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Motocultor : Le Report du Dimanche

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Dimanche

Rectal Smegma

C’est l’instant « caca musique », si chère au Motocultor Festival et encore plus à ses festivaliers, que nous présentera Rectal Smegma. Dans la fosse, il y a des rouleaux de pq qui volent, ainsi que des brosses à chiottes, les journaux distribués sur le camping, des slammeurs, des danses diverses et variées (chenille, mosh, paquito, polka…). Sur scène, le groupe nous envoient un bon gros porngrind des familles basé sur tout ce qui fait l’authenticité de cette sous branche, légèrement retardée attardée ?, du grindcore. On a donc le droit à des blast-beat bien pêchus, une guitare sous accordée qui ne va pas chercher la complexité en répétant les lignes de basse et enfin, et surtout, un chant modifié par une pédale à effet. Rectal Smegma, sans révolutionner le genre, aura fait le taf en nous proposant un porngrind de qualité (quel euphémisme) qui nous a permis de débrancher notre cerveau pendant une grosse demie heure devant un public bien plus nombreux que pour leur dédicace une heure après. Dommage pour eux, le groupe était pourtant fort sympathique et heureux de jouer ici.

Perfectcitizen

Un peu de douceur désormais avec Perfecitizen. Le brutal death des tchèques se révèle être des plus efficaces, à la limite du grindcore même. Mais ce qui nous a le plus agréablement surpris ce fut l’interaction avec le public. En effet, tout le discours concernant le groupe, leur musique ou encore les remerciements aux festivaliers présents seront traduits par des samples pré-enregistrés de google traduction. C’est un sacré contrepoids étant donné le sérieux qu’aborde le combo avec des textes plutôt acerbes envers notre société. Une bonne découverte d’un groupe taillé pour le live sur lequel il faudra que l’on se penche.

Monarch!

Il y’a des groupes dont on ne s’est jamais penché ( malgré les recommandations insistantes des collègues! ) voir même que l’on est allé voir et dont on ne garde pas un souvenir transcendant. C’est tout a fait mon cas aujourd’hui et pourtant j’ai pris l’une des baffes du festival, le groupe est réellement ritualiste, on entre dans un mélange de messe noires et d’hommage à une entité obscure. même si Jucifer à surement eu le son le plus massif du festival monarch! rivalisent amplement, les cris déchirants de « Eurogirl » vous transperce autant que la fuzz, et les yeux fermés on se laisse porter tel une offrande à un dieux mystiques. Ont en ressort vidés, voir exténués mais totalement transformé par l’expérience.

Uada

Uada a été notre révélation black du festival en plus d’une découverte totale. Les ricains sont des plus à l’aise vis-à-vis de se courant et ça fait vraiment plaisir à entendre. Tout encapuchonnés, leur black teinté d’occultisme nous transportera au point de nous inciter à refaire le Horns Up et même de les applaudir (on tient au passage à emmerder les trues qui estiment qu’un groupe de black ça ne s’applaudit pas). On quitte le set en cours, à regret, mais pour prendre une nouvelle fois une claque.

Jucifer

Une claque ? C’est plutôt une sacrée branlée auditive que nous a infligé Jucifer. Ce son ! Mais quel son ! Le plus lourd et le plus fort du festival qui est poussé à l’extrême par le duo qui nous a littéralement ravagé les oreilles avec son doom très, très, très influencé sludge et à la limite du drone sur certain passage. Pendant qu’Edgard martèle ses fûts avec une force de frappe qui n’est pas sans nous rappeler Ramesses, Amber est comme possédée derrière sa guitare dont les riffs sont de plus en plus massifs au fur et à mesure du set. Autant le dernier album de Jucifer nous avait laissé dubitatif, autant ce live nous a réconcilié avec le groupe, même si nos oreilles en ont pris un sacré coup. Si vous n’aimez pas la lenteur, passez votre chemin.

