Le groupe de psyché du grand ouest revient le 12 novembre avec son second album studio (Que je vous conseille vivement d’ailleurs). A cette occasion, j’ai eu la chance d’effectuer une interview avec 3 membres de la bande: Chloé (Chant), Allan (Batterie) et Lalie (Basse).
Interview:
Moi: Donc 1ère question, et la plus importante, comment vous allez ?
Tous ensemble: Ca va !
M: Alors, du coup, votre album, c’est le deuxième album studio que vous enregistrez, mais quand est-ce que le travail à commencer pour celui-là ?
Chloé: En milieu 2019.
M: Donc à peine que vous aviez terminé le premier album que vous avez embarqué sur le deuxième ?
C: C’est ça. C’est juste, qu’en fait, il a été enregistré pendant l’été 2020 et il devait être enregistré un peu plus tôt, mais avec le COVID, on a dû décaler. Et au final, on voulait le sortir début 2021 mais on a repoussé, repoussé, repoussé,…On a cherché des structures, aussi, pour nous accompagner, mais là c’est qu’en pleine crise sanitaire, on avait plus les mêmes codes pour les sorties: On ne pouvait pas tourner, on ne pouvait pas défendre l’album en live. Donc, on a sollicité Klonosphere et Nasoni Records pour qu’ils nous aident à sortir l’album.
M: Est ce que le COVID a joué sur l’écriture ? Ça a été une de vos sources d’inspiration ?
C: Pas vraiment, vu qu’on avait commencé à l’écrire avant le COVID.
Allan: Y’avait déjà 3 morceaux qui étaient plus ou moins écrits avant la crise, en fait. Et la suite de l’album a plus découlé de l’histoire que Chloé avait en tête au moment où on a commencé à le composer avant le COVID. On a plus fait une continuité d’histoire de l’album. Je pense pas que le COVID nous a influencé. S’il nous a influencés, c’est plus dans le sens logistique. Forcément, c’est plus évident de se dire « On va enregistrer le deuxième album à tel moment parce qu’on peut plus tourner ». On a eu beaucoup de tournées d’annuler, donc on s’est dit « On peut plus faire de concerts, donc on va faire du studio ». Ça nous a permis de l’enregistrer en se disant que dans tous les cas on n’a rien à perdre.
M: Vu comme ça, effectivement ! Mais du coup, qu’elles ont été les sources d’inspiration pour cet album ?
C: Mes rêves. Puisqu’en fait, cet album là, c’est un Concept-album où on s’était dit, déjà depuis quelques années, qu’on avait envie d’avoir un fils rouge, c’est d’ailleurs Tom, le guitariste, qui avait un peu fait émerger cette idée de « Ouais, ça serait bien qu’on raconte quelque chose » qu’il y est vraiment un fil rouge, une continuité dans l’album avec un format de morceaux qui s’enchaînent, qui sont liés les uns aux autres pour former un tout qui a vraiment un sens profond avec tous les morceaux mis bout-à-bout. Donc je me suis attelée à la tâche de l’écriture du concept. J’écris régulièrement mes rêves dans un carnet, ce qui m’aide à écrire mes textes, et après, j’ai romancé mes rêves. J’en ai sélectionné plusieurs, qui étaient très liés autour d’une thématique, et là-dessus on a composé les morceaux en suivant ce fil rouge.
A: Là, où ça a un tout petit peu changé par rapport à l’album d’avant, par exemple, c’est que sur le process de composition de l’album d’avant, on avait plus tendance à tous composés ensemble la musique, et Chloé qui arrivait à la fin et qui disait « Ah, y’a un texte que j’ai écrit et qui irait vachement bien avec ce morceau ». Et là, ça été une démarche inverse, c’était Chloé qui a d’abord écrit l’histoire, et en fonction de ce que ça racontait et de comment sonnaient les mélodies qu’elle avait en tête sur la voix, on a abordé la musique de façon beaucoup plus narrative. On a inclus des leitmotiv qui permettent de savoir quel personnage intervient à quel moment dans l’album. Y’a pas mal de petits trucs comme ça qu’on a réfléchi, qu’on n’avait pas du tout réfléchi sur l’album d’avant..
