Le groupe normand Headcharger remet ça ! 4 ans après la sortie de leur dernier (et super) album, Hexagram, la bande revient en force avec Rise from the ashes, dont la sortie est prévue pour le 10 Septembre prochain. A cette occasion, j’ai eu la chance d’échanger avec Seb, le chanteur du groupe. Enjoy !
Interview
R-Salut Seb ! C’est Grizzly du Webzine MadBreizh.
S-Salut Grizzly.
R-Comment ça va ?
S-Bin écoute, ça se passe bien. On se prépare pour cette sortie d’album le 10 Septembre.
R-Et bien, c’est déjà dans ma liste de souhait, je l’ai écouté à plusieurs reprises et franchement c’est un super album.
S-Ecoute, super ! Tu vois, à la base, un album on le compose, bien sûr pour nous, mais c’est vrai que c’est super important qu’il plaise à notre public et qu’il plaise à un public peut-être un peu différent, parce que je trouve qu’on propose encore autre chose sur cet album. Il y a une facette de Headcharger peut-être que les gens ne connaissait pas encore.
R-C’est vrai que je me suis dis que celui là était un peu plus jovial, un peu plus mélodique…
S-Alors, jovial je sais pas. A vrai dire il a était surtout composé dans une phase un peu alambiquée de nos vies et comme on est pas du genre à s’éterniser sur le fait qu’on aille mal etc,… on a voulu jouer sur l’accent du paradoxe entre les musiques qui ,en effet, sont surement plus énergiques, plus dans un truc de positif, mais quand tu lis les textes, c’est pas si positif que ça.
R- Oui c’est vrai, j’aurais dû préciser que c’est la musique qui m’as plus fait sourire, c’est vrai qu’après les paroles,…
S-(Rires) Ah bin écoute ce sont des phases de vies, comme on dit, qu’on traverse tous, malheureusement. Mais en tout cas, je trouvais ça important d’ajouter cette mélancolie à une énergie plus positive dans la musique.
R-Du coup, il y a deux nouveaux arrivants chez vous, David et Antoine, est ce que c’est ça qui a aidé à faire apparaître cette nouvelle facette ?
S-Ouais, ouais. On est pas du style, quand on intègre des nouveaux membres à les mettre de côté. Donc, ils sont arrivés dans la phase de composition et on a tenu à ce que ce soit un album de groupe, vraiment parce que voilà, on changeait quand même 2 membres dans le line-up et c’est pas rien. Les batteurs, on en a quasi un nouveau à chaque album (Rires), mais là on changeait quand même de guitariste, c’était pas rien. Et ils se trouvent qu’on les a recrutés complétement dans la phase de composition et ils nous ont apportés leurs pattes et je pense que ça a été justement le nouveau souffle de Headcharger. Tu sais, on a traversé une phase, à la fin de la tournée d’Hexagram, ou on se demandait si on allait continuer. Simplement parce que peut-être on était arrivé au bout de ce qu’on avait à dire, à cette époque là. Et d’un seul coup, y’a ces deux gus là qu’on déboulés un peu dans la vie du groupe et qui nous ont foutus un sacré coup de pied au cul et qui nous ont fait découvrir, je dirais, une phase qu’on avait oubliée. Ca faisait longtemps qu’on avait pas eu autant de plaisir, autant de joie, que de jouer ensemble et de composer ensemble.
R-D’ailleurs, comment sont-ils arrivés dans le groupe ? D’ou les connaissez vous ?
S-En ce qui concerne David, il avait un groupe qui s’appelait Noïd, qui avait déjà tourné avec Bukowski entre autres, et c’était un groupe qui n’était pas très loin de Caen et donc forcément on s’était croisés sur la route, on s’entendait très très bien, et il se trouve que David nous avait déjà rendu quelques services sur la tournée d’Hexagram, en remplacement d’Anthony, qui ne fait plus partie du groupe et qu’on avait vachement apprécié. Sa manière d’aborder les choses, etc,… Donc ça s’est fait un peu naturellement, quoi. Pour son intégration, en ce qui concerne Antoine, tout bêtement, sur audition. On cherchait un batteur, on a fait une audition et il s’est trouvé que assez naturellement, notre choix s’est porté vers lui. Pour, je pense, son côté Rock, qu’on cherchait depuis pas mal de temps, déjà, et qui indéniablement apporte cette touche vraiment énergique au groupe.
R-Donc, du coup, pour le moment vous avez sortis deux singles « Death sound » et « Magical Ride », et pourquoi ces deux là plutôt que deux autres ?
