Le mois dernier, le quator punk rock américain Rise Against revenait sur le devant de la scène avec la sortie de son 8ème album, Wolves, produit par Virgin Records et en association avec un nouveau producteur ; Nick Raskulinecz (ayant également collaboré avec Foo Fighters).
Trois ans après la sortie de The Black Market (leur précédent album de compilations), Tim McIlrath et ses musiciens sont donc attendus au tournant, d’autant plus que l’actualité politique américaine se prête bien aux revendications attendues de la part d’un groupe aussi engagé. Ainsi, Wolves est-il à la hauteur des espérances ? Surpasse-t-il les précédents albums du groupe, dont le fameux Endgame sorti en 2012 ?
Tout d’abord Wolves comprend 11 titres et présente une pochette en rappel avec son nom ; une superposition d’images de loups sur les photos des membres du groupe, le tout assorti des couleurs du drapeau américain. Couleurs qui font, de plus, liens avec les 3 clips déjà sortis ; Welcome To The Breakdown, The Violence et House On Fire. Ajouté à cela les images vacillantes d’hommes politiques américains (En particulier Trump) et on obtient la recette d’un parfait son militant. Le hic c’est que les paroles ne heurtent pas vraiment. Le titre phare de l’album ; The Violence ressemble bien plus à une plainte adressée au démiurge qu’à une réelle dénonciation politique, avec des paroles telles que : «Is the violence in our nature / Just the image of our maker? » (Exception faite à Welcome To The Breakdown qui gratifie Trump d’un «the jester has landed», assez osé).
Niveau musicalité, Rise Against semble avoir troqué les riffs qui ont fait son succès dans Savior ou encore Prayer Of The Refugee contre un son un peu plus massif qui n’est pas sans rappeler celui du groupe punk Face to Face (dont Brandon Barnes, le batteur, avait déjà confirmé l’influence en 2004). La thématique générale de l’album reste tout de même fidèle à du Rise Against ; Mourning in America dénonce une société d’hébétés régis par les médias, Bullshit s’attaque aux penseurs qui n’agissent jamais et Welcome to The Breakdown s’insurge contre le dogme politique. Bien qu’au demeurant puissants, les sons sont ponctués de « Whooaa» un peu redondants, on peut y voir un choix artistique rappelant subtilement le titre de l’album ou bien un réel besoin de meubler.
Au final, le bilan sur cet album est plutôt mitigé, d’une part Rise Against semble avoir perdu en qualitatif tant sur la forme que sur le fond avec une musicalité moins élaborée qu’auparavant et des paroles trop vagues pour être réellement engagées signe, peut-être, d’une démagogie découlante de leur succès mais, d’autre part l’album reste agréable à l’écoute et le groupe semble conserver la pugnacité qui fait sa force. Si Wolves peut paraître un peu décevant au premier abord c’est avant tout parce que Rise Against place la barre très haut depuis maintenant 20 ans. L’album en comparaison laisse donc sur sa faim (de loup) mais dans son unité reste tout de même bon voire très bon pour certains titres comme Welcome to te breakdown. On attend donc le prochain album du groupe avec impatience.