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Paicey Story – 11 mars 2017

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Nous avons tous des idoles, des personnes sans lesquelles notre façon de voir la musique serait différente. Certains le deviennent après un live mémorable, d’autres après une découverte discographique, et on ne voit plus la musique, son instrument ou sa place dans un groupe de la même manière. Trouver la manière de leur rendre tout ce qu’ils nous apportent n’est jamais évident. C’est le pari fou que s’est lancé John Helfy

La première partie – la carrière musicale – est divisée selon les différentes formations de Deep Purple, avec des pots-pourris représentatifs de l’évolution du style, entrecoupés d’anecdotes. L’hommage rendu est vibrant, on sent réellement la passion qui anime John Helfy pour ce projet. Seul point négatif, un parti pris un peu trop marqué envers Ritchie Blackmore, on sent que la préférence va vers les formations plus récentes. Néanmoins, le travail documentaire et de recherche est très poussé, on suit la carrière entièrement sans aucun oubli.
En avant-première, le public a pu découvrir le futur opus de Deep Purple, qui semble prometteur (à venir courant avril)

La seconde partie fut mémorable, avec Ian Paice en personne. Le batteur de Deep Purple, qui avait tenu à être présent pour la première de l’événement, a interprété 6 morceaux, entrecoupés d’anecdotes relatives aux morceaux. Pour cette occasion, il était accompagné de Pat O May (guitare+chant), Patrick Rondat (guitare) et Christophe Babin (basse). Contraste saisissant entre Patrick Rondat, capable de rejouer à la perfection les plans et solo de Ritchie Blackmore, et Pat O May, à la sonorité plus énergique et une voix plutôt à l’aise.

Le concert débute sur Highway Star, l’ouverture classique des concerts de Deep Purple. Interprétée avec une grande énergie, le hit n’a rien perdu de sa superbe. Ian Paice a raconté comment ce titre est né dans le tour-bus. « Un journaliste qui nous accompagnait nous a demandé comment naissait un tube. Ritchie a pris le premier instrument à portée, un banjo et a joué tung tung tung tung en boucle, Ian (Gillan) a mis dessus des paroles stupides, et on a joué le morceau le soir-même ». Ont suivi Pictures Of Home, avec les roulements de caisse claire, et des soli impeccables, mention particulière pour Christophe Babin, qui a repris le solo de manière irréprochable ; et Perfect Strangers. Jouée un ton en dessous de l’originale, sans les orgues enflammées de Jon Lord, la version était néanmoins convaincante. Seconde anecdote de Ian Paice : « le morceau est de Ritchie, un riff qu’il avait composé pour Rainbow, mais dont il ne savait pas quoi faire. Jon et moi l’avons juste ralenti. Parfois, on a besoin d’un coup de main de ses amis, même Ritchie »
Seul morceau du Deep Purple mkIII joué, Mistreated. Là, on est plus proche de la version live de Rainbow (Live In Munich, 1976), plus énergique, que de la version calme de l’album Burn. On ne s’y trompe pas. Paice évoque la reprise de ce morceau par Rainbow et Dio, mais aussi par Whitesnake.
Le classique des classiques était attendu : Smoke On The Water. Paicey raconte l’histoire de ce morceau pas comme les autres. « Nous avions prévu d’enregistrer un album loin du studio. Notre ami Claude Nobs nous a trouvé la salle du Casino de Montreux, où se joue habituellement le festival de jazz. Montreux, c’est la ville suisse tranquille, au pied des montagnes, sir les rives d’un lac, calme sauf deux semaines dans l’année. Nous étions au concert de Frank Zappa, et quelqu’un dans le public a tiré un feu d’artifice dans la salle, qui a pris feu. C’est Roger qui a trouvé le titre, en voyant la fumée de l’incendie poussée sur le lac par le vent de la montagne. Claude nous a trouvé un lieu, au Grand Hotel. Nous étions dans des chambres, la batterie dans un angle de couloir. On a commencé à jouer vers 10 heures du soir, et bien sûr, la police a tenté de tout arrêter. Nos roadies ont réussi à les contenir le temps de finir le morceau »
Le concert s’est achevé sur une jam, avec un solo de batterie inspiré, empreint de technicité et de feeling sans pour autant entrer dans la démesure technique froide.

Ian Paice a ensuite rencontré ses fans, échangé quelques mots et dédicacé vinyles et pochettes de CD.

Un très grand moment de musique, unique en son genre.