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MANU LIVERTOUT ENTREVUE

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Aujourd’hui j’ai la chance de vous présenter une entrevue d’un grand monsieur de la guitare en France Manu Livertout 

RAGE BREIZH : Merci de m’accorder cette interview ! Comment vas-tu ? 

Tout va très bien. Il est encore un peu tôt pour une bière pour l’interview mais la grande forme 

RAGE BREIZH : Tu es très connu dans le monde des guitaristes et du milieu professionnel, peux-tu te présenter ? 

J’ai commencé il y a 25 ans… Comme prof à la CMCN qui est devenu la M.A.I. (Music Academy International) basée à Nancy. J’ai 5 albums à mon actif avec Manu Livertout Band et j’ai travaillé pour pas mal de groupes comme Koritni depuis 5 ans avec qui j’ai eu la chance de faire de très grosses scènes comme le HellFest. Je bosse pour des magazines et suis démonstrateur Ibanez. J’enseigne la musique en général, la guitare plus particulièrement à la M.A.I. ma vie gravite autour de la musique. Je pratique la guitare à la fois en tant qu’instrument et en tant qu’outil pédagogique. 

RAGE BREIZH : Comment es-tu devenu musicien et plus particulièrement guitariste ? 

C’est une longue histoire… J’ai découvert la musique très jeune, à 3 ans, grâce à mes grands frères qui m’ont bercé à coup de Hendrix, Deep Purple…. Donc très jeune dedans ! Il y avait toujours des instruments de musique à la maison … Mais ma grande baffle c’est quand mon oncle m’a offert l’album « Friday Night in San Francisco» avec Al Di Meola, John McLaughlin et Paco de Lucía … Là je me suis dit : je veux faire ça, je veux jouer comme ça ! A ce moment-là, a commencé ma longue maladie de geek de la guitare, j’avais 12 ans, je jouais 10 heures par jour, j’avais constamment une guitare près de moi, même à l’école (un bout de manche), dans la rue, en sortie … Tout le temps … 

RAGE BREIZH : Je confirme ! Les gens qui te connaissent savent très bien que tu as toujours une guitare dans la main (j’ai même des photos que je ne diffuserai pas ici, où on peut te voir te baigner dans l’océan avec une guitare …. si si je confirme) 

Il n’y a pas de secret pour maîtriser un instrument. Il faut travailler, travailler et toujours travailler. Même sans parler de virtuosité, le secret, c’est le boulot sans relâche. Pour beaucoup de guitaristes en France et depuis longtemps, 

RAGE BREIZH : Manu Livertout, c’est le prof des profs mais qui a été ton prof ? 

J’ai eu plusieurs professeurs … Mon premier n’était pas forcément un prof de guitare, mais davantage un prof de musique. On a étudié la guitare, le piano, l’accordéon, la musique en général, un esprit très baluche mais c’était une superbe approche. Cela exigeait d’être lecteur en musique, de connaître le solfège. Plus rude, mais tellement efficace comme apprentissage. Cette méthode m’a fait gagner du temps en harmonie. Maintenant, avec toutes les tablatures sur le marché, on a tendance à oublier cette approche pourtant indispensable… Apprendre les notes du manche. Écouter, se servir de son oreille. Ce qui se perd un peu maintenant… Après, j’ai eu un prof, qui revenait du CIM, qui m’a davantage fait travailler une approche Jazz et harmonie de l’instrument. Ensuite, Ted Chocat , un prof qui revenait du GIT (Los Angeles). Avec lui, le travail était basé sur la rythmique, les placements. Il m’a aussi fait découvrir des guitaristes qui étaient inconnus à l’époque en France comme Joe Satriani, Vinnie More. Tous des guitaristes virtuoses de l’époque qui étaient complètement inconnus chez nous ! Donc à 15 ans, je jouais du Satriani, j’abordais des techniques comme le legato, le tapping , etc… Les gens hallucinaient, c’était vraiment nouveau en France. 

RAGE BREIZH : Tu es l’un des plus jeunes diplômé du CMCN (ex M.A.I) en France ? 

Pas seulement. Je suis aussi le plus jeune prof car j’ai commencé à enseigner au CMCN à 17 ans en 1989, ça fait 25 ans. 