M: La seule musique que vous avez « relâchée » de cet album, c’est « Black Circus ». Pourquoi celle-ci plutôt qu’une autre ?
C: Honnêtement, c’est pas celle-là qu’on voulait sortir initialement. C’était une question de pratique aussi. Avec tous les confinements etc,.. pour les tournages ça a été vraiment galère… on a tourné 3 clips et on voulait en tourner 4… Y’en a 2 autres qui sont un peu sur la touche, ont ne sait pas trop encore comment on va pouvoir les mettre en place. Et le résultat, ça a été le clip de « Black Circus » qu’on a pu le plus facilement mettre en place en terme de tournage de clip, pour avoir vraiment une image qui accompagnerait la sortie. Et finalement ça a été aussi le morceau d’ouverture de l’album, qui permettait de plonger tranquillement dans l’atmosphère avec vraiment cette introduction à l’album, c’est également comme ça qu’on le voit ce morceau: C’est vraiment une intro, avant de rentrer dans le vif du sujet, puisque le concept album suit l’histoire d’une âme en plein voyage spirituel, et le premier morceau, c’est l’invocation de cette âme, la création de cette âme, et comme une forme d’introduction vers l’album. Donc c’était plutôt cohérent de sortir ce morceau-là en premier.
M: C’est vrai que j’ai beaucoup apprécié ce morceau…
Tous: Merci beaucoup !
M: Mais je vous avoue que celui qui m’a le plus fait vibrer dans l’album, c’est « Waxdoll », parce qu’elle est beaucoup plus « punchy »…
C:Yes ! Justement, c’est la boucle qui est bouclée et qui repart, et qui renvoie vers le premier morceau, comme inspirée de l’Ouroboros, avec vraiment ce côté « le cercle vicieux », et on repart, ça explose, et on retourne encore vers les tréfonds.
M: Vous, personnellement, y’en a une que vous appréciez plus dans cet album ?
C: Je pense que c’est assez individuel…
Lalie: J’sais pas.. Moi je pense plutôt à « White Valley », qui est vraiment super cool à jouer en live.
C: Moi, c’est pas mal « The warmth of Death » et « The void ».
A: Et moi c’est plus « Red Desert ».
M: Super, au moins on a tous notre avis (Rires général).
C: On se reconnaît un peu plus dans chaque morceau. On a essayé de vraiment créer cette forme de voyage, y’a aussi des atmosphères un peu différentes dans chaque morceaux et des paysages particulièrement différents, donc chacun se retrouve dans son paysage.
M: Maintenant que la pandémie « c’est un peu calmée », vous avez des concerts de prévus prochainement ?
C: Oui, on va avoir la release party le 22 Octobre au Michelet à Nantes, mais du coup, on a quelques problèmes en termes, comme tous les groupes, de réception de vinyle puisqu’il y a une grosse crise de matières premières en ce moment, et les usines sont complétement surchargées. On a passé commande en Juin et on devait initialement les recevoir fin Septembre, début Octobre, et ils nous ont annoncé y’a une semaine début Novembre, et là ils nous ont annoncé y’a deux jours fin Novembre… Donc, pour l’instant, on a un peu tout mis en suspens.
A:Ca sera une release de précommande…
C:C’est ça. Et ça fait bien chier, mais y’a plein de groupes qui sont dans ce cas-là.. Je suis la programmatrice du Michelet et j’ai eu plusieurs reports de release party parce qu’il y a beaucoup de groupes qui se retrouvent sans Vinyles, donc pour une release c’est un peu compliqué… Après ça, on est censé faire quelques dates avec Liquid Bear autour de la release et on a également une date avec Kanaan en Avril à Nantes également.. Voilà, pour l’instant on a pas recherché à tourner. On s’est vraiment concentré la dessus, sur la composition du troisième album.
M: Ca viendra, comme on dit !
C:Oui, on avait pas mal de dates prévus en 2020, donc on va voir surtout pour des reports de festivals l’été prochain.
M: Votre album m’a vraiment fait voyager. Je vous avoue que je ne connaissais pas du tout votre groupe, du coup j’ai écouté votre premier album plus celui-là, et on sent que vous avez énormément d’influence. Mais, chacun, personnellement, quel groupe, quel style vous a vraiment influencé sur votre jeu ?
