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Interview Dust In Mind – Hellfest 2022

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Ndlr : Interviews : Pierre pour Mad Breizh, Jen (chant), Dam (guitare / chant) et Thomas (batterie) pour Dust In Mind.

Pierre / Mad Breizh : Bonjour à tous, c’est Pierre pour Mad Breizh, en direct du Hellfest week-end numéro 2, et en tant que représentant alsacien de la rédaction, et bien c’est moi qui m’y colle (rires), je suis avec Dust In Mind.

Donc Dust In Mind, c’est un groupe de métal de Strasbourg, indus métal si je ne me trompe pas.

Jen / Dust In Mind : Ouais on peut dire ça

Pierre : Déjà merci à vous de m’avoir accordé un peu de votre temps pour cette interview.

Jen : Avec plaisir.

Pierre : Pour commencer, puisque nous sommes ensemble en festival, on va commencer par parler concerts, vous avez repris les concerts cette année avec pas mal de dates en France et en Europe. Est-ce que vous pouvez nous parler un peu de votre périple, comment s’est passé la tournée ? Et comment a été reçu le dernier album (Ctrl) ?

Jen : Alors, on a fait une tournée en mars et c’était la première tournée après covid, du coup c’était un gros challenge pour nous parce qu’on ne savait pas si le public serait là donc ça dépendait vraiment des pays. On voyait qu’il y avait des pays où ils étaient vraiment déjà sortis du covid et il y avait d’autres pays où c’était encore un peu plus problématique notamment l’Allemagne à ce moment-là. Par contre, on était heureux d’avoir « pusher » justement pour pouvoir jouer parce qu’on nous a proposé de reporter la tournée en septembre ou octobre mais là on s’est dit mais en fait on a attendu 2 ans pour pouvoir jouer. On ne sait jamais, il peut y avoir encore des milliers de raisons d’annulations : un autre variant, une autre guerre, que sais-je. On s’est dit qu’on n’allait pas laisser passer cette opportunité même s’il on doit jouer devant 10 personnes, on le fait !

Du coup, on est super content parce qu’on a vraiment « pusher » pour pouvoir faire cette tournée et le public était au rendez-vous et nous, ça nous a fait un bien fou. Pour beaucoup de gens, c’était la première fois qu’il revoyait un concert et du public et c’était pour nous. On était super honorés de faire ça et de montrer un peu l’exemple, de montrer que c’est possible de tourner, qu’on n’est pas obligé d’annuler tout le temps.

Dam / Dust In Mind : Ouais il faut y aller. Si tu n’y vas pas, il ne se passera plus jamais rien, donc y a un moment, il faut y aller. Tant pis si tu en chies au début. Parce que forcément, les gens ne sont pas encore habitués à ressortir ect… Mais tant pis, si tu n’y vas pas, il ne sera plus jamais rien. Alors faut pusher.

Jen : Et du coup la tournée, il y a quand même eu des dates qui ont été annulées, enfin reportées et du coup, elles ont été faites juste là, il y a quelques jours. Il y a eu des festivals et aussi des dates notamment en Italie où au final on a tourné avec Black Label Society. C’était juste génial ! C’était géant !

Pierre : Oui, parce que vous avez fait la première partie de Black Label Society (Ndlr : la semaine précédant l’interview). C’était bien ?

Jen : Ah c’était génial et en fait justement, ce qu’on a aimé, c’était que l’on a joué devant un autre public et c’est ça qui est cool. Ça nous a fait super plaisir de jouer avec un public qui est avec les vestes à patchs, perfecto en cuir. Donc tu te dis, tu ne sais pas trop où tu mets les pieds. Mais c’est ça que l’on voulait aussi, c’était montrer une autre image, que ce n’est pas parce qu’il y a une chanteuse dans un groupe qu’elle est obligée de chanter devant un public qui aime juste les « groupes à chanteuse ». Ça nous a vraiment fait plaisir, le public était là et on a eu de super retours depuis ce concert-là, c’est trop cool !

Pierre : Alors, c’est vrai que vous l’évoquiez un peu à travers cette tournée : ce que les gens ne savent pas forcément s’ils ne vous connaissent pas, c’est que vous avez une petite notoriété en Europe.

A ce titre, j’en profite pour citer une petite anecdote, je suis venu vous voir à La Laiterie à Strasbourg. J’ai quand même croisé un fan suédois qui s’était fait tatoué une de vos pochettes d’album sur le bras.

Jen : Ouais (rires).

