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The Offspring – Chronique de Let The Bad Times roll

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S’il fallait retenir un groupe, un seul groupe, un groupe qui aurait marqué de son empreinte le punk rock, laissant à tout jamais sa signature et son nom associé à ce style, il est fort à parier que The Offspring serait de la partie. En effet, les américains ont gravé l’histoire à grands coups de riffs mordants, de palm mute légendaires, le tout arrosé de « oh oh » et de mélodies inoubliables. C’est le genre de nom qui, à un moment donné, fait toujours consensus, toujours. Nous avons tous, et je dis bien tous, fredonné, sifflé, chanté, pogoté, fait du skate, joué à des jeux vidéo, glandé, bu, dansé, trop bu, trop dansé sur du Offspring. C’est le groupe qui a marqué ma génération, mon adolescence et bien au delà. Le genre de sons qui vaut toutes les psychothérapies du monde. C’est le soleil et le rêve californien pour nous, petits campagnards en quête du ollie ultime. Le groupe qui m’a appris à sortir et jouer. Celui qui m’a rassuré quant à mon amour propre, pas toujours au top. Alors ressors ton baggy, ton skate et ta vieille paire de vans, les américains reviennent avec un nouvel album, Let The Bad Times Roll.

Soyons réalistes, j’ai un profond respect pour eux tellement ces mecs semblent cools et nous ont un peu enseigné la vie, mais The Offspring c’est souvent mieux en enregistrement. Alors on apprécie forcément les live car les morceaux font à tout jamais partie de notre culture musicale (et peut être aussi parce que la pinte que tu viens d’avaler en vitesse pour aller te positionner stratégiquement dans le pit commence à faire son effet) mais la justesse de la voix en a rebuté plus d’un (certainement des mecs trop sobres – humour de la rédaction). En live, il apparaît clairement que les parties chants de Dexter sur album ne doivent pas être complètement vierges de retouche. Bref, le topo est posé, The Offspring est pour moi malgré tout un groupe légendaire qui a grandement démocratisé le punk rock, découvrons donc ensemble ce qui ressort de ce disque. 

On ne va pas se mentir (merde je m’étais promis de ne jamais utiliser cette formulation mais j’ai déjà utilisé « soyons réalistes » ), cet album ne fera pas d’ombre à Smash ou Americana tant ces 2 disques ont écrit l’histoire du groupe et une partie de celle du punk rock à l’américaine. Mais il regorge de qualités. Effectivement, selon moi la musique est en étroite relation avec le côté affect de chacun et doit nous procurer des émotions quelles qu’elles soient. Reste à savoir si Let The Bad Times Roll saura me séduire.

J’attaque donc, très curieux, l’écoute de ce dixième album. Avec bientôt 40 années de carrière et avec très peu de mouvements niveau formation, The Offspring inspire clairement le respect. Le disque débute avec 2 excellents morceaux. This Is Not Utopia est le premier que l’on découvre, un classique de la recette qui fonctionne : une rythmique entraînante, saccadée, un riff mordant, un refrain que l’on veut chanter à tue-tête, une mélodie sans faute. On est en terrain conquis. La quasi-totalité des morceaux de ce nouvel album restera dans le même esprit. Let The Bad Times Roll s’annonce donc comme un album qui va possiblement procurer de nombreux bons sentiments. Et ce n’est pas le titre éponyme qui vient se glisser dès la deuxième place qui me prouvera le contraire. Il fait partie de mes morceaux préférés sur ce disque, le genre qui me donne une patate d’enfer, qui réchauffe le cœur et me rend enthousiaste. Me voilà hypnotisé par ce nouvel opus. La suite enchaîne 2 morceaux de très bonne facture avec Behind The Walls, qui s’avère être très bon malgré une introduction qui m’a fait un peu peur, et Army Of One qui est certainement le titre qui m’a le plus marqué et dont je ne peux me soustraire. L’air me hante littéralement, la batterie rapide m’obsède, le riff est bon et la mélodie parfaite, surtout sur le refrain, me reste en tête pendant des heures. Je suis emballé et j’ai de nouveau 17 ans, c’est officiel !

Après ces 4 premières chansons, il me semble cool de parler vite fait du son, car Let The Bad Times Roll sonne parfaitement pour être apprécié de tous. La voix est légèrement en avant sans trop dominer, le grain des guitares est cool, les rythmiques sont entraînantes. Le mixage est vraiment équilibré, tel qu’on l’attend avec ce genre de production. C’est – jusqu’ici – un sans-faute.

L’album continue avec Breaking This Bones et Coming For You qui restent dans la logique de ce que le groupe nous propose pour le moment. Nous voilà donc à la moitié du disque et pour le moment, 6 excellents morceaux. Super nouvelle, je ne serai définitivement pas déçu. Nous arrivons ensuite sur We Never Have Sex Anymore : un titre qui casse l’enchaînement et à ce niveau de l’album, c’est une excellente idée. Le rythme est plus lent, le refrain toujours aussi entraînant, on entend des cuivres, l’ambiance change un peu mais on est habitué à ce genre de titres avec Offspring. Une belle réussite également, c’est jazzy, ça swingue, ça groove.

In The Hall Of The Mountain King est le huitième morceau et fait office de pause musicale avec cet air de classique bien connu, du compositeur norvégien Edvard Grieg, déjà repris par The Who, et ici progressivement accéléré sur 1 minute. En version punk rock quoi. Puis la guitare de The Opioid Diaries nous replonge instantanément dans le bain laissé 2 morceaux plus tôt. On repart sur un titre plus rapide et entraînant avec une thématique bien connue outre atlantique, la crise des opiacés qui ravage le continent nord-américain. La dixième chanson, Hassan Chop, est également dans le registre de ce que The Offspring maîtrise avec ces « ho ho », ces riffs signatures et leurs fameux palm mute impossibles à reproduire.

Nous voilà quasiment à la fin, Gone Away Requiem est une chanson piano voix, pas désagréable, voir même sympa, mais je ne saurais dire pourquoi, elle me rappelle trop l’air du titre Mad World. Lullaby sert d’outro à l’album sans trop d’intérêt pour moi.

En conclusion, les américains signent ici un disque qui m’a beaucoup plu malgré l’absence totale de prise de risque. Je sais que je suis facilement enthousiaste quand il s’agit de groupes qui me parlent ou de styles qui me plaisent. Mais après tout, n’est-ce pas simplement à ça que sert la musique ? Nous procurer des sensations, du plaisir… Et du plaisir j’en ai trouvé au sein de ce disque. Merci pour ça.

Mes coups de cœur :

Let The Bad Times Roll +

Behind Your Walls

Army Of One +++

The Opioid Diaries

Mes moins :

In The Hall Of The Mountain King

Gone Away Requiem (quoique)

Lullaby

Tracklist : 

1 – This Is Not Utopia

2 – Let The Bad Times Roll

3 – Behind Your Walls

4 – Army Of One

5 – Breaking These Bones

6 – Coming For You

7 – We Never Have Sex Anymore

8 – In The Hall Of The Mountain King

9 – The Opioid Diaries

10 – Hassan Chop

11 – Gone Away Requiem 

12 – Lullaby