C: Qui veut répondre en premier ?
A: Vas-y …
L: Moi, j’suis un gros fan des Beatles donc l’idée d’album concept, ça me parle carrément. Moi je suis arrivé sur le tas, pendant la composition de l’album et du coup le fait d’avoir un album concept, ça m’as séduit tout de suite. Donc surtout les Beatles comme inspiration par rapport à ça. Après, pas mal de rock garage, indie, 70’ies… C’est là-dessus que je vais chercher mes inspirations.
C: On se retrouve pas mal au niveau de ces influences 70’ies. Après, chacun peut, dans son univers, …Moi je vais pas mal avoir d’inspiration à la Patti Smith, à la Janis Joplin, les Doors qui m’ont beaucoup bercé…Après va y’avoir beaucoup de Jefferson Airplane, de Blues Pills aussi. Je vais piquer un peu dans tout ça. Et au niveau de mon chant, c’est pas mal Jim Morrison qui m’avait beaucoup inspiré dans l’écriture de mes textes, j’ai lu beaucoup de textes des Doors, et dans le grain de folie, l’expressivité du chant, avec ce côté de mélange de Jim Morrison et Janis Joplin. Et Allan ?
A: Moi c’est assez varié parce qu’en fait, j’écoute principalement de la musique des années 70, mais mes goûts ont beaucoup évolué depuis que Djiin existe. En ce moment, ce qui m’influence le plus c’est tout ce qui prog 70’ies, ça, ça changera pas, donc des batteurs comme Bill Bruford, King Crimson, tout ça, c’est des choses que j’aime bien écouter. Après j’écoute beaucoup de Krautrock aussi, y’a un gros revival Krautrock en ce moment avec beaucoup de groupes qui se mettent à faire des choses comme ça très underground et redondant, très hypnotique, qui est transcendant quoi. Et sinon aussi, de plus en plus de Post-Punk, Post-Hardcore,… Dans les influences, d’ailleurs, on a commencé à composer le 3ème album tous ensemble, et ça se rapproche de plus en plus d’un truc… Post-quelque chose.
C: Ouais, on a aussi truc en commun notamment avec Magma, avec tout ce qui est la scène très Prog, pour le coup on en écoute pas mal tous ensemble.
M: Du coup, ce que tu m’as dit Chloé, ça me fais penser à une autre question: Ta voix, tu arrives à passer du chant lyrique à, littéralement du Scream. Comment tu t’échauffes pour faire ça ? Parce que je me doute que tu ne peux pas le faire sans échauffement…
C: Oui, je m’échauffe assez longuement. J’ai pas pris beaucoup de cours de chant, parce que j’ai un timbre un peu bizarre, comme tu l’entends (Rires). J’ai une voix très grave et naturellement déjà assez éraillée, et j’ai eu quelques cours particuliers mais sans plus. Disons que j’avais un peu de mal à me retrouver dans une technique de chant un peu classique. Ce qui m’a le plus aidée c’est que j’ai été suivie par une orthophoniste spécialisée dans les chanteurs, ce qui m’a aidé à vraiment maîtriser l’organe, comment maîtriser mon corps, ce qui est assez important pour préserver sa voix et réussir à expérimenter au niveau son, et suite aux séances d’orthophonie, je me suis amusée à creuser et à me débrider au niveau de mon chant, tout en protégeant ma voix. Du coup, ça m’a amené au Scream, où il s’est débloqué sur l’album, d’ailleurs, pour la petite anecdote, dans « The voïd », le moment où je scream, c’était la première fois que je le développais. Je lâchais des cris déjà avant, mais là, j’aimais vraiment ça. Avant je criais, mais je ne screamais pas, et en voulant protéger ma voix en studio, j’ai un truc qui s’est débloqué et j’ai commencé à découvrir comment me placer pour faire du scream. Après, j’ai différents échauffements plus ou moins conventionnels; j’ai souvent utilisé une paille dans une pinte d’eau et je faisais des bulles. Les gens me trouvaient un peu bizarre du coup. C’est des bruitages un peu chelous, dans tous les sens, je bois du rhum avec de l’eau chaude et du miel … J’ai mes petits rituels avec ma petite mallette de potion.
