Lors du Hellfest 2022 j’ai eu la chance de pouvoir m’entretenir avec le trio Yarotz. Je parle bien de chance car m’étant tromper de jour, j’ai bien failli passer à côté de cette interview. Heureusement que les gars sont cools et m’ont accordé du temps à la fin de leur journée interview. Je vous invite d’ores et déjà à aller écouter leur album Erinyes.
Voici donc un chouette moment qui mérite votre attention. Et intéressez-vous à Yarotz, ils le méritent.
Mad Breizh : Bonjour à tous, aujourd’hui nous avons la chance de pouvoir nous entretenir avec le power trio Yarotz. Dans un premier temps, pouvez-vous nous présenter le groupe Yarotz, comment avez-vous monté ce projet et ce que vous faites dans ce groupe ?
Fabien : Alors Yarotz est un groupe de punk hardcore, post hardcore, metal, composé de 3 musiciens donc…
Vincent : Moi je suis plutôt à la basse et au chant.
Enzo : Moi c’est Enzo et je suis à la batterie.
Fabien : Et moi Fabien, je fais guitare et chant. On est un groupe qui existe depuis début 2020 et puis voilà.
MB : Comment vous vous êtes rencontrés et comment avez-vous monté le projet ?
Fabien : Alors ce projet vient de la scission d’un groupe qui s’appelait General Lee à l’époque… Après 2 ans de stand-by j’ai eu la volonté de refonder un groupe et très vite j’ai fait appel à Vincent avec qui j’ai joué pendant très longtemps et puis après s’est greffé Enzo depuis début 2020.
Vincent : Voilà, ce line-up là a 2 ans, Enzo est arrivé il y a 2 ans et ça a vraiment ouvert des perspectives parce que son jeu était différent du précédent batteur et on a switché sur des parties plus metal on va dire, plus rapide, ça nous a ouvert des possibilités.
MB : Vous avez déjà un peu répondu mais comment décririez-vous le son de Yarotz ?
Vincent : Ouais c’est assez frontal comme style, tu as vraiment une guitare assez dry, bien agressive, moi en ce qui concerne la basse c’est très… avec une texture, un grain bien à lui, un truc assez gras.
MB : C’est vrai que le power trio laisse de la place pour la basse.
Vincent : Oui voilà, c’est une nouvelle expérience hyper cool et faut savoir trouver sa place, ça n’a pas été forcément évident mais au final les portes se sont ouvertes et je me suis engouffré là-dedans.
Fabien : On a créé la fondation « Sauve Un Bassiste »…
Rires.
C’est une fondation de trio en fait, et ça sauve les bassistes. Nan mais après le son, c’est vrai qu’on a un son assez particulier, si tu peux te poser un peu pour découvrir notre son. La guitare, par exemple, n’a pas énormément de saturation, on n’a pas une guitare metal, tu vois. C’est une guitare très crunchy quoi. Et du coup ça laisse encore plus de place à la basse et c’est génial en fait parce que… Moi-même j’ai découvert que la basse c’était hyper bien…
Vincent : Putain le mec enfin il s’aperçoit que je sers à quelque chose… C’est cool.
Rires.
Fabien : C’est vrai que c’est un instrument que l’on met assez rarement en valeur et cette formation là le permet vraiment. Après aussi la batterie…. c’est vraiment une formation pour nous qui est excellente pour ce que l’on veut exprimer.
MB : donc pour vous est-ce que le power trio est la formation parfaite ? Est-ce une réelle volonté de rester 3 ?
Enzo : Ouais je pense ouais. Tu vois par exemple, juste la composition, la création de morceaux, c’est plus rapide pour s’accorder ensemble sur des riffs, des idées. On avance plus vite, on a plus de place chacun, on arrive tout de suite à créer une espèce d’écosystème vachement plus libre pour nous. Que plutôt des grosses formations dans lesquelles ça peut prendre plus de temps à trouver des idées et les concrétiser.
Fabien : Et puis on a déjà une certaine expérience avec différents projets, on a même été avec Vincent, à 7 dans un groupe. C’est l’enfer, en termes d’organisation c’est l’enfer, il n’y a pas d’autres mots. Donc là c’est vraiment une simplicité. Et puis le style de musique s’y prête. C’est-à-dire que dès que tu fais une musique un peu fast, c’est beaucoup plus facile, enfin tu peux plus faire ressortir chacun des instruments. Bon c’est un ressenti, c’est subjectif je pense bon, mais voilà.
MB : Donc aujourd’hui on se rencontre dans le cadre de votre passage au Hellfest, en ouverture de la Altar, dans quel état d’esprit vous étiez avant de monter sur scène ? Et comment avez-vous vécu votre concert ?
