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Interview Pénitence Onirique

Relecture: Victor

Un de mes groupes de Black Metal préféré. J’ai découvert Pénitence Onirique lors du confinement via un pote qui m’avait donné l’album VESTIGE. J’ai été littéralement conquis. Cette ambiance… Depuis ce temps, dès que j’ai l’occasion de les voir, je fonce. La première fois fut au Hellfest 2022, sous une chaleur de dingue, mais j’en suis sorti avec une photo ultra classe. Seconde fois au Motocultor 2023, encore une fois sous un soleil bien costaud, mais je m’en suis sorti avec mon album de VESTIGE dédicacé. Et la 3ème fois, ce fut au Tyrant Fest 2023. Sous un temps pourri, mais je m’en suis sorti avec … une interview ! Tiercé, quarté, quinté + ! C’est donc pour célébrer la sortie de leur troisième album, Nature Morte, que je publie cette dernière. Un chronique de Nature Morte sera bientôt dispo, donc restez connecté !

INTERVIEW:

Moi : Ok, on est avec Pénitence Onirique. Messieurs, première question et pour moi, c’est la plus importante : Comment vous allez ?

Pénitence Onirique : Ca va plutôt pas mal. Il caille un peu, le temps est pas ouf, mais ça va. Il pleut comme 80 % des dates qu’on fait. Mais sinon, on est en forme !

M : Ce soir vous jouez au Tyrant Fest. C’est la première fois que vous y jouez ?

PO : Ouais. Et on est bien content. On devait le faire y’a deux ans, mais avec le COVID, ça a été annulé, à la sortie de VESTIGE. Et là, ça tombe bien d’y retourner car notre nouvel album sort le 3 Novembre, donc c’est bien raccord

M : Concernant votre nouvel album, quelles ont été les sources d’inspirations ?

PO : Alors, pour les lyrics… en fait, y’a une grande partie des morceaux qui étaient déjà écrits depuis un moment. Et la période COVID nous a sapé le moral. Les morceaux étaient là, et il y avait cette ambiance… Et moi, ça faisait un moment, que je lisais pas mal de bouquins de René Girard, un philosophe français, et je trouvais que son travail sur le désir, les bouc-émissaires, sur la religion, tout ça… et je trouvais que l’ambiance d’un album collait bien avec ce que j’étais entrain de lire. Du coup, j’ai essayé de retranscrire ça en fonction des morceaux pour que ça colle, et pour qu’on ait un concept qui me paraissait important. Et musicalement, l’idée, c’était d’aller plus loin que ce qu’on avait déjà fait. D’autant qu’on a changé de processus d’écriture. Là, ce coup ci, on a tous écrit avec nos différentes influences. On avait d’ailleurs commencé pendant le COVID : On a enregistré nos maquettes chez nous. Y’a eu énormément de matériaux, on a enregistré beaucoup de trucs, mais ensuite, on a dû faire des choix sur ce qui collerait le mieux entre les divers instrus et le texte. Tout le monde a mis sa patte.

M : D’autant que vous avez un nouveau batteur ?

PO : Ouais, exactement. La première date qu’on a fait avec lui, c’était le Motocultor. Il est arrivé pile-poil avant qu’on enregistre. Mais vraiment pile-poil, hein! Il a appris les morceaux à la dernière minute. Ça aide vachement, parce que, pour les deux premiers albums, on avait pas de batteur, c’était que de la programmation. Et là, avoir un vrai batteur, avec de vraies idées et un vrai jeu, ça change pas mal la donne. Ça nous a aussi permis de monter un peu les BPM. Il fait vraiment partie du groupe. Pour les concerts d’avant, on avait un batteur de session. Ok, c’était cool, mais c’est pas ton batteur. Et là, avoir quelqu’un qui s’investit, qui est vraiment intégré dans l’idée du groupe et qui partage et coproduit avec nous, c’est confortable à mort. 

M : Tu as parlé de votre date au Motocultor. Comment ça s’est passé pour vous ?

PO : C’était galère : Pas mal de problème de son sur scène et en façade. Après, globalement, c’était cool. Le fest est cool. Mais je crois qu’il y a pas mal de gens qui se sont plaints du son, du coup, nous, on l’a ressenti. Sur scène, c’était quand même laborieux. Mais, par contre, une super réception. C’était blindé, beaucoup de bons retours. Puis première date avec le batteur, donc c’est quand même un galop d’essai. Ça reste une bonne date, un super fest. Niveau musicien, c’était bien organisé, l’endroit est cool. J’aime bien ce côté un peu plus taille humaine par rapport au Hellfest 

M : J’étais au Motocultor aussi. Et vous avez donné une conférence de presse juste après votre show. Et de ce fait, vous avez traversé toute la foule pour accéder à la zone avec vos costumes alors qu’il faisait une chaleur à crever…

PO : Ah ouais ! Alors ça, c’était galère ! Surtout qu’on avait encore les anciens masques, ou tu vois très mal, t’as un grillage très fin, donc c’est galère pour marcher. Des costumes très longs. T’as les gens qui t’arrêtent pour prendre des photos… C’était LE moment galère. Mais on est habitué à galérer avec nos masques (Rires) C’est le lot, on a signé.

