Live report Hellfest 2024.
Jeudi
C’est donc en possession de mon pass 4 jours upgradé « media » que je me dirige en ce jeudi 27 juin, en direction du fameux rond-point de la guitare et de son « Clisson Rock City », pour couvrir une nouvelle fois, les 4 jours du festival pour le webzine Mad Breizh. Si la météo est clémente en ce début d’été, j’aborde cette édition dans un état d’esprit mitigé. S’il y a évidemment de grandes attentes, il y a également nombre de doutes sur cette nouvelle année. Passage de bracelet, accès au VIP avec sa tente presse et c’est parti pour 4 jours et nuits hors du temps. Car oui, plus qu’un festival, le Hellfest c’est un microcosme à part entière. Mettre les pieds dans ce festival pour tout le week-end, c’est entrer dans une bulle en autarcie, quasiment coupé du monde extérieur. Sans compter seulement sur l’absence ou les difficultés de réseau, tout est fait pour que le festivalier se sente à l’aise et dilué dans cette masse uniforme.
Il est environ 14h quand je pénètre sur les lieux et la hellstage distille déjà les premiers riffs heavy depuis un moment. Le premier groupe que je souhaite voir est Asinhell, nouveau groupe de death metal old school avec le chanteur de Volbeat à la guitare, qui ouvre le festival sur la mainstage 1 à 16h30. Le temps de retrouver quelques potes, de débloquer le cashless en commandant le premier pichet de bière et c’est parti. On rentre sur le fest, je récupère des bouchons d’oreilles car j’ai oublié les miens et allons voir Asinhell. Le premier ressenti est « heureusement que j’ai acheté des bouchons ». Le son parait fort et comme d’habitude sur les mainstages, les basses sont bien présentes, surement trop présentes à mon goût d’ailleurs. J’ai beaucoup apprécié le premier album du groupe mais l’effet live me laissera un manque. Difficile position que d’ouvrir le festival.
Mon pote Simon me parle de Thrown qui joue à la Warzone, des suédois qui font du hardcore metalcore qui défonce et spoiler alert, le pitch sera au rendez-vous. En effet, débarque sur scène 4 jeunes, casquettes vissées sur la tête ou k-way zippé pour le guitariste, rappelons qu’à ce moment du fest il fait beau et chaud, et tu sais au look des gars, que tu vas prendre une baffe. S’en suivront 30 minutes de metalcore teinté de break hardcore sur fond de chant hurlé. Première baffe du Hellfest, c’est pile dans mes cordes, et ça fait juste une heure que nous sommes sur place. Cool. Le set juste fini, le sourire jusqu’aux oreilles, je fonce mainstage pour voir la tentative de record du plus gros wall of death du monde, initiée par Slaughter To Prevail sur les réseaux avant le fest. Le groupe est mené par le controversée Alex Terrible et le set commence par une présentation qui me laissera amer avec l’envie de fuir à la vue du contexte actuel, « we come from mother Russia ». Je regarde de loin le groupe distiller son deathcore ultra violent derrière son chanteur agité. Quelques gros coups de micro sur le front à s’en faire saigner avant de lancer le fameux wall of death. Plus de 10 minutes, 10 putains de minutes sur un set de 40, à demander à la foule de splitter. Le public ne semble pas comprendre et au bout d’un moment, 2 petits wall of death se mettent en place. Ce n’est pas ce que demande le groupe qui descend dans la foule, mauvaise idée. Les gens se ruent près du chanteur pour le prendre en photo et faire des selfies. De loin ça frôle le malaise et le ridicule. Mais, miraculeusement, après n’avoir rien lâché pendant ce qui m’a semblé durer une éternité, un semblant de gros wall of death se met en place et c’est parti. Il semblerait que le record ait été battu mais le contexte est clairement un échec. Je pars avant la fin, trop de testostérone russe à mon goût, direction la hellstage pour le concert de Romance groupe de post hardcore, metalcore local, entre puissance et mélodie. Concert très cool, public plutôt réactif, cette scène est compliquée, entre lieu de passage situé devant le market et la scène extérieure au fest en lui-même, il n’est pas facile d’y mobiliser les festivaliers. Le groupe passera une bonne partie du set avec la guitare gauche majoritairement à droite et inversement, déroutant mais concert très cool et groupe à suivre de près. Le temps de manger un morceau sur fond de Babymetal (ce truc n’est clairement pas pour moi, je n’ai rien à dire de bien à ce propos) et direction les mainstages à nouveau pour se placer pour Megadeath. Dave Mustaine est de retour, toujours sur scène après avoir été soigné pour un cancer de la gorge il y a quelques années et toujours en mesure de chanter. Accompagné d’une équipe solide, le chanteur guitariste proposera un concert très bien accueilli par le public. Une belle performance du groupe de thrash metal. Sans être fan de ce groupe, je suis toujours satisfait de les voir et passe un excellent moment. Cette fois c’est promis, je m’intéresse plus à leurs albums.