M: La preuve que ça marche !
C: Ah ouais ! J’essaie aussi de développer d’autres techniques qu’on utilisera pour le 3ème album…
L: Faudra arrêter de fumer…
C: Mais non ! Genre des nouvelles techniques de chant où je serais en train de travailler le chant guttural et une autre technique vocale, je sais pas si y’a vraiment un terme dessus, moi je l’appelle « la chouette », une sorte de cri sur-aïgue que je fais vibrer pendant un bon bout de temps… c’est marrant !
M: Vous m’avez parlé d’un troisième album. Peut être un petit indice sûr quand il pourrait sortir ?
C: Oula ! On ne s’avance plus là-dessus. Tu sais, entre les COVID, …
L: J’crois que ça sera pendant le 14ème confinement ! (Rires)
C: En fait, on s’est déjà trop positionné dans des précédentes interviews, concernant la sortie de Meandering Soul, où on avait pronostiqué fin 2020, début 2021 puis Mai, puis Juin, puis Septembre et finalement Octobre… et au final arrivera que fin 2021… C’est un peu compliqué maintenant, d’anticiper ce genre de choses. Concrètement, pour l’instant, il arrivera après le deuxième (Rires). Surement fin 2022, peut être. On va espérer…
M: Là par contre, c’est vraiment de la curiosité: comment le groupe s’est-il formé ?
C: Vas-y Allan, c’est toi qui as été l’initiateur…
A: Y’a un type qui m’a taxé une clope à la gare parce qu’en fait moi j’étais coincé. Parce que j’avais un autre groupe à l’époque et j’allais répéter sauf qu’il fallait que je prenne un train pour aller à Rennes, et je suis arrivé à la gare, mais en fin de compte, je me suis rendu compte que c’était le 1er Mai, donc les trains circulaient mais pas les métros et les bus. Donc je pouvais pas aller en répét’ avec mon autre groupe… Donc j’ét ais comme un con à la gare et j’attendais le prochain train pour rentrer chez moi, et là y’a un type qui m’a taxé une cigarette à côté de la gare, ce mec là avait une guitare dans le dos et du coup on a commencé à discuter, il m’a filé son numéro, et en fin de compte je l’ai rappelé 5 minutes après, je lui ai proposé d’aller boire un verre pour discuter musique et ,en fait, ce mec là, c’est notre ancien bassiste avec qui on a joué pendant 3 ans et demi, et c’est comme ça que j’ai rencontré le bassiste, parce qu’à l’époque j’étais guitariste, et ensuite Chloé, vu qu’on cherchait quelqu’un au chant, on était au bar et on a entendu Chloé parler avec ces copines de lycée, parce qu’elle était au lycée à l’époque, et on l’a entendu parler avec sa voix chelou, et on est allé la voir pour lui demander si elle chantait un peu, parce qu’on se demandait ce que ça pouvait être au chant avec une voix comme ça, et du coup…
C: Je leur ai répondu que je ne chantais pas et que je faisais de la harpe donc… ils se sont regardés en se disant « Bon bin on voulait faire du Stoner, du coup on va faire du Stoner Psyché ! »
A: Et du coup, j’ai filé mon numéro et l’adresse de mes parents, là où on répétait à l’époque, à Chloé, et je lui ai dit qu’on répétait le week-end qui arrivait, et que si elle voulait venir, elle pouvait, et du coup elle est venue, du coup on a commencé à faire des répét’ à froid comme ça…Mais on a eu beaucoup de bassistes en fait ! On est maudit avec les bassistes !
C:C’était y’a 6 ans… On s’est fait en 2015, à Rennes, et on avait un premier bassiste qui est parti au bout d’un an, parce qu’on faisait beaucoup de concert, et c’était un peu trop pour lui… A l’époque, ont poncé beaucoup les bars de Rennes, mais c’était marrant…
A: Y’a eu une période de 3 mois, pendant laquelle on jouait 3 voire 4 fois par semaine..
