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ACCEPT: Live report du concert du 25 janvier dernier au Transbordeur de Villeurbanne

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 Je me souviens du 24 janvier 2016 , j’étais jeune et beau, insouciant et coiffé d’une épaisse et longue chevelure. J’étais allé au Transbordeur de Villeurbanne, voir Sabaton en concert. En première partie jouait un petit groupe totalement inconnu à ma personne, et qui répondait du nom d’Accept. Je ne connaissais pas ce groupe, mais il est indéniable que leur prestation m’avait collé une mini-claque. C’est en sortant du concert que j’ai pratiqué quelques recherches et quelle ne fut pas ma surprise lorsque que je réalisais, que c’était un groupe essentiel, et que j’avais eu une chance phénoménale de les voir sur scène. Je m’en voulais beaucoup de ne pas avoir réalisé l’importance de l’évènement , et me promis de ne plus jamais les louper, et de profiter du groupe comme il se doit à la prochaine occasion.


25 janvier, 2023, 7 ans après, presque jour pour jour, (on compte une année bissextile), Accept repasse au Transbordeur afin d’inaugurer leur nouvel album,

« Too Mean to die ».

Aujourd’hui vieux, dépressif et chauve, je décide d’honorer ma promesse et de retourner voir ces bons gentlemen en concert.

C’est avec le cœur battant que je pénètre dans la salle, et constate avec horreur qu’elle déborde de monde mesurant plus d’1m80. Haut comme trois pommes, je commence à m’avancer vers la scène, où un monsieur me demande gentiment de ne pas me mettre devant sa femme, plus petite que moi. Aucun problème, je ne comptais pas gâcher le spectacle à la dame. Je me déplace, tente de passer devant un gaillard bien plus grand que moi, qui arbore une soixantaine condescendante, et qui … M’insulte, copieusement. J’avoue ne pas avoir très bien compris. Est-ce la différence des années qui confère le droit aux plus âgés d’user d’intimidation dans les concerts de metal ? Michel veut insulter des « petits » par la taille, et « jeunes » dans la vingtaine pour paraître plus viril devant Yvonne ? Quelle triste mentalité. J’avoue être très contrarié à ce moment et plusieurs plans s’ouvrent à moi :

1° L’envoyer à l’hôpital (mais ce ne sont pas des manières, et Michel est plus gros que moi)

2° Draguer Yvonne de manière à ce que ses enfants m’appellent papa

3° Passer à autre chose. (il y a près de 1 800 places dans la salle, alors, autant se mettre ailleurs.)

4° L’option mâture

Je décide de prendre l’option mâture, à savoir aller râler auprès d’une dame qui ressemble à ma maman. Et contre toute attente, la dame m’envoie vers un groupe de petits hommes ! Je me sentirais chez moi parmi eux ! Je les rejoins, et nous passons l’attente des groupes à mimer des coups du lapin envers les grands devant nous.

Alors commence la première partie, The Iron Maidens ! Il s’agit d’un groupe féminin Californien, qui reprend les titres phares d’Iron Maiden. Je n’avais personnellement jamais entendu parler de ce groupe, et sans déconner, quelle claque ! La chanteuse, Kirsten Rosenberg, a une voix tellement puissante ! J’espère que personne n’avait d’œil de verre ce soir-là, parce qu’il se serait retrouvé dans une situation délicate. N’étant pas particulièrement fan d’Iron Maiden, je dois bien avouer qu’entendre leurs classiques sur scène, tel que « Fear of The Dark », fait quand-même plaisir. La soirée commençait bien, il faut l’avouer.

Accept débarque ensuite sur scène, et commence le concert avec « Zombie Apocalypse », le morceau d’ouverture de leur dernier album. Personnellement, je suis tout content, et remue la queue tel un chiot (c’est une image), j’adore cette chanson. Il faut l’avouer, Accept, n’a rien perdu de sa superbe et dégage une énergie puissante. Le chanteur, Mark Tornillo, et son groupe donnent tout ce qu’ils ont. J’ai d’ailleurs tout particulièrement apprécié le guitariste, Wolf Hoffman, qui, malgré le fait qu’il joue avec Accept depuis 1976, et aujourd’hui âgé de 63 ans, s’éclate toujours comme un petit bambin sur scène et interagit sans cesse avec le public. On ressent alors la magie d’Accept. Le groupe déborde d’amour et de passion, une passion qui l’anime encore depuis près d’un demi siècle.

Les morceaux se suivent, et le public commence sérieusement à s’agiter lorsque « Princess of the Dawns » commence. Quelle claque ! Mais c’est à la fin de cette chanson que les choses deviennent sérieuses. lorsque retentit les Ein Heller und ein Batzen, chanson folklorique allemande, et introduction de… « Fast as a Shark ! », l’une des musiques fondatrices du speed metal. Et quelle énergie !

Accept enchaîne par la suite « Teutonic Terror », et « Pandemic », J’avoue perdre le contrôle, et me jette dans les pogos. J’adore ces deux chansons. Comme d’habitude, les solos sont absolument magnifiques. Accept continue avec leur adaptation de la cinquième symphonie » de Beethoven. Le groupe quitte par la suite la scène, et revient au rappel pour « Balls to the Wall » et d’autres classiques. Le concert se termine à mon goût un peu vite, malgré que le groupe ait solidement joué pendant 1h30, mais que voulez-vous ! Ça semble toujours trop court ! On pense alors aux morceaux qu’on aurait aimé voir, dans mon cas, « Life’s a bitch », « Don’t drink the Koolaid », et « Final Journey ».

En sortant de la salle, je fais une réflexion à ce sujet à mon pote. Un inconnu énervé s’immisce dans la conversation et un « on s’en fout » beuglard achève mes tympans. J’imagine qu’il est allé par la suite embrasser goulûment Michel aux toilettes… Grand bien leur fasse !

Mais que voulez-vous, quelque chose importait plus sur le moment. Accept venait de jouer, et c’était merveilleux. Je trouve alors un médiator de basse au sol, jeté par le bassiste (logique) Martin Motnik, et le glisse dans ma poche, tel Bilbo Baggins avec l’anneau unique, en faisant bien attention à ce que les vieux cons virils, les Gollum du concert ne me voient pas.

L’acouphène post-concert ne tarde pas à arriver, accompagné par l’impatience de les revoir jouer.

À dans 7 ans jour pour jour , sauf s’ ils repassent avant, et dans ce cas : GO ! 

) Ernest (