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Interview Renato – Dropdead Chaos

Correcteur: Victor

Les nouveaux Avengers du Metal, Dropdead Chaos, ont sortis leur tout premier album en début de mois. Etant un fan de cette formation (Et de 3 quarts des autres projets musicaux des membres), une interview m’était indispensable. 

INTERVIEW:

Moi : Ok, on est avec Renato de Dropdead Chaos. Première question, et pour moi, c’est la plus importante : Comment tu vas ?

Renato : Je me porte très bien. On est à 5 jours de la sortie de l’album (NDLR : L’album est sorti le 7 Avril). J’suis extrêmement excité, je ne dors pas beaucoup la nuit. J’ai très hâte qu’il sorte, très hâte de voir les retours du public. Donc tout va bien. D’ailleurs je te remercie beaucoup pour ta chronique, ça me rassure. Parce qu’on ne sait pas du tout comment ça va être accueilli

M : Ouais, d’autant que vous venez tous d’horizons musicaux différents, donc j’imagine que ça doit être assez compliqué…

R : C’est pas que c’est compliqué, parce qu’on a réussis à les mêler, je crois, mais c’est surtout que ce mélange là nous plaît à nous, mais est ce qu’il va plaire au public ? En 2023, faire ce genre de zik, personne ne s’y attend forcément. Nous même, on était pas préparé à le faire, c’est venu tout seul.

M : Vous avez fait une session promo à Paris le 27 Mars dernier.

R : Ouais, on a fait ça, ou on a fait interview sur interview. Pas mal de médias sont passés. C’était surtout sur tout ce que sont les tenants et les aboutissants de cet album. C’était organisé par notre label et l’agence Singularité, donc c’était très chouette. Mais ça n’est pas fini, la preuve !

M : J’ai cru voir que vous faisiez plusieurs concerts après la sortie

R : Ouais. On en a déjà fait quelques-uns, mais c’était des concerts Warm-up, histoire de voir comment ça allait se passer, histoire de roder notre set. Mais oui, une fois que l’album part, on a plusieurs dates comme le Ferrailleur à Nantes, à la Cartonnerie de Reims, la Maroquinerie de Paris… J’ai pas toutes les dates en tête, mais en tout cas, y’en a pas mal. On est aussi au festival 666 cet été, un super festival à Cercoux qui est organisé par Victor Pépin, qui est une jeune personne qui travaille extrêmement bien, qui a déjà des armes incroyables dans ses poches pour organiser ce genre de festival. J’y ai joué lors de la dernière édition avec Trepalium , et on a pu voir tout le potentiel .On espère qu’avec la sortie, ça nous débloquera plus de dates.

M : J’habite dans le Nord de la France, et il me semble que vous passez au Black Lab de Wasquehal avec Gorod

R : Exactement. J’ai pas la date, car j’suis très mauvais en date. Mais oui, on est au Black Lab, le fief de notre Jacou. Il est de Lomme, donc juste à côté, et c’est un des partenaires de la salle. Il fait partie des fondateurs du Black Lab

M : Tu l’as dis précédemment, tu fais partie de Trepalium, mais chacun des membres de Dropdead Chaos à son propre groupe à côté de ce projet. C’est pas trop dur d’organiser les répétitions, les tournées, les concerts ?

R : En fait, on ne répète pas. Ca n’existe pas chez nous (Rires). On a écrit cet album tout à distance, donc les répéts’, c’est évidemment proscrit. Mais quand on a des séries de concert, par exemple, on a fait le Hellfest l’an dernier, on s’est fait deux résidences pour se préparer. En tout, on a dû faire une grosse semaine de répét’ pour préparer le show, et jouer quand même les morceaux tous ensemble, parce que trouver une cohésion de groupe, faut le faire. Et pour l’organisation des dates, oui, c’est un peu chiant, mais c’est juste une gestion de calendrier, en fin de compte, mais très précise. Mais maintenant qu’on a des dates de calées, on va pouvoir défendre ce projet, qui n’est PAS un « side-projet ». On est un vrai groupe, et pas un super-groupe. On essaie vraiment de se détacher de ça, parce que c’est bien mignon de miser sur la notoriété des types, mais en vérité, si les gens ne savent pas ce que tu proposes, ben… Tu vas t’acheter une place de concert juste sur le nom de quelqu’un sans savoir ce qu’il propose.