C’est maintenant l’heure de Landmvrks, propulsé mainstage à 22h25 suite à une annulation. Malgré un souci technique et plus de son pendant quelques minutes, les marseillais vont prouver qu’ils ne sont pas là par hasard en balançant leur metalcore sans concession. Concert incroyable du groupe qui n’en finit plus de monter devant un public attentif. Bravo, pari largement réussi. C’est certain, la prochaine fois vous ne serez pas mainstage en remplacement.
Je décide de terminer cette première journée sur All Them Witches donc direction la Valley. Je vois les prémices de Avenged Sevenfold mais ne me prononcerait pas sur le sujet n’ayant pas assez profité du concert. Résonne une ambiance psyché dans une Valley bien remplie. On se croirait dans le désert américain. Attention, il manque cruellement un accès à cette scène car il est difficile d’en atteindre l’autre côté. On est encore dans le mood Landmvrks et il faut redescendre pour se poser et apprécier le stoner psyché des américains. C’est la troisième fois que je les vois et ce passage sur la Valley leur va comme un gant. Ça joue terriblement bien et le groupe clôture le concert par mon morceau préféré When God Comes Back. Impossible de rebondir sur autre chose à la sortie de ce set. C’est la fin de la première journée pour moi.
Vendredi
Jour 2, réveillé par les balances de Saint Agnes, le temps d’avaler un semblant de petit-déjeuner qui fera office de déjeuner et devra me tenir le corps pour la journée, je fonce sur le site. J’ai 3 interviews à faire aujourd’hui donc la journée sera coupée. Je fonce voir Eight Sins et son hardcore crossover thrash en Warzone avant de les rencontrer dans l’après-midi. Le groupe propose un hardcore qui tend vers le thrash, le tout arrosé de blagues souvent potaches mais au combien efficace. Le public est conquis et l’ambiance électrique. Wall of death, circle pit, tout y passera à de nombreuses reprises. Notons qu’il n’est que 11h30 à peine. Belle ouverture de Warzone une fois encore. Le challenge de ce Hellfest sera encore de ne pas squizzer les groupes du matin au profit de ceux du soir. Les journées vont encore être longues. Je passe un bon moment du côté de la tente presse avec l’équipe de Mad Breizh à caler nos interviews, photos etc. Je loupe donc plein de trucs cools, The Devil’s Trade, Gozu, While She Sleeps, Speed, je vois Lofofora de loin, merci pour l’engagement et le discours. Ça fait du bien à entendre en ce premier week-end d’élections, rappelons-le.
Me voilà donc Warzone encore une fois pour le concert de Stinky. Le groupe continue d’avancer malgré une refonte profonde de sa formation. Set efficace et engagé entre discours militant et hardcore mélodique, mené par Clair qui parlera de sa transition de genre avec une sincérité incroyable. Le groupe est bien là, content d’apprécier le moment largement soutenu par le public bien fourni. Je loupe The Spitters en ce moment même mais choisir c’est encore une fois renoncer.
