Quelques jours après la sortie de Secretum Secretorum, le groupe Elfika a bien voulu répondre à nos questions. Sachez également qu’en partenariat avec Ellie Promotion, Mad Breizh Production vous fera gagner des exemplaire de cet opus dès la semaine prochaine !
Vous en saurez d’avantage avec cette entrevue.
Présentez-nous le groupe : comment vous êtes-vous rencontré ? Comment et quand avez-vous commencé à travailler ensemble ?
Elfika est né d’un concept imaginé par Manu BasseKiller, bassiste, fondateur et auteur compositeur du groupe.
Le concept a pris un certain temps pour se développer, après un premier essais en 2009,le groupe a vraiment pris forme en 2013 avec l’arrivée au chant de Laure Ali-Khodja.
Une première démo a été auto produite et diffusée en 2015, dans un premier temps en version digitale, puis, suite à une demande avérée, en version CD.
Après une tournée de concerts entre 2015 et 2017 au cours de laquelle le groupe a pu roder son set musical et surtout apprécier l’excellent accueil du public, le projet d’un album studio est initié par Laure et Manu.
Rapidement plusieurs musiciens quittent l’aventure, pour des raisons personnelles, ou face à l’ampleur du travail et de l’investissement à fournir pou réaliser l’album en préparation.
Laure et Manu se retrouvent donc seuls, et décident d’aller au bout de leur rêve en finalisant la composition de « Secretum Secretorum » à eux seuls.
C’est à ce moment là que toutes les bases de travail qui avaient été posées lors de la réalisation de la démo se sont transformées en de véritables liens entre Chanteuse et compositeur, développant une osmose artistique et musicale qui a permis l’écriture de l’album dans sa totalité.
Le guitariste Anthony Parker(ex Fairyland et Heavenly) est appelé pour réaliser toutes les parties guitares et les enregistrements débutent en juillet 2018 sous la direction de l’ingénieur du son et producteur Didier Chesneau (Attraction Théory, Headline…) pour aboutir à la sortie de « Secretum Secretorum » le 17 Janvier 2020 sous le label Valkyrie Rising.
A ce jour, Elfika s’est reconstruit un line-up avec l’arrivée d’Axel Thomas à la batterie, et de Rémi D.L aux claviers, Anthony Parker assurant pour un temps déterminé les guitares sur les premières dates de la tournée à venir.
Comment se déroule une session de composition et d’enregistrement quand on est musicien dans Elfika ?
Il n’y a pas réellement de méthode type de session de composition pour Elfika. Par ailleurs, l’histoire un peu atypique de la création de « Secretum Secretorum » rend difficile la description d’un tel processus.
Globalement, chacun est libre d’apporter ses idées.
Cela peut provenir d’une mélodie chantée a capella par Laure, d’un morceau piano-chant ou plus construit amené par Manu, d’une ligne de basse, de riffs de guitare à développer… les possibilités sont nombreuses et les combinaisons qui peuvent conduire à un morceau quasiment infinies.
Ce qui en revanche reste une constante, c’est ce moment où une idée, même la plus basique, donne cette sensation que quelque chose est en train de naître, et du coup, tout peut s’enchaîner très vite.
Les textes sont le fruit d’un travail partagé entre Laure et Manu. Laure est autonome dans la création de ses textes et de ses lignes de chants, bien que ces dernières soient travaillées avec les autres musiciens pour s’insérer avec précision dans le morceau en construction.
Lorsque les textes proviennent de Manu, Laure a toute latitude de les adapter à son chant, ce qui lui impose de bien en saisir le sens et le message pour pouvoir se les approprier avant de les chanter.
Avant tout passage en studio, les moreaux sont entièrement enregistrés en home-studio de manière à pouvoir fournir une base fixe sur ce qui doit être enregistré.
Ce qui n’empêche pas qu’au cours des enregistrements certains choix peuvent être fait, de manière à améliorer la qualité technique ou le rendu musical du morceau, ce qui est le travail du producteur en liaison avec le compositeur.
Ce travail a été réalisé avec Didier Chesneau qui a joué aussi le rôle de producteur sur l’album et s’est révélé particulièrement efficace pour affiner chaque titre et lui donner sa forme définitive.
Parlez-nous de Secretum Secretorum. Quels ont été vos motivations pour écrire cet album ?