Pierre : Donc voilà pour illustrer un peu le truc. Je voulais juste savoir comment vous vous étiez construit cette base de fan et comment vous l’entretenez ? Est-ce que ça s’est fait naturellement ? Ou bien il y a eu un travail de votre part derrière ?

Jen : Je pense que notre force, c’est l’image, nos clips, les réseaux sociaux énormément. Je pense que l’on a compris aujourd’hui la musique c’est important mais que le développement de l’image, c’est primordial aussi. Je pense que le fait d’être présents et de sortir du contenu tout le temps sur les réseaux aussi fait que l’on est assez « visible » et que l’on arrive à toucher des fans qui ne viennent pas forcément de notre ville et qui viennent de beaucoup plus loin.

Pierre : Un petit souvenir à partager de cette tournée ? Quel a été votre meilleur souvenir jusqu’ici ?

Jen : Pour moi c’était clairement la date à la maison à La Laiterie (ndlr : à Strasbourg). Mon plus beau souvenir c’était clairement ça !

Dam : Ouais, je suis d’accord, pareil que toi. C’était un rêve pour moi de jouer à La Laiterie. T’es chez toi, « à la maison » et tu ne sais pas comment tu vas être accueilli finalement et au final c’était un carnage absolu dans le bon sens du terme. Ça fait plaisir car ça montre qu’on va dans la bonne direction et c’est vraiment agréable d’arriver chez toi en terrain conquis parce que c’est généralement le dernier terrain qui est conquis. C’est super agréable de voir ça, c’est super positif, ça nous file la pêche clairement pour la suite. On a envie de faire 5000 fois plus et c’est en cours.

Pierre : À titre personnel, je trouvais que vous aviez beaucoup progressé depuis vos débuts. Dans vos compos, dans votre manière de travailler. Est-ce que vous avez changé de manière de bosser ? Est-ce qu’il y a des structures qui vous ont accompagnés ? Comment vous avez opéré cette mue ?

Jen : Alors non, même pas, je pense que nous même, on se remet en question tout le temps et je pense que c’est le plus important au sein d’un groupe, c’est de ne jamais se reposer sur ses acquis et de se remettre en question tout le temps. De se dire, comment est-ce que l’on peut faire pour évoluer ? Comment notre image peut évoluer ? Comment nos compétences peuvent évoluer ?

Par contre, on a de la chance au sein du groupe de tous être motivés à la même échelle et de se répartir les tâches comme il faut. On a chacun des tâches qui nous sont attribuées et on a vraiment quelque chose de très équilibré, de très sain. Je pense que c’est vraiment une force au sein du groupe.

Après récemment, c’est vrai que l’on s’est entouré de nouveaux partenaires, on a signé avec une agence de booking, alors que jusqu’à présent c’est moi qui m’occupais du booking du groupe. Donc là je suis super contente de pouvoir lâcher une peu ça.

Parce qu’en terme de crédibilité, une agence de booking c’est toujours mieux que si c’est la chanteuse du groupe qui fait le booking. Et en terme de mangement, on a signé avec le management de Jinjer il y a quelques mois. Donc c’est pareil, on sent que ça commence à prendre forme un peu plus et ça va énormément nous aider dans le futur.

Pierre : Je vais revenir à la partie Hellfest. Pour commencer : Qu’est-ce que vous êtes venu voir ce week-end à titre personnel chacun ?

Jen : Oh la la, j’ai un million de groupes sur ma liste, je ne me souviens plus.

Pierre : le choix est dur hein ?

Jen : Comeback Kid, A.A. Williams, Zeal & Ardor, quoi d’autre ?

Dam / Thomas : Decapitated. Y en a trop comment on fait ? (rires). Whitesnake.

Jen : Oui et puis voir des classiques parce que perso je n’ai vu ni Metallica, ni les Guns N Roses. Je ne suis pas une fan ultime de ces groupes mais c’est quand même cool de les voir et pouvoir se dire que je les aurai vu dans ma vie.

Dam : Faut les voir une fois dans sa vie, c’est les piliers, tu ne peux pas les louper.

Pierre : Hellfest toujours. Alors, sauf si je me trompe, vous n’avez pas encore jouer au Hellfest vous ?

Jen : Jamais ! Hellfest si vous nous entendez ! (rires)

Pierre : Exactement, ceci est un appel ! Du coup pour rebondir sur cet appel, vous aimeriez jouer sur quelle scène vous ?

