C’est à Guichets fermés que les Fatals Picards et Frédéric Fromet ont joué ce samedi dernier au Transbo. Petit tour d’horizon du public: C’est plutôt familial avec des enfants, des jeunes, des moins jeunes. La salle est bondée, dans les gradins comme dans la fosse.
Frédéric Fromet assure la première partie, flanqué d’un accordéoniste/claviériste et d’un contrebassiste. « Bonsoir Saint Etienne! » Il n’en fallait pas plus pour attirer les foudres du public lyonnais, toujours sensible aux petites rivalités avec leurs cousins stéphanois. Ça fait 200 ans que ça dure, plus personne ne sait de quoi ça provient, si ce n’est que celles-ci sont désormais exacerbées chez les supporters de foot. Frédéric Fromet nous entraîne dans un show décapant, où tout le monde en prend pour son grade: Les vieux, les politiques et en particulier Laurent Wauquiez, Nadine Morano et Marie Lepen, les fachos, les sportifs, les écolos, les religieux. Bref, personne n’est épargné. Y compris les gosses qui auront , les veinards, le droit à un refrain de « la reine des neiges », suivi d’un, « et maintenant Cassez-vous! » Tu m’étonnes, la chanson qui en suivra, joyeux mix entre les Choristes et Booba aura pour refrain « J’vais t’faire un manteau de fourrure avec les poils de ta chatte ». Bref, une heure d’humour noir hilarant entrecoupé de petites phrases assassines comme on les aime. Fromet, sur France inter c’est cool, mais en concert, c’est encore mieux. Petit Big up à la chanson des Epadh, sur l’air de « c’est comme ça » des Rita Mitsouko et son fameux: « J’vais devoir t’abandonner mon pépé… » Frédéric Fromet nous quittera au son de la Marseillaise avec un improbable « au revoir » sauce Giscardienne sous les acclamations du public à faire pâlir d’envie un président de la république.
Place aux Fatals Picards.
Le public est sur les dents et prêt à faire la part belle à leur groupe fétiche. Certains ont distribué des ballons de baudruches pour marquer les 20 ans du groupe. Paul et ses acolytes débarquent sur scène. « Oh c’est joooliii! C’est ringard mais c’est joli! » Pour les 20 ans du groupe, les Fatals ont concocté un répertoire hyper varié retraçant l’ensemble de leur carrière, du dernier album avec « sucer des cailloux », ou encore « Angela » en passant par « Fils de P », « Le Reich des licornes », « Bernard Lavillier » et « Punkachien ». Comme à leur habitude, le groupe est bien déjanté, et hyper expressif. Paul n’en fini pas de bondir dans tous les sens, se plante régulièrement dans les paroles et improvise de façon hilarante. Le public, complètement acquis de toute façon, connait les titres par cœur, et le remette sur les rails. C’est du grand Fatals Picards. Je les ai vu je ne sais combien de fois, et à chaque fois, le show est différent et mortellement drôle. Des fans ont lancé des tee-shirts en lambeau. Paul de répondre « j’aurai préféré un carnet avec les paroles ». C’est spontané, et foutrement musicalement bien arrangé. Jean-Marc le batteur ne manquera pas de reprendre le morceau tant attendu de « Mon père était tellement de gauche » et repris en chœur par l’ensemble du public. Allez, je repars ce soir hyper satisfaite du concert en passant par le merch où Laurent le guitariste dédicace les affiches. Bon annif les Fatals, restez comme vous êtes, on vous aime!
Setlist:
- Sucer des cailloux
- Le retour à la terre
- Coming out
- Bernard Lavillier
- Le combat ordinaire
- La sécurité de l’emploi
- Seul et célibataire
- Morflé
- Mon père était tellement de gauche
- Cure toujours
- A la vie, à l’Armor
- Béton armé
- Le Reich des licornes
- Schizophrène
- Noir
- Angela
- Fils de P.
- Punkachien
- Ciel de 1er mai
- Sans contrefaçon (cover M. Farmer)
- Punks au Liechtenstein