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Rétro-Chronique: Hämatom – Keinzeitmensch

Quand vous parlez de « hématome » à un français, il va sûrement penser aux bleus qui apparaissent sur le corps à la suite d’un choc. Mais si vous en parlez à un allemand, il y a de fortes chances pour que la première image qui lui vienne en tête soit celle d’un groupe de metal masqué (Maquillé en ce qui concerne le chanteur).

En effet, si chez nous, ce groupe est quasiment inconnu, il a su, en Allemagne, devenir une tête d’affiche sûre au fur et à mesure des années. Ils ont commencé par faire les premières parties de groupe comme Rammstein, Eisbrecher ou Megaherz

Sauf qu’aujourd’hui, ce sont ces derniers qui font les premières parties d’Hämatom. Ouais, sauf Rammstein, bien sûr. Faut pas déconner !

Mais ça montre à quel point le groupe a su s’imposer sur les scènes allemandes, étant même devenu un des plus grands représentants du Wacken. Considéré à la base comme membre de la Neue Deutsche Härte, le groupe a su jongler avec de nombreux styles de métal: L’industriel bien évidemment, mais également avec le Groove, le Heavy, le Speed, …

J’ai découvert Hämatom en 2014 lors de la sortie de leur double album « X » qui représente parfaitement ce que je viens d’évoquer : une dizaine de styles y sont représentés. Mais ce n’est pas de celui-ci dont j’ai décidé de parler, mais de mon album préféré : Keinzeitmensch (Littéralement « L’homme qui n’a pas le temps »).

Sorti en 2013, il s’agit du cinquième album de la bande, poussant davantage vers le Speed Metal et l’Industriel. Ce qui était parfait pour moi. Cet ouvrage a été un véritable tournant pour le groupe : c’est lors de sa sortie que le groupe s’est retrouvé à faire des concerts en tant que groupe principal et non comme première partie. En effet, leur précédent album (Wenn Man von Teufel Sprischt) a rencontré un bon succès qui leur a permis de sortir un premier Live-Album, ce qui leur a également permis de se faire davantage connaître. Il fallait donc ne pas se rater avec cette sortie ! Malheureusement, »Keinezeitmensch » sera considéré par beaucoup comme inférieur à son prédécesseur. Je suis l’un des rares fans à considérer celui-là comme le meilleur. Que voulez-vous, j’aime être en désaccord avec tout le monde.

C’est également le dernier album ou le côté Indus est autant présent, avec des sons comme « Die Vierte Macht ». Pour autant, comme dit précédemment, c’est dans cet album que le groupe est passé à la vitesse supérieure. Et ce, au sens propre !

Sued (Batterie) s’est mis à faire des roulements de plus en plus rapide et à beaucoup plus utiliser la double pédale, Ost (Guitare) à commencer à shredder à la manière Speed sur la plupart des titres et Nord (Chant), qui, jusque là, avait adopté un chant lent et limite martial, s’est littéralement mis à gueuler des textes avec une voix qui avait doubler de vitesse. Le meilleur exemple de tout ça est le morceau « Bester Freund, Bester Feind ». Les textes sont devenus beaucoup mieux construits, beaucoup plus engagés (Hämatom étant un groupe qui se veut anti-politique et anti-religieux) ce qui a dû en énerver plus d’un je suppose. Mais pour les personnes comme moi qui font aussi attention aux paroles qu’à l’instrumental, je peux vous dire que j’ai beaucoup aimé ce revirement. Oui parce que voyez vous, après avoir écouté (et adoré) « X« , je me suis senti obligé d’écouter l’intégrale du groupe dans l’ordre… Je peux vous garantir que les premiers albums, …J’ai eu un peu de mal. Même au niveau mélodie : les premiers albums avaient des mélodies certes entraînantes, mais aucune d’entre elles n’avaient ce côté épique qu’apporteraient des musiques comme « Saülen des Wahnnsins ».

Le quatuor a tenu à garder certains aspects de leurs anciennes sorties : notamment les refrains faciles à chanter, que tout le public peut reprendre en cœur sans problème (« Ahoï »). Hämatom a depuis sorti plusieurs albums qui ont toujours été de bonne qualité, mais aucun n’a vraiment su me faire vibrer comme celui-là.

En espérant les voir un jour fouler les terres françaises. C’est un de ces nombreux groupes méconnus chez nous qui pourtant ne manquent pas de talents, et qui ne demandent qu’à élargir leur Fanbase.