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RAB – Le sérieux dans la légèreté

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Aujourd’hui c’est à Lyon, dans le Rhône-Alpes, que je vous emmène pour ma première chronique avec RAB. Formé en février 2011, RAB, littéralement « Rien A Branler » se définit lui même comme appartenant à la vaste mouvance du Stoner, avec des noms tels que Clutch, Red Fang, Kyuss, ou encore Queen Of The Stone Age parmi leurs influences. S’ils le font à raison, RAB sait nous proposer un Stoner riche, varié et plein de fraîcheur, et là ce ne sera pas pour nous déplaire… Puis si ça ne nous plait pas, autant dire qu’ils n’en auront royalement Rien A Branler.

C’est deux ans plus tard, en 2013, que Thibaut au chant, Romain à la basse, Seb à la batterie, ainsi que les deux guitaristes Sofiène et Guillaume, sortent RAB 1 après que celui-ci ait été totalement autoproduit. Ce premier LP leur permettra de faire les premières parties de groupes comme Tagada Jones, Sidilarsen, Guerilla Poubelle, ou encore Justin(e). Puis, en avril 2015, la formation entre en studio avant d’annoncer la sortie officielle du second opus « RAB 2 » (c’est dire s’ils en ont vraiment Rien A Branler du titre) pour le 19 octobre de la même année. Ce dernier sera enregistré après seulement trois prises par piste, réalisées tous ensemble de manière à ce que l’album sonne le plus naturellement possible, la distribution se fera par Klonosphère et Season of Mist, et la bande entrera en partenariat avec Star’s Music.

A partir de là, et contrairement à leur première galette qu’ils voulaient entendre sonner essentiellement 90’s, notre quintuor lyonnais nous proposera des morceaux tous plus différents les uns que les autres. Si globalement nous avons affaire à des sonorités et ambiances mélangeant allègrement Rock Sudiste, Psyché, Hard Rock, voire même Heavy Metal, notamment par le biais de l’utilisation de quelques soli, c’est avec émerveillement, ou non, que nous pourront découvrir des titres tels que Gay Killer, très 70’s, The genius of the crowd, morceau typé fusion, presque Rap US, les instruments en plus. Bref, des titres très posés, d’autre plus énergiques, plus puissants, mais toujours très groovy.

Avec RAB, la basse, très présente et massive n’est pas là pour faire jolie, elle est mise sur son piédestal, même sublimée. La guitare rythmique vient tantôt doubler la quatre cordes, tantôt s’en détacher à l’aide de riffs lourds et menaçants. Enfin, pour compléter l’ensemble rythmique, Seb, derrière les fûts, vient donner le ton aux deux autres, martelant ainsi ses caisses à souhait, toujours très imposant, parfois énervé, parfois plus calme. Le soliste, lui, enchaîne des riffs bien à lui, ce qui est un réel atout, et nous délivre ses petits soli de-ci de-là, le tout étant porté par la voix mélodieuse et puissante du frontman. Si le groupe est loin d’être le dernier en matière de déconnade, et qu’il sait traiter différents sujets avec beaucoup de légèreté, c’est avec un professionnalisme sans faille et une production maîtrisée qu’il nous livre son travail.

Et pour finir, en parlant de travail, tournons nous un peu vers le tout premier clip vidéo du band, sorti le 12 octobre 2015, écrit et réalisé par Morgan Mollard à l’école de cinéma ARFIS à Lyon. Le clip n’est autre que celui qui illustrera My Own Grave, littéralement « ma propre tombe » onzième et dernière piste du full-length. Dans ce clip, nous voyons le protagoniste, incarné par Thibaut, se réveiller avec la gueule de bois et une fille visiblement lambda dans son lit, la table est pleine de bouteilles vides, il se réveille, boit un coup et s’apprête à aller vomir. Au moment où il sort de chez lui, deux des membres du groupe, semblant incarner ses démons psychiques l’attrapent et lui ordonnent de pousser un rocher en haut d’une colline, rocher qui finira par lui retomber dessus, rappelant le mythe de Sisyphe dans la mythologie grecque (Sisyphe étant condamné à pousser éternellement un rocher en haut d’une montagne). Pendant ce temps, les deux autres, étant rejoint par les deux derniers musiciens, creusent la tombe du protagoniste, ceux-ci n’étant visiblement qu’une allégorie de ses propres démons, il creuse sa propre tombe, et finit par y tomber avant de se faire recouvrir par son rocher. Le résultat est plutôt bien chiadé et nous fait apprécier encore davantage la musique. Et honnêtement, nullement besoin d’être un féru de Stoner pour apprécier RAB.

Facebook : https://www.facebook.com/durab


  • First Mate
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  • Gay Killer
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  • Feel Good
  • The genius of the crowd
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  • Good old days
  • Tonight we dance
  • New dawn
  • My own grave