Vincent : Concert très bien, on est arrivés pour jouer vers 11h. On a eu la chance de pouvoir arriver à 10h et s’installer, donc on a pu faire des balances et prendre le temps de peaufiner les réglages. Ça nous a mis en confiance, on a pris nos repères et puis comment dire… C’est monté crescendo jusqu’à commencer à jouer quoi. Et puis ça s’est hyper bien passé. Après les gens sont rentrés petit à petit sous la tente, on a vu que c’était plutôt bien garnis, ça nous a fait plaisir, ça nous a bien galvanisés, on est monté en énergie. On a tous tout donné, c’était hyper cool. On a été porté par le public et puis vraiment, il y a eu un bel échange avec les gens donc c’est hyper cool.
MB : Selon vous, est ce que le Hellfest est un passage incontournable pour un groupe de punk, rock, metal ?
Vincent : Ce n’est peut-être pas incontournable mais disons que ça te met quand même un bon coup de pied au cul quoi.
Fabien : En termes d’exposition aussi.
Vincent : En termes d’exposition ça fait 2 ans que notre nom apparaît sur l’affiche donc euh… On a eu le temps de parler un peu de nous. Pour les curieux, voilà il y a des gens qui se sont intéressés à nous depuis un petit moment maintenant.
Enzo : ça met un coup de pression aussi pour les groupes, pour avancer, pour mieux travailler. Ce n’est peut-être pas un passage obligé mais quand on peut le faire, c’est une super expérience je trouve.
Fabien : Ouais, c’est une super opportunité et en même temps… Tu vois avec General Lee on a joué pendant combien d’années… 15 ans. On n’a jamais fait le Hellfest et ce n’est pas offert à tout le monde donc quand on a eu cette opportunité on s’est dit « ouah putain c’est cool ». Alors est-ce que c’est un passage obligé ? Ce n’est pas que ça le devrait parce que tout groupe qui a une notoriété française devrait avoir l’opportunité de pouvoir, un moment, jouer au Hellfest. C’est tellement dingue… Depuis que je suis arrivé… Personnellement je n’ai jamais fait le Hellfest, contrairement à Vincent qui l’a déjà fait 2 fois, mais même en tant que spectateurs je ne suis jamais venu, mais c’est complètement barjot ce lieu. Rires. Nan mais sérieux… Je suis quelqu’un d’assez anxieux tu vois, quand je suis arrivé j’étais… Tu vois quand tu es gamin, la première fois que tu vas à Eurodisney, tu vois tu as les frissons partout, tu fais ouah ouah ouah c’est génial. Bah c’est ça depuis ce matin avec en plus la retombée du stress de ce matin, mais c’est incroyable. On a une chance mais inouïe d’avoir ça en France. Pour continuer un peu la-dessus. On ne s’en rend pas compte mais en France, on a le plus gros festival d’Europe, de metal, et le metal est sous représenté en France. C’est quand même barjot quoi. Je ne comprends pas. Ça m’énerve hein, attention. Rires. Ah ça y est, ça fait 2 heures d’interviews là, je vais me lâcher. Mais comment s’est possible quoi. Voilà.
MB : Du coup vous avez un bagage personnel chacun, est ce que ce concert du Hellfest, vous l’avez préparé différemment d’une autre date ?
Vincent : c’est un processus de préparation qu’on a enclenché il y a 2 bons mois. On a fait quelques dates, 4, 5 dates, on n’a pas eu… on aurait aimé en faire plus, mais on en a fait quand même des plutôt pas mal. On était au Toxoplasmose en suisse, on était au BétiZFest, on était au Poche là, il y a 10 jours, à Bethunes. Donc c’était des beaux plateaux qui nous ont permis de nous mettre en jambe. Ça a été un très bon entraînement, avec toujours en ligne de mire le Hellfest. On a pu peaufiner la setlist, peaufiner nos morceaux, tous les petits détails. Ça a été un bon entraînement.
MB : Pour terminer cette parenthèse du Hellfest, pour vous quel est/était, LE groupe à ne pas louper sur ce festival ?
Vincent : Alors moi c’est Mercyful Fate, parce que voilà quoi, les mecs reviennent d’outre-tombe et j’écoutais ça quand j’étais ado et ça me fait trop tripper.
Enzo : Moi je pense que c’est Nine Inch Nails, parce que je ne les ai jamais vu en concert et ils m’ont toujours fasciné.
Fabien : Je suis assez d’accord avec Enzo, même si mon cœur penche pour le concept Blood Moon Converge en fait, qui là vont se produire pour la première fois en France, et c’est un album qui m’a vraiment beaucoup parlé et je suis impatient de voir ça en live.
MB : Vous venez donc de sortir votre premier album, est-ce que vous pouvez nous parler de la composition, comment ça s’est passé ? Comment vous travaillez ensemble niveau processus créatif ?
