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MOSHPIG … my world keeps turning [2017]

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« For the Mosher by the Mosher »

Né des cendres du groupe PATRIARC afin de « faire mosher les gens » (dixit Nico à la guitare), MOSHPIG commence à se faire un nom au sein de la scène underground française. Fondé en 2015 et après avoir ouvert pour des groupes tel que MAGRUDERGRIND, PRIMITIVE MAN ou encore NAPALM DEATH dans leur fief de Montpellier ; les pigs ont commencé à écumer les salles et festivals français et internationaux. Notons leur passage à Abou Dabi et à Dubaï aux Emirats arabes unis fin 2016 et plus récemment leur tournée européenne en compagnie des américains de IMMORTAL BIRD ; qui les a conduit à se produire, entre autre, au Bilbao Death Fest ainsi qu’au Royaume-Uni. Après une première démo qui ne nous avait pas pleinement satisfaite en 2016 (trop peu personnelle à l’écoute car encore trop imprégnée par le grindcore/punk de Scum et desservie par un son d’une qualité somme toute relative), les pigs reviennent à la charge avec un 1er album sorti cet été. My World Keeps Turning est un brûlot de 22 pistes, ne dépassant que rarement la minute, qui offre au total 15 minutes d’un grindcore véritable fait dans les plus pures règles du DIY comme en atteste le collage qui lui sert d’artwork.

Première surprise que nous révèle My World Keeps Turning, le son. Il n’est en rien comparable avec la démo sortie un an plus tôt. Certes, il reste brouillon et cradingue mais c’est ce qui fait tout le charme de ces productions plus intimistes qui se débrouillent avec les moyens du bord. Ensuite, le chant est moins grave que par le passé ; ce qui rend la compréhension plus facile, il faut bien le reconnaître et rend le tout plus harmonieux. Oui, harmonieux car l’ensemble est désormais cohérent avec les influences que le groupe a toujours mise en avant à travers une rythmique rapide, simple et bougrement efficace. D’ailleurs, le duo guitare/batterie (bien que la guitare soit branchée sur un ampli guitare et sur un ampli basse) fonctionne à merveille à l’instar du rendu scénique auquel le groupe nous a habitué. My World Keeps Turning s’ouvre sur un Fast As Zombies et son riff black métal qui a de quoi surprendre mais qui s’estompe rapidement et lève le voile sur ce qu’est la musique de MOSPHIG. Un grindcore teinté d’éléments crust, véloce, sans concession et dépourvu de tout artifice. Voulu comme un projet se rapprochant du grind/death originel de NAPALM DEATH, le groupe s’est vite émancipé afin d’incorporer des influences tout aussi brutales à sa musique. Les passages typés crust succèdent au punk/hard-core, comme sur le morceau Ties ; le fastcore intègre leur musique sur System Dogz. Nous retrouvons même une intro à la SOD sur P.I.G.S. Bien sur le point de ralliement reste un grind primaire mêlé à des éléments power violence que l’on retrouve sur l’excellent Wookie Warfare ou encore l’hymne aux moshers qu’est le morceau sobrement intitulé Mosh. C’est une véritable décharge d’énergie amenée par une rythmique ultra entraînante et répétitive qui s’insère dans votre crâne en vous donne une méchante envie de bouger et de scander des refrains bruts et directs.

Le cynisme de MOSHPIG s’affiche d’entrée de jeu sur l’artwork de l’album où se mélangent argent, catastrophe nucléaire et mort avec pour seule légende …My World keeps Turning. Pourtant, à cet humour grinçant succèdent des sujets beaucoup plus triviaux lorsque l’on aborde les titres décalés que sont Godzilla ou encore Hidden Track. Et que dire de Black Metal et New Pork HxC, véritables satires de ceux qui essaient, tant bien que mal, de se donner une certaine image afin de coller au mieux à leur genre prédilection. Néanmoins, le sérieux ne quitte jamais vraiment l’imagerie du groupe qui traite aussi bien de guerre que famine sans pour autant apporter de solutions. Cette fausse introspection du monde moderne a juste pour objectif de nous mettre le nez dedans afin que l’on puisse renâcler la douce odeur de la vie moderne.

Alors qu’une seconde partie comprenant 22 nouveaux titres sortira sur un nouvel album en début d’année 2018, que retiendrons-nous de ce premier opus ? My World Keeps Turning est ici la première vraie réalisation d’un groupe qui a réussi à transformer l’essai en alliant un groupe de potes qui se retrouve pour jouer la musique qu’ils aiment sans se prendre la tête et une envie de partager le résultat avec un plublic autant investi que réactif. Ne serait-ce pas tout simplement la définition de ce qu’est à nos yeux la musique ? Long Live The Pigs.

My World Keeps Turning – Track list :

  • 01.Fast as Zombies
  • 02.Ties
  • 03.Code is Red
  • 04.Mosh
  • 05.Black Metal
  • 06.Don’t Ride the Pig
  • 07.Kneed Deep in the Dead
  • 08.Doom
  • 09.Death…the Brutal Way
  • 10. My World Keeps Turning
  • 11.This Life
  • 12.Hidden Track
  • 13.KTSMM
  • 14.Die hard Godzilla
  • 15.Blind and Lost
  • 16.Wookie Warfare
  • 17.System Dogz
  • 18.New Pork HxC
  • 19.F.P.G
  • 20.Piggyrizer
  • 21.P.I.G.S
  • 22.Why ?