Interviews oblige, je ne ni Polyphia, ni 1000 Mods, ni Tom Morello avant de foncer me placer pour Machine Head. Je vois une partie de Shaka Ponk qui reçoit un accueil incroyable et qui semble soulager par cela. La chanteuse paraît réellement émue à la fin du set. Engagement écologique assumé mais controversé par une scénographie dantesque pour le groupe dont c’est la dernière tournée mais pari réussit pour le Hellfest en offrant certainement son meilleur concert à un groupe sur la fin.
Je file voir Basaalt, groupe de metal moderne à 18h en Hellstage, renonçant à Savage Lands groupe engagé contre la déforestation, pour découvrir le jeune groupe vannetais. C’est bien écrit et redoutablement bien fait, certains passages me font penser à des tricks de Gojira et le chant fait écho à celui de Joe Duplantier tout en préservant sa singularité propre. Fin de set incroyable qui file les frissons quand le chanteur et le bassiste chantent en harmonie avant qu’ Alex ne rompe le moment par un « Shut the fuck up » qui en fait est un « jump the fuck up », suivi d’un gros break. Magnifique.
Je rate Biohazard et Fu Manchu pour Machine Head, ce que je ne regretterai pas (quoique…), avant de terminer cette seconde journée sur Body Count et son hip hop métallique mené par Ice-T accompagné de son fils.
Samedi
Samedi, c’est la pluie sur le toit du camion qui me réveille et Fallen Lillies joue dans 30 minutes. Pas le courage ce matin et c’est bien The Dead Krazukies à 12h15 qui me sortira de la torpeur. Direction donc la Warzone au pas de course pour ne pas rater une minute du set des français. Leur dernier album étant une petite pépite, j’ai bien hâte de les voir pour la première fois, et là on est pile dans mes cordes. Du bon vieux punk rock, oscillant entre skate punk et riffs plus lourds et modernes. Le groupe mené par Maider assurera le show durant ses 30 trop petites minutes de concert. Une partie du public est conquis d’avance tandis que l’autre partie l’est au fur et à mesure que le concert file. Au début timide, rapidement réveillé, ce dernier se mobilisera en masse au fur et à mesure que le temps s’écoule. Wall of death, circle pit et hystérie collective sur la reprise de Maniac. Bravo.
Direction l’espace presse pour retrouver les Dead Krazukies pour une interview et j’arrive à être à l’heure pour The Casualties. Je ne sais pas trop à quoi m’attendre car je ne suis plus le groupe depuis de nombreuses années mais leur punk 77 n’arrivera pas à me satisfaire. Je pense au temps où j’appréciais le groupe mais laisse tomber au bout de 20 minutes, Brutus joue sur la Valley et il ne faut pas louper ça. L’espace semble beaucoup trop petit pour les Belges et leur second passage au Hellfest. La première fois c’était en ouverture d’une Warzone clairsemée, là c’est dans une Valley blindée de chez blindée. Il faut dire que le groupe a explosé ces dernières années. Le set démarre sur War, frisson direct, concert incroyable, sans faux-pas. Le groupe semble ému et le public aussi. Un moment hors du temps vient de se passer et le groupe a su emporter avec lui les plusieurs milliers de personnes présentes.
Une petite pause serait bien nécessaire pour se remettre de ce moment mais A.T.H joue en Hellstage dans 15 minutes donc pas le temps de niaiser. Le groupe de potes vendéens balance son punk hardcore derrière un chanteur qui assure le taf et les intermèdes à la perfection.