La démo était une première étape, un coup d’essai pour d’une part tester notre capacité à enregistrer et produire notre musique, et d’autre part la proposer au jugement du public.
L’objectif de Manu dès qu’il a créé Elfika a toujours été de faire progresser le groupe.
Pas pour répondre à des rêves de gloire et de succès, mais pour le plaisir d’aller toujours plus loin dans la conception et la réalisation de sa musique et de découvrir autant que possible d’autres univers comme l’écriture d’un album complet, son enregistrement en studio, la production, autant d’expériences qui enrichissent une carrière musicale et qui sont très fortes à vivre.
Après la démo, il semblait logique selon cette volonté initiale de se lancer dans un album.
Mais ce n’était pas là la seule raison.
Nous avons été limités par les moyens, le temps, le budget et d’autres facteurs pour la réalisation de la démo.
Il y avait encore bien des choses à dire, des pistes à explorer, artistiquement, musicalement… tout ceci ne pouvait pas rester dans les cartons « virtuels » de dossiers d’ordinateurs.
Laure et Manu avaient aussi cette sensation que le travail amorcé sur la démo ne pouvait que conduire à quelque chose de plus poussé, il y avait encore bien des choses à créer l’envie et la volonté de le faire étaient là, les idées aussi.
Sans cette volonté forte et indéfectible du duo chant – compositeur l’album n’aurait certainement jamais vu le jour, surtout au regard de toutes les difficultés qui ont pu se mettre sur leur chemin pour y parvenir.
Quel est la thématique récurrente de Secretum Secretorum et pourquoi l’aborder ?
Il n’y a pas de thème récurrent dans « Secretum Secretorum » mais plutôt un concept global qui sert de fil rouge à l’album.
Le titre est une référence directe au traité en 7 volumes attribué à Aristote et dans le quel de très nombreux sujets sont abordés, allant de l’ésotérisme à la politique, en passant par la stratégie militaire, la vie dans sa globalité…
L’album a été conçu un peu selon ce principe.
Chaque morceau aborde un thème qui lui est propre et qui sont bien souvent, très différents les uns des autres.
Cela peut paraître décousu et un peu inconsistant, mais ce n’est qu’une apparence, car derrière chaque thème abordé, nous avons voulu porter un message plus global, qui prend plus de recul par rapport au morceau, et vient alimenter une réflexion plus générale, qui elle assure ce lien de cohérence au sein de l’album.
On pourrait croire qu’il n’y aucun lien entre « So human » qui aborde la problématique de la race humaine au sein de son environnement et vis-à-vis d’elle-même, et « Dark Virign » qui se pose sur la thématique des violences conjugales et du chemin de vie qu’une femme victime de ces violences peut suivre. Mais d’un point de vue plus global et en prenant plus de recul sur ces deux titres, c’est une réflexion sur la nature humaine qui est posée.
Après chacun est libre d’interpréter chaque titre selon sa propre sensibilité et de s’en approprier le message, c’est d’ailleurs un peu le but recherché.
Notre objectif n’est bien évidemment pas de donner des leçons de vie, mais juste de soulever des points de réflexion, avec notre regard, notre sensibilité et de laisser à chaque auditeur toute latitude pour en écrire la suite selon sa propre sensibilité.
De qui vous êtes-vous entouré ?
Lorsque nous avons commencé à travailler sur l’album, nous étions en contact avec le label Allemand « Valkyrie Rising ».
Après pas mal d’échanges autours des travaux que nous conduisions, ils nous ont proposé de signer un contrat pour ce premier album.
Le choix du studio, ingénieur du son et producteur s’est fait après quelques recherches.
Nous souhaitions travailler avec quelqu’un qui connaisse vraiment le monde du métal et plus particulièrement du métal symphonique.
Nous étions en contact avec Didier Chesneau depuis pas mal de temps.
Il nous a toujours donné de précieux conseils, et son expérience technique et musicale correspondaient parfaitement à nos attentes. (Outres les très nombreux groupes qu’il a enregistrés, Magic Kingdom, Mylidian, Asylum Pyre…, il est aussi avec Constance Amelane le fondateur d’Attraction Théory et de Headline précédemment).
Après avoir échangé assez longtemps avec lui autours des maquettes des morceaux, il a été décidé d’enregistrer l’album à MII Recording Studio avec Didier Chesneau comme ingénieur du son et producteur.
