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Interview Hellfest 2022 – Untitled With Drums

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Crédits photos Hellfest : Charly Lurat et Manon Bfd

Interview réalisée par Julien @Hellfest 2022

Relecture : Victor Praliscka

Chronique Hollow par ici.

Mad Breizh : Salut les gars, merci beaucoup d’accorder un peu de votre temps à Mad Breizh. Dans un premier temps, pouvez-vous nous présenter le groupe Untitled With Drums et puis votre rôle au sein de celui-ci.

Martin : Salut, lors du coup Martin Le Borgne, je suis chanteur et bassiste dans le groupe que l’on a formé en 2014, avec Remi, Lucas, Z qui nous a rejoint après Nicolas et on avait un ancien guitariste qui a été remplacé par Etienne ensuite, depuis l’année dernière. Voilà je laisse les autres se présenter peut-être…

Remi : Salut, Rémi à la batterie…

Nicolas : Nicolas au clavier…

Etienne : Et donc Etienne, à la guitare.

MB : Comment s’est passé votre rencontre ? Comment avez-vous monté ce projet UWD ?

Martin : On s’est rencontré par groupe interposé, on était tous dans des formations différentes, plutôt dans le… entre le post metal, le punk hardcore, des choses comme ça et on avait des groupes différents. On s’est tous réunis… On partageait des dates et à force de traîner ensemble, on s’est dit qu’on ferait bien de la musique ensemble. J’avais beaucoup de compos que je faisais tout seul auquel j’avais envie de donner vie, avec une vraie formation rock autour. On s’est tous mis d’accord autour de ces compos là pour commencer et au fur et à mesure du process, on s’est tous approprié les choses et maintenant on a une démarche plus collective, chacun y amène sa pierre etc…

MB : Une question que j’aime bien demander également c’est comment avez-vous, personnellement, débuté la musique ?

Martin : Moi je crois que j’étais chez un ami, qui avait une basse qui trainait dans un coin, et vraiment, juste pour s’amuser, on a commencé à faire un faux groupe de rock je crois… Et ouais c’est venu comme ça, et après j’ai… Mon père avait une vieille basse, une Aria, je crois, mais vraiment un vieil instrument tout pourri, et j’ai commencé là-dessus, peut-être à… 15 ans, quelque chose comme ça. Après ça s’est enchaîné avec des cours de musique. Peut-être que certains ont des anecdotes plus… rires. Plus crust à raconter. Rires.

Remi : Ouais moi j’ai commencé en faisant du chant, beaucoup. Quand j’étais gamin je faisais du chant, chaque fin de cours en maternelle et en primaire, je chantais une chanson que j’avais écouté à la maison. Et c’était assez atypique mais une fois par semaine je chantais un truc à l’école, et puis mon père faisait de la guitare donc ça faisait un peu la passerelle. Je me suis inscrit. J’ai commencé la batterie à 10, 11 ans, je ne faisais pas d’instrument avant, mon père faisait de la guitare, ça me saoulait je ne voulais pas faire de guitare. Et du coup j’ai commencé la batterie à 11 ans, je suis entré dans une espèce d’asso, qui était une sorte d’école de musique dans la commune où j’habitais. Ensuite, j’ai très vite fait de la musique en groupe parce que ils ont monté des classes musicales avec des musiciens de chaque instrument enseigné, et en fait généralement ils prenaient plutôt sur les gens qui étaient ados, adultes, et moi j’avais 11 ans et je me suis retrouvé dans un groupe avec des gens qui avaient 14, 15 ans, j’ai fait des reprises de Téléphone les premières années et c’est avec ce groupe là que j’ai démarré, que j’ai monté mon asso, qui est celle que j’ai encore aujourd’hui et qui suit UWD et qui est l’asso avec laquelle on s’est rencontré tous car j’ai organisé un festival pendant 4 ans et c’était avec cette asso, que j’ai monté en 2007, j’avais 14 ans du coup, 14, 15 ans. Voilà.

Nicolas : Moi j’ai vu mon coloc’ joué de la musique et j’ai voulu faire comme lui. Rires. Pendant que je bossais, je le voyais faire de la musique et ça ne me dérangeait pas. Donc j’ai commencé le clavier et le chant. Après voilà, j’ai eu plusieurs groupes et puis après j’ai fini par les croiser. Comme disait Rémi, il organisait des festivals depuis très jeune et c’est comme ça que je les ai rencontrés et on a fini par jouer ensemble.

