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Meanwhile, un Klone unique

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Relecture : Victor, impossible à dupliquer !

Pour un bavard de ma catégorie, tel que l’on me décrit souvent, je me surprends moi-même à manquer de mots. Mon casque diffusant promptement les sonorités issues du dernier opus de Klone, je reste muet et mon tapuscrit désertiquement vierge.

Non pas que nos amis poitevins ne m’inspirent aucune missive digne de leur travail. Je pense au contraire être happé par leur progressif tout à fait conceptuel. Deux écoutes d’album plus tard, je me dois bien d’imprimer de mon index une pression sur le bouton de marche de mon Mac ; ceci afin de vous proposer l’aperçu de mon voyage. Car finalement il s’agit bien de cela : Meanwhile est bel et bien un voyage.

Et ce périple à travers les aspects sombres et lumineux de l’humanité nous immerge plus de cinquante minutes dans les nombreuses introspections qui pourraient être les nôtres, au rythme discret mais très absorbant de la basse de Jean Etienne. Oui… Je commence par la basse, elle m’a titillé en premier dans l’intro.

Withing Reach, titre introductif du band de Poitiers, nous met à la seconde près dans le mood et l’ambiance lancinante de leur univers. Yann, aux vocales hypnotiques, use d’une voix haute avec ce léger rappel de roulement de gorge à la Kurt Cobain. J’entends également le jeu volontairement disloqué de la batterie de Florent et les riffs mélodiques et clairs des grattes. Tout ça met en bouche et il me tarde d’entamer l’écoute concentrée de la suite.

Me voilà surpris ! Enfin, disons que les répétitions d’écoute me font cogiter la même réflexion : le second titre est une douceur aussi introductive que le premier. Blink Of An Eye demeure dans la lignée du premier morceau en peignant un tableau musical abstrait. Matthieu, donnant une dimension supplémentaire à la composition par ses samples et contrôleurs midi qui apportent leur pierre à l’édifice structurel et particulier de l’album.

En fait, j’attends le cinquième titre, Elusive, pour ressentir que le vaisseau métaphorique Klone entame son ascension. Les réglages instrumentaux se veulent plus percutants, et avec beaucoup de maîtrise, plus chaotiques. L’énergie monte d’un cran. Mais le concept n’est pas dans le gros son. Malgré cela, les guitares de Guillaume et Aldrick émettent sans brutalité une lourdeur épique, entrecoupée de mélodies à la finesse déroutante. Écoutez donc le titre Night And Day. Il en est l’exemple le plus frappant.

L’album est, dans sa globalité, une œuvre à part. Il n’y a pas de concession sur le moyen choisi par notre quintet viennois. Ils expriment leurs réflexions sur l’humanité et leur musique colle complètement à cette impression de perdition qui peut nous coller au cerveau lorsqu’on se demande ce qui peut bien nous arriver (en tant qu’Humanité). L’écoute de cet opus, digne successeur de Le Grand Voyage(2019), premier album de Klone, nous transporte dans cette sensibilité introspective et pour le coup, en fait un excellent compagnon pour une pause, peinard et silencieux.