Menu

Left Bank et son Ollie Grail

Je ne suis pas tout jeune. Et bien que la jeunesse soit avant tout un état d’esprit, il convient de se faire de petites cures de temps à autres.

A l’écoute de cet EP de Left Bank, il ne m’aura fallu qu’une poignée de secondes pour retourner trente ans en arrière. Immobilité corporelle, tympans tendus à en accrocher le casque diffusant le skate punk des nantais, c’est toute ma jeune vie qui défile dans mon esprit en une fraction de secondes.

Qu’on soit clairs chers lecteurs: la simple vue d’un Pop Shove It One Eighty exécuté dans sa plus naturelle pratique, fait monter de mes chevilles un signal d’alerte directement dans mon cerveau apeuré. Le skate, ce n’est pas pour moi. Mais c’est quand même toute ma jeunesse lorsque les réseaux sociaux étaient les parkings des magasins le dimanche, les halles du marché, ou tout bout de trottoir un tantinet roulant.

L’écoute de “Message In The Bottle”, dont la sortie est actée au 5 septembre, ravive tout ça. On en sentirait la chaleur du soleil californien lécher méthodiquement nos épaules enfilées dans un marcel Rip Curl.

Soyons concis : Left Bank est un pulseur d’énergie naturelle. Il est un band taillé pour le live, la route, la scène. Le quintet délivre un son vitaminé qui se retrouve dans cet EP de 8 titres qui illustre déjà le beau combo de ce jeune groupe.

En effet, deux ans plus tôt, Bops (chant) et Jon (guitare/chœurs) sortaient une démo entièrement fabriquée maison qui déjà rythmait les séances de wheeling des gaziers en baggy. Surfant sur cette vague, nos deux adeptes de punk rassemblent des potes pour former un groupe permettant de transformer leur musique sur support numérique en de réelles vibrations lives et sonores. Après de belles dates telles le City du HellFest ou le Rhinos Féroces Fest, il était temps de proposer un nouveau support.

C’est ainsi que “Message In The Bottle” se nourrit de la dextérité de Ju (guitare/chœurs), Ash (batterie) et Vinz à la basse, venus prêter main forte à Bops et Jon.

Enregistré et mixé au studio Rimshot à Nantes, puis masterisé au studio 2DOIGTSDANSLAPRISE, l’EP propose 20 minutes de vélocité musicale où les thèmes semblent en “manual” constant entre des sujets d’observation du contemporain et d’autres plus legers. On peut être décontracté mais conscient de son environnement, nous diraient-ils.

Les quatre titres de tête nous font découvrir les compositions récentes du groupe. Et ça commence sur les chapeaux de roue avec “Fear”. Morceau le plus court de l’EP, dans la ligne directe du old school californien, il ne nous laisse pas le temps de reprendre notre souffle. La batterie tabasse à un rythme frénétique dont seuls les médiators des cordes sont capables de suivre. Au chant, Bops nous hypnotise de sa voix qui colle parfaitement à cet ensemble musical, accompagné des “Wohohoooo” traditionnels des chœurs (ah oui on les attend ces passages dans ce style ! Et c’est bon !).

A l’image de “I Wonder”, second tube de cet EP, l’ensemble nous fait constamment basculer entre la vélocité musicale et le phrasé d’une hypnotique régularité.

Les quatre morceaux suivants sont un ré-enregistrement de titres choisis de la maquette d’origine. L’énergie s’en trouve décuplée, notamment avec “Left Bank”, titre éponyme assorti de chœurs omniprésents qui démontrent l’unité évidente de ces garçons.

L’Extanded Play sortira le 5 septembre 2024 et bénéficiera du soutien des labels Dispear Records et Kick My Asso. Comme une marque supplémentaire de l’attachement à cette musique old school, vous pourrez profiter d’une impression en vinyle qui apportera une classe supplémentaire à votre collec’ par l’excellent dessin stylé outre atlantique de Kitch Kat.