Vendredi :
Greyfell
Alors que Aluk Todolo termine sa prestation on nous apprend que Nocturnal Dépression a été remplacé par le groupe Greyfell. On ne va pas vous le cacher, ayant déjà vu le quatuor rouennais à 2 reprises et étant fan de doom… nous avons sauté de joie et couru nous placer devant la scène, le groupe dut faire face à quelques mines déçues de ne pouvoir avoir sa dose de black metal dépressif mais on relève le challenge haut la main ayant un son au petit oignon (une régularité sur la Massey Ferguscene !) et une énergie débordante. Les titres s’enchainent sans problème et le bassiste chanteur ( Quentin de son prénom … ) arrive parfaitement à transmettre au public l’énergie et la lourdeur de leurs morceaux. Ont est ravi du remplacement !
Deserted Fear
Cadaveric Fumes nous ayant laissé sur notre faim, c’est avec impatience que nous attendons les allemands de Deserted Fear qui seront la première claque que nous prendrons lors du festival. Le groupe nous a littéralement écrasé par la lourdeur de son death à la croisée du old school et du moderne pour un rendu qui n’est pas sans nous rappeler Kataklysm. Ce fut une réelle surprise car on ne les attendait pas spécialement et pourtant ils ont réussi à nous faire headbanger dès le premier morceau. Le groupe semble ravi de jouer en France et il le fait savoir à un public qui le lui rend bien. Non, il n’y a pas à dire, Deserted Fear a été la première claque d’un week-end qui débutait enfin sous les meilleurs hospices et une excellente entrée en matière.
Glowsun
Bon, mon amour pour le doom/stoner étant relativement important je ne pouvais pas rater la prestation de Glowsun, deuxième fois que je les vois et pourtant toujours aussi efficace, malgré une grosse caisse un poil trop présente et un son brouillon au début, le trio fait parler la fuzz sans soucis. Dommage quand même que le micro du guitariste ne lui serve qu’à communiquer avec le public, car même si Glowsun est connu pour ses instrumentaux, la voix du chanteur est pour moi un régal.
Mantar
Mur d’amplis et batterie de coté c’est l’apanage de Mantar ! Duo plus que malsain prodiguant un sludge/doom des plus hargneux et sales. Le guitariste harangue la foule des ses grimaces les plus « singulières » pendant que son collègue martèle les fûts. Ça transpire la crasse et j’adore ça car j’avais entendu que Mantar étais plus efficace en club qu’en festival, comme d’habitude il vaut mieux se faire son avis. Pendant tout le set le guitariste semble littéralement possédé (même s’il a souffert de légers problèmes techniques ) s’écroulant parfois à genoux, emporté par son énergie très communicative par ailleurs car sur Cross the Cross le combo crée une certaine rage malsaine dans le pit ! Super performance !
Blues Pills
En tant que chroniqueur (et surtout amateur de musique…) il arrive que l’on ait des coups de cœur pour des groupes, parfois obscurs, parfois mainstreams… c’était mon cas pour Blues Pills, que j’attendais absolument durant le festival (les ayant déjà loupé à plusieurs reprises). Les membres du groupe font leur entrée et sont littéralement prêt à faire remuer notre popotin (oui j’ai dit popotin !) sur du revival 60’s 70’s. Le groupe enchaîne donc les titres, mais malheureusement ma déception augmente au fil du concert, car le groupe joue des morceaux du nouvel album (je préfère vraiment le premier !) et même des morceaux du premier album (Astralplane) mais à la façon de l’EP ce qui me déçoit encore plus. Puis une reprise, certes géniale de Jefferson Airplane mais enlevant encore du temps aux chansons que j’attends le plus… Malgré tout, le show est au rendez-vous, même si le fait que la chanteuse prenne des maracas afin de marquer le rythme (sans impact sur le son bien sûr !) en a fait marrer plus d’un autour de moi. Or nous arrivons à un dilemme qui m’arrive de plus en plus, car je vais voir des groupes en festival afin d’entendre les morceaux qui me transportent, me parlent, me transcendent… mais souvent les groupes ne les jouent pas (c’était totalement le cas pour Blues Pills car au final je n’ai eu que le classique High Class Woman… ). Malgré tout, j’ai assisté à un super show où les musiciens se sont totalement éclatés et on radicalement pris leur pieds à jouer finalement les morceaux qui leur parlent le plus (la reprise de Somebody to Love en est le meilleur exemple !). Donc cela pose une question importante : est-ce qu’un bon live est un live où le groupe s’éclate (quitte à jammer, ne pas jouer les morceaux les plus réclamés) ou un live où le groupe joue par exemple l’intégralité d’un album en entier (c’est à la mode en ce moment… ) ?