C: Mais tout le temps au même endroit…Mais on avait 17 ans. Et après, on a rencontré Tom à un concert qu’on a fait à L’étage, et il faisait notre son ce soir-là et notre bassiste nous a lâché du coup il nous a dépannés à la base, puis finalement il est resté, il a pris la guitare. Yohan, le précédent guitariste est passé à la basse puis il nous a quittés en 2019 et Lalie a repris le flambeau ou le manche de la basse en Janvier 2020…
A: Et on n’a pas envie qu’il parte !
C: Et là on a une formation ou on n’as jamais été aussi à l’aise dans Djiin, je pense …
L: C’est la fin de la malédiction
C: Ouais. On est plutôt sur une très bonne lancée tous ensemble, c’est vraiment cool. Beaucoup dans la musique et dans les influences mais aussi au niveau du mode de vie. On faisait pas mal de tournée à une période, en 2018 et 2019, donc on passait beaucoup de temps en camion tous ensemble, et c’est très important d’être en osmose.
M: Vous avez dû faire une bonne centaine de concerts, si ce n’est plus…
C: On en a fait plus de 300 ouais.
M: Vos meilleurs souvenirs, chacun, sur scène ?
A: Cet été, les Volcanos.
C: Moi j’aurais plutôt cité le Psychedelic Network, c’était un festival en Bavière en Décembre 2018, et en gros, c’était un festival de passionnés de Prog 70’ies qui a lieu une fois par an qui est complet d’une année sur l’autre parce que c’est tout le réseau des disquaires allemands, des collectionneurs de vyniles qui viennent à ce rendez-vous tous les ans pour prendre énormément de psyché dans la gueule. C’est assez ouf parce que y’avait un putain de light show, c’était à l’espace Cairo à Würzburg, et chaque groupe avait 2 heures de set donc on pouvait vraiment se faire plais’
A: On a joué les morceaux vachement plus longtemps que d’habitude.
C: Ouais vu qu’on a eu l’occasion de se faire plais’ niveau impro, sur les solos, sur des intros bien psychés et au final, c’est ce que le public demandait, ils en redemendaient encore, c’était cool et les gens étaient hyper attentifs.
A: Et en descendant de scène, on avait vendu tout notre merch !
C: Ouais, y’avait une heure de changement entre chaque groupe pour que le public puisse aller dans l’immense salle de merch qui était au-dessus de la salle, du coup, tout le monde repartait avec une énorme pile de merch de chaque groupe. Y’avait 3 groupes par soir, 3 soirs. C’était vraiment une expérience assez atypique.
M: Et est-ce qu’il y a un endroit en particulier où vous aimeriez jouer ? Un festival, un pays, une salle ?
C: Moi, c’est le Freak Valley en Allemagne, où on était en négociation pour y jouer en 2020. Donc grosse déception, honnêtement. Ça a été annulé, et là, on a plus trop de nouvelles. C’est un festival de niche, très accès Psyché, Stoner, Kraut, Prog, tout ça…
L: L’ambiance y est vraiment top. Je l’ai fait deux fois et le cadre y est vraiment parfait, c’est 3000 personnes, c’est en petit comité et pourtant ça reste des scènes assez grandes, des groupes qui sont bien…
C: Et on était censé jouer au Japon cette année.
A: Oh ouais, ça, ça a été la grosse déception ! Peu importe quelle salle, faut qu’on joue au Japon.
C: On devait partir deux semaines avec les Suédois de Gaupa, et du coup annulé aussi et plus de nouvelles des producteurs. On ne sait pas quand tout ça serait complètement débouché. Et ça commence à faire longtemps parce qu’il faut déjà un an pour caler ce genre de tournée, on a commencé en parler en 2019 pour une tournée début 2021, du coup, c’est décevant. Tu t’imagines jouer au Japon, donc après tu veux jouer au Japon.
M: Sûrement un jour, faut pas perdre espoir.
C: Oui, après on est toujours en contact avec Gaupa et leur booker, donc techniquement, on devait faire les openers, et je sais qu’eux sont toujours hypers chauds pour qu’on fasse plein de dates ensemble. On est régulièrement en contact avec la chanteuse et les deux groupes passeraient trop bien ensemble sur scène, je pense. Peut être que ça reviendra mais faut que toute cette situation se tasse.