Je vois un bout de Extreme et son guitariste hero Nuno Bettencourt, ce qui entraînera une bonne série de chambrages avec le reste de l’équipe de Mad Breizh, n’étant personnellement pas fan du garçon et de son égo. Me voilà sur la Warzone pour découvrir le nouveau projet de Didier Wampas en mode psycho attacks. La Warzone est pleine comme jamais, il est très difficile d’y accéder 20 minutes avant. Pourtant, le son me laissera sans émotion et je repars au bout de 20 minutes. Rien à ajouter je me suis fait chier. Je loupe Chelsea Wolfe et Mass qui semblent avoir assuré à fond quand un pote m’appel en me demandant de vneir au courant sur la Hellstage. En effet, Last Hounds, groupe de punk hardcore britannique, est en train de réaliser la prouesse de tout défoncer, faisant même 2 rappels, devant un public conquis en masse. Accueil incroyable, découverte énorme pour un groupe qui mériterait bien sa place en Warzone. Bravo, l’une des plus belle claque du festival cette année, en Hellstage… J’enchaine par Mr Bungle. Le groupe mené par l’immense Mike Patton va réaliser l’une des plus belles prestations de ce week-end. Je ne connais pas assez le groupe pour m’étendre plus mais quel concert incroyable, le tout sous une pluie battante.
Tout le monde est à présent trempé jusqu’aux os, enfin sauf le public des tentes qui bizarrement à du voir une nouvelle population débarquer en masse. Puis c’est l’heure des très attendus Interrupters. Oui, ne comptez pas sur moi pour aller voir Metallica. D’autres l’ont très bien fait et nous étions tranquilles sur les autres scènes. Enfin, tranquilles c’est vite dit : la famille Interrupters était présente malgré la pluie et le froid. Une nouvelle fois, concert impeccable et fédérateur, mené par Aimee et les 3 frères Bivona, balançant leur ska punk engagé et solidaire. Un concert de The Interrupters c’est comme un grand rassemblement de potes, le pit est chaud bouillant et pourtant il y a un réel esprit de solidarité et de confraternité. Un grand moment de musique et bien plus.
Je traverse rapidement les lieux pour foncer me placer pour Julie Christmas. Et putain quel concert, vraiment un moment incroyable. Je ne peux que vous inviter à découvrir la musique proposée par Julie à travers son projet perso. Et en live, quelle esthétique incroyable, quels sons, quelle voix. Il est très difficile d’expliquer ce que j’ai vécu pendant ce concert, autant que de faire comprendre aux gens ce qu’ils ont raté. Il fallait être là, il n’y a rien d’autre à dire, seules les personnes présentes comprendront. Julie Christmas fût le set de mon Hellfest 2024, à moitié trempé, dans une Valley amputée par un concert de Metallica.
Je termine ma soirée par Suicidal, mais comme après le concert de All Them Witches, je n’arrive pas à me mettre dedans à la suite du concert de Julie. C’est donc une fin de soirée pour moi, avant la fin du nouveau groupe de Jay Weinberg après s’être fait virer de Slipknot..
Dimanche
Dimanche, quatrième et dernier jour de Hellfest 2024. Comme les autres années, les 4 jours seront passés à une vitesse folle. Réveil difficile, la fatigue accumulée commence à se faire sentir mais aujourd’hui est une belle journée avec pas mal d’attentes en perspectives. Un petit déjeuner vite fait, une douche expéditive mais indispensable et me voilà sur la route en direction de la Warzone encore et toujours pour Gel qui joue à 12h15. Gel est un groupe de punk hardcore américain emmené par Sami Kaiser. Les albums laissent présumer un concert à ne pas manquer. La Warzone se remplie tranquillement et le groupe débarque pour 30 minutes de hardcore. Ambiance timide qui finit par se réchauffer au fur et à mesure de l’avancée du concert. Si la voix est noyée dans le mix des albums, en live elle est bien présente et le son est ultra lourd. C’est hyper agréable à écouter et redoutablement efficace. Les 30 minutes défilent frénétiquement et c’est une fin de set. Dimanche est une grosse journée de Warzone avec à suivre, Scowl. En effet, pas le temps de se balader sur le site et nous restons sur place. Le groupe de hardcore également américain, mené par Kat Moss, arrive sur scène et balance dans un style légèrement différent mais tout autant efficace, ses riffs oscillants entre mélodie et puissance. Le groupe ne jouera pas l’intégralité du temps lui étant réservé mais les 35 minutes envoyées valaient largement le coup. Et on continu avec Drug Church, toujours en Warzone, et son grungy post hardcore typé 90’s. On aperçoit une partie de Gel sur le côté de la scène, venue profiter du concert et on les comprends. Grosse puissance de voix, super son et parfaite adaptation des morceaux en live. C’est une grosse claque, c’est suffisamment mélodique et en même temps bien lourd derrière la voix de Patrick Kindlon. Je vous invite fortement à prêter une oreille à ces 3 groupes que sont Gel, Scowl et particulièrement Drug Church qui a sorti un album incroyable en 2022, Hygiene. Il est maintenant bientôt 16h, on n’a rien mangé, bu du muscadet et pris 3 sets dingues dans les oreilles. C’est un dimanche qui commence fort.