Jen : On en parlait tout à l’heure. On va être clairement honnête, bah la Mainstage ! (Rires)

Dam : On va passer pour des péteux, ce n’est pas l’idée. C’est juste qu’en terme de musique finalement l’Altar ect… c’est des styles assez spécifiques. Notre style de musique, il ne matche pas avec ces endroits-là finalement. Notre style matche avec tout et rien en même temps. C’est un peu pour ça qu’on s’est dit que ce serait la Main qui serait le plus logique. Mais attention, ça fait tout de suite très péteux, ce n’est pas dans ce sens-là qu’on le dit. On essaye de trouver le bon sens quelque part.

Pierre : et vous à titre perso, quel a été le groupe déclic qui vous a donné envie de vous lancer dans cette aventure et dans la musique ?

Jen : Moi c’était quand j’avais 15 ans et c’était Lacuna Coil. C’était la chanteuse Cristina Scabbia qui justement ne chantais pas comme les autres. Parce qu’à cette époque-là, il y avait une vague de chanteuses qui chantaient symphoniques et c’était moins mon truc et du coup quand j’ai entendu Cristina Scabbia chanter, je me suis dit « Ouah, c’est ce que je veux faire, je serais chanteuse plus tard ». C’est elle qui m’a vraiment inspirée.

Dam : Pour ma part, c’était un concert d’Hypocrisy en 2000 je ne sais plus combien (il y a longtemps). J’étais jeune, je n’ai pas envie de savoir quel âge j’ai maintenant (rires). J’avais 13 ans à l’époque, c’était mon premier concert, ça s’appelait le No Mercy Festival. Y avait plusieurs groupes : Cannibal Corpse ect… Toute la clique des gros bourrins de l’époque. Et il y avait Hypocrisy au milieu de tout ça et quand Peter (Peter c’est le boss du groupe en gros, c’est le producteur) est monté sur scène et qu’il a gueulé, ça m’a explosé la tête dans le bon sens du terme. Ça m’a pris au corps, aux tripes et tout. Je me suis dit que c’est ça qu’il fallait que je fasse. Réussir à transmettre autant d’énergie, autant de choses en même temps, qui te bouleverse, c’est quand même le truc assez ultime, en tout cas pour moi. Et je me suit dit, « putain faut que j’arrive à faire pareil ». Vas-y, on commence, on y va. Et voilà, maintenant on est là !

Thomas : Et pour moi, ça va être le groupe Soilwork, les suédois de Helsinborg parce que c’est un groupe que j’écoute depuis que je suis ado. C’est juste un parcours exceptionnel qu’ils ont. Dans ce groupe, il y avait à l’époque un de mes batteurs préférés qui était Dirk Verbeuren, qui joue maintenant pour Megadeth. C’est juste génial ce qu’ils font et ça m’a vraiment motivé à bosser dans la musique.

Pierre : Merci à tous ! Dernière question, que j’ai plus en tête (rires), ça va me revenir.

En ce moment, vous êtes sur une belle dynamique, quelle est votre actu pour les prochains mois ? Est-ce que vous continuez votre tournée sur votre dernier album « Ctrl » ou est-ce que vous avez déjà prévu d’enregistrer un nouvel album ?

Jen : Étant donné que l’album est sorti pendant le Covid et qu’on n’a pas vraiment eu la chance de le défendre (hormis la tournée de mars et juin 2022) comme il se devait sur scène, du coup, on aimerait ne pas aller trop vite et prendre le temps. Notre objectif c’est de continuer à promouvoir cet album, on a des clips qui vont encore arriver pour cet album-là. Et l’année prochaine, on commencera à sortir des nouveaux singles. En attendant, des concerts, des festivals, des tournées.

Pierre : Donc encore des concerts et des festivals à venir.

Donc du coup deux messages : le premier, c’est Dust In Mind, vous pouvez les voir sur scène prochainement. Le deuxième : le Hellfest si vous nous entendez ! (rires) N’hésitez pas pour la programmation de 2023.

Merci beaucoup à vous ! C’était très gentil de nous accorder un peu de temps.

Jen : Merci à vous, c’était cool, comme d’hab.

Pierre : on ne va pas abuser votre temps et on va vous laisser profiter de ce super week-end !

Jen : Oui, ça va être trop bien ! Merci.

Ndlr : Merci encore à Dust In Mind qui a eu la mauvaise surprise de rentrer du Hellfest et de découvrir leurs locaux de répet et de stockage de merch innondé suite au passage d’un orage. Donc si vous aimez ce qu’ils font, ils ont plus que jamais besoin du soutien de leurs fans. Leur merch est dispo ICI et certains articles abimés sont vendus à bas prix avec une dédicace (à voir sur leur page Facebook).