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Slipknot – We Are Not Your Kind

20 ans… Voilà donc 20 ans que le groupe américain Slipknot nous berce de ses titres, 20 ans que Corey Taylor et sa bande ont envahis le monde en s’imposant comme l’un des groupes de métal les plus influents à grands coups de doubles pédales effrénées, de riffs saturés et de hurlements en tout genre. Mais Slipknot ce n’est pas que de l’ultra violence, en effet le groupe a su se démarquer en évoluant et en incorporant au sein de ses titres, des mélodies qui vous resteront en tête pendant des heures.

We Are Not Your kind est le sixième album du groupe de Des Moines (Iowa) et le problème quand on tente de faire la chronique d’un tel opus, c’est que forcément on va le comparer avec les précédents albums. Or, je me demande si cette démarche est la bonne ? Qu’est-ce que je penserais de cet album si je découvrais Slipknot aujourd’hui ? Est-ce que j’apprécierais le groupe si je l’entendais pour la première fois grâce à We Are Not Your Kind ? autant de questions qui resteront sans réponses puisque le groupe m’accompagne depuis mon adolescence. Cependant je vais tenter de rester un maximum impartial.

Tout d’abord, parlons très brièvement des anciens albums car, si Slipknot est le groupe qu’il est aujourd’hui, c’est bien grâce à ses 5 précédents albums. Les américains ont clairement fondés leur réputation sur la violence et la brutalité avec leurs 2 premiers albums Slipknot et Iowa. Cachés derrière leur masque, proposant un métal sans concession, ils ont rapidement réussis à se faire une place. Leurs débuts sonnent très brut et très violent. Puis arrive le Vol. 3, on entends Corey chanter, les mélodies font de plus en plus leur apparition, des morceaux comme Duality et Vermilion resteront en tête pendant des jours. Pour le coup ça sonne plus comme une grosse production américaine, mais la pâte Slipknot est bien présente. Je ne saurais pas trop parlé du 4èmealbum tant je suis passé au travers mais je suis vite retombé dedans grâce à .5 : The Gray Chapter. En effet, je n’ai absolument pas pu résister à l’appel de titres tels que The Devil In I, The Negative One, Skeptic. Bref il ne s’agit pas de chroniquer Slipknot donc orientons nous sur le dernier We Are Not Your Kind. Car malgré le décès du bassiste membre fondateur du groupe Paul Gray et l’éviction du batteur héro Joey Jordison, le groupe poursuit son chemin à travers les méandres du métal et nous propose ici son sixième album.

J’aimerais parler de l’intro. En effet, sur tous les albums de Slipknot, le premier titre est une introduction à l’album, parfois un titre à part entière, parfois une intro musicale mais dans tous les cas, ces premiers titres restent importants… Enfin la plupart du temps. Car autant j’ai adoré le dérangeant 742617000027, j’ai serré les dents sur le (515), j’ai réellement apprécié le Prelude, j’ai ignoré le .execute (comme le reste de l’album d’ailleurs), j’ai chanté à tue-tête le XIX, que là… Bah rien. Cette intro intitulé Insert Coin m’a laissé totalement indifférent. Elle sonne comme un réveil pour l’auditeur mais elle ne fonctionne pas spécialement, grosse déception de ce côté-là. Selon moi, il s’agit de la plus mauvaise entrée en matière du groupe sur leurs 6 albums. Heureusement, l’album enchaine directement avec l’excellent Unsainted et il est fort probable que cette intro soit zappé à tous les coups. 

Donc, une fois l’intro zappé, l’album enchaine sur le premier titre que nous ont proposés les gars en guise de teaser, soit Unsainted. Quel titre, un mélange de mélodie et de Slipknot plus brut. Cet air lancé par la chorale et repris par Corey vous restera en tête c’est certain. Unsainted est sans conteste, LE titre de cet album, le Duality, le Devil I I, le morceau que tu peux écouter et réécouter sans arrêt. Le parfait équilibre entre mélodique et lourdeur, entre chant et hurlement, ce que Slipknot sait faire à la perfection, le tout appuyer par une batterie frénétique et des riffs de guitares bien soutenus. Si je découvrais Slipknot, il est fort probable que j’apprécierais grandement ce premier titre. Le prenant en pleine face, j’en resterais pantois. C’est le morceau idéal pour aborder l’album, pour se mettre l’auditeur dans la poche. Bien joué.

Cependant attention à ne pas faire l’impasse sur le reste de l’album qui peut valoir le détour. En effet, cet opus nous propose entre autre, du rythme classique à la Slipknot, avec des morceaux taillés pour le live qui feront appel à tes instincts les plus primaires, en te donnant envie de t’agripper fortement aux barrières de sécurité pour les arracher tout en secouant la tête de haut en bas. Je pense à des morceaux tels que Nero Forte et Critical Darling, idéalement situés au milieu de l’album, afin d’éviter un relâchement de l’auditeur. Je pense également à Birth Of The Cruel, Red Flag, Orphan et Solway Firth. Ces morceaux sont vraiment de bons morceaux selon moi, avec ce que Slipknot sait faire à la perfection, un subtil mélange entre les riffs de Jim Root et Mick Thomson dont les guitares possèdent leurs grains typiques, propres à Slipknot, la batterie de Jay Weinberg (qui ne vous fera certainement pas oublié Joey) mais qui je trouve, à assurer la suite au sein du groupe, les samples de Sid, la puissance de Corey Taylor capable de hurler comme de chanter. Le groupe a réussis à créer un son, un environnement, qui leur est propre, qui nous fait plaisir et que l’on retrouve dans cet album. Ca sonne grosse production, à mille lieux de leurs débuts, ça sonne Slipknot post Iowa quoi. 

L’album alterne également avec de courts titres plus innovants tels que Death because of Death et le mélodique What’s Next en guise de transition. A Liar’s Funeral qui débute comme un titre calme de Stone Sour mais dont la réelle intention est très vite rappelée par un hurlement dont seul Corey Taylor à le secret. Ce titre, plutôt lent n’est pas à zapper. Enchainant mélodies, ponctué de cris, avec un pont très dark et la voix grave de Corey qui incante. Ce titre se termine par 45 apaisantes secondes qui permettent de reposer ses tympans enflammés.

Pour le reste, l’intro de Spiders est plutôt rigolote, me faisant penser à la BO de l’exorciste, les titres My Pain et Not Long For This World me laisseront sans ressentis positifs particuliers.

Pour conclure, évidemment que j’ai écouté cet album en prenant en compte leurs précédents, difficile de faire l’impasse sur leur discographie tellement Slipknot aura eu un impact sur l’ensemble de mon adolescence et bien au-delà. Mais je pense que si je les écoutais pour la première fois par le biais de ce dernier album, je le trouverais particulèrement intéressant sans devenir mon album fétiche puisque j’irais écouter le reste de leur discographie et je lui préférerais certainement Iowa ou le Vol.3. 

Slipknot a su se faire sa place sur des bases ultra violentes avant de trouver un équilibre qui décevra peut-être les fans les plus anciens mais qui ravira les autres. Musicalement, je situe cet album au niveau de .5 : The Gray Chapter.

Je le noterais 7,5/10 ( en comparatif je mettrais 7,9/10 à Iowa et 8/10 à Vol.3).

Tracklist : 

1. Insert Coin
2. Unsainted
3. Birth Of The Cruel
4. Death Because Of Death
5. Nero Forte
6. Critical Darling
7. A Liar’s Funeral
8. Red Flag
9. What’s Next
10. Spiders
11. Orphan
12. My Pain
13. Not Long For This World
14. Solway Firth