Etienne : Moi j’ai commencé tout jeune en fait, je faisais plein d’instruments différents, en cours. Après j’ai fait de la basse parce que c’était un instrument qui correspondait à mon caractère et puis j’ai commencé à composer un peu et je me suis mis à la guitare, ce que je fais aujourd’hui dans le groupe. Et puis voilà.

MB : Vous allez remarquer que je vais tout faire pour éviter de prononcer le nom de votre groupe. Rires. Mais du coup, comment décririez- vous le son d’Untitled With Drums ?

Martin : euh…. Ça, ça a été super longtemps, une question qui nous a bloqué. On est en train de s’émanciper de ça, on essaie de ne pas se catégoriser particulièrement. Après si on veut énoncer tous les trucs, il y a un peu de shoegaze, un peu de post hardcore dans les influence,s même si ça reste très mélodique, c’est moins hargneux que les choses dont on s’inspire, et il y a… et c’est pas du tout intentionnelle, mais il y a énormément de gens qui nous sortent le grunge, qui ressort quand ils écoutent notre musique, et en fait qu’on le veuille ou non, je pense que c’est un petit peu grunge ce que l’on fait. Je pense que nous, on le voit comme quelque chose de très inspiré de toutes ces scènes-là, qui sont très nineties, mais conçu et exécuté d’une manière qui se veut le plus moderne possible, en incorporant par exemple, des claviers ce qui est plutôt original pour ce style de musique. Et une approche de chaque instrument, qui est plus moderne. On essaie du moins, c’est la direction qu’on est en train de prendre.

Remy : Il y a un paquet de groupes, des années 90, pareil dans les étiquettes qu’on nous a collé, avec lesquelles on se détache un peu aujourd’hui, mais desquelles on tire un certain nombre de truc, il y a Failure qu’on cite assez souvent, il y a Deftones, avec qui on a eu la chance de jouer… il y a quelques semaines.

MB : On en reparlera de ça…

Remy : Donc c’est des groupes qui reviennent un peu tu vois.

MB : On se rencontre aujourd’hui dans le cadre de votre passage au Hellfest 2022, sur la Valley, dans quel état d’esprit vous étiez avant de fouler cette mythique scène ?

Martin : Giga stressé, mais ça c’est pour tous les concerts… rires. Mais là, particulièrement stressé mais avec une énergie différente. On est arrivés jeudi, on a vu 10 groupes par scène, on a passé la journée à observer, à s’alimenter peut-être un petit peu de certaines choses qu’on a vues. Donc en fait stressé mais avec un peu de patate derrière et des choses à proposer. Enfin moi je l’ai vécu comme ça, je ne sais pas vous les gars ?

Remy : Ouais stressé mais avec beaucoup d’impatiences. Ça faisait un an et demi qu’on attendait la date, et le fait d’arriver jeudi, je pense… Si on était arrivés ce matin ou hier soir, on n’aurait pas vécu le truc de la même façon. Là on est ici depuis 3 jours, on est dans le bain, on a pu se préparer, voir la configuration du lieu et pour le coup, ça nous a permis d’appréhender le concert un peu plus sereinement. C’était notre plus gros concert quoi, donc du coup il y avait forcément un peu d’appréhension, c’est assez intimidant. Après le slot de 10h30 aussi, c’est un challenge. Il faut réussir à attraper les gens et tout. On avait construit le set un peu en fonction de ça et du coup on est plutôt content ouais par rapport à ça.

Nicolas : Et moi. Je suis le seul à être resté jusqu’à la fin de Nine Inch Nails hier, et du coup ça m’a mis la pression, je me suis dit, ils sont tellement forts. Rires. Ils sont tellement forts, va falloir assurer demain.

Etienne : Je rajouterais juste que c’est cool, on a vue aussi que les gens étaient là pour passer de bons moments et que si, en gros, ils étaient là c’est qu’ils voulaient apprécier le truc, apprécier la musique et ça fait relativiser un peu de dire, nous on propose ce que l’on a à proposer, on n’essaie pas de plaire au plus de monde possible, en étant le plus parfait possible. On propose ce que l’on a à proposer, en essayant de faire les choses biens, mais quand même on a pris les choses calmement, avec motivation et en se disant que de toute façon on allait donner le meilleur de nous-même et en plus il y a eu une bonne réponse de la part des gens donc c’est cool.