M : En parlant du Hellfest, vous avez sortie la vidéo live de votre morceau « Save Yourself », et ça avait l’air d’être dingue

R : Carrément ! Voir autant de monde sous l’Altar à 10h du mat’… Quand on est monté sur scène, les gens rentraient seulement sur le festival, donc c’était clairsemé sous une tente de 6000 personnes, je crois, et quand t’en vois qu’une petite centaine, tu flippes un peu. Donc, on a joué notre intro, et au bout de 2 ou 3 titres, ça a commencé à se remplir. On avait bien bossé le light show, qui a bien attiré, un très bon son aussi. Et à la fin de notre set, la tente était quasiment blindée. On a bien fait notre boulot, il me semble.

M : C’est un avis extérieur, mais je trouve que 25 minutes de set, à peine, pour vous, c’est ridicule

R : Alors oui et non…. En fait, on est toujours personne en quelque sorte. Le Hellfest nous a offert cette chance de lancer cette journée. C’était un créneau qu’on ne pouvait pas louper, il fallait y être pour exister, montrer qu’on est un vrai groupe et qu’on n’était pas là juste pour amuser la galerie. Et vu les retours qu’on a eu, ça me rassure

M : J’ai dis dans ma chronique que vous veniez tous d’horizons différents…

R : Ouais, on a un Heavy métalleux, un Black métalleux, un Metalcoreux… Mais le plus atypique dans ce délire, c’est d’avoir Déhà qui est un Blackeux qui est au chant, avec moi, mais aussi aux machines et au piano. C’est vraiment incroyable parce que lui c’est vraiment un fan de Black tout en puissance, mais dans ce projet Néo-Alternatif de 2023, il chante du Hip-Hop ! Entre ça, et Niels qui est un fan de Heavy Metal, qui est un fan de Maiden comme personne d’autre, et qu’il vienne jouer dans un groupe comme ça… il le dit lui même, en fait, il aime pas cette musique, ce qu’il aime, c’est jouer la musique qu’on fait avec nous. Et ça c’est trop beau !

M : Etant moi même membre de plusieurs groupes de musiques, j’ai envie de dire que l’important, c’est de kiffer l’instant présent en répét’ comme sur scène

R : Voilà, c’est ça ! Se faire plaisir avec des gens venant d’horizons si différents. Sur le papier, c’était pas gagné, mais on est super étonné que la recette fonctionne

M : Vous sortez ce premier album chez le label At(H)ome. Comment la collaboration s’est passé avec eux ?

R : En fait, on a démarché. L’album est prêt depuis 1 an et demi, à peu près, et à ce moment-là, on s’est dit « Qu’est ce qu’on fait de ce truc ? », à savoir, est ce qu’on le sort en auto-prod ou est-ce qu’on démarche quelques labels pour voir si ça intéresse quelqu’un. On a eu quelques propositions, et celle qui nous convenait le plus, humainement et contractuellement parlant, c’était At(H)ome. C’est un label français avec qui on peut discuter sur un coup de téléphone, par message What’s app, les mecs répondent tout de suite. C’est une relation très humaine avec eux, ils sont bien derrière le groupe, ils nous poussent très fort. C’est le label qui nous fallait.

M : Vous avez 10 titres sur l’album. Ma préférée « One Last Encore » tant elle m’as foutu des frissons dès la première écoute

R : Merci beaucoup, ça me fait super plaisir ce que tu me dis !

M : Mais toi, est ce que tu as un p’tit chouchou dans cet album ?

R : Clairement, c’est l’intro. Le titre éponyme de l’album, « Underneath the Sound »

M : Vu que tu en parles, je trouve que le début de ce morceau fait assez tribal voire viking…

R : En fait, y’a rien de voulu là dedans. L’intro, c’est moi qui l’ai écrit A Cappella, je venais d’acheter un nouveau micro et il fallait que je fasse des tests. Donc à partir de ce délire que je me suis fais, j’ai enregistré ça et je l’ai fait écouter aux autres qui m’ont dit « Tu rigoles ?! On va prendre ça, et on va en faire un morceau ! » (Rires). Donc voilà, y’a pas de délire Viking, mais je trouve ça trop cool que tu arrives à y trouver ta propre représentation, mais de base, c’était juste pour avoir du chant A Cappella.

