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Chronique/Interview Bukowski – Bukowski

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Les rockeurs de Bukowski sont de retour ! Et ça fait du bien ! 

Malgré une douloureuse nouvelle en début d’année avec le décès du bassiste Julien, membre fondateur et frère du chanteur, le groupe a trouvé la force de continuer car, je cite « C’est ce qu’il aurait voulu ». J’avoue que s’ils avaient arrêté, ça m’aurait bien fait chier mais je les aurais compris. 

Je suis la bande depuis pas mal de temps et j’ai toujours aimé leur zik : Du rock aux influences tellement multiples que j’ai envie de dire limite que la bande pratique du Stoner alternatif. J’ai une attirance toute particulière pour l’album Hazardous Creatures, que je trouve être le meilleur des Buko. Déjà, parce qu’il y a ma chanson préférée dessus, à savoir « Keep your head on », mais surtout car il y a une des musiques qui me file le plus de frisson au monde, « Brothers forever ».

J’ai pu voir ces zikos sur scène deux fois, la première au Hellfest 2018, avec un temps de set complètement ridicule, mais bon, c’est le cas pour les premiers groupes de la journée dans chaque festival, et la seconde fois en 2018 là encore mais au Ferrailleur de Nantes, en première partie de Black Bomb A. J’étais au premier rang et j’ai passé un super concert. 

Leur nouvel album simplement appelé Bukowski sortira le 23 Septembre prochain chez At(h)ome. Et ce dernier est une véritable réussite. Surtout du fait qu’il tranche complètement avec les précédents : Un son différent, et de nouvelles influences. Comme souvent, la première track est ma préférée. « From above » est super pour commencer : Du bon rock qui te fait remuer l’arrière-train. Mais c’est avec la seconde que vous comprendrez pourquoi je dis que le son est différent. « Breathin’ underwater » est la track qui annonce que cet album ne sera pas comme les autres. Déjà de par la durée, plus de 6 minutes, mais surtout par l’ambiance qu’elle instaure : Calme, sereine, avec un riff assez doux. À écouter avec un casque, je vous le conseille. 

La suivante est également particulière. « Crossroads » est sorti en début d’année en hommage à Julien. En parlant de single, le quatuor nous en a servi un deuxième avec « NCFYC », très bon choix. Au environ du milieu de l’ouvrage, il y a comme une sorte de pause avec « The third day ». Et ça tombe bien car juste après, les deux morceaux suivant ont été faits avec des guests. La première, « Arcus », est en collaboration avec Wojtek et la seconde, « Vox Populi » avec Toni Rizzotti de Enhancer. Ouais, c’est bien des rappeurs. J’avoue que quand j’ai vu ça, j’ai grincé des dents car j’ai une sainte horreur du rap. Mais à ma grande surprise, les deux morceaux sont classes. 

En particulier celui avec Wojtek qui a réussi une autre sort d’ambiance que je ne saurais décrire. J’ai d’ailleurs pu discuter du fait que pour me faire apprécier du rap, il fallait y aller fort, avec Matthieu, le chanteur/guitariste de la bande :

INTERVIEW:

Moi : Ok, on est avec Mathieu de Bukowski. Première question et pour moi, c’est la plus importante : Comment tu vas ? 

Mathieu : ça va. C’est pas la grande grande forme, mais on fait avec. Heureusement qu’il y a la musique, y’a aussi ma p’tite femme qui m’aide beaucoup. 

M:Là, vous ressortez un nouvel album, c’est le sixième. Je l’ai réécouté une fois ce matin, et je trouve que c’est votre meilleur album depuis Hazardous Creatures 

Mat : Merci beaucoup. C’est le dernier qui ait été fait avec le frangin. Il a été d’une manière différente, pendant le confinement , du coup on répétait pas donc ça donne un aspect plus progressif. Chacun faisait tout de son côté, on s’envoyait des trucs, on avait des méthodes de travail qu’on a jamais utilisé avant, … On est assez roots, on travaille à l’ancienne, on aime beaucoup répéter. Donc c’était soit ça ou rien, et ça donne un album différent des autres. Mais ça fait plaisir que tu l’apprécies. 

M : La première track « From above » c’est du Bukowski pur et dur, mais la deuxième « Breathing underwater », elle provoque une réelle cassure. C’était volontaire ? 

Mat : Ouais totalement. Après la tracklist a été un peu compliqué à faire. On était pas tous d’accord 

M : Et les sources d’inspiration ? Même si je pense que le confinement y est pour beaucoup… 

Mat : Ouais, ça l’a été sans l’être. La solitude, quoi. Moi, j’ai passé le premier confinement vraiment tout seul, mais d’un côté ça m’a permis de faire plein de créations. J’ai investi dans du matériel, j’me suis remis à la peinture, tu vois, plein de trucs comme ça. 

M : Y’a toujours de la mélancolie dans vos albums, mais là, ça se ressent encore plus. 