Je regarde Frank Carter de loin, un peu déçu de ce qu’il propose dernièrement, mais le britannique n’a pas perdu son sens du show et du live. Les morceaux sont efficaces et le spectacle est sur scène. Frank Carter est un monstre de scène à ne pas manquer, malgré une évolution musicale pas toujours à mon goût, il sait rendre un concert unique. Je loupe Show Me The Body pour un rendez-vous au VIP avant de revenir voir Corey Taylor. Et là, le malaise. Sérieusement je n’ai pas du tout accroché et pourtant j’avais bien aimé son premier album solo. Le chanteur de Slipknot cherche à se montrer fleur bleue sans que ça ne fonctionne, ça sonne clairement faux. En effet, la pseudo déclaration à sa femme, chose qu’il doit renouveler à tous ses concerts, ne prend pas. Ce ne sont pas les reprises de Slipknot ou de StoneSour, moins pires que celle de Slipknot mais pas ouf non plus, qui relèveront le niveau. C’est pour moi une belle déception. Et dire que j’ai loupé High Vis pour ça, grosse erreur, très grosse erreur. J’espère me rattraper sur Queens Of The Stone Age mais… Oui il y a un mais, si le show est assuré, la bande à Josh Homme étant bien rodée, je n’ai pas réussi à me mettre dedans. Première fois que je voyais le groupe. Les morceaux sont parfaitement interprétés, les gars sont là pour faire le travail et ça se voit. Ni plus ni moins. Par exemple, Josh Homme descend devant la scène sur un morceau pour passer devant les festivaliers amassés en masse contre la barrière, lui tendant la main, qu’il ne prendra à aucun moment. Traverser toute la scène sans aucune interaction avec personne, je ne comprends pas vraiment le but. Ah si, un mec qui avait atterri depuis un slam, se retrouve avec le bras de Josh Homme sur l’épaule. Seule interaction, j’espère que tu as bien mesuré ta chance. Néanmoins, concert impeccable mais sans le truc en plus, sur une scène ridicule envahie par les barres de light inutiles en plein jour. C’était cool de les voir mais je n’ai pas eu l’émotion du truc que tu gardes en souvenir. Et en plus je loupe Crosses mais j’ai appris leurs soucis techniques et leur set écourté. Donc j’espère que le Hellfest leur proposera de revenir l’année prochaine.
La journée avance vite, ne reste que The Offspring et les Foo Fighters. J’hésite à aller voir Madball mais reste finalement pour les légendes du punk rock américain. Et ce coup-ci je ne serais pas déçu, la bande à Dexter vient tous les 2 ans et pourtant plus ça va, plus l’accueil qui leur est réservé est dingue. Grosse ambiance, le groupe semble vieillir comme un bon vin. Troisième fois que je les vois à Clisson et meilleur concert. Il faut dire qu’avec le nombre de tubes que le groupe possède, il y en a pour tout le monde. C’est un sans-faute devant une fosse blindée et énervée. Un super moment.