MB : est-ce que c’est une date que vous avez préparé différemment ?

Martin : Non on ne l’a pas vraiment préparé différemment, on avait quelques séries de dates, un peu clef, en juin, donc on a fait un travail en commun, un travail de résidence, de répètes, pour préparer notre date à Fourvière, normalement la date qui aurait dû avoir lieu à la fête de la musique à Clermont sur la grosse scène sur la place principale, surement la meilleure position pour jouer à Clermont, donc toutes ces dates on les a préparés de manière équivalente. Les enjeux ne sont pas les mêmes en festival et en salle de concert. J’ai l’impression que les critères ne sont peut-être pas les mêmes… pour les gens qui vont en festival peut être, vont moins être accrochés à la première note… c’est moins immersif… Mais en même temps, il y a d’autres dynamiques et tout…

MB : Est-ce que vous pensez qu’aujourd’hui, passer au Hellfest est un incontournable pour un groupe de rock ?

Martin : Euh…. Pas forcément, mais c’est quand même très cool comme expérience, parce que ça permet aussi de se rendre compte de ce qu’on vaut, entre guillemet, devant un public qui n’est pas forcément le nôtre. On ne se revendique pas vraiment du metal, on est plus issu du rock… Mais indéniablement, il y a des choses qui transpirent un peu du metal dans ce que l’on fait. Donc c’est aussi intéressant de voir ce que les gens piochent dans notre musique aussi… Alors pour nous, à titre perso oui c’était une super bonne expérience et je pense qu’il faut le faire dès qu’il y a un minimum d’affinité avec ces styles-là.

Remy : Pour compléter, pour aller dans le même sens que ce que tu dis c’est qu’on se retrouve dans un style de niche où les gens aiment bien quand même, chercher quelque chose auquel ils peuvent identifier une influence, un groupe, un style. Et ce n’est pas forcément notre cas, donc c’est difficile d’accrocher les gens. Et c’est vrai que c’était la petite appréhension aussi de ce matin, de savoir ça pouvait plaire au public du hellfest et en fait, la programmation en tant que telle au Hellfest… Je ne sais pas si c’est un incontournable pour un groupe de rock, mais ça permet de toucher un public qui ne va pas spontanément vers notre style de musique, on dénote peut-être un peu, très légèrement hein, par rapport à la programmation qui est plus metal… et après par contre, en termes de visibilité pour le groupe, ou en tout cas de crédibilité pour le groupe, ça a un intérêt. On l’a vu à partir du moment où on a annoncé la date, on reste un petit groupe, mais il y a un intérêt différent des programmateurs, il y a un prestige, on n’aurait pas joué à Fourvière, je pense, si on n’avait pas eu la programmation au Hellfest, parce que ça attire le regard. Il y a un côté boule de neige, ça fait partie du packaging. Alors pour nous c’est très modeste parce qu’on est un tout petit groupe et voilà, mais oui c’est une belle carte de visite. Ce que je disais aussi c’est qu’aujourd’hui, les gens ouvrent nos mails… rires. Ce qui n’était pas forcément le cas avant et c’est super difficile avec le post covid.

MB : Pour terminer avec le Hellfest, pour vous, quel est LE groupe à ne pas louper sur cette édition ?

Martin : Donc celui qu’on a tous loupé sauf Nico du coup… rires. Nan mais on a vu plein de trucs intéressants, justement j’y suis plutôt allé dans un état d’esprit curieux et aller voir des choses… J’avais très envie d’aller voir Nine Inch Nails mais malheureusement la météo n’était pas d’accord. Le week-end n’est pas fini, il reste plein de choses encore à aller voir. Mais j’aurais vraiment beaucoup aimé voir NIN et je pense aussi à des choses comme Killing Joke, j’aurais pas eu l’idée forcément d’aller les voir, et le fait que ce soit proposer sur une scène immense, c’était super et c’est possible seulement en festival du coup, et particulièrement ici. Health aussi c’était très très cool. Youth Code aussi, Godflesh

Remy : Ah si moi vraiment je voulais voir A.A Williams et pour le coup le set était… j’étais vraiment content de voir ça, j’ai vraiment hâte de la voir en salle, parce qu’il y avait l’ambiance festival qui était un peu difficile pour les musiciens donc j’ai vraiment hâte de les voir en salle.