Mat : Ouais, carrément. C’est bien exacerbé sur celui-là. 

M : D’ailleurs j’ai même envie de dire que maintenant vous faites de l’Alternatif tellement que vous mélangez les genres, et ça j’aime beaucoup.

Mat : Ah bin merci, ça fait très plaisir. Parce que, nous on s’arrête pas à un simple truc. On se permet de beaucoup de choses. Tout dépend des envies du jour. On est des bouffeurs de musiques, on s’arrête pas sur un style en particulier. Du coup, ouais, on est pas près de s’arrêter de partir en couille. 

M : Y’a un autre truc qui m’a « choqué » dans l’album, c’est les deux musiques avec deux chanteurs de rap. La première est avec Wojtek, et la deuxième avec l’un des chanteurs de Enhancer. Moi, je déteste le rap, mais la deuxième je l’ai adoré. 

Mat : Après, le gars vient vraiment du Metal, hein. C’est un gros fan de Pantera, de Hardcore. J’ai un projet avec lui qui s’appelle Perficto, qui est plus sur du Psyché années 70. Lui, c’est vraiment le rap, mais j’ai été le chauffer un p’tit peu pour voir s’il était chaud à remettre les gants de boxe pour brailler comme un sac. 

M : Et comment ça s’est passé avec Wojtek

Mat : C’est un mec du Val d’Oise, et je l’ai rencontré alors qu’il faisait la bouffe dans une salle, et on est toujours resté en contact. J’ai déjà fait un peu de zik avec lui, genre faire de la p’tite guitare sur ses instrus. Et on s’est dit que c’était le bon moment, d’autant qu’il est très ouvert d’esprit. C’était un peu risqué vu qu’il y a français anglais. Mais voilà. Ici dans le Val d’Oise, dans le milieu artistique on se connaît tous, donc si y’a moyen de participer, de mélanger les choses… 

M : Je sais pas si tu vas être d’accord avec moi, mais mélanger les deux langues m’as beaucoup fait penser à du Sidilarsen

Mat : Ouais. C’est vrai, c’était risqué, mais on l’a assumé. C’est des bons copains en plus. 

M : Et est-ce qu’il y a une track dont tu es particulièrement fier ? 

Mat : Y’en a plusieurs. Y’a « From above », y’a « Breathin », mais après je les aimes toutes. 

M : Y’en a une autre qui m’a marqué, c’est « My claws ». Elle commence doucement puis d’un coup tu prends une claque. Qui a eu l’idée dans le groupe ? 

Mat : Alors de base, ça vient d’un riff de Clément, notre guitariste. Il avait ça dans la besace depuis un bout de temps. Moi ça me faisait penser à du Megadeth seconde époque. Et sur le refrain, y’a presque un côté Punk Rock des années 90. 

M : Elle ressort vraiment par rapport aux autres. C’est mélancolique puis quand celle-là arrive, ça fait genre « Lève toi, et bats toi ! » 

Mat : Ouais, c’est exactement ça ! Y’a toujours cette envie de donner du courage aux gens. Même si c’est mélancolique, on veut toujours que ça soit positif. Les textes ne sont pas dramatiques, y’a toujours de l’espoir. 

M : À ce sujet, je trouve que Bukowski ressemble à Headcharger… 

Mat : Ouais. C’est des copains. On a joué deux trois fois ensemble et ça s’est toujours très bien passé. On a émis l’idée de faire une tournée. 

M : Votre album sort le 23 Septembre, c’est le premier que vous faites chez at(h)ome

Mat : Ouais, j’avais déjà signé chez eux avec mon ancien groupe mais c’est la première pour Buko. On est hyper content parce que bosser avec des gens comme eux c’est mortel. 

M : Des petits concerts de prévu après la sortie ? 

Mat : Ouais, y’a la release party le 15 Octobre dans une salle à côté. C’est une salle qui nous soutiens depuis longtemps, ils nous ont mis le pied à l’étrier. Et pour le reste je préfère rien te dire vu que je suis pas un champion des dates, j’vais te dire des conneries 

M : Vous passez par la Belgique, le nord de la France ? 

Mat : Carrément, on y va tout le temps. 

M : Peut être que tu connais la salle The Black Lab à Wasquehal …. 

Mat : Ouais, ça me parle. 

M : Des groupes français avec lesquels tu aimerais tourner ? 

Mat : Y’a pas mal de groupes émergents qui me plaisent, mais ils ont pas grand-chose à voir avec nous, mais y’a un groupe qui s’appelle Resolve, des Lyonnais qui jouent sévères, une très très bonne découverte. Après moi, je suis assez Old School, on fait souvent des dates avec Lofo, Black Bomb A, Betraying the Martyrs, Landmvrks,… J’en oublie pas mal hein. Y’a pas mal de bons petits groupes qui ont émergé. 

M : Mat, merci pour ton temps. C’était cool ! 

Mat : Merci à toi et longue vie à vous !

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