Le Metalearth grandit. Le challenge de proposer deux jours de Metal dans un lieu plus étendu ne l’empêche pas de rester droit dans ses bottes. Et des bottes, on va en avoir besoin à La Carène ! Les 15 et 16 novembre, c’est en effet l’océan qui sera au coeur de l’engagement et des découvertes proposées par le festival et ses partenaires. En parallèle, bien entendu, une programmation musicale intense saura faire la joie de vos oreilles avides de gros son.
Petite mise en bouche avec les quelques mots de Vincent, capitaine de ce navire enragé et engagé… Direction le mouillage du port de Brest.
Salut Vincent. Le Metalearth Festival est de retour, fidèle à cette période post-estivale, afin de prolonger le plaisir auditif des amoureux de musique extrême. Le Metalearth est un événement réputé enragé mais engagé.
Parlons déjà de la musique: Le running order est de toute beauté. Parle-nous en.
Vincent Drevillon (Fondateur du Metalearth Festival): Salut Yann et merci. Nous avons travaillé comme les années précédentes en composant notre affiche très tôt avec une même ligne de conduite : cohérence et originalité. Chaque soirée a sa couleur musicale : black metal le vendredi et metal extrême à tendance death le samedi. Dans ce cadre, nous avons essayé de proposer des plateaux intéressants mais sans tomber dans la facilité et le déjà vu.
Avec le passage au club de La Carène le festival double sa jauge et change de dimension
Nous avons donc musclé le running order de sorte à pouvoir remplir la salle. J’espère que cela sera le cas car l’objectif est d’être sold out. Je pense que les groupes le méritent et par ailleurs cela permettra d’honorer la confiance de La Carène pour le festival.
Davantage que cette programmation, le festival prend également de l’ampleur après seulement deux éditions, en investissant la mythique Carène de Brest. C’est le grand saut pour ce troisième opus?
Nous sommes vraiment très contents d’avoir fait nos débuts à l’espace Léo Ferré. Nous remercions la maison de quartier de Bellevue et le régisseur de la salle, Thierry Trémintin, de nous avoir accompagnés et permis de lancer le festival. Nous avons appris plein de choses sur l’activité d’organisation de concerts que nous ne connaissions pas. Après ces 2 éditions réussies, nous avions envie d’une salle plus grande pour toucher plus de monde, autant pour la musique que pour le message écologique. Nous voulions aussi que le festival se professionnalise et qu’il dispose de plus d’espace et de confort pour les stands et les animations. La Carène coche toutes les cases : un grand hall avec d’excellentes conditions d’accueil pour tous, des moyens professionnels et une grande expérience des concerts. Nous avons sollicité la salle après la deuxième édition et sommes à la fois heureux et fiers qu’ils aient accepté de nous faire une place dans leur programmation. La salle coorganise et coproduit le festival. Elle est donc pleinement investie dans l’aventure Metalearth et le Metalearth festival doit respecter les contraintes et conditions de la salle. C’est une autre façon pour nous de travailler. Cela déleste l’association Metalearth de certaines tâches et nous pouvons nous concentrer sur les aspects plus organisationnels comme le volet écologique. Mais cela demande quand même beaucoup de travail ! Il faut souligner que La Carène a mis en place une démarche écoresponsable rigoureuse, qui répond parfaitement aux enjeux du festival.
Le thème du festival, cette année, est “Dans les profondeurs…”. L’engagement de cette année s’oriente donc sur l’océan. Pourquoi ce thème?
Parce que c’est un sujet tout à fait d’actualité et qu’une année sur deux le thème du festival sera lié à la mer. C’est un choix que nous avons fait, pour être en phase avec notre ville, tournée vers l’océan et pôle d’excellence mondial de la recherche marine. Brest est la capitale européenne des sciences marines avec des organismes comme l’Ifremer, l’institut universitaire européen de la mer ou encore l’institut polaire français Paul-Émile Victor.
Rappelons-le, le Metalearth invite, sur chaque événement, des associations qui viennent alimenter le sujet de l’exposition écologique, proposée au public en marge des concerts. Quelles seront donc vos invités cette année?
Nous avons le plaisir d’accueillir le groupe local Brest de Greenpeace et celui de Sea Shepherd Bretagne, qui était déjà venu pour la première édition sur la pêche accidentelle. Greenpeace France s’est bien sûr positionné contre l’extraction minière des grands fonds marins et est très actif sur le sujet. Greenpeace France demande notamment au gouvernement français de s’opposer activement à un code minier qui autoriserait le pillage des fonds marins et de porter diplomatiquement cette cause à l’international.
Que pourront y retrouver les festivaliers? Des prises de conscience, conseils,… ?
Les groupes locaux de Greenpeace et Sea Shepherd auront chacun un stand où les festivaliers pourront discuter avec leurs bénévoles. Les associations ne viennent pas les mains vides : brochures, merchandising, pétitions, bulletins d’adhésions … l’attirail complet du stand activiste engagé pour la planète. Les associations sont là pour se faire connaître, expliquer leurs missions et parler du thème du festival avec le public. Greenpeace viendra aussi avec quelques surprises. En marge des stands, le festival proposera une exposition sur l’exploitation minière des fonds marins produite spécialement pour l’occasion avec le concours du Groupe local Greenpeace Brest qui s’est particulièrement investi pour le festival en apportant également photos et films sur les abysses. Il ne faut pas oublier de remercier le photographe-reporter animalier Gilles Martin qui a généreusement cédé à Greenpeace des droits d’utilisation de quelques-uns de ces travaux, qui seront présentés lors du festival (photos/film).
Le Metalearth reste donc droit dans ses principes tout en prenant de l’ampleur avec ce nouveau site. Ce changement organisationnel, cette prise de risque, est possible par l’engagement de ton équipe, les échanges avec les associations invitées. Mais il devient également concret grâce aux mécènes qui apportent le nerf de la guerre. Cependant, en tant que festival engagé, la recherche de mécénat a dû être rigoureuse, sélective. Comment se met en place le financement, le développement du festival lorsque qu’on a une volonté écologique ?
Jusqu’à présent nous n’avons pas véritablement démarché les mécènes. Nous sommes soutenus par des entreprises que nous connaissons bien et qui se sentent concernées par l’engagement écologiste du festival. Certaines font des dons numéraires et d’autres en nature, pour le catering ou les moyens techniques. Ces partenaires sont essentiels à la réussite du festival en représentant environ 30 % du budget de l’association Metalearth. Sans cela nous ne pourrions pas proposer l’événement sous cette forme. Nous les remercions infiniment pour leur apport et leur confiance et le mieux que nous puissions faire pour cela est de faire salle comble tout en proposant un festival de qualité tant sur la programmation que sur le volet engagé.
Nous nous donnons donc rendez-vous les 15 et 16 novembre prochains. Un dernier conseil, dernier message, à nos lecteurs qui se délectent déjà de venir à La Carène ?
Prenez votre pass 2 jours en avance et venez passer du bon temps avec nous. Venez découvrir les groupes et les animations. Participez à l’aventure Metalearth festival et aidez-nous à pérenniser cet évènement car cette édition est charnière !
(Relecture : Noelline)