Vital Remains

Premier concert death métal de la journée avec les ricains de Vital Remains qui ne sont pas venus pour jouer à la dînette loin s’en faut. Jucifer nous avait retourné les oreilles par sa lourdeur ; Vital Remains réitérera l’exploit en y incluant brutalité et technicité en plus d’une touche mélodique propre à sa musique. Avant de titre Scorned, le public étant trop peu réactif à son goût, le chanteur lui lancera un ultimatum : « Nous nous attendons à un certain niveau de violence lors de nos concert et aujourd’hui ne sera pas une exception. Soit vous ouvrer le pit, soit je viens le faire. ». Il n’hésitera alors pas à mettre ses menaces à exécution et se retrouvera à slammer à plusieurs reprises. Il faut dire que Brian Werner a le sang chaud et sait tenir une scène en plus de délivrer une excellente prestation vocale aujourd’hui (rappelons qu’il a été le chanteur de Monstruosity entre 2001 et 2004). Le set qui se conclu par l’hymne du groupe, à savoir, Dechristianize qui sera introduit par l’immolation par le feu d’une bible. Un concert intense vient de se dérouler sous nos yeux et pourtant, il semblerait que nous n’ayons pas tous vécu la chose de la même manière.

Giedré

Rendez-vous sous la Dave Mustage pour ce qui est une des spécialités du Motocultor : le groupe qui n’a à priori rien à faire là mais que finalement c’est tellement fun que t’es bien content qu’il ait été programmé. Après MC Circulaire ou Little Big c’est au tour de la chanteuse GiedRé de nous offrir une bouffée de… Ben une bouffée de grand naouac. Le chapiteau est raz la trogne quand nous y arrivons et le public impatient commence à entonner quelques tubes de la belle. Celle-ci arrive devant son public en traversant un vagin géant placé en fond de scène. Robe à fleurs, boucles d’oreille en forme de cerise, guitare customisée avec une tête de poupée (le seul côté macabre de la mise en scène) et c’est parti pour 1 heure de show débile et jubilatoire. Seule en scène elle arrive avec son humour et des chansons déjà célèbres (Pisser debout ; Toutes de Putes…) à combler un parterre de metaleux acquis à la cause et à retourner les curieux pour le moins circonspects. Un moment étonnant, léger, calme (guitare sèche et clavier, sans disto, sans fuzz) havre de bonne humeur au milieu du bruit et de la fureur qui font un bon festoche metal. Et il n’est qu’à voir la trogne souriante de Yann le Baraillec, le boss du Motoc’, à la sortie de la belle pour se dire qu’encore une fois, le pari est gagné

Suffocation

Direction la Supositor Stage pour assister à la prestation d’un groupe culte que l’on verra pour la première fois au Motocultor. Groupe culte et non des moindre, Suffocation est très attendu si l’on en juge par la densité du public présent. Et ça commence fort avec Throne of Blood comme morceau d’ouverture, le pit s’installe dans la fosse et ne s’arrêtera qu’avec les dernières notes d’Effigy of the Forgotten. Au chant, Kevin Muller (guitariste de The Merciless Concept) remplace au pied levé Franck Mullen, qui ne tourne plus avec le groupe en Europe. Le frontman du soir, à la voie monumentale, remplit sa mission de la meilleure des manières en ne cessant de haranguer la foule à effectuer circle pit et wall of death. D’ailleurs, ayant été quelque peu déçu par le dernier opus du groupe (Of The Dark Light), nous avons pu constater toute l’efficacité live des trois extraits, rien que ça, joués ce soir. Des musiciens au taquet, une prestation carrée, un public qui en redemande… cela va sans dire, Suffocation nous a offert le meilleur concert de cette édition 2017.

Set list :

Thrones of Blood
Pierced from Within
Return to the Abyss
Funeral Inception
Clarity Through Deprovation
Effigy of the Forgotten
Your Last Breath
Liege of Inveracity
Catatonia
Infecting the Crypts

Possessed

Clef de voûte du style death métal (avec Mantas au début des années 80), c’est avec un pan entier de la musique extrême que s’apprête à accueillir le Motocultor en guise de clôture du festival cette année. Dernier concert de leur tournée européenne estivale, Possessed nous a une fois de plus offert un concert d’anthologie basé sur les deux (seuls ?) albums que le groupe compte à son actif. Mais qui résisterait à headbanger sur la cultissime Seven Churches ou à scander les paroles de l’inoubliable Death Metal ? Et bien, une partie des festivaliers si l’on en juge la disparité flagrante au sein du public à l’entame du concert. Mais toujours emmené par le charismatique et loquace Jeff Becerra, le groupe attirera nombre de curieux qui, semblerait-il, avaient omis la présence du groupe sur l’affiche ? Après avoir pris soin de chauffer la foule, le chanteur nous fera une confidence en nous informant de l’arrivée future d’un Ep dont est joué un extrait, qui passe allègrement le baptême du feu. Rodé à l’exercice et 34 ans après sa création Possessed est toujours là et n’est pas prêt de s’arrêter pour notre plus grand bonheur.