M : Tant qu’on est sur les masques, vous les avez changés pour le 3ème opus. Ca signifie quelque chose ?

PO : Déjà, ça permet de renouveler le visuel, car les anciens masques, on les traînait depuis avant VESTIGE, donc y’a plus de 4 ans. Et il fallait qu’on change pour un truc qui colle plus à l’album. Il n’y a pas de signification. Peut être un jour, où on aura les moyens de ouf et l’ampleur de faire nos propres masques… On voulait surtout améliorer la possibilité de voir. Surtout pour les guitaristes. Donc voilà : Pour le visuel, le confort et le changement. Ouais, parce que c’est chiant de tout le temps avoir la même chose. Ça permet d’avoir plus de possibilités, car quand tu changes, t’as d’autres idées. On a changé en mieux, ça reste dans le style des premiers masques, mais c’est plus cohérent. On a changé la couleur dominante aussi : L’argentée prime. On a aussi des petites croix qui pendent en dessous qui peuvent faire un petit effet reflet avec l’éclairage qui peut être intéressant. 

M : Une tournée, des shows prévus après la sortie ?

PO : Alors, on a les releases qui se font à Bordeaux et à Nantes. Respectivement 25 et 26 Novembre. On a aussi une date à Orléans fin janvier, et pour l’instant c’est tout. Pas de tournée, car c’est pas facile pour nous, parce qu’on bosse tous. On aimerait bien, on a quelques pistes.

M : Vous restez les deux jours du fest ?

PO : Non, on repart demain matin

M : Des groupes que vous voulez voir aujourd’hui ?

PO : Ouais. J’aimerais bien voir Enslaved et Cult of Fire. Ce serait dommage de les louper. Y’a Karras aussi. C’est dommage parce que y’a demain aussi, ou il y a pas mal de groupes que j’aimerais voir. Genre Nostromo reformé, Bölzer,… 

M : Un groupe avec qui vous aimeriez partager une affiche ?

PO : J’aimerais bien faire une date avec Der Weg einer Freiheit. C’est un groupe que j’ai découvert avec leur premier album. J’ai pas mal échangé avec Nikita, le chanteur/guitariste. Après j’aimerais jouer avec des vieux trucs, quoi. Des vœux qui ne se réaliseront jamais. Les groupes avec qui j’ai grandi. De récent, y’a pas grand-chose… J’ai vu qu’il y avait Sacramentum, qui s’était reformé. J’serais bien motivé pour jouer avec eux. Après on s’en fiche, tant qu’on peut jouer, tant que les gens sont cool. Après, tout ce qu’il y a de nouvelle vague, genre, MGLA, j’suis pas trop fan. Mais c’est avec eux qu’on a le plus de chance de jouer. P’t’être des groupes de Doom, comme Esoteric. Après voilà, on aime tout le monde (Rires). On a un style qui peut se mélanger avec d’autres groupes différents du nôtre.

M : Vous me faites beaucoup penser à Gaerea 

PO : Ouais : L’effet masque, l’effet visuel… Mais pour moi, ce sont des groupes assez insignifiants musicalement. Ça ne m’intéresse pas plus que ça. Après je comprends que ça fonctionne, parce que déjà, visuellement, c’est cool, techniquement aussi… Mais ça m’emballe pas plus que ça…

M : Quels sont les groupes qui vous ont fait entrer dans le Metal ?

PO : Alors niveau Black Metal, ça a été Dusk de Craddle, Emperor, forcément, Marduk à l’époque de Legion, Immortal à l’époque de At the Heart of Winter, qui est un album que j’ai écouté un milliers de fois. Dans le Black c’est ça. Après, dans le Metal, Pantera. Pour moi, c’est indépassable pour plein de raisons. Déjà, y’a un line up parfait. Même encore maintenant : j’écoute du Pantera, je deviens hystérique. C’est nerveux, c’est violent. Ils ont changé le Metal d’une certaine manière. C’était encore une époque ou il y avait du charisme sur scène : T’as Phil qui arrive sur scène, qui dégueule de charisme, il pète de classe. Mais ce genre de groupe avec cette aura, on en aura plus, quoi. Je suis content d’être rentré dans le Metal à cette époque là, parce que rentrer dedans maintenant, y’a du choix, mais t’es moins subjugué. C’est p’t’être l’âge, aussi… Après le premier groupe de Metal que j’ai écouté, c’était Korn, en live sur Canal+, à l’époque de Follow the Leader. Après ça, je suis tombé sur une cassette de mon père : Machine Head, de Deep Purple. Je me suis dit « Là, il se passe un truc, y’a un truc à faire ». 

M : Messieurs, merci pour votre temps.

PO : Merci à toi !