S-Alors, le choix s’est porté d’abord sur « Death Sound », parce qu’il est un peu à part sur cet album, parce que toi qui l’a écouté tu t’en es rendu compte, il a un truc à part sur cet album, un côté un peu plus sombre, un peu à la Soundgarden: Des Mid-tempos, etc,… Et je trouvais ça bien de présenter ce nouveau line-up et ce nouvel album, avec un titre qui est pas si évident que ça. Je trouvais ça intéressant de voir comment les gens aller réagir, et je trouve que ça a été un super accueil pour ce morceau. Et en deuxième titre, on a décidé de faire découvrir « Magical ride », qui est, pour nous, un des titres forts de l’album, dans un truc de Power-rock assez classique. Tu vois pour les gens qui ont envie de découvrir un peu le titre, je pense que aussitôt, on pense à des trucs comme les Foo Fighters, comme certains de Pearl Jam aussi,… De toute façon, cet album est réellement un « Hommage » au rock des années 90. Je pense que c’est indéniable. On vient de là. Et on a tenu à y apporter une touche de modernité dans cette composition et c’est pour ça que y’a aussi des nappes de clavier, de semples qu’on a crée, tu vois… Alors on est pas devenu Evanescence, non plus, je rassure les gens (Rires) mais en tout cas, on s’est pas interdit de faire appel, on a même mis du theremine. On s’est permis d’essayer, d’expérimenter les choses.
R-Ce titre là, c’est vraiment celui que je préfère, je l’ai écouté en boucle un paquet de fois. Et même ma copine qui n’est pas forcément fan du genre, je lui ai fais écouté, et elle réagit en disant qu’elle trouvait ça super.
S-Ah, c’est un très beau compliment. De toute façon, cet album on l’avait vraiment composé en voulant un truc relativement cohérent dans son ensemble, mais sans s’imposer de limite, sans se créer de barrière, parce que, simplement, on aurait eu vite fait de retourner dans un Hexagram bis, dans un énième album d’Headcharger. C’est important pour nous de se renouveler à chaque fois, sans se travestir pour autant.
R-Est-ce que le confinement vous a apportés pour tout ce qui est composition ?
S- Indéniablement ! Tu vois, quand t’es enfermé, que t’es face à toi même dans ton écriture, forcément, ça te donne du temps. Ce titre d’album « Rise from the ashes« , il est aussi bien dû au fait que, en effet, à la fin de la tournée d’Hexagram, on s’est posé la question du bien-fondé de continuer le groupe ou pas. Donc d’ou le « Rise from the ashes« , mais ça vient aussi de cette période un peu trouble dans nos vies personnelles et aussi beaucoup plus largement dans le fait de …Tu vois ce qui se passe en ce moment, c’est assez extraordinaire. Je pense qu’on s’entendra tous pour dire que jamais on aurait crû qu’on aurait eu ça dans notre vie. Mais on s’en serait bien passé ! (Rires)
R- C’est vrai que ça a été deux années noires pour les musiciens…
S-Ah ouais, ouais ! Forcément ! Parce que, petite parenthèse dans Headcharger, on est 5 musiciens et 5 intermittents du spectacle, on travaille aussi avec deux techniciens, voire 3 qui sont forcément tous intermittents du spectacle, et forcément, cette période a eu une influence sur ce qu’on est et potentiellement, ce qu’on peut devenir
R-Est ce qu’il y a une petite tournée de prévue une fois que tout ça sera terminé ?
S-Bien sûr ! C’est Syncope productions qui s’en occupera, qui s’occupe aussi des groupes comme Klone, Smash it Compo, etc,… Stinky aussi…
R-Ah, j’aime beaucoup Stinky !
S- Ouais c’est un groupe super cool ! J’aime beaucoup parce que faut pas oublier que ,pour les gens qui connaissent Headcharger, on vient de ce mouvement Hardcore. On avait un groupe, Romain et moi, à l’époque qui s’appelait Doggystyle et on avait fait le Fury Fest à l’époque. Ca a fait vraiment partie de notre culture, et c’est une culture que je respecte toujours beaucoup. Et j’aime beaucoup Stinky parce que je trouve qu’ils le font vraiment très bien. Et bien sûr il y a une tournée et on est pressés d’exporter et de venir voir les gens parce que la musique d’Headcharger, c’est du Rock, et que le Rock, ça se vit sur scène et que, je vais même pouvoir te dire aujourd’hui, que dans un premier temps, comme le nombre de date est limitées, parce qu’on a un concert à Caen, avec 7 weeks et Klone au mois d’Octobre, y’aura aussi une date à Nantes au mois de Novembre, aussi une date parisienne entre Novembre et Décembre. Y’aura quelques trucs qui se passeront. Le gros de la tournée sera à compter de Janvier, mais on a pas oublié que, comme on est un groupe de live, et bien à compter du mois d’Août, on va faire découvrir aux gens 3 nouveaux titres. A chaque fois ça sera sur la base d’un titre en live. C’est à dire que les gens découvriront d’abord la version live avant la version studio, parce que pour nous, ça fait vraiment partie intégrante de ce qu’est Headcharger. Je pense que tout ceux qui nous ont déjà vus sur scène savent que l’on est un groupe sincère
R-Donc si vous faites une tournée, vous aimeriez bien bosser avec quels groupes ?