MB : On va maintenant parler un peu plus de votre groupe, est ce que brièvement vous pouvez présenter les grandes étapes de la vie de UWD ?

Martin : Euuuhh…. Ma naissance. Rires. Clairement, l’enregistrement de notre premier album Hollow, qui a amorcé un changement de méthodologie dans le travail qu’on avait. On a décuplé d’implication, tous à un niveau personnel, on s’est tous vraiment… On n’était plus en train de jouer les compos de quelqu’un d’autre, on était tous en train de s’approprier le projet et je pense que ça a apporté une unité dans le groupe, qu’il y avait avant mais peut-être pas aussi affirmé. Là, depuis Hollow, bon le Covid est arrivé, ça a un peu cassé la courbe, mais on est revenus d’autant plus fort derrière avec un petit changement de line-up qui nous a bien aidé dans la dynamique, dans les enjeux. Il sera humble par rapport à ça, mais ça a apporté quand même beaucoup de choses. Je trouve aussi que ce mois de juin a été un tournant pour le groupe parce qu’on a eu des dates clefs, des choses qui vont clairement nous aider dans le futur pour les prochaines choses que l’on va proposer. On aura quand même quelques lignes en plus dans le CV.

Remy : Normalement on fait essentiellement des concerts en DIY et là ça donne une ampleur différente. Tu as raison, il y a eu la première étape, un peu on se retrouve en 2014, on monte le projet, on joue les compos de Martin, on est un peu dans une dynamique où on ne sait pas trop où ça nous mène, on a nos projets à coté, c’est un side project sans plus… et le moment où on fait ça, on enregistre les démos, on décide de les sortir parce qu’on les aime bien, ça devient le premier EP du groupe, on fait quelques concerts avec ça et l’album ça a été un gros gros palier. L’album… et du coup le changement de line-up, qui a été à peu près, concomitant en fait, au moment où on a appris qu’on allait avoir la programmation au Hellfest. C’est ça en fait, tu es rentré dans le groupe et on t’a dit, 2 mois après qu’on jouait au Hellfest dans 1 an et demi. C’est ça hein, tu es rentré en septembre et on a fait la résidence en janvier pour commencer à le préparer pour juin. Mais du coup il a été reporté.

Etienne : On était programmé sur l’édition de 2021 donc du coup ça a été reporté, avec cette double édition surprise… Mais je pense qu’effectivement, tu parlais tout à l’heure de la préparation et oui on a quand même préparé le Hellfest d’une manière différente. Il s’est trouvé que… On a aussi eu l’opportunité de jouer à Fourvière en première partie de Deftones. On est en train de te spoiler toute l’interview…. Rires.

MB : Nan mais je voulais juste vous demander comment ils sont Deftones ?

Martin : ….. on ne sait pas.. rires.

MB : vous ne les avez pas vu ? rires.

Etienne : Nan ce n’est pas vrai. Et donc voilà, pour terminer la conversation là-dessus, on s’est quand même vraiment préparé et on a commencé à se dire qu’est ce qu’on propose ? Quel est le spectacle que UWD propose ? Et que peut-être auparavant, c’était un peu on fait un concert, on met nos tripes dedans, on y va à fond, mais on n’avait pas encore pris vraiment le recul de savoir… ? Mais en fait, il n’y a pas que nous, il y a aussi les gens et qu’est ce qu’ils en retirent ? Le fait d’avoir ces opportunités-là, le Hellfest, la première partie de Deftones, ça nous a permis de nous poser, de savoir voilà qu’est-ce qu’on propose ? comment est-ce qu’on construit notre set ? qu’est-ce qu’on fait ? qu’est-ce qu’on dit ? quels sont les petits problèmes qu’on a à régler ? quels sont les petits détails ? le diable est dans les détails, qui va faire qu’en fait on sera plus à l’aise, plus communicant… enfin non pas plus communicant, c’est un peu merdique de dire ça, mais en fait plus à l’aise, plus empathique avec la salle, avec les gens. C’est Blue Origins tu vois, c’est la navette qui va 7 minutes dans l’espace et…AH…ça va redescendre. Rires.

