sentent dans leur premier album « the kiss of Coatlicue » en 2015 (enregistrĂ© par Andrew Guillotin ( Arch Enemy, In flames)), ces particularitĂ©s ce font plus agressives dans « Nine levels ». Sortit le 20 avril dernier sur le label allemand DarkTunes Music Group, nous avons pu parler avec le guitariste Dimitri de ce nouvel album.

     Bonjour Dimitri et merci de nous accorder cet entretien. Nous sommes ici pour parler de Nine levels, votre dernier album sortit le 20 avril dernier. On ressent une grosse diffĂ©rence entre « the kiss of Coatlicue » et « nine levels », comment avez vous pensĂ© l’album ?

Depuis la crĂ©ation du groupe en 2011, nous nous inspirons des mythologies mĂ©so amĂ©ricaines, plus prĂ©cisĂ©ment des Mayas. Ça a Ă©tĂ© le cas pour notre premier EP « Eleven », pour notre premier album « The Kiss of Coatlicue » et ça l’est d’autant plus pour ce nouvel album « Nine Levels » pour lequel nous avons eu envie de pousser notre concept encore plus loin. Pour cet album, nous souhaitions parler de l’Inframonde, l’Ă©quivalent de l’enfer dans les cultures prĂ©-hispaniques, de ses dĂ©mons, de ses « maisons des Ă©preuves », de Xibalba la citĂ© infernale. Pour donner du corps aux textes et sortir des rĂ©cits mythologiques, il fallait un personnage central important, un roi, prĂ©texte Ă  intĂ©grer de forts Ă©lĂ©ments culturels, sociaux et religieux. Nous nous sommes fixĂ©s sur Ajaw Kan’Ek, dernier du nom, un roi Maya dont le peuple, les Itzas, n’est vaincu qu’en 1698 par les Espagnols. Plusieurs Ă©vènements marquants de l’histoire de son peuple et de ses ancĂŞtres ont ensuite servi de dĂ©cors de fond, pour enrichir le parcours infernal du roi par-delĂ  sa mort et cela tout au long des titres de l’album. Laurent notre bassiste a abattu un travail incroyable pour construire cette histoire inspirĂ©e des lĂ©gendes mĂ©so amĂ©ricaines et Charles Phily a rĂ©alisĂ© les ambiances « maya » en intĂ©grant beaucoup d’instruments tribaux. VoilĂ  comment nous avons pensĂ© cet album. Nous voulions vraiment lui donner un aspect historique sous forme de rĂ©cit et nous voulions que l’auditeur ressente dans la musique l’ambiance mythologique de ces cultures anciennes.

     C’est vraiment un travail de dingue, bravo Ă  vous. Et pourquoi parler des mythes maya ? Est ce une passion commune ?

A l’origine du groupe nous voulions seulement accompagner notre musique d’un concept tel que l’ont dĂ©jĂ  fait des groupes comme Nile. L’idĂ©e Ă©tait d’avoir des choses Ă  dire, un sujet qui rendrait les diffĂ©rentes chansons cohĂ©rentes entre elles et qui nous inspirerait, que ce soit au niveau des textes, des graphismes, des ambiances musicales. Une façon aussi d’explorer d’autres univers, d’autres cultures et d’en parler. Il se trouve que ma compagne se passionne pour la culture maya alors nous nous sommes intĂ©ressĂ©s aux cultures meso americaines et avons dĂ©couvert, un peu par hasard, des mythes et lĂ©gendes aussi passionnantes que violentes et sanglantes, ce qui collait parfaitement pour un projet metal.

     Ă‡a, c’est sĂ»r et certain que ça colle parfaitement pour du metal ! Ducoup le nom de l’album « nine levels », est-ce significatif au groupe ou y a t-il un lien avec ces lĂ©gendes ?

« Nine Levels » signifie en rĂ©alitĂ© les 9 niveaux de l’enfer maya, de l’inframonde, que notre roi va devoir traverser lors de son pĂ©riple Ce titre nous semblait assez bien rĂ©sumer l’histoire que nous voulions raconter dans ce nouvel album.

     C’est vraiment très bien recherchĂ©. Pour sortir une histoire et un album comme celui lĂ , ça doit demander beaucoup de temps. Alterner entre vie de famille, travail annexe, travail sur l’album, (plus une tournĂ©e en prĂ©paration peut ĂŞtre ?) , ce n’est pas trop dur de trouver le temps de tout faire ?

Merci beaucoup, oui en effet, ça prend beaucoup de temps. De la 1ère note Ă  la sortie de ce nouvel album, il s’est passĂ© 2 ans demi.

C’est beaucoup de travail mais nous avons pris le temps nĂ©cessaire pour mĂ»rir au mieux Nine Levels. Nous avons Ă©talĂ© tout ce travail de composition, de recherche et de documentation sur ces 2 ans et demi et cela ne nous a pas semblĂ© ĂŞtre une rĂ©elle charge de travail. Ça a Ă©tĂ© mĂŞme passionnant. Il a juste fallu s’organiser chacun en fonction de sa vie privĂ©e mais de toutes façons une partie de notre temps libre est Ă©videmment consacrĂ©e Ă  la musique donc ça n’a pas Ă©tĂ© rĂ©ellement compliquĂ© de s’organiser. Par contre, et cela rĂ©pondra Ă  ta question, nous passons Ă©normĂ©ment de temps Ă  chercher des dates. Car bien sĂ»r notre objectif est de dĂ©fendre ce nouvel album sur un maximum de scènes durant les 2 prochaines annĂ©es et cela partout en Europe. J’ai presque envie de dire que c’est cet aspect le plus compliquĂ© et le plus chronophage pour un groupe. Nous sommes donc en train de nous dĂ©mener pour booker assez de dates afin de nous constituer une tournĂ©e et quelques dates sont dĂ©jĂ  en prĂ©paration et seront bientĂ´t annoncĂ©es.

     Merci beaucoup d’avoir rĂ©pondu Ă  ces quelques questions, ce fĂ»t très intĂ©ressant. Nous seront lĂ  Ă  vos concerts, si vous passer par chez nous. Bon courage Ă  vous !

Merci à vous et à très vite !

Si après tout ça, il ne vous dit pas d’Ă©couter l’album, et bien… Tant pis pour vous !

A titre personnel, je trouve que cet album est l’une des meilleures sorties française de cette annĂ©e. Chabtan, dieu de la destruction, Ă  encore dĂ©truit une fois de plus.