Dust Bolt
Dust Bolt fait dans le thrash teuton et rien d’autre. Rien à redire sur leur prestation si ce n’est la voix quelque peu faiblarde du chanteur. En dehors de ça, ça headbangue, ça pit, ça court… Le premier vrai concert de thrash du week-end, dont Dust Bolt défend ardemment les couleurs. Les allemands nous remémorent l’excellente prestation (et surprise) que fut Angelus Apatrida au Motocultor Festival en 2011. Les musiciens sont au taquet et le bassiste ne cessera d’illuminer le publique de son plus beau sourire pendant que le chanteur ne cessera de pousser le public à toujours plus de bruit et de circle-pit. Et si leur musique peut sembler rébarbative pour certain, ce n’est pas l’avis d’un public totalement conquis par le combo. Le live de Dust Bolt peut être résumé en trois mots : « Thrash Or Die ! ».
Candlemass
Depuis leur décision de mettre un terme à leur carrière studio, les concerts des suédois de Candlemass se font de plus en plus rare. Aussi, nous n’avons aucune excuse pour manquer leur passage au Motocultor festival. Les maîtres incontestés du doom métal, alors en pleine tournée anniversaire pour les 30 ans de l’album Nightfall, vont mettre tout le monde d’accord. Bewitched en début de set, The Well of Souls et Crystal Ball comptent parmi les classiques que le groupe interprétera ce soir. Bien que ce dernier ne compte plus aucun membre d’origine en son sein (du moins en live) étant donné que Left Edling est suppléé à la basse ce soir. On doit reconnaître que la prestation est des plus convaincantes. Tout est joué à la perfection et notamment au niveau du chant, on en revient même à oublier Messiah Marcolin tellement on est bluffé par le talent de Mats Leven. C’est un sans faute pour Candlemass qui ne fera retomber la pression qu’avec un Solitude d’anthologie pour conclure un superbe set.
The Great Old Ones
Par la diversité, le nombre et la qualité des groupes qui la composent, la scène musicale française est riche et des plus intéressantes pour tout curieux qui se respecte et cherchant à approfondir sa culture ou assouvir des besoins sensoriels plus primaires. Et parmi ses plus belles pièces, on compte The Great Old Ones. Le set du groupe encapuchonné (« encore un » diront les rabats joie) nous a littéralement transporté. Il faut dire que le groupe avait tout pour lui ce soir. Un son carré, un public nombreux et réactif, et des conditions extérieures idéales. C’est en plein cœur de la nuit sous en ciel sans nuage et au milieu des arbres que le black atmosphérique des français prend tout son charme. L’univers de HP Lovercraft leur sied à merveille tant par la profondeur de leur musique que par l’ambiance instaurée ce soir car ce fut bien plus qu’un concert auquel nous avons assisté mais à un véritable spectacle. Nous sommes saisis et transportés au-delà du fest pendant une petite heure qui semblera ne durer que quelques minutes. Si vous êtes passés à côté de ce groupe jusqu’à présent, et bien continuer votre chemin, vous ne le méritez pas !