Au moment de commencer cette chronique, je me suis rendu compte que voilà déjà 5-6 ans que Frank Carter est venu avec son groupe (Frank Carter & The Rattlesnakes) bousculer la déjà très riche scène anglaise avec un rock aux accents de punk et de hardcore, porté par la folie contagieuse de ce chanteur tatoué de partout avec des capacités vocales qui lui permettent d’alterner entre le chant « travaillé » et les phases plus agressives.
De mon côté, j’avais découvert les albums « Blossom » et « Modern Ruin » qui, chacun dans leur style, étaient très sympas à écouter.
Je suis passé à côté de « End Of Suffering », sorti en 2019, dont j’ai écouté quelques bribes avant d’écrire ces lignes et dont je vais pousser la découverte prochainement.
Assez digressé, place au sujet du jour : ce nouvel album « Sticky » et sa pochette bariolée qui me fait penser à un agglomérat d’éléments pop digne d’une œuvre d’Andy Warhol.
Et je comprends mieux le choix de cette pochette à l’écoute de l’album. Bien que toujours foncièrement ancré dans le rock alternatif et ses mélodies remplies de guitares saturées, l’album est résolument « pop ». Attention je précise, « pop » dans le sens où Frank Carter n’hésite pas à teinter certains morceaux de notes électro, à composer des refrains extrêmement accrocheurs et à s’entourer d’artistes britanniques aux univers variés mais très marqués qui ont dû taper dans l’œil de Frank Carter.
En effet, on retrouve au fil de l’album Joe Talbot, le leader du groupe IDLES (dont Julien vous parlera avec éloges mieux que moi), l’artiste Lynks et son univers électro pop complètement déjanté, la chanteuse Cassyette et sa voix surpuissante digne de Lzzy Hale ainsi que Bobby Gillespie.
Frank Carter semble avoir trouvé des compagnons de route avec qui composer les morceaux de ce nouvel album qui est un vrai patchwork d’influences musicales, autant qu’un petit échantillon de la richesse et de la qualité de la scène musicale britannique.
Difficile de sortir un morceau en particulier, l’ensemble de l’album vaut le coup d’oreille (oui rien que ça). Allez si je cherche bien, je peux vous conseiller « Bang bang » (feat Lynks) et son refrain furieux, le très sarcastique « My town » avec Joe Talbot (le clip vaut le coup d’oeil d’ailleurs), « Go get a tattoo » (feat Lynks aussi) qui est diablement efficace en plus d’être un joli rappel au passé de tatoueur de Frank Carter, et enfin le morceau « Off With His Head » avec l’artiste Cassyette pour l’énergie qui se dégage de la voix de la chanteuse.
La prime des morceaux aux refrains efficaces revenant aux feat avec Lynks.
Une chose est sûre en tout cas à l’écoute de cet album, Frank Carter est encore loin d’avoir livré tout ce dont il est capable et sait à se renouveler tout en restant cohérent dans sa démarche artistique.
Je pense que c’est un artiste et un groupe à voir en concert.
À ce titre, il fait d’ailleurs parti de mes objectifs de concert après l’avoir raté lors de son passage à Strasbourg et ne pas avoir assisté à l’édition 2017 du Hellfest où il a fait une prestation remarquée dont j’ai eu les échos de la part de potes.
Bref, si vous aimez le rock alternatif anglais et la scène qui gravite autour, je ne peux que vous conseiller de jeter une oreille qui restera collée à « Sticky ».