Enfin, il y a Rival Sons côté Valley mais je ne peux quand même pas faire l’impasse sur les Foo Fighters. Quoi que… Première fois pour moi aussi, énorme groupe et machine à tube, les Foo Fighters sont réputés pour leurs sets effrénés, menés par le légendaire Dave Grohl qui arrive sur scène en courant et la promesse de profiter du max de temps. En effet, à peine le concert de Offspring terminé, le groupe démarre son set avec quelques minutes d’avance. Dave précisant même que depuis le temps ils ont accumulé une tonne de sons et qu’ils vont profiter du max de temps pour jouer le plus de morceaux possibles. Et pourtant, le set ne sera pas à la hauteur des espérances. Alors oui ça joue, c’est efficace, puissant, dynamique… Mais la voix ne suit pas toujours et voilà que Dave chante rapidement une tonalité en dessous. Sur The Sky Is A Neighbourhood, je ne reconnais même pas la mélodie du chant. Le groupe enchaîne les tubes, les étirant parfois au point de nous faire perdre le fil du morceau, se retrouvant à se demander s’il est terminé ou bien si c’est toujours le même. J’ai beaucoup aimé la présentation des différents membres, reprenant par exemple un bout de Nine Inch Nails en référence au batteur Josh Freese, qui a pris la suite de Taylor ou bien une partie de Sabotage des Beasties Boys, lancé par le bassiste. Mais une fois de plus, ce n’est pas un concert que je garderais en mémoire éternellement. C’est un très beau souvenir mais qui a un peu désacralisé quelque chose. Le set se termine un peu sèchement me laissant sur ma faim en me demandant si le choix était judicieux de terminer le fest par les Foo Fighters. Je décolle rapidement, laissant le public en attente d’un feu d’artifice qui n’arrivera jamais. Personnellement celui-ci m’importe peu mais le festival a bien noté que le public était attaché à ce spectacle et à promit par message, quelque chose de gros en 2025.
En conclusion, il est maintenant clair que le Hellfest continue de prendre le virage amorcé depuis quelques années, cherchant à étoffer sa programmation avec des groupes plus rock au profit d’une affiche renouvelée mais gardant toujours une programmation pointue sur laquelle on peut compter. En effet, le festival se doit de continuer de proposer des groupes jamais venus ce qu’il ne peut plus faire à la vue de son CV. Non il n’y aura pas AC/DC, qui restera, avec System Of A Down, les pointures toujours absentes. Le public qui évolue mais reste massivement présent, a bien répondu et a particulièrement bien accueilli les groupes dits polémiques tels que Shaka Ponk, Simple Plan et consorts. Il est vraiment indispensable de bien étudier l’affiche en amont, car le Hellfest regorge de pépites cachées derrière les gros noms. Le festival continue d’avancer dans le bon sens avec un Hellcare bien présent, que ce soit en tant que brigade ou bien message de sensibilisation sur les écrans avec numéro de téléphone, on ne peut que saluer cela. Belle évolution également côté engagement avec la présence cette année de la SPA en plus de Sea Shepherd, déjà là depuis un paquet d’éditions. Notons aussi l’engagement du festival auprès de Savage Lands, avec il me semble, l’investissement d’1 million d’euros réparti sur plusieurs années.
Merci le Hellfest sans qui je n’aurais jamais vu le paquet de groupes que le festival nous réserve chaque année. C’est une chance et une expérience toujours incroyable, que de participer à ce festival. Une fois encore, ce sont les scènes annexes et les groupes de taille moyenne qui m’auront fait vibrer. Oui il y a des mécontents, des gens qui jurent ne plus jamais revenir, qui ne s’y retrouve plus et c’est normal. L’évolution du fest entraîne une évolution des festivaliers et de leur état d’esprit. Mais cette programmation de monstre et ces conditions d’accueil, (attention quand même aux sanitaires il en faut plus) en font une pointure et quelque chose de vraiment unique.
A l’année prochaine Hellfest, enfin peut-être…