M: Et à part ce groupe là, vous aimeriez bosser avec qui ?
C: Moi, un gros kiff ultime que j’aimerais, ça serait de jouer avec All them witches.
L: King Wizard. Je kifferais de ouf
M: Parce que je vous avoue que je vous verrais bien en première partie de Kadavar…
A: Oh oui ! Mais en fait, Kadavar, c’est rigolo, parce qu’il y a beaucoup de gens qui nous affilient à eux, et en fait je pense que, personnellement, on se sent pas si proche. P’t’être Lalie, mais on n’a jamais trop écouté Kadavar. Le truc, c’est que je pense qu’eux et nous, on écoute sûrement les mêmes artistes, et du coup, on va piocher dans les mêmes influences, mais directement, je t’avoue que j’ai écouté peut être qu’un seul album d’eux en fait.
C: Ouais, j’en ai écouté quelques-uns mais comme j’écoute beaucoup beaucoup d’albums de ce style, ça m’a pas vraiment marqué…
A: En fait, on écoute assez rarement la même musique que le style qu’on joue.
L: Ouais, on écoute des vieux trucs (Rires)
M: C’est là qu’on trouve les meilleurs groupes, dans les 60’ies, les 70’ies…
A: C’est un vrai lui !
M: Merci beaucoup pour le temps que vous m’avez accordé
Tous: Merci à toi
M: Et dommage que Tom ne soit pas là.
A: Ouais désolé… il est au taff et il est grave chargé avec la rentrée. Tiens, en fait le truc, c’est qu’on habite tous à 100 bornes de différences…
L: On est un groupe du Grand Ouest
A: Ouais voilà. Alors en fait, depuis deux semaines, Lalie vit chez Chloé. Y’a deux semaines, il était en Normandie, moi j’étais à Rennes, Chloé, elle était à Nantes et Tom était en Vendée.
L: Donc on essaie de se rapprocher un peu plus pour pouvoir jouer ensemble plus facilement.
C: On est en train de retaper une ferme avec une grange pour pouvoir être tous ensemble dans un espace tranquille, pour composer et aussi, pourquoi pas, organiser des concerts.
M: Ouais parce que ça doit pas être évident, pour vous, de répéter dans ces là…
C: Ouais, parce qu’en fait, vu qu’on répétait à Nantes, tout le monde dormait chez moi, chacun avait son lit, son p’tit doudou et son oreiller et au final j’en ai eu marre de mon appart’, du coup j’ai acheté une ferme, avec plusieurs dépendances qu’on a commencé à retaper, et Lalie s’est mis en colloc’ avec moi ici et on essaye de trouver des solutions pour être tous ensemble sur de la longue durée. Vu qu’on passait déjà toutes nos moitiés de semaines ensemble…
A: Ouais, on se retrouvait le Vendredi et on repartait tout le Dimanche soir.
L: Après, c’est vrai que la distance, ça a été un peu compliqué. On a toujours eu la chance d’avoir des locaux pour répéter.
A: On a jamais galérer à trouver une salle de répét’.
C: Grâce aux studios qui nous ont bien arrangés, surtout pendant les confinements, on arrivait quand même à aller répéter. Beaucoup de groupes ont souffert du fait qu’il y ait plus de salle de répét’, beaucoup de salles ont fermé, donc c’était un peu compliqué et au final, nous on s’en est bien sortis. Maintenant faudrait reprendre les concerts sauf qu’on avait un peu diminué nos taffs à côté, parce qu’on tournait pas mal, on avait consacré beaucoup de temps pour les concerts, et le temps que les concerts s’arrêtent on est obligés de reprendre du taff pour vivre. Et maintenant faut qu’on se réorganise pour reprendre la route plus facilement.
M: Vous allez y arriver !
A: Oh oui, on est motivés
M: Encore une fois, merci beaucoup à vous.
C: Merci pour ton intérêt pour l’album, c’est cool. Merci pour l’interview.
M: Oh je suis quelqu’un de très curieux; quand on me propose un nouveau groupe, je fonce tête baissée.
C: Ca c’est chouette.
M: Du coup je vous souhaite une très bonne soirée et bonjour à Tom.
A: A bientôt en vrai, Ciao !