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Interview – Luc Arbogast

Véritable surprise concernant l’affiche du Motocultor 2023, le multi-instrumentaliste Luc Arbogast a fait vive sensation lors de cette édition. Etant un admirateur de sa musique, je ne pouvais que me réjouir d’obtenir une interview de cet artiste.

INTERVIEW

Moi : Ok, on est avec Luc Arbogast. Première question et pour moi, c’est la plus importante : Comment tu vas ?

Luc Arbogast : Et bien, écoute, ça va plutôt pas mal. On est arrivé assez tôt aujourd’hui. Donc j’ai pu voir plusieurs groupes avant les interviews. 

Moi : Quels groupes exactement ?

L.A : Alors, déjà Hrafngrimr et Psychonaut. J’ai beaucoup aimé. Donc on peut dire que ça commence bien. Y’a un truc qui est con, quand même, c’est qu’on se barre demain, donc je suis un peu dégoûté…

Moi : Tu as eu une vue de l’intégralité de la programmation ?

L.A : Oui, bien sûr. Je l’ai dépiautée. C’est marrant de voir mon nom au milieu de cette affiche. Être avec Napalm Death, Wardruna, Biohazard… c’est super intéressant. 

Moi : Si tu avais pu faire l’intégralité du festival, quel groupe tu n’aurais raté sous aucun prétexte ?

L.A. : Je vais être comme tout le monde, je vais dire Wardruna. Parce que c’est l’avenir. C’est super intéressant, cette jonction que propose Einar sur scène : L’antiquité tournée vers le futur. Pour moi, c’est quelque chose de très beau. 

Moi : Est ce que tu fais souvent ce genre de festival ?

L.A. : Alors, ce qu’il faut savoir, c’est que je viens du Metal à l’origine. Et le fait de bosser en culture médiévale, c’est mon métier et ma passion. Après, ce n’est pas du tout incompatible. J’ai fait les feux de Beltane aussi. Je fais des collaborations avec des groupes de Metal assez régulièrement. Avec Khaos Deï, notamment, avec Crusher, plus récemment. En ce moment, je suis en train de parler d’un projet avec Stéphane de Loudblast. J’ai beaucoup de projets avec ma voix, ma musique, mes instruments. On vient fréquemment me chercher. Y’a eu Monolithe, aussi. Donc, oui, c’est une culture que j’ai dans mes veines. Le problème, c’est que les gens, ils vont se dire « Mais c’est le mec de la TV…le mec de The Voice… ». L’étiquette médiéviste est moins compliquée à appliquer sur un festival comme celui-là. Moi, je suis passé à autre chose. Ça fait 10 ans, j’ai fais ce que j’avais à faire : On a ouvert pas mal de portes. On a sauvés pas mal de festival médiéviste en France, donc on a ouvert l’oeil du lambda sur cette culture

Moi : Et quelles sont les groupes avec lesquelles tu as grandis ?

L.A. : Alors, quand j’étais au collège, j’écoutais pas mal de Glam, genre Motley Crüe, Poison, Skid Row… Les puristes écoutaient plus du Maiden, du Megadeth, … Les années 90, quoi. Et après, j’ai un frangin qui est vachement attentif à tout ce qui sort, et il est d’excellent conseil. Les groupes que j’écoute en ce moment, ça vient de lui. Par exemple, j’ai redécouvert Dimmu Borgir. Y’a ça, y’a Moonsorrow, y’a Bathory, … T’as aussi des groupes comme Myrath, Samaël, Rotting christ.

Moi : Tu restes assez ouvert, quoi …

L.A. : Oui. J’ai la chance d’écouter énormément de musique. Après ce qui est drôle, c’est que je peux écouter un vieux Type O Negative et une heure après j’vais écouter des chants grégoriens. Je dirais que dans la musique, tout est bon, mais pas pour tout le monde. Moi, pour que j’aime une musique, faut qu’il y ait du mystique, c’est impératif. Par exemple, Elend qui est un projet grec. L’album Les leçons de ténèbres, notamment. C’est vampirique, c’est ultra gothique… Y’a un groupe que j’ai découvert récemment et que j’adore, c’est Slumber, et personne ne connait. C’est un peu dans l’esprit de Paradise Lost, mais encore plus dépressif. 

Moi : Concernant ta voix, car tu arrives à changer de registre facilement, tu as un entraînement spécial ?

L.A. : Non, que dalle. Je ne répète pas, je ne m’échauffe pas. Si tu veux, c’est que j’ai tellement confiance en la mystique de ma musique, que je ne m’entraîne pas. Si y’a un risque à prendre, je le prends. J’y vais de manière très animale, en fait. Et je pense que c’est pour ça que ça plaît. Y’a un côté imparfait. J’ai jamais dit que je chantais juste, par exemple. Mais c’est pas grave, parce qu’il y a une fragilité, on est que des humains. Le but, c’est d’être au service de la musique, si tu veux. 

Moi : Tu es multi-instrumentiste. Mais est ce qu’il a une musique qui t’a donné cette envie d’apprendre à jouer d’autant d’instruments ?

L.A. : Ouais, le groupe Ma Licorne. C’est un groupe des années 70, style médiéval. Encore aujourd’hui, dès que j’essaie un nouvel instrument, je vois direct si ça match ou pas. Je veux jouer de tout mais à la seule condition que ça doit être au service de la musique.

Moi : Tu as joué dans pas mal d’endroit, je suppose. Mais il y en a un qui t’as plus marqué que les autres ?

L.A.: Alors oui. Ce qu’il faut savoir, c’est que je joue dans pas mal d’églises. J’ai également la chance de faire beaucoup de lieux historiques. Donc, pour répondre à ta question, j’ai joué dans une grotte. La grotte de la Cocalière, en Ardèche. C’était à 100 mètres sous terre. Une vraie grotte primitive, avec 4 kilomètres de galeries, avec des points d’eau. Le public est descendu avec moi là-dessous, et c’était incroyable. Un autre, c’est quand j’ai fais le château de Tiffauges, on a joué dans le noir. Le public s’est installé, et on a tout éteint. On a joué deux heures dans le noir total. 

Moi : Et un endroit ou tu aimerais jouer ?

L.A. : Ouais ! Y’en a 3. Déjà, y’a le festival de Carthage, j’aimerais beaucoup aussi faire les Francofolies et le 3ème, ça serait de faire un concert sur un site comme Stonehenge. Y’a une époque, je voulais faire des concerts dans des cirques romains, puis ça s’est transformé en théâtre à l’italienne

Moi : Tu as d’autres projets pour les temps à venir ?

L.A. : Alors la tournée va continuer jusqu’en Décembre 2024 et la sortie d’album en Octobre qui contiendras les hymnes de la ville de Strasbourg, du Mont St-Michel, de Carcassonne,… 

Moi : Un p’tit mot pour la fin ?

L.A. : Alors, ce que j’ai envie de dire, c’est qu’on a une chance inouïe, au Motocultor, c’est que c’est une scène ouverte au monde. 

Moi : Un grand merci à toi pour ton temps !