RAGE BREIZH : Tu es resté fidèle à la M.A.I depuis 25 ans. 

Oui. J’aime les échanges que j’ai avec les élèves depuis 25 ans, des musiciens de tous horizons et de toutes régions, qui veulent devenir professionnels. L’autre avantage à la M.A.I est que je peux partir en tournée avec mes différents projets ou lors de Masterclass et revenir. J’ai toujours ma place au sein de l’école, c’est plutôt très confortable… A la M.A.I, les profs sont avant tout musiciens, c’est important dans la communication et l’échange d’expériences. 

RAGE BREIZH : Quelle sont tes influences en général ? 

J’ai eu beaucoup de virages musicaux : au début très Jazz fusion, puis des choix qui se sont faits naturellement après avoir testé beaucoup de jeux de musique et avec l’évolution des musiques contemporaines… Je suis très éclectique, même si mon jeu est très rock et métal, déjà fan de Pantera… Mais pas que …. Après, mes influences ont été guidées par les émotions et les événements de la vie. Des moments importants, comme la naissance de ma fille ou le décès de mon papa, influencent beaucoup mes compositions et mes directions. Je ne me dis pas je vais faire un gros morceau métal mais je me laisse plutôt aller à mon état d’âme. Je laisse parler la musique comme elle vient. C’était aussi le cas pour le morceau hommage que j’ai fait à Dimebag. C’est presque une balade ! Enfin une balade qui envoie quand même !!! Dans mes albums Solo, je suis effectivement plus ciblé vers le métal mais d’autres projets, comme Boy Damon T, sont plus fusion Funk . En composition, je n’ai pas de méthode. J’entends le thème dans ma tête. Je prends ma guitare et hop ! C’est parti… Ça peut me prendre n’importe où, dans la rue … Après, je me pose et je digère tout cela pour faire les arrangements. L’idéal est de chanter et enregistrer tout de suite le thème que l’on a en tête… Pas forcément prendre la guitare pour composer, car on a tendance à toujours refaire le même schéma de composition. L’instrument est très visuel, on revient donc naturellement sur les mêmes plans. 

RAGE BREIZH : J’avoue que j’aime beaucoup ton dernier album. Je le trouve très mur et abouti, moins démonstratif, plus dans l’émotion… enfin c’est mon avis perso. Revenons à la guitare, peux- tu nous parler de ton matos ? 

Évidemment, je ne joue que sur Ibanez étant démonstrateur… Puis, j’aime le côté versatile de leurs guitares, on a vraiment de tout. Je joue sur un panel assez grand comme la signature Andy Timons avec son coté super strat. J’ai la Destroyer qui est … métal, la Iceman plus Hard Rock. Je joue aussi sur des guitares plus sobres, des 7 cordes, des 8 cordes. Il y a vraiment un large choix chez Ibanez et ça me convient bien… Ça me permet de tout avoir avec la même marque … Question ampli, je joue pas mal sur Orange avec plusieurs têtes, sinon je ne suis pas trop effets, quelques pédales pour colorer le son si besoin, des choses classiques comme Delay, Chorus, etc… Une petite Whammy mais pas comme mon ami Kermheat qui a 6 doigts par main et 28 pieds pour échanger avec son énorme rack d’effets… 

RAGE BREIZH : Tu travailles depuis longtemps avec Ibanez ? 

Je suis endorsé et démonstrateur depuis 1996 chez Ibanez. Je fais des démonstrations de leurs produits et dans les écoles Ibanez et dans les magasins de musiques régulièrement, dans toute la France. 

RAGE BREIZH : À la MAI quels sont les cours que tu donnes ? 

Deux cours principaux : technique pure, toutes les techniques de jeux : legato, sweeping, aller-retour , tapping , etc. ! Les élèves ressortent avec un bagage technique important qui leur permet de bosser encore des années et des années. Je m’occupe également de l’atelier métal qui lui est un atelier de groupes. L’objectif est de voir tous les styles de métal. Cela va du hard rock au métal le plus extrême. Les groupes doivent mettre en place un nouveau morceau chaque semaine que nous décortiquons ensemble, façons de jouer, mise en place, cohésion du groupe… On passe toutes les années depuis la création du « Métal ». A la base, c’est un boulot guitare, basse et batterie mais on ajoute parfois clavier et chant, selon le morceau et le thème. Je suis un tyran en cours. Si le morceau n’est pas bossé, c’est la grosse colère du prof ou bien un pack de bonne bière évidement…. 

