L’album devait sortir le 22 mai dernier mais en raison de la pandémie, la sortie a été repoussée en juillet. Encore donc quelques semaines avant de découvrir l’album « Love and Peace », de Seasick Steve qui ne manquera pas d’enchanter vos esgourdes. Et pourquoi donc? Parce qu’à MadBreizh, on déjà épluché l’album en long en large et en travers, et qu’on a sacrément aimé!
Seasick Steve, de son vrai nom, Steve Gene Wold, Bluesman originaire d’Oakland en Californie, fils d’un pianiste de Boogie Woogie et d’une mère au foyer, quitte le domicile familial à l’âge de 13 ans, guitare en main. Sa soif de voyage et de liberté va le conduire à certaines déconvenues le menant tout droit en prison pour vagabondages et autres menus larcins. Il vivra ainsi de petits boulots et se produira dans les bars. Dans les années 60, il s’entoure d’une bande de Bluesmen et rencontre Janis Joplin avec qui il devient pote. Sa soif de voyages en Europe et spécifiquement en Norvège lui feront rencontrer sa femme avec qui Il aura cinq fils. Il revient aux Etats Unis début 90 et crée son propre studio d’enregistrement en pleine période Grunge à Seattle, où des groupe comme Modest Mouse et Bikini Kill viendront chez lui enregistrer. Kurt Kobain se prendra d’amitié d’ailleurs pour Steve. Après une carrière musicale très underground, Seasick Steve sort finalement un premier album avec le groupe suédois The Level Devils en 2004 (disponible en import en France) baptisé Cheap. Dès lors, plus rien n’arrêtera le Bluesman, puisque 10 albums suivront (sans compter les LP’S et les singles). Il devient un incontournable des festivals, et atteint une notoriété et particulièrement en France, qu’il dit encore avoir du mal à s’expliquer…Bah nous on sait pourquoi, hein? Sur scène, avec ses guitares étranges fabriquées de briques et de brocs, Seasick Steve est disons-le…Enorme!
« Love & Peace » est un bon album, qu’on se le dise. Vance Powel,( qui a notamment bossé avec Jack White, Inspector Cluzo et Clutch) a assuré les mixages et ça se sent. Le son est nickel, et les atmosphères particulièrement bien travaillées. On retrouve la patte typique de Vance Powel sur des titres comme » Toes in the Mud » avec la voix doublée sur les parties plus puissantes qui amène une atmosphère très particulière sur les montées alors que le morceau repose sur un beat très hypnotique. Perso, j’aime beaucoup. Dans l’ensemble, l’album est assez homogène avec un côté Roots pas désagréable du tout qui contrebalance avec une modernité assez bien venue. « Carni Days » entièrement à la slide accoustique, sans autre instru est vraiment magnifique. et le texte est sublime.
Tour à tour, on a l’impression de s’enfoncer dans les bayous, entre slide et harmo, ou encore de traîner nos guêtres sur les bords du pacifique. Bref, la bande dévoile un côté qui se prête à la rêverie, au voyage. Comme souvent, les albums de Seasick Steve semblent plutôt tranquilles, retenus, jusqu’à ce qu’on les redécouvre en concert avec l’énergie qu’il sait parfaitement partager. Cet album risque d’être énorme sur scène. En espérant que la tournée annulée pour les raisons qu’on sait aura bien lieu. En attendant, savourez bien chez vous cet album fort sympathique avant de vous déchaîner à son prochain concert.