Et pour répondre sur Deftones, oui ils sont, alors on n’a pas…

MB : C’était un peu « presque » Deftones finalement, ils viennent de changer de bassiste et Stephen Carpenter annonce qu’il ne sera pas présent sur la tournée, on a eu l’impression de voir presque Deftones

Etienne : Après le batteur a une personnalité tout ça, il y a le mec aux platines aussi… le chanteur tient le truc et le gratteux est quand même super bon. Il est venu nous voir, il était sur le côté et il est venu en disant c’est super cool, ah j’ai la même guitare que toi. Ah bah non moi c’est une copie chinoise… Rires. Enfin voilà il était vraiment très sympa, on a croisé le batteur parce qu’il discutait avec les américains, il avait l’air très sympa aussi. Mais bon, ce n’est pas le même monde, ce n’est pas non plus la même génération, il faut savoir qu’ils ne sont pas tout jeunes… donc voilà. Après, c’est ce que disait Baroness aussi, le lieu, même pour des groupes comme ça, il est quand même imposant, c’est quand même super de jouer là, même pour des groupes comme Deftones.

Martin : Je ne sais pas si tu es déjà aller voir des concerts à Fourvière, mais moi c’est l’un des plus beaux endroits que j’ai vus. 2 jours avant je suis allé voir Nick Cave là-bas, il y a quelques années on a vu Interpol, Idles l’an dernier où il y a 2 ans je ne sais plus, c’est pour moi, l’un des plus beaux lieux de France en termes de concert. De jouer là-bas, il y avait Deftones, il y avait le lieu, il y avait le package qui était incroyable. Vraiment.

MB : donc vous avez sorti Hollow en 2020 (voir chronique chez MB), pas la meilleure des périodes pour sortir un disque, comment s’est passé la décision de maintenir la sortie ? Et comment on fait la promo d’un album quand on ne peut pas tourner ?

Martin : Je crois que la sortie était programmée avant et je crois surtout que toutes les mesures qui ont été prises, sont tombées 15 jours après… Donc c’est vraiment de la malchance pure et dure.

Nicolas : Maintenant on peut en parler avec du recul, mais à l’époque on ne savait pas ce qui allait se passer, donc on s’est dit de toute façon on le sort. Ce n’était pas possible de se dire il va y avoir un confinement tout ça, on ne savait pas donc on a maintenu malgré tout. Et je pense qu’on a eu raison puisque même si on n’a pas eu une sortie habituelle, on a été patient et on a quand même eu l’impression de continuer, on a une dynamique, on a l’impression d’avancer, c’est à ce moment-là que ça nous a lancé malgré tout. On a résisté malgré tous les obstacles de la pandémie.

Remy : En fait on a sorti le disque le 6 mars 2020 et à ce moment-là, c’était juste avant le premier confinement, on faisait une série de 3 concerts et quand on a fait ces 3 concerts, c’était les premiers de la tournée qui devait comporter 15, 20 dates, on n’a pas choisi si tu veux, le disque sortait 10 jours après, on a essayé de reporter les dates, à l’automne d’abord, puis à l’avril 2021 et en fait on n’a rien pu faire. On a essayé de tout reporter, 2, 3 fois et on a recommencé à tourner en septembre dernier. On a fait une vingtaine de dates entre septembre et là, mais aucun des plans qui étaient programmés à la base de cette tournée qui aurait dû avoir lieu en avril 2020. Et pour le coup, on était très content d’avoir pu faire ces 3 concerts où on a pu jouer le disque, on l’a pris avec nous et on venait de recevoir les vinyles, on est parti avec et ce qui nous a tenu aussi, c’est qu’à ce moment-là, le disque est sorti, il y a eu un effet où les gens, peut-être dans la musique, peut-être dans les médias, en tout cas les aficionados de la musique étaient en mode on va compenser le truc et on va se mettre à écouter, à découvrir des trucs et je pense qu’on a pu profiter de ça, en tout cas on en a profité parce qu’on a eu beaucoup de chroniques. Enfin pour un groupe comme nous on a eu de très bonnes retombées. Beaucoup de top album en fin d’année 2020, des interviews, des chroniques avec vous, enfin le travail qu’on a fait sur la presse à vraiment porté ses fruits. Et je pense, que s’il n’y avait pas eu le confinement, à mon avis l’effet aurait été différent. On aurait été noyés dans une masse. Et si on avait reporté le disque, on aurait été noyé dans la masse aussi parce qu’en septembre 2020 il y a plein de disques qui sont sortis et nous en fait, on a eu la chance, entre guillemets, de sortir juste avant le shutdown.