M : En parlant de représentation personnel, il y a deux morceaux qui sont fortement ancrées dans le style Rap. Et j’ai horreur de ce style de musique. Mais j’ai trouvé mon compte dans les paroles

R : Je te comprends. Moi-même, le Rap et le Hip-Hop, j’ai été très hermétique pendant plusieurs années et j’y suis venu y’a 3 ou 4 ans en me disant « Quand même, tu peux pas rester fermé à ça toute ta vie. T’as plein de potes qui écoute ça, t’entends ça tout le temps en soirée, donc essaie de t’y intéresser…. Au moins connaître les codes ». Et une fois que j’ai compris ces codes, je m’y suis un peu plus intéressé. Du coup, d’en avoir dans mon groupe, je m’y intéresse encore plus. Et Deha a une voix Hip-Hop 90’ies, donc des trucs qui ne se font absolument plus, mais qu’il arrive à revisiter, à mettre au goût du jour. Je comprends ta réticence vis-à-vis de ce style mais je suis très content que t’arrives à y trouver ton compte. Et en plus, si ça t’empêche pas d’écouter l’album, c’est que c’est gagné, parce que du Hip-Hop, y’en a un peu partout.

M : Tu as dis que Deha faisait aussi du piano. Et je trouve que ce dernier ajoute une facette de plus …

R : Ah mais carrément ! Le mec est très fort pour ça. Dès qu’il faut taper dans l’émotion, c’est tout pile ce qu’il sait le mieux faire. La période ou on a écrit ce disque, c’était le COVID, donc on était tous trop mal : On pouvait plus jouer, alors que c’est notre métier ! On était tous trop mal, donc trouver des paroles négatives, c’était pas très compliqué.

M : Un groupe avec qui tu aimerais partager une affiche ?

R : Avec Gojira, évidemment! Et surtout pour des petits français comme nous. C’est le fer de lance, c’est l’exemple à suivre. Ils ont un parcours sans aucune faute et qui, aujourd’hui, sont au panthéon du Metal international. Ils vont rester dans l’histoire, et ils viennent de chez nous, quoi !

M : Avis personnel, je vous verrais bien avec Sidilarsen

R : C’est des copains, on avait un Sidi avec nous. J’ai déjà partagé la scène plein de fois avec eux, notamment avec Tambours du Bronx. C’est là qu’on s’est croisé avec Sylvain, les premières fois. Mais oui, pourquoi pas. Sauf qu’on est pas du tout chez le même booker et c’est pas facile de croiser les groupes dans ces conditions.

M : Et niveau international ?

R : Mais tellement, quoi ! Je suis incapable de t’en citer un en particulier. Par exemple, en ce moment, Klone sont avec Devin Townsend, et ça, ça me plairait beaucoup

M : Tu fais également parti de Trepalium. Mais tes premiers projets, c’était dans un style en particulier ?

R : Mon premier groupe de Metal notable, avec lequel j’ai bien tourné, ou on a même ouvert pour Lamb of God, c’était un groupe de Stoner. On avait fait le Hell Corner, on était très typé Down. On s’appelait God Damn. On a fait 10 ans de ce groupe et on a fait beaucoup de choses. Ça a été la meilleure école. Après, on a formé Flayed, qui est un groupe de Hard-Rock. Ce groupe là existe toujours. J’ai pas eu tant de groupe que ça. J’ai surtout fait des Feats

M : D’autres sons sont déjà en route ?

R: On est déjà sur un deuxième album ! On ne s’arrête jamais de bosser. On veut mener ce projet de front, on y croit à fond. On est tous quasi quarantenaire, ou déjà, et refaire un groupe à cet âge là, si jamais tu vas pas vite et que tu ne mets pas tout ce que tu as, on a pas 10 ans d’évolution pour le groupe. Soit on y arrive vite, soit ça explose en vol. Donc on met dans ce qu’on a dans ce projet jusqu’à ce que ça soit un bon groupe sur lequel on peut miser.

M : Ca sera dans la même veine que le premier ?

R : Je ne pense pas. Je ne peux pas te dire car on en a tellement, des morceaux, qu’il n’y a pas de réel cohérence d’album. Mais ce qui est sûr, c’est qu’on ne peut pas faire pareil que Underneath the Sound tant il est particulier. On va réserver un studio cet été, et on va vraiment écrire tous ensemble. Il sera moins dépressif et mélancolique

M : Je te remercie énormément pour ton temps

R : C’est moi qui te remercie, c’était vraiment cool comme interview. Merci pour ton soutien !