Ça fait un moment que Pskykup fait partie du paysage musical alternatif français avec son « autruche-core ». Derrière ce qualificatif, se cache un groupe qui n’a pas peur de prendre de risques et mélange sans complexe et avec malice les genres musicaux nous rappelants dans leurs sonorités des groupes tels que Primus, System of A Down, Alice in Chains. C’est dire à quel point l’univers de Psykup est foisonnant et sait nous emmener dans sa folie contagieuse.
Même si j’ai en tête quelques morceaux du groupe, notamment le furieux « Love is dead », il est vrai que dans ma jeunesse, je m’étais plus attardé sur le « cartoon-core » de Flying Pooh, autre excellent groupe de la même époque.
L’opportunité d’écrire ici me permet de faire de belles découvertes mais aussi de me plonger dans l’univers de groupes sur lesquels je n’ai pas pris le temps de m’attarder.
C’est donc le cas de Psykup qui a pourtant tout pour me plaire et c’est donc avec joie et curiosité que je me plonge dans ce « Hello Karma ! ».
Avant de lancer l’album, une première chose saute aux yeux : le visuel de l’album qui n’est pas sans me rappeler le dernier album de La Phaze sur certains aspects. On y voit des gens joyeux et guillerets passer de superbes vacances sur fond de décors apocalyptiques (explosion nucléaire, forêts en flammes, cheminées industriels).
Bref, l’être humain dans toute sa splendeur, capable de légèreté et d’aveuglement face au péril environnemental et à sa capacité d’auto destruction.
C’est bien beau tout ça, me direz-vous, mais qu’est-ce que ça vaut musicalement ?
Le premier ressenti que j’ai eu à l’écoute de l’album, c’est la maîtrise du groupe et la cohérence de l’album.
Le groupe a toujours sa « patte » et propose toujours des morceaux déjantés et déroutants, mais le tout avec une sacrée maîtrise et tout cela s’enchaîne presque naturellement.
Le chant passe du « clair » au « hurlé » en fonction des ambiances distillées au gré des morceaux. De la même manière, il n’est pas rare de passer de sonorités métal à des sonorités plus « funk », plus langoureuses ou plus bondissantes.
Écouter « Hello Karma ! », c’est la garantie d’être surpris (et curieux) sur ce que les morceaux à venir ont à nous offrir.
Difficile de définir des morceaux qui sortent du lot, cependant à titre personnel je retiens « Nothing To Sell » qui ouvre l’album à merveille avec sa rythmique endiablée.
« Masturbation Failed » m’a rappelé les morceaux les plus fous de System Of A Down ou le morceau « Love is Dead » de l’album « L’ombre et la proie ». Un morceau qui prend le temps de faire quelques pauses pour mieux accentuer la furie du refrain.
Il est assez ironiquement suivi de « Get Laid » qui est un morceau plus solaire et plus langoureux.
« Sun is the limit » : on vous en déjà parlé dans l’une de nos news et c’est vrai que c’est un excellent single car le morceau est sacrément efficace. Son intro polka n’a pas été sans me rappeler le morceau « Meecztow Revolution » de Flying Pooh (oui on y revient).
« Letter To Greta » : Chanson à l’attention de Greta Thunberg et du combat qu’elle mène (on en revient aux thématiques soulevées par le visuel de l’album). Le groupe en profite pour égratigner ceux qui se complaisent à la critiquer (« Pigs have ties, Pigs have lies »), bien emmerdés qu’ils sont lorsqu’ils sont mis face à une réalité perturbante.
« And now we stand » : Un morceau encore une fois puissant et super efficace : rythmique endiablée et passage plus « calme » super travaillé avec une voix chaude réverbérée.
Le dernier morceau « For the Ones » est tout en douceur comme un « au revoir » pour nous remercier d’avoir arpenté cet album.
Le groupe sera en concerts et festivals prochainement (si la situation sanitaire le permet ect… bref vous connaissez la chanson…) :
Le 20 mars à La Laiterie à Strasbourg en format concert assis et masqué.
Le 21 mai au Ferrailleur à Nantes
Le 14 et 15 août au festival Brutal Assault en République Tchèque
Le 15 octobre à Alençon à La Luciole
Le 13 Novembre à Toulouse au Bikini
Et d’autres dates, à voir sur leur site ICI
L’album sort le 5 février et on espère de tout cœur que le groupe aura l’occasion de défendre cet album sur scène cette année. Allez, 2021 sera l’année de l’autruche !