Menu

Periphery IV : Hail Stan

55055_periphery_hail_stan.png

 Après de longues semaines d’une production millimétrée, sortait en 2019 le sixième album studio de Periphery, intitulé Hail Stan. Ce band américain, fondé en 2005, anime avec brio le genre Progressif de notre bien aimé Metal. Mené par un Misha Mansoor aux multiples casquettes, Periphery nous offrait, en plein printemps, un opus qui sentait bon le renouveau et la vigueur.

Produit sous le label 3DOT Recording, bébé propre au groupe du Maryland, cet album est une déroute constante. Soixante quatre minutes où le synthé va fleurter avec l’orchestration symphonique, où le Metalcore va cohabiter avec des mélodies planantes.

L’intro, Reptile, faramineuse oeuvre de 16 minutes est en elle même une poignante synthèse de l’univers Periphery. Alternant les riffs tranchants et les hymnes progressifs, elle met d’ores et déjà l’eau à la bouche. Une intermitence qui va perdurer tout au long de l’album. Véritable vitrine de l’opus, Reptile offre en effet tout un panel de voix, illustré par un dessin mélodique aussi incisif que rond.

Le second extrait, Blood Eagle, profite de notre étourdissement pour envoyer le coup de massue. La batterie de Matt Halpern sonne de tous ses fûts avec rapidité et précision. Le genre Progressif vient de mettre les gants !

Par la suite, que de surprises ! Au fil des prochains titres, Chvrch Bvrner, Garden In The Bones, le chemin est clair. Les gratteux, Mansoor et Holcomb quittent le Djent, désaturent, épurant l’âme de leurs riffs qui pourtant sont une parfaite continuations des précédents. Spencer Sotelo atténue le screaming tout en nous gratifiant des ses capacités vocales. Le tout accompagné de main de maitre par le non moins maître Adam « Nolly » Getgood. 

Telle une douce pause dans ce parcours étonnant dont nous nous trouvons pile à la moitié, débute It’s Only Smiles. Titre entêtant comme une coupe franche à la première partie, il est pourtant l’introduction à la seconde. Quatre titres qui sont le reflet de l’alternance et la surprise promises dans le titre premier. Follow Your Ghost remet une couche d’un son puissant, aux riffs de guitares et de rythmes de double pédale inattendus. Misha Mansoor composant depuis longtemps par le biais informatique, nous livre avec Crush un titre imprévu et saisissant. Ses amours électroniques mises en avant avec magesté. Que dire de Sentient Glow ? Embarqués dans le Metalcore du plus traditionnel, on se fait surprendre par une coupure nette et précise, sortie de nulle part. Un moment de calme qui, dans la trame de cet opus d’une cohérence frappante, permet une arrivée du dernier titre, Satellites, avec une logique implacable. La musicalité de ce titre est une réelle conclusion, posée. Elle nous dit, tel un générique, merci d’être venus !

En somme, Hail Stan est un album aboutit, à la production titanesque. Ciselé au millimètre, mixé avec rigueur par l’ami Nolly (qui en a fait son métier depuis). Le progressif est un genre incluant expérimentation et complexité. Cet opus en est une représentation de premier plan.