Menu

Karras – We poison their young

Watch your back, heretics ! Karras est de retour ! 2 ans après l’excellent No more heretics, le trio revient avec un second opus encore plus sombre et violent que son prédécesseur. Ayant adoré le premier, je ne pouvais qu’être confiant vis à vis du deuxième. Et là encore, les baffes étaient au rendez-vous.

Dès ma première écoute, j’ai été scotché. D’autant que We poison their young commence d’une superbe manière avec le titre « Prelude to the Depths ». Cette « intro » nous fait bien comprendre que l’entièreté de l’ouvrage sera d’une noirceur implacable. Une track qui me semble plus calme que les autres, mais qui nous mets en garde : Aucun répit ne vous sera accordé. Et c’est ça que j’apprécie chez Karras. Les morceaux s’enchaînent à la perfection.

Petit point qui me semble important ; Karras est une ode au célèbre film d’horreur « L’exorciste ». Pour les non cinéphiles, le personnage principal de ce film est le père Damien Karras. Ouais, je sais, y’a aussi Regan et le démon Pazuzu, mais je trouve que Karras est un nom de groupe parfait pour le style pratiqué ici : Une sorte de Powerviolence, avec beaucoup d’influences Death bien cradingue, voire même de Crust à certains moments. Ah là, oui, n’écoutez pas ce projet pour vous détendre.

Pour en revenir à la première track, elle est, certes, plus calme que les autres (Tout du moins, c’est mon impression personnelle), mais on passe rapidement à la vitesse supérieure. « Chaplains breath » représente exactement le style de Karras : Un rythme effréné, des paroles sombres, voire dépressives… Etant fan de ce film (Même s’ il m’a empêché de dormir des nuits entières lors de ma première visualisation) , les références de We poison their young n’ont fait que renforcer mon attrait pour le projet.

Surtout que cette fois, les musiciens ratissent un peu plus large, niveau références. En effet, ils parlent pas mal de la saga, mais pas que. Le premier single lâché par le groupe le prouve : « Roland Doe ». Ce single parle de l’exorcisme d’un jeune garçon américain à la fin des années 40. Ce qui, d’ailleurs, inspira le roman de William Peter Blatty. Oui, car le film l’Exorciste est inspiré de ce roman. Un livre, des films, un groupe de musique, … Il inspire pas mal, Pazuzu ! A quand le jeu vidéo ?

Plus sérieusement, le morceau « Roldand Doe » fut parfait pour nous faire patienter jusqu’à la sortie officielle de l’album. D’autant plus qu’il fut accompagné d’un clip tourné dans les catacombes de Paris. La très grande classe. Mais un seul single, ça aurait été triste. « Roland Doe » est le deuxième à être sorti. Le premier étant « Demons got rhythm ». Mais là j’avoue que j’ai un peu buggé ; le titre dure… 8 secondes. A la première écoute, j’ai été assez déstabilisé. J’ai même cru que mon PC avait craqué. Cependant, c’est incroyable de voir comment un morceau aussi court décrit parfaitement le groupe qui le joue. 8 secondes, mais 8 secondes qui vous donnent envie de tout casser. Et ça, la batterie de Etienne y est pour beaucoup. Ce mec est une machine à blaster ; jamais il ne s’arrête. A croire qu’il a des mitrailleuses à la place des articulations.

Mais attention, les autres membres ne sont pas en reste. Yann nous envoie des riffs bien agressifs et lourds tout du long, et Diego martèle sa basse tellement fort que je me suis demandé combien de cordes ont dû céder pendant l’enregistrement. Mais, ce qui me marque le plus chez Diego, c’est son chant. Une voix grave, rauque, qui renforce le côté sombre et malsain de la musique. A mon avis, il ne lésine pas sur les échauffements.

Revenons aux singles. Un troisième est sorti le mois dernier. Et le choix est parfait : « Lutheran Blade ». Les paroles suivent « Roland Doe ». Durant ses séances d’exorcisme, le gamin rêvait de tuer sa famille à coup de lame. De ce que j’ai compris, c’est une doctrine qui en gros signifie « Je balayerais tout ce qui se trouve en travers de mon chemin ». Y’a de la recherche là ! On sent réellement que les 3 musiciens se donnent à fond, et ça, ça fait plaisir. 3 excellents choix de singles.

Pourtant ma préférée ne se trouve pas dans ces 3 là. Ma place de N°1 va à « Ritual Overdose ». Allez savoir pourquoi celle-là et pas une autre… J’ai accroché au rythme quasi instantanément. Je vois cette musique comme une sorte de transition. Je m’explique. Elle se situe en plein milieu de l’ouvrage, et elle contient une phrase qui m’as marqué d’une certaine manière : « I can’t breath no more » (Je ne peux plus respirer ». Et moi je la comprends de cette manière : Beaucoup d’exorcisme se soldent par la mort de la personne possédée, souvent par la fatigue, le manque de nourriture, d’eau, de force… In fine, par une overdose de séances. En gros, le possédé perd tout espoir, et se laisse mourir. Le rituel de trop. Après, c’est un avis perso. Et quand je dis que j’y vois une transition, c’est parce que la track qui suit, « Fear me, go fast » m’intrigue sur un autre point.

Elle commence avec ces paroles « Look at me, Damien. It’s all for you » (Regarde moi, Damien. C’est pour toi). Certes, le perso principal de l’Exorciste s’appelle Damien, mais je suis quasi sûr que ces paroles sont tirées du film The Omen, la malédiction, ou le méchant principal est un petit garçon, nommé également Damien, qui n’est autre que le fils du Diable. Je n’ai vu ce film qu’une seule fois, mais je pense que la réplique entendu au début de cette track est tirée de la scène ou Damien pousse sa nourrice au suicide. Peut-être que je me trompe, seul l’avenir nous le dira. Et, la transition entre celle-ci et la track précédente, c’est que, quand tu as perdu tout espoir dans ce genre de situation, seul le Diable peut t’aider. Donc accepter de devenir un de ses sujets. Oui, je vais chercher loin.

We poison their young s’achève sur le morceau « Negative Life » et… je ne l’ai pas apprécié. Le rythme se calme d’un coup et vu que j’ai été entraîné par la vitesse et l’enchaînement des autres ziks de l’ouvrage, celle-ci m’a un peu cassé dans mon élan. Mais elle reste un excellent choix pour clôturer un album. Une sorte de retour à la normale, en somme.

Il est temps de conclure. Karras a sût, une seconde fois, nous sortir un excellent disque. Disque que je me procurerai dès que possible. Pour info, ce dernier sera disponible le 29 Septembre. Si vous êtes fan de style de Metal bien lourd, tels que le Death Old School, le Grind, le Brutal, … alors n’hésitez pas ne serait ce qu’une seule seconde. C’est de la qualité. En revanche, si vous êtes plus dans un délire Power/Heavy avec des côtés épiques, soyez pas con : C’est pas pour vous.

Petite note : Je vous invite à aller voir Karras sur scène. Pour les avoir vus deux fois, je peux vous dire que c’est une super expérience. Je les verrai ,pour ma part, à l’excellent Tyrant Fest qui se déroulera les 21 et 22 Octobre à Oignies (62). Mais n’hésitez pas à vous renseigner sur leurs dates à venir.