S- Je n’ai pas forcément de préférence. Forcément, on aurait des rêves (Rires). Si on place la barre très haut, forcément, ça serait de faire une tournée avec des trucs comme Metallica. Parce que c’est toujours plaisant de jouer dans des stades ou des très gros festivals, etc… Mais sinon, en 7 albums et en autant de tournées, on a eu la chance de partir beaucoup à l’étranger, de faire des grosses tournées, de rencontrer beaucoup de gens, beaucoup de groupes et voilà, des fois c’est pas forcément avec les groupes dans le même style que le tien avec qui tu t’entends le mieux. Faut décloisonner un peu tout ça, je pense que c’est important. Je pense à des trucs comme Ezekiel, avec lesquels ça s’est super super bien passés. Ce type de groupe, on a aucune réticence à jouer avec.
R-J’avoue que moi, j’aimerais bien une petite tournée avec Bukowski...
S-(Rires) C’est pas impossible. Là, pour le moment, je sais que ce qui se prépare, surtout, ça va être quelques dates avec 7 weeks et Klone, pour des questions de logistiques et des questions pratiques parce que c’est des amis et qu’on aime beaucoup leurs musiques et que je trouve que c’est un plateau plutôt cohérent, esthétiquement parlant, dans un premier temps. Et puis, Buko, forcément, on se connaît aussi, on s’entend très bien… En effet, c’est pas exclus, ça ferait un très beau plateau.
R-Tes groupes favoris, tes musiciens favoris, ceux qui t’ont donné envie de te lancer dans la musique, ça serait plutôt qui ?
S-Ah, clairement, depuis des années et des années, Jerry Cantrell des Alice in Chains. C’est un génie de la musique et c’est lui qui m’as donné envie de faire de la musique. J’étais gosse et la première que j’ai entendu Dirt, c’était une révolution pour moi. Ce côté énergique et mélancolique en même temps, et qu’on retrouve d’ailleurs sur ce « Rise from the ashes« , pour moi ça été un… un flash quoi ! On peut faire de la musique comme ça, quoi ! Et avec des harmonies qui sont pas uniquement des tierces, etc, … avec des trucs un peu plus alambiqués. Et puis forcément, dans les trucs plus anciens, je pense à du AC/DC, je pense à du Led Zep‘ parce que c’est les pères fondateurs et qu’on les respectera toujours. Et dans les trucs plus récents, j’ai bien été scotché par Frank Carter, parce que je trouve qu’il a vraiment quelque chose.
R-C’est vrai que de base, j’suis pas un gros fan de sa musique, mais j’ai déjà vu des lives de ce gars là, et il a une telle énergie sur scène…
S-Ouais, il a un truc de communicatif qui est, pour moi, l’essence de ce que doit être le rock.
R-A part le Rock/Metal, il y a d’autres styles que tu apprécies ?
S-Oui, bien sûr. Encore une fois, je pense qu’il faut décloisonner un peu tout ça. Y’a des trucs en trip-pop que j’apprécie beaucoup, y’a du Massive Attack, y’a du Portishead, même dans les trucs un peu plus pop, je pense à des trucs comme Phoenix, que j’aime beaucoup. Et dans les trucs plus folks, y’a du Leonard Cohen… Voilà, ce genre de choses, j’apprécie beaucoup.
R-Donc on peut que tu as une culture musicale assez éclectique
S-Ouais, enfin si on peut parler éclectisme, à partir du moment ou ça joue, que j’ai affaire à un musicien et que ce qu’il me propose me plait, je ne me pose pas plus de questions.
R-Tu m’as dit que vous aviez déjà joué à l’étranger, que vous aviez fait de grosse tournées, mais le lieu dans lequel tu as joué qui t’as le plus marqué, c’était lequel ?
S-J’te dirais, peut être notre premier très gros festival qui était le Sonysphère à Madrid, parce que, même moi personnellement, c’était la première fois qu’on a côtoyé Alice in Chains et que je voyais Jerry Cantrell. C’est toujours marquant de rencontrer la personne qui t’as donné envie de faire ton métier.