Vincent : Alors du coup ça a un petit peu changé, avec Fabien on était habitué à composer avec General Lee, on a fait un break comme on t’a dit, pendant 4 ans. On a composé Erinyes, donc cet album-là, pendant le confinement. On s’est tout simplement équipé, on a tous un home studio chacun de notre côté, on a échangé des fichiers, on s’est enregistré, on a changé de méthode par rapport à l’habitude. On est plutôt old school tu vois, à se voir en salle de répète et voir comment ça sonne. Donc là c’est une autre méthode, c’est hyper intéressant aussi, ça permet de travailler d’une manière différente et d’oser plus de choses. Que ce soit pour le chant ou pour les sons.
Enzo : ça permet aussi de prendre en considération chaque partie, qu’on enregistre chacun. De la réécouter, c’est con mais quand on est en répétition en même temps, dans une salle, on ne prend pas 45 min par personne à écouter et analyser sa partie. Ce que là on a pu faire, avoir du recul sur chaque partie, se poser sans impératifs, sans regards extérieurs à part nous-mêmes et on était là à juger nos parties, à comprendre. Ça, en répétition physique, ça prendrait une journée. Et là je pense que ça nous a permis d’ouvrir des portes là-dessus et de travailler notre technique de façon quotidienne, se mettre des objectifs, des routines. C’était tous les jours une grande répétition.
MB : entre les soucis actuels, d’écologie, de guerre en Ukraine, de montée de l’extrême droite, est ce que cette société influence votre jeu dans Yarotz ?
Fabien : Alors…. Oui ça nous fout les boules. Nous, clairement, tous nos textes, ce groupe, à un effet exutoire. C’est vraiment mettre ça en musique, sur des textes, des choses qui pour nous, nous marquent. Des faits qui nous indignent, qui nous choquent par moment. Il y a des choses qu’on ne comprend pas et là tu viens de citer 3 trucs et tu te dis comment c’est possible ?
Vincent : Il y a de quoi faire dans l’actualité, tu prends n’importe quel journal tu l’ouvres et tu peux écrire 3 chansons.
Enzo : Il y a un gros sujet qui nous tient à cœur, c’est l’écologie. Avec les news, tu te rends compte que c’est un phénomène, on ne sait même plus si c’est réglable ou si c’est juste fataliste. Ça nous tombe dessus et le besoin de l’exprimer nous fait du bien. Juste l’exprimer ça fait du bien et nous on l’exprime en musique comme d’autres pourraient l’exprimer dans d’autres domaines. Même nos instruments sont faits par des luthiers, ma batterie est en noyer, un bois local, il y a quand même une démarche, un processus, on est dans une époque où il faut absolument qu’on s’en rende compte tout simplement. On ne sait pas où on va, on ne sait pas si on aura les moyens d’y arriver… nos existences hein, que ça perdure. On va tout faire pour, parce qu’il faut quand même avoir un regard positif là-dessus même si c’est compliqué… même si tu veux être positif, la réalité se confronte et t’arrive à la figure. C’est super compliqué de garder la tête haute mais il faut quand même l’avoir tout au long de notre vie.
Fabien : On essaie de faire comme on peut mais ce n’est pas évident. On est aussi rempli de nos contradictions, tu vois j’ai un tee-shirt de groupe fait je sais pas où, je possède des Vans qui sont faites je ne sais où, tu vois on est plein de contradictions mais on essaie de faire au mieux. J’ai un portable qui est défoncé, je vais essayer de le garder jusqu’au bout, l’alimentation c’est pareil ça fait plus de 15 ans qu’on est vegans. C’est quelque chose qu’on essaie d’appliquer dans la vie de tous les jours, on fait au mieux. Comme on peut, ce n’est pas possible je pense de faire ça à 400% mais voilà, c’est ce qui nous interpelle quoi.
MB : A l’écoute de votre album, le côté sombre on l’a direct en pleine face, il sonne très sombre. C’était une volonté de faire sonner la musique aussi « dark » ?
Fabien : Alors c’est marrant parce que moi c’est quelque chose que je n’ai pas perçu. On nous disait « c’est vraiment méchant votre musique ». Je disais « bah nan, je comprends pas, tu trouves ça si violent ? ». C’est un truc que je n’ai pas perçu et que j’ai ressenti après avec du recul.
Enzo : Je pense qu’il y a violent sauvage, violent agressif, incisif, voilà comme un couteau. Et tu as aussi violent dans la mélancolie, sombre, quelque chose de plus dark…
Fabien : Il y a un mec qui en a parlé dans une chronique, il disait de notre titre le plus calme, Phoenix, il a dit que c’était limite une marche funèbre. Et en fait j’ai pas du tout perçu ça, c’est vrai que notre musique est sombre parce qu’on a aussi en nous cette part très sombre et qu’elle ressort dans notre musique et personnellement c’est ce que j’aime jouer, j’aime chanter
MB : En tout cas bravo à fond pour cet album. C’est également quelque chose qui me parle ce côté sombre et j’ai trouvé votre album incroyable. On retrouve un « petit » guest donc qui intervient sur l’album, c’est Christian Andreu de Gojira, comment ça s’est fait cette collaboration ?