RAGE BREIZH : Ta journée type de guitariste en termes de travail ? 

Et bien … il n’y en pas, plus maintenant. A une période, je me fixais des heures d’échauffements, des techniques à travailler. Mais finalement, il y a tellement de choses à bosser. Aujourd’hui, je laisse aller selon les envies et les besoins du moment… J’essaye de bosser un maximum malgré mon planning plutôt chargé. 

RAGE BREIZH : Revenons à tes groupes. Actuellement, où joues-tu, avec qui ? 

Comme je le disais, il y a mon projet Perso Manu Livertout Band le cinquième album viens de sortir (voir plus bas la discographie) où je me fais accompagner de plein d’amis*. Mon projet avec Boy Damon T qui est en plein changement, j’aurai bientôt plus d’informations. Et bien sûr, Koritni, depuis 5 ans, avec qui je tourne sur de belles scènes et de gros festivals comme le HellFest … Mais mon actualité est la sortie numérique de mon dernier album « That’s The Way It Is ». Après la sortie au mois de Mars 2015 de la version CD (toujours disponible) je suis en pleine promo sur cet album actuellement. 

RAGE BREIZH : Une question que je me pose Manu depuis que je te connais. Ça va faire un bail… mais il y a des trucs que tu n’arrives pas à jouer ? 

Oui, bien sûr. Déjà, l’aller-retour ce n’est pas mon point fort. En tout cas, pas comme des gars comme Paul Gilbert ou John Petrucci qui sont vraiment spécialisés dans l’aller-retour strict. Après dans les styles de musique, j’ai vraiment tout bossé… Mais si demain je devais jouer un morceau de Jazz, comme je ne pratique plus, je devrais m’y remettre, surtout dans l’esprit, l’interprétation, l’approche… J’ai un peu abandonné la branche Jazz Fusion et me concentre actuellement plus dans la branche blues, Métal, Rock, Country, Mais rien n’est fixé … 

RAGE BREIZH : Ma dernière question, pourquoi « Folie » ? (Manu a tendance à rajouter le mot « folie » dans toutes ses phrases) 

Disons que j’aime bien la folie, c’est devenu un peu mon leitmotiv dans la vie, avoir une folie dans son jeu, dans sa vie. J’aime bien le dire constament … folie quoi !!! 

Propos recueillis le 25 Janvier 2016

DISCOGRAPHIE 

1995 – BASTA – Maniac Spleen 

1995 – MANU LIVERTOUT BAND Indian Akrobatik 

1998 – MANU LIVERTOUT BAND – autoparody 2002 – Boy Damon T – stand up 

2007 – MANU LIVERTOUT BAND – The Bounder 

2007 – Boy Damon T – rap & roll 

2009 – Boy Damon T T – en live en vrai 

2009 – MANU LIVERTOUT BAND – The Sweet Path 

2013 – KORITNI -Alive and kickin 

2015- MANU LIVERTOUT BAND -That’s The Way It Is 

ACTUALITE MANU LIVERTOUT 

sera en Masterclass le 21 avril à Lorient suivi d’une démonstration. Suivi d’un concert le 23 avril à Nantes au De Dannan 

** Ont participé aux albums de Manu Livertout Dirk Verbeuren, Alex Monpart, Guillaume Bideau, Phil Elter, Loic Colin, Francois AIF G Pour les invités sur The bounder : Christophe Godin, Pascal Vigné, Kermheat, Patrick Rondat et Steven Blackwords 

Pour les invités sur That’s the Way it is : Bruce Bouillet, Ludo Egraz, Guillaume Bideau, Lex Koritni, Jean-Claude Rapin, Eddy Santacreu, Pierrick Valence, Fred Fages, kermheat et Jérémy Bares .

Facebook Manu Livertout https://www.facebook.com/manu.livertout?fref=ts

Pour acheter les albums de Manu livertout et méthodes : – http://www.guitareuromedia.com/advanced_search_result.php?keywords=livertout

Itunes : – https://itunes.apple.com/fr/album/thats-the-way-it-is/id1067778292?l=en

Credit photo : Gael Mathieu