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Interview Black Mirrors

Le tout nouvel album des belges de Black Mirrors est sorti Vendredi dernier, et bon sang qu’il est bon ! A cette occasion, j’ai pu réaliser une interview de Marcela (Chant) et Pierre (Guitare). Et je dois dire que ça a été un super moment. Si jamais ça vous tente, ma chronique de cet album, Tommorrow will be without us, est disponible sur le site !

INTERVIEW

Moi : Ok, on est avec Black Mirrors, première question et pour moi c’est la plus importante : Comment ça va ?

Marcela: Très bien. La campagne de l’album se passe plutôt pas mal. On a hâte d’entendre le feedback de notre public.

Moi : Je l’ai écouté, et il est vraiment très bon. Pour le moment, vous avez lâchés deux singles (NDLR : Un troisième est sorti), « Lost in the Desert » et « Hatefull Hate, i’ll kill you ». Pourquoi ces deux là ?

Pierre : En fait « Hatefull Hate », pour nous c’était une bonne carte de visite pour l’album dans le sens ou y’a différentes formes d’énergies, même au sein de la chanson. Refrain-couplet un peu plus Grunge, un pont plus psychédélique, un truc comme un peu Radiohead aurait pu le faire… Y’a un gros solo qui balance et y’a cette intro guitare et chant à l’unisson… Une réminiscence à ce qu’on a put faire sur notre premier album et notre premier EP. Donc voilà, c’est un bon résumé de l’album. Et le deuxième nous a semblé être un single évident, qui ressortait. Un peu plus … j’sais pas si on pourrait dire positive comparé au reste de l’album…

Ma : Ouais si, un côté un peu plus lumineux

P : Y’en a encore une troisième qui sortira juste avant l’album

Moi : L’album est assez sombre, je trouve, non ?

Ma : Ouais, t’es pas le premier à nous le dire

P : C’est une vérité, on est pas surpris de l’entendre. On est pas forcément des gens hyper dark dans la vie mais l’album a été composé dans une période dark, avec le confinement : Tout les concerts annulés, l’isolement à la maison… Toute l’humanité est passé à travers ça. Mais le confinement nous a amenés à nous poser des questions un peu sur l’état des lieux de la Terre, en tant qu’être humain, ce qu’on en faisait, ce qu’il se passe au niveau écologie, économie,… Toutes ces pensées nous sont tombés sur la tronche et qui se sont retrouvés soit dans la musique soit dans les textes. Pour moi, un album est toujours un état des lieu de l’état d’esprit dans lequel tu es actuellement. Ca nous a servis à expulser tout ça. C’est un peu notre catharsis

Moi : C’est marrant, parce que je vous ai connus à l’Alcatraz 2021, et vous êtes de véritables bêtes de scènes, y’a pas d’autres mots. De base, je me tapais juste une bière puis quand je vous ai entendu , j’ai foncé vous voir

Ma : (Rires) excellent ! Mais ouais, la scène, c’est ce que je préfère, c’est ma manière à moi d’extérioriser toutes ces choses que j’ai vécu. Un fois sur scène, j’ai besoin de tout lâcher.

Moi : Vous avez toujours des morceaux bien punchy, bien Rock’n Roll. Mais sur cet album, y’en a deux qui sortent du lot, « Ode to my unborn child » et « Tears to share »…

Ma : Ouais, c’est des ballads

Moi : Elles viennent d’un événement en particulier ? Si c’est un sujet à ne pas aborder, je comprends

Ma : Non, y’a pas de problème. Alors « Ode to my unborn child », j’en ai fait une chanson donc ça veut pas dire forcément que j’ai pas envie d’en parler. En fait, elle fait partie du résonnement qu’on a eu lors de la confection. La question est venu de « Est-ce qu’on veut un enfant ? » car on est rentré dans un âge ou on se pose la question. Et la question était « Est ce vraiment une bonne idée de mettre un enfant au monde dans ce monde là ? », et moi en tant que femme qui adore les enfants, j’ai des neveux ,des nièces, je suis raid dingue de mes deux filleules… J’ai toujours voulu avoir des enfants depuis que je suis toute petite, imitant ma maman en train de faire des choses, que je faisais avec ma poupée… J’ai toujours eu ce côté hyper maternel mais quelque part, je dois y renoncer, car personnellement, moi, dans ce monde, j’ai du mal à trouver ma place, et j’ai du mal à être d’accord avec ce qu’il se passe. Donc voilà, je me suis dis « est ce une bonne idée » car lui, qu’est ce qu’il en fera, quel sera son avenir. Cette chanson, ça a été un peu mon … ça m’a aidait à faire mon deuil . Ca a été tout un processus d’acceptation aussi.

Moi : C’est pour ça que l’album est encore plus sombre que le précédent ?

P : Ouais, complètement. C’est ce qu’on a dit précédemment. On sait pas de quoi le troisième album sera fait. Si ça se trouve, on fera un album de Reggae parce qu’on aura passé notre temps sur la plage (Rires)

Ma : Je vois le feeling un peu sombre mais ça a toujours fait partie de moi. Au premier abord, j’suis quelqu’un de très souriante, de très amicale, mais voilà j’suis assez pessimiste concernant le futur. Y’a de ça dans cet album.

P : Ca s’est fait de manière très naturelle. On s’est pas dit « Voilà, on va parler de ça ». C’est pas un manifeste politique, on prétend pas avoir compris comment les choses tournaient, comment on en est arrivé là. On sort pas de la masse, on en fait complètement partie et on l’accepte. Mais dans le ton de la musique, car on écrit d’abord la musique puis les paroles, y’a ce côté Dark qui a débarqué naturellement. Mais on ne s’est pas dit « On va faire un album Mega Dark ». On avait quelques morceaux plus sereins, qui finiront probablement sur un autre album, mais ils ne cadraient pas vraiment avec celui là.