Martin : Ça fait partie des sorties maudites quand même.

Remy : C’est ça. Ça fait partie des sorties maudites que la presse a voulu sauver.

MB : Mais je vous rassure, si on en a parlé c’est parce qu’on a trouvé votre disque bon. On l’a fait parce qu’on a pris une claque.

Martin : Rires. Non mais j’imagine mais on se dit qu’il y a un petit côté alignement de planètes, un bon alignement de planètes tu vois ? Les gens étaient plus réceptifs parce qu’ils étaient dans une dynamique où on va découvrir des nouveaux trucs. Et je pense que ça a aidé à ça quoi.

MB : C’est quoi vos futurs projets ? Est-ce que l’objectif c’est de faire tourner Hollow ou bien vous êtes dans l’optique d’un nouveau disque ?

Remy : Alors le truc c’est que justement Hollow commence à avoir 3 ans, 2 ans ?

Etienne : 2 ans et demi mais les morceaux sont composés depuis vachement plus longtemps en fait.

Martin : Et du coup de l’extérieur on se dit que ça a à peine tourné, à peine vécu en tant qu’album. Mais nous en fait du coup on est déjà en train de réfléchir aux étapes d’après, même en termes d’évolution du style, de ce qu’on va faire, de ce qu’on va proposer. Parce qu’évidemment on ne va pas refaire le même album, c’est hors de question. On va essayer de faire mûrir un peu ce qu’on a, d’y incorporer encore un peu plus les influences de tout le monde, tout ce qu’on aura découvert entre temps car finalement… Je n’ai jamais autant écouté de musique de ma vie que ces 2 dernières années, donc ça va aussi se ressentir je pense dans ce qu’on va proposer après. On n’a pas de projet de format particulièrement, on ne sait pas encore si on vise un EP, un album et je pense qu’on va juste se laisser porter parce qu’on va trouver et puis ce seront les circonstances ensuite, qui décideront sous quel support.

Etienne : Je n’ai pas entendu, mais ce qu’il y a c’est qu’on a énormément de compos en fait. Là on se concentrait sur les concerts, maintenant on va se concentrer sur finaliser les compositions et en fonction, je pense qu’on a assez pour faire 2 albums, on ne fera surement pas 2 albums parce qu’il y aura peut-être 1 ou 2 morceaux mauvais. Rires. Nan mais est ce que ce sera 1 EP, 1 album ou 1 album, 1 EP, avec des choses différentes, on ne sait pas encore. Mais ce qu’il y a c’est beaucoup de matière et on est supers content d’arriver enfin à pouvoir les mettre en œuvre, les mettre en forme et tout ça.

MB : Pour terminer, pouvez-vous chacun nous donner 1 album à absolument écouter 1 fois dans sa vie.

Martin : Ouah…commencez….

Remy : Pour moi la réponse c’est Nick Cave, Push The Sky Away.

Etienne : Pour moi la réponse va très vite aussi, c’est You Fail Me de Converge. C’est sorti il y a 18 ans, mais en fait voilà… Je suis vieux.

Nicolas : Je ne sais pas ce que je vais prendre….

Martin : Un truc de Nine Inch Nails….

Etienne : Patrick Sébastien….

Nicolas : Nan je vais prendre Sigur Ros, Takk. Je suis un peu la touche de douceur, parmi ces brutes.

Martin : Et je ne vais pas être original du tout mais, Flies The Fields de Shipping News. C’était je pense, la plus grosse claque que j’ai prise sur album. Tout genre confondu.

MB : Merci beaucoup les gars.

Remy : Merci à toi.

MB : Et encore bravo pour ce super album, Hollow, et bonne chance pour la suite.

UWD : Merci.