R-Et un endroit ou tu rêverais de jouer ?
S-Ecoute, parce que je pense notre musique s’y prête très bien, je pense qu’une tournée aux Etats-Unis, ça serait quand même un truc bien classe. Mais ça ne se monte pas comme ça, ça demande beaucoup de temps. Mais il ne faut jamais dire jamais, on continue d’espérer.
R-Mais est ce que tu sais si il y a des américains qui écoutent votre musique ?
S-Oui, bien sûr. Nous, on a peu le détail avec At(h)ome, qui est devenu notre nouveau label, sur les auditions. On a de l’audition en Angleterre, parce qu’on y a déjà tournés plusieurs fois. Et puis forcément oui, y’a des gens un peu partout autour du monde qui écoutent notre musique et c’est toujours glorifiant et toujours intéressant, parce que, quelque part, je pense que tout les pays saxons et anglo-saxons ont une culture qui est vachement plus proche de la musique d’Headcharger que les cultures souvent latines. Dès qu’on peut aller jouer dans ces pays là, on y va.
R-J’imagine que la plus grosse fan-base reste la France ?
S-Oui, bien sûr. Et on est hyper reconnaissant de ce public qui nous suit depuis… J’le redis encore une fois, ça va être le septième album, et ce nouveau public qui continue de nous revenir, qui se régénère, …Et on est vraiment pressés d’échanger tout ça avec les gens et de les revoir surtout.
R-Tu m’as dis que tu avais déjà fais le Furyfest, et est ce que tu as mis un pied au Hellfest, au Motocultor ?
S-On a déjà joué au Hellfest, au Motocultor,…Et voilà, y’a encore quelques années, les fests spécialisés dans le métal, ça n’existait pas, et heureusement qu’il y a eu des gens comme Ben, comme Yann qui ont prit les choses un peu à bras le corps et qui ont pas hésités à créer des fests uniquement dans cette esthétique de musique, même si Headcharger, c’est aujourd’hui bien au delà du métal, c’est plus du Rock que du métal, mais n’empêche que notre famille est bien là, quoi. Jamais on la reniera.
R-Ton festival préféré, ça serait plutôt lequel?
S-Ah… C’est un peu comme tout le monde, tu connais la réponse. En tant que groupe, le Hellfest. C’est hallucinant. Ils ont réussis un truc qui est génial. J’ai un profond respect pour Ben, il le sait. Je trouve que lui et toute son équipe arrive à faire un truc qui est hyper respectable. Malgré les haters, je continuerais toujours de les supporter.
R-Ca a malheureusement pu se vérifier avec la vente des pass Hellfest, tout le monde qui râlaient dans les commentaires…
S-Oui, mais ça, ça reste anecdotique. C’est pas ces gens là qui font, et heureusement, qui font vivre notre culture et qui font bouger les choses. Il n’empêche, qu’aujourd’hui, le Hellfest a vendu les places en une journée, et voilà, je n’ai rien d’autre à dire.
R-Est ce que tu aimerais aller à cette édition des 15 ans, parce qu’ils ont sortis une sacrée affiche ?
S-Ouais, affiche très très belle, je sais pas encore. J’y passerais sûrement. J’ai dis à Ben, que si il y avait des désistements, forcément, on se porte candidat pour ça. Et je pense qu’on y reviendra très bientôt en tant que musicien, ça j’en suis persuadé. Mais en tant que spectateur, forcément, vu l’affiche, je pense que j’irais assister à une journée.
R-Merci beaucoup pour ton temps.
S-Merci à toi, pour l’interview. Et longue vie à vous. Parce que c’est important, encore une fois, qu’on fasse bouger les choses tous ensemble, chacun de notre côté, c’est cool. Puis y’a encore des gens motivés, des bénévoles, comme vous, qui continuiez de relayer les infos, de faire perdurer cette musique en France. C’est pas la culture prédominante mais grâce à vous, on remplit des Hellfest. C’est important.
R-Bah écoute, merci beaucoup, au nom de toute l’équipe. En espérant bientôt vous revoir sur scène.
S-Carrément, ça sera un grand plaisir.
R-Du coup, je te souhaite une bonne fin de journée.
S-Toi aussi. Et surtout n’hésite pas, si tu vois des dates, qui vont être annoncés, qui t’intéresse, tu joins At(h)ome, tu vois avec Syncope, et on arrivera à se débrouiller pour te chopper des places.
R-Super, merci beaucoup ! Une bonne soirée à toi !
S-Merci à toi aussi, salut !