Moi : Des concerts de prévus après la sortie ?

P : Alors, début Novembre en Allemagne, le 3,4 et 5, le 12 en Suisse et le 18, la release Party en Belgique. Et là, on est en train de bosser sur du bookage à partir de Février-Mars.

Moi : Oubliez pas le Nord de la France !

Ma : Ouais, on aimerais bien jouer plus souvent. On a déjà pas mal de fois jouer à Lille, 3-4 fois, et je crois même que notre première date à l’étranger c’était là bas, et on a chaque fois kiffé. Y’a une espèce de chaleur humaine là bas.

Moi : C’était quelle salle ?

Ma : C’était un petit café, El Diablo.

Moi : Votre meilleur souvenir sur scène ?

P : Ouf, y’en a plein… Un concert à Londres, c’était dingue. Tu vois, ils sont dans les bars, dans les pubs relativement tôt. Du coup, ils font tout plus tôt. Je me souviens que quand on a reçu la feuille de route, on voit qu’on joue à 18H30, on faisait la première partie d’un groupe. Alors que quand tu fais la première partie tu joue vers 20H30. Du coup on s’est dit « Y’aura personne, ça craint » mais en fait, c’était bondé. Les anglais ont cette culture. Ils sortent du taff, direct au Pub, ils se torchent la gueule… Ils étaient super chauds. Sinon, j’ai beaucoup aimé le Backstage à Munich. C’est pas toujours la grosse scène ou t’as les meilleurs souvenirs en fait. C’est plus souvent dans les petits clubs à 300 personnes bien blindés ou tu kiff, c’est vraiment Rock’n Roll.

Ma : Sur 10 ans, y’en a tellement… y’a l’Ancienne Belgique quand on a fait la première release Party. On jouait devant notre famille, notre audience, nos élèves vu qu’on est tout les deux profs de musiques, ils étaient là avec leurs pancartes « We love Black Mirrors », c’était trop mignon.

Moi : Votre nom de groupe, ça vient de la série ?

P : Ouais, carrément ! Tout à fait assumé. Quand le groupe a été crée, la série en était à ses tout débuts, pas encore Netflix, et on a été très touché par ce message comme quoi les nouvelles technologies peuvent nous nuire. A l’époque, on avait un peu plus cette inspiration amérindienne, et les Black Mirrors, c’était un peu comme notre tribu, comme les Black Feets l’étaient pour les amérindiens.

Moi : C’est marrant, parce que la pochette de votre single « Funky Queens » me fait énormément pensé à une divinité indienne. C’était voulu ?

Ma : Ouais. En fait le premier draft de cet artwork qu’on a eu, c’était une madone. Et on a dit non, faut rajouter des trucs.

Moi : Marcela, pour ta voix, qui t’as inspiré ?

Ma : Oula, y’en a beaucoup… Alors, y’a autant du Jim Morrison, du Janis Joplin, Anouk, …

Moi : Perso, ta voix me fait énormément penser à celle de Izzy Hale, de Halestorm

Ma: On me l’a déjà dit, mais j’écoute pas vraiment. Moi je me vois plus dans un côté à la Courtney Love.

Moi : Niveau groupe français, vous écoutez quoi ?

Ma : Gojira

P : Moi, je suis un gros fan du jeu de guitare de M, son jeu est fantastique. Même sa manière d’écrire ses textes

Ma : Y’a aussi un groupe que je viens de découvrir grâce à notre ingé-son, c’est Metz, je sais pas comment ça se prononce (Rires)

P : Y’a aussi Mars red Sky qu’on a pas mal écouté à une époque. Très chouette band. Et là on a découvert à un festival ou jouait Marcela avec un autre projet Inspector Cluzo. Je connaissais de nom, j’avais écouté deux trois titres, mais sur scène, ils ont cette délicatesse, cette puissance, … alors qu’ils sont que deux. Le gars en fait, il est là avec sa voix haut perchée et là…c’est fou, ce mélange.

Moi : Est ce que vous connaissez le groupe Djiin ?

P : Le nom me dit quelque chose…

Ma : Oui, pareil. Je vois le nom mais j’ai jamais écouté

Moi : Parce que la chanteuse, niveau voix, me fait aussi pensé à toi

Ma : J’irais écouté alors

Moi :Un groupe avec lequel vous aimeriez tourner ?

P : Là aussi, y’en a plein. Queens of the Stone Age, dans un rêve.

Ma : Notre album a été produit par Alain Johannes, et c’est quelqu’un qui les connaît très bien. Il avait un groupe dans les années 80, mais là, il est plus sur un projet solo. Mais sinon, y’en a plein d’autres.

Moi : Vous avez d’ailleurs fait une collab’ avec Johannes. Comment ça s’est passé ?

P : En fait, il a produit tout l’album. On entend sa voix dans ce duo avec Marcela parce qu’on avait écrit ce morceau avec deux voix, et on a demandé à Alain si il pouvait le faire. Moi j’suis pas un assez bon chanteur (Rires). On l’avait contacté en Janvier 2020 et il a répondu positivement. Ca s’est super bien passé. Il a une telle oreille, une telle connaissance musicale pour tout les instruments… Mais il apparaît sur tout les morceaux avec différents instruments à chaque fois. C’est un super chouette gars.

Moi : Merci beaucoup pour votre temps et au plaisir de vous voir à Lille !

Les 2 : Merci à toi !