Le mixage a lui aussi été réalisé par Didier quant au mastering nous l’avons confié à Elektra Studio dont nous avions pu juger de la qualité de travail au travers de plusieurs albums enregistrés par Didier.
Le guitariste Anthony Parker nous a aussi été adressé par Didier pour reprendre le poste des guitares laissé vide par le départ des musiciens, son expérience (Heavenly, Fairyland), sa très grande technicité et son style hérité du heavy, power et métal progressif ont été prépondérants dans la réalisation de l’album.
La chanteuse Constance Amelane (Attraction Théory, Whyzdom, Elferya…) a rejoint Laure sur la réalisation de tous les chœurs naturels de l’album.
Nous avons aussi décidé de travailler avec le Dark Fantasy Studio pour les orchestrations, non pas que nous ne savions pas les réaliser nous-même, mais Manu a souhaité apporter un regard nouveau et différend sur cet aspect important d’un album de métal symphonique en faisant retravailler les orchestrations originales.
Quant à la batterie, elle a été confié au batteur Axel Thomas, initialement musicien de session, qui a apporté une frappe puissante, extrêmement riche et technique, et qui aujourd’hui a intégré le groupe en tant que musicien permament.
Qui sont les artistes qui vous influence ?
Il y a une myriade d’artistes qui peuvent être cités, car, comme je le précisais, chaque musicien apporte sa pierre à l’édifice de chaque morceau, et par conséquent, ses influences musicales.
Je pourrais te citer Nigthwish, Epica, Amaranthe, Delain, Sirenia, Kamelot, mais aussi, peut être d’une manière plus surprenante, Iron Maiden, Helloween, Judas Priest, Symphony X, Stratovarius, Sonata Arctica, Edguy, Avantasia… tous ces groupes étant des références pour un ou plusieurs musiciens d’Elfika, et ont donc à un moment ou un autre, joué un rôle dans leur manière de jouer et/ou de composer.
Pour vous, quel est le groupe qui représente aujourd’hui le mieux votre style et pourquoi ?
En liaison directe avec la réponse précédente, je serais tenté de te dire : Elfika !!!
Absolument pas par prétention, mais juste parce que je serais incapable de te citer un seul groupe qui puisse vraiment répondre à cette question.
Au fil des chroniques qui paraissent, nous nous rendons compte que les gens découvrent dans notre musique des influences auxquelles nous n’aurions pas pensées, comme Vision of Atlantis qui revient assez souvent. C’est un groupe que j’aime beaucoup à titre personnel, mais je n’avais pas conscience de m’en être inspiré.
Bien souvent Nigthwish ressort, ou Delain, mais là aussi, nous n’avons jamais souhaité, et nous n’aurions jamais osé de toutes manières, nous revendiquer de tels groupes.
Nous avons créé sans vraiment y réfléchir notre style, forgé par ce que nous aimons écouter, ce que nous avions envie d’écrire et de jouer, sans prétention, juste pour le plaisir.
Quels sont vos projets pour cette année ?
Bien évidemment les concerts. Après tant de temps en studio nous avons besoin d’aller au-devant du public et de partager l’album en live.
Plusieurs projets sont à l’étude en matière de participation à des festivals ou de tournées.
Nous serons à l’affiche du Kraken Metal Fest le 9 Mai prochain en Belgique, et nous espérons que cette date ne sera que la première d’une longue série qui nous permettra d’aller à la rencontre d’un maximum de gens, autant de ce public qui nous connait et nous attend, que de toutes celles et ceux à qui nous souhaitons faire découvrir notre musique, de ce nouveau public à conquérir.
On va finir avec votre petit message pour les lecteurs de Mad Breizh Production :
« Ecoutez notre album, parce que « Secretum Secretorum » est le fruit d’un travail intensif et minutieux qui lui a donné une très grande richesse musicale et technique, que vous soyez fan de métal symphonique, mélodique, de power métal ou même de métal progressif, il y aura forcément dans cet album quelque chose pour vous. Nous avons souhaité explorer de nombreuses voies musicales pour que vous soyez surpris à son écoute sans pour autant sortir totalement des chemins du métal symphonique au sens large du terme, pour vous offrir une nouvelle vision de ce que la scène métal Française peut produire et partager avec vous toute notre passion pour la musique et le métal et notre plaisir d’avoir réalisé cet album. Nous n’avons pas pour objectif de révolutionner ce merveilleux style, juste de lui donner encore plus de richesse et de diversité.»