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STINKY : Chronique nouvel album « Of Lost Things » ET interview du groupe

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Après les albums « Against Wind and Tide » et « From Dead-end Street », le groupe de Loire-Atlantique STINKY continu son parcours dans le paysage Hardcore français avec « Of the Lost Things ».

Le voyage au sein de cet album commence avec « Revival Fire » qui nous met rapidement dans le bain. Le morceau est court et se montre très rapidement percutant et efficace.

C’est d’ailleurs une constante de l’album, les morceaux sont courts et diablement efficaces.

Le groupe ne cherche pas à créer d’artifices. Il semble que la volonté soit de faire des morceaux rapidement impactants et qui accrochent l’auditeur dès la première écoute.

Cette volonté va de pair avec la composante scénique du groupe.

STINKY a la réputation d’être un groupe avec une vraie présence scénique et derrière la création des morceaux de cet album, il semble y avoir l’envie de créer des morceaux taillés pour le live.

Je pense par exemple au morceau « Mind Trapped » durant lequel je ne pouvais m’empêcher de visualiser un circle pit.

Cependant, résumer l’album à cela serait réducteur et ne serait pas rendre justice à l’ensemble qui offre tellement d’émotions et de ressentis différents.

En effet, la voix, toujours pleine de puissance de Claire (comme on peut le constater dans le morceau « Made It Home »), offre quelques refrains plus mélodiques comme dans le morceau Unloving.

Les chœurs apportent une vraie profondeur aux morceaux.

Cet album est, selon moi, une très bonne synthèse entre les influences des différents membres du groupe puisqu’on y trouve des morceaux hardcore très traditionnel et des morceaux aux influences plus Metalcore.

L’album se termine avec le morceau le plus long « Spring Letter » qui possède une rythmique plus lente, plus lourde avec une superbe outro. En bonus track, nous avons une version Unplugged de « Rough Diamond » (morceau du précédent album) qui vaut le détour.

Le tout est maîtrisé, cohérent et puissant. Je pense que, tout comme moi après l’écoute de cet album, vous allez mourir d’envie de les (re)voir sur scène, pour passer un bon moment et les remercier au travers de vos applaudissements.

Avec cet album, STINKY continue de s’installer avec brio dans la scène Hardcore française.

A la rédaction, on met une petite pièce sur le succès de cet album. C’est tout le mal qu’on leur souhaite.

INTERVIEW :

Mad Breizh : Salut, merci beaucoup pour le temps que vous nous accordez. Le webzine vous avait déjà rencontré lors du Hellfest 2019. Cette interview est en complément de notre chronique de votre dernier album. Comment s’est passé l’enregistrement de ce 3ème album ? 

Stinky : Antoine C. (basse/choeurs) : 

– Après la phase de composition des morceaux, nous sommes passés par la pré-production, en enregistrant des maquettes (guitares / batterie / voix). Suite à ce maquettage et après avoir pris un peu de recul sur nos morceaux, nous sommes entrés Nomad Audio studio dans le 85, où nous avons enregistré tous les instruments avec l’aide de Fabien Guilloteau Ensuite, nous sommes allés enregistrer toutes les parties de chants avec notre ami Arthur Lauth au Brown Bear Recording, studio situé dans le vignoble nantais. Une fois tout cela terminé, Arthur a mixé l’album en notre compagnie et nous avons envoyé tout ça à Ronan Cloarec au studio Master Lab Systems à Nantes pour le mastering final. 

MB :Avez-vous été aidé par des labels, asso… pour pouvoir sortir ce disque ? 

S : Oui en effet nous avons été épaulé sur ce nouvel album. Nous étions dans une démarche de recherche de labels pour sa sortie et après avoir étudié plusieurs propositions, nous avons choisi de travailler avec le label américain M-Theory Audio, basé à Las Vegas. Nous bossons également avec HIM Media, Syncope Prod et les Editions Hurlantes pour tout ce qui est droits d’édition, booking, promotion, relations presse, ce genre de choses.

MB : Est ce qu’il y a un ou plusieurs thèmes prépondérants autour de ce disque ? 

S : Que ce soit au sein des paroles ou bien des éléments qui ont motivés l’écriture des morceaux. . Oui nous abordons pas mal de thématiques différentes à travers nos textes. On s’exprime notamment sur nos relations sociales passées ou actuelles, notre rapport au temps qui passe, à cette envie de gagner en confiance en soi pour avancer au mieux dans la vie. On parle aussi du manque affectif, de ce sentiment d’insécurité, et du fait de grandir sans avoir de figure modèle sur laquelle se reposer. De manière globale nos textes sont très introspectifs et sont de véritables exutoires pour nous. 

MB : Quelle a été votre 1 ère réaction quand vous l’avez écouté terminé ? 

