Rédaction : Pierre
Relecture : Victor
Ah ça y est, je peux reprendre ma petite tradition des introductions sur le groupe.
Puisqu’en effet, je ne suis pas un novice avec Anti-Flag.
Mon histoire personnelle avec le groupe est finalement assez récente puisque j’ai commencé à m’intéresser à ce qu’ils faisaient à compter de l’album « The General Strike » en 2012 avant d’enchaîner avec les suivants « American Spring », « American Fall », « 20/20 Vision ».
Je suis donc le groupe sur sa période récente et bien que je connaisse les classiques de la période antérieure, je ne me suis pas encore penché pleinement sur les productions de leurs débuts.
Je peux donc totalement comprendre que certains regrettent les compositions de leurs débuts. De mon côté, je pourrais difficilement être nostalgique d’une période que je n’ai pas connue ni même encore écouter pleinement.
Je suis donc globalement satisfait de leurs productions récentes notamment avec quelques-uns de leurs morceaux composés avec l’infatigable Tim Armstrong.
Ce que j’apprécie chez Anti-Flag, c’est leur capacité à composer de vrais hymnes punk rock qui savent faire chanter les foules en concert, ceux qui ont fini leur journée du Hellfest 2022 avec Anti-Flag savent de quoi je parle.
Alors premier constat au moment de se lancer dans « Lies They Tell Our Children » : C’est quoi ce nombre insensé de featuring sur cet album ?
C’est en effet, assez surprenant pour un groupe assez avare en collaboration de sortir un album avec autant de featuring.
Sans doute une volonté de rendre hommage à leurs partenaires de tournée et à leur coup de cœur musicaux. La pochette en mode patchwork de l’album traduit également ce côté hétéroclite de l’album.
Une première pensée me traverse l’esprit : est-ce que cet album traduit un chant du cygne et l’envie de communier avec tous ces artistes avant de passer la main ? Ou bien je me fais trop de films et le groupe avait simplement envie d’aborder l’album d’une manière différente ?
Dans tous les cas, je me garderai bien de tout pronostic, le monde de la musique ayant déjà vu des groupes multipliant les tournées d’adieu et Anti-Flag reste un groupe extrêmement prolifique sur la scène punk rock et enchaîne les tournées et les dates.
Alors mission remplie encore une fois ?
Globalement, il est bien difficile de mettre en défaut le groupe et sa capacité à produire encore et toujours des morceaux efficaces et toujours aussi rageur.
Le premier morceau qui m’a mis vraiment dans le bain est le 3ème « Laugh, Cry, Smile, Die » qui est l’essence de ce que sait faire Anti-Flag avec son refrain addictif. Bien entendu « The Fight of Our Lives » qui suit est dans le même état d’esprit et a déjà été rôdé par le groupe lors de leur tournée 2022. A la deuxième écoute, j’ai un peu plus accroché un peu plus au 2ème morceau « Modern Meta Medicine » qui mérite le détour aussi.
Niveau ambiance : Je trouve que le groupe a repris un virage assez crépusculaire dans les compositions, opéré depuis « 20/20 vision », à savoir des morceaux assez bruts et glaçants traduisant un pessimisme de plus en plus prononcé par rapport à l’état du monde.
Bien qu’ils ont prouvé en concert qu’ils sont toujours combatifs, ce type de compos peut plaire et fait même partie de l’ADN du punk-rock, je dois avouer que je regrette certains morceaux plus enjoués et motivants de « American Spring » ou « American Fall » (« Trouble Follows Me », « Brandeburg Gate », « When the Wall falls »). Il est vrai que ces morceaux portaient l’étiquette « production Tim Armstrong », c’est sans doute pour ça que j’ai accroché.
Sur ce dernier album, certains morceaux se rapprochent plus d’une certaine manière d’un groupe comme Rise Against, plutôt que des productions à la Rancid.
Du sérieux oui, mais un contre-exemple avec le très remuant « Imperialism » qui non content d’être putain d’efficace est placé au milieu de l’album pour reprendre un peu notre souffle.
S’en suit un « Victory Or Death » dont les sonorités très Green Day risque de diviser.
L’enchaînement « The Hazardous », « Shallow Graves » ne m’a pas du tout convaincu, mais le trio final « Work & Struggle », « Nvrevr » et « Only In My Head » clôture l’album de belle manière.
Alors bilan : je ne vais pas vous mentir les enfants, je n’ai pas pris une aussi grosse claque que sur leurs précédents albums, mais l’album possède suffisamment de morceaux de qualité pour y faire un tour et se faire sa petite sélection.
Autre point positif non négligeable : les featuring : Stacey Dee de Bad Cop Bad Cop, Ashrita Kumar de Pinkshift (que je ne connais pas mais qui m’a l’air d’être un chouette groupe que je vais tâcher de découvrir), Jesse Leach de Killswitch Engage, Shane Told de Silverstein, Tim McIlrath de Rise Against (on y revient), Brian Baker de Bad Religion, Tre Burt, le punk rocker allemand Campino.
Bref, une vraie invitation à la découverte musicale. Et rien que pour ça, je salue la démarche !
Et bien entendu, il faudra compter sur le goût du groupe pour les tournées pour les retrouver sur divers scènes en 2023 !