Fabien : En fait le groupe est suivi par le département des Landes, a été suivi pardon, pendant 3 ans, donc c’est un tremplin qu’on a gagné et ce tremplin nous permettait un suivi de 2 ans, qui a été allongé à 3 ans à cause du Covid. Et pour cette édition-là, le parrain était Christian Andreu, tous les mecs de Gojira sont du sud-ouest et puis voilà. Très naturellement Christian s’est impliqué dans notre projet, nous a pas mal conseillé, c’est un mec hyper simple, adorable, alors que ce mec ce qu’il fait… il y en a d’autres qui ont fait 1000 fois moins et qui ne t’adresseraient même pas la parole tu vois. Enfin bref, naturellement avec son implication, on trouvait ça génial si Christian pouvait faire un feat avec nous. Ce n’est pas LE feat, LE chanteur, la star qu’on a pris dans un truc, on a voulu faire avec lui, une forme de remerciement aussi. On lui a proposé le truc, il a pas mal été pris avec Gojira et 3 mois plus tard il nous rappelle pour savoir quand est-ce qu’on le fait ce feat. C’était très naturel, ce mec est d’une simplicité incroyable.
MB : Pour la sortie de l’album vous avez été aidé par un label ?
Fabien : Nan.
MB : DIY
Fabien : oui voilà, on est passé par cette méthode-là. C’est une période très compliquée pour les labels, clairement ils ne s’investissent plus… à part les labels émergents, il y a des labels qui arrivent à émerger en cette période. Et c’est avec eux à la limite qu’on pourrait essayer de s’en sortir mais on s’est dit on fonce, on ne va pas commencer à attendre. On fonce, on a mis un petit billet sur la table pour sortir cette galette et puis voilà quoi.
MB : Pour terminer donc, pouvez-vous nous conseiller, chacun, 3 albums à écouter absolument.
Vincent : Alors Glow On de Turnstile, parce qu’on est un peu dedans, on a été les voir lundi dernier…
Fabien : ça fait 2 ans qu’on est dedans. Rires.
MB : C’était à Paris c’est ça ? Il parait qu’ils n’ont pas joués très longtemps ?
Vincent : Bah écoute moi physiquement ça me suffisait. Rires. Tellement c’était intense, il faisait une chaleur du tonnerre. Par contre ils ont putain de bien joués. Hyper intense.
Fabien : Le chanteur dégage vraiment une énergie, ce n’est pas un groupe qui peut jouer, je pense, 1 heure et demie. Clairement. Si tu veux dégager un truc, il y a des groupes comme ça qui… Comme Dillinger Escape Plan, c’est pas un groupe qui peut jouer 1 heure et demie. Même pour l’auditeur, ça n’a aucun sens en fait. Maaaiiiis, je suis partisan aussi, il manquait 10 minutes, 15 minutes.
Vinvent : 3 albums….. ahhhh je sais pas moi, le Black Album, petit clin d’œil à Metallica, les voir au Hellfest c’est quelque chose. Je pense que tout le monde a hâte de les voir. Après je dis Black album, mais c’est surtout les 4 premiers que j’aime bien. Après je ne sais pas…. Blood Moon, converge, je l’ai bien poncé aussi et puis ils vont jouer demain. Ça va être très bien.
Enzo : Alors moi tout de suite on va partir sur du Tool, l’album Ten Thousands Day, ensuite je pense que je serais tenté… j’écoute aussi October Rust, l’album de Type O Negative, il est hyper sombre et hyper poétique en même temps. Et après, From Mars To Sirius de Gojira, parce que c’est l’album qui pour moi m’a le plus explosé. Il est rempli d’une intensité dans les guitares, dans tout, c’est une explosion.
Fabien : Tant qu’on est dans du classique, Jane Doe de Converge, Master Of Puppets de Metallica et puis en autre classique, vraiment qui me touche, Vitalogy de Pearl Jam. Voilà.
MB : Et bien merci beaucoup, bravo à fond…
Vincent : Et toi tes albums ?
Fabien : C’est vrai tiens, c’est quoi toi ?
MB : Ah tiens c’est marrant mais on ne me l’avait jamais faites celle-là. Du coup je suis un peu pris au dépourvu…. Rires. Je serais obligé de mettre un album de Nirvana, genre même obligé de mettre Nevermind car il a joué une place très importante sur mon entrée dans le rock, je peux pas y couper… euh, je mettrais Nature/Nurture de Clowns et puis j’aime énormément From Mars To Sirius de Gojira aussi.
Merci énormément et à très vite.
Yarotz : Merci, merci à toi.