S : Nous avons ressenti à la fois un sentiment de grande satisfaction et de soulagement ! C’est extrêmement gratifiant de voir la somme de tout le travail effectué, mais c’était en même temps un processus assez fatiguant et stressant pour nous avant d’en arriver au bout. Aujourd’hui nous sommes fiers et satisfaits du résultat, nous avons hâte que tout le monde puisse écouter l’album ! 

MB : En quoi est-il différent de ce que vous avez fait jusque-là ? Ou bien peut-être est-il la continuité évidente de l’aventure Stinky ? 

S : Ce disque se démarque de nos précédents albums car nous avons voulu expérimenter un peu plus et tester de nouvelles choses. En guise d’exemple il y a les interludes acoustiques ou encore l’utilisation d’instruments que l’on croise rarement dans un album de hardcore comme le piano. La façon de structurer certains morceaux également, comme la mise en place de tempos plus lents, plus lourds, moins punk-rock qu’avant. On peut donc dire que cet album est une évolution naturelle pour nous, car nous avons voulu sortir un peu de notre zone de confort afin d’aller vers de nouvelles choses musicalement. 

MB : Y a-t-il un (ou plusieurs) sens derrière le visuel de l’album ? Pouvez-vous nous en dire plus autour de ce visuel ? 

S : L’idée de la pochette c’est ce lieu que l’on ne souhaite pas quitter même s’il est rempli de défauts et de contradictions. Cette maison est à l’image de nos vies, c’est le chaos mais on y tient et l’on s’y accroche coûte que coûte parce que l’on a que ça et que ça vaut le coup de se battre pour ça. L’artwork a été réalisé par Emy Rojas du studio parisien Arrache-Toi Un Oeil!, qui avait déjà réalisé la pochette de notre album précédent From Dead-End Street et qui a fait un super boulot. 

MB : Lors de votre interview par un membre de notre rédaction au Hellfest 2019, vous parliez du fait que Paul & Claire venaient de groupes plus metalcore avant d’intégrer STINKY. Est-ce que ça a joué dans votre création de ce nouvel album ? Car on sent des morceaux plus « typés » metalcore. 

S : Je pense en effet que cela à pu jouer à un certain degré, consciemment ou non, à influencer la composition et les structures de certains morceaux. Cela peut aussi rejoindre le fait que nous avions envie de tenter d’autres choses musicalement, avec peut-être moins de barrières et de limites qu’auparavant. Nous écoutons tous pas mal de groupes, d’artistes et de styles différents, et l’album est un peu une sorte de condensé de ces différentes influences. 

MB : Est-ce qu’il y a déjà des morceaux de ce nouvel album que vous avez testé en live ? Lesquels vous semblent les plus taillé pour la scène ? 

S : Oui nous avons déjà intégré plusieurs nouveaux morceaux à notre set, comme « Revival Fire » ou « Mind Trapped », et la réaction du public face à ces nouveaux morceaux en live a été plutôt bonne ! Notamment « Mind Trapped », ce morceau est vraiment fait pour déclencher un mosh pit (rires). Le morceau « Struggle » devrait aussi bien fonctionner en live. On a hâte de pouvoir jouer encore plus de morceaux de ce nouvel album prochainement ! 

MB : Hâte de retrouver la scène j’imagine. Est-ce que vous ferez toujours des bains de foule pendant vos lives malgré le contexte post-covid ? 

S : C’est possible qu’on y regarde peut-être à deux fois avant d’aller slammer dans la foule maintenant. Cela dépendra fortement des conditions mises en place par les salles et les organisateurs évidemment et l’évolution de la pandémie. C’est un sujet assez complexe, mais on fera ce qu’il faut faire pour aider les salles à poursuivre leur réouverture, même si ça implique moins de lâcher prise. 

MB : Avez-vous des concerts programmés ? 

S : Malheureusement, avec le contexte actuel, la plupart de nos concerts prévus ont été soit annulés soit repoussés. Nous étions programmés sur plusieurs festivals cet été, notamment en France, et tous ces festivals ont dû annuler suite à la pandémie. Notre première tournée japonaise initialement bookée pour Avril dernier a été également repoussée, on l’espère pour l’automne prochain. Pour l’instant, seule notre venue au Useless Fest le 28/08 à La Flèche (dans le 72 près du Mans) est maintenue. On a bon espoir que toute cette situation s’améliore et se rétablisse aussi vite que possible ! 

MB : Merci beaucoup. On vous souhaite la réussite que cet album mérite. 

S : Merci à vous pour cet interview, et merci à tous les gens qui suivent le groupe de près ou de loin, depuis longtemps ou depuis peu. On espère vraiment que l’album vous plaira et que l’on pourra vous retrouver en concert rapidement