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Lappalainen – Kraken’s Awakening

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         Aujourd’hui, on hésite. On ne sait pas et on est un peu perdu. En ce dimanche pluvieux (à Manchester en tous cas c’est pas la joie), on rêve de contrées verdoyantes, d’aventures, de prendre le large et revenir festoyer comme il se doit une récente conquête, à grands coups de pintes et de plaisante compagnie. La chose la plus proche que j’ai pu trouver, à part poser le pied sur ma chaise en regardant au loin de façon victorieuse (le mur de mon appartement, cinq mètres plus loin), c’est d’écouter l’album « Kraken’s Awakening » du groupe Lappalainen.

​Lappalainen 

Kraken’s Awakening

         Lappalainen (Lapon en Finnois) est un groupe Lillois de Folk Metal formé en 2011 et composé de six membres, qui a sorti son premier album en auto-production « Kraken’s Awakening » à l’orée de l’année 2015. Ils ont aussi sorti un EP de deux titres du nom de « Road To Greenland » à la fin de leur première année d’existence, mais nous allons ici plus nous intéresser à l’album. Il est vrai que quand on parle de Folk Metal, ce ne sont pas les Français qui nous viennent de suite à l’esprit, alors que s’est développé un véritable corpus de groupes de ce style, partout dans l’hexagone. Citons leur confrères de Drakwald, Himinbjorg ou Stille Volk pour les plus connus, mais j’ai aussi eu de très bonnes surprises à l’écoute de projets moins importants (pour l’instant du moins) comme Nightcreepers, Boisson Divine ou encore Cerevisia. Je vous conseille d’ailleurs chacun d’eux et plus encore, c’est loin d’être une liste exhaustive de ce que peut nous proposer la scène Folk Metal Française !

         L’album est composé de dix titres dont deux acoustiques (l’introduction « First Light » et le morceau « Still Life »), soit environ près de trois quarts d’heure de musique d’un Folk Metal aussi énervé que mélodique. Si le groupe cite dans ces influences des monstres sacrés du genre, il n’a rien à leur envier. Les premières pistes « Cresting The Waves » et « Before The End Of The Day » me rappellent les anciens Eluveitie sur les périodes Spirit et Slania. Forcément, ça commence très bien. Des envolées mélodiques, des thèmes épiques empreints de traditionnel surplombés par un Metal violent, plus une voix très Death qui peut certes dérouter, mais qui colle parfaitement au style, les ingrédients sont la. C’est bien fait, c’est efficace, vivement la suite. Sur « Brännvin » on pense à Arkona et Finntroll, et forcément on entend et retrouve tout nos groupes préférés au sein de leur musique. Ne vous en faites pas, on n’assiste pas ici à un plagiat, Lappalainen a su complètement développer son univers et son propre son. On regrettera peut-être un manque de justesse sur le solo de « Forge Your Heart » (en tant que guitariste, ça fait partie des choses qui me sautent aux oreilles), mais le global de l’album est vraiment très agréable. On enchaîne avec le morceau acoustique « Still Life » qui nous emporte au loin, en pleine forêt par une nuit sans lune, éclairé par la seule lumière d’une torche qui menace de s’éteindre. On s’assied contre un arbre, on s’emmitoufle dans notre cape et on écoute religieusement le son de la nature en attendant l’aube. L’interlude poétique à présent terminé, les derniers morceaux de l’album nous ramènent les pieds sur terre et continuent dans la même veine Folk Metal qui nous plait tant. Le dernier titre, track éponyme de l’album, commence sur une note bien violente, mais fini en jouant avec les thèmes et en nous faisant chanter en compagnie d’un banjo et d’une flûte. 

​En conclusion, « Kraken’s Awakening » est un album des plus réussis, une très belle découverte aux sonorités lourdes et épiques. 

A écouter sans modération.

Normalement ici je parle un peu des lyrics. Je n’ai pas réussi à trouver les paroles sur Internet à part pour « Riding on the Load of Hay » (présentes dans la description de leur video YouTube), qui parle si j’ai bien compris de cinq jeunes hommes qui retournent à leur village et profitent allègrement de la gente féminine pour la première fois. Peu importe, la musique se suffit à elle-même, ce n’est pas parce que je ne comprend pas les paroles que je vais moins apprécier l’écouter. Après tout, comme l’a si bien dit Johan Hegg au Summer Breeze entre deux salves de HEY ! HEY HEY !: 

« Let me tell you something. It doesn’t matter if you don’t know the lyrics. It’s Death Metal, no one will know the difference. »

***Cet album convient parfaitement aux soirées « Couchen & Saucisson »***