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Interview – Los Disidentes del Sucio Motel

Los Disidentes del Sucio Motel est un groupe des plus intrigants. Quintet strasbourgeois pratiquant du… et, bien en fait, impossible de classer leur style tant le projet a su évoluer en 15 ans. Stoner, Post Rock, Instrumental,… Mais cette évolution à su me captiver. Moi, ainsi que bon nombre de personnes. A chaque fois que j’ai fais écouter la bande à une tierce personne (Ami, voisin de camping festival, famille,…), la réaction fut la même : Une curiosité de la part de chacun à creuser dans la discographie de LDDSM. Ce que j’ai moi même fais. Et honnêtement, je vous assure que c’est un groupe au potentiel énorme. Chacun sa période préférée. La mienne a commencé quand la bande a sorti l’excellent album Arcane. Ils ont enchaîné en beauté avec Human Collapse. Mais je me doute que chaque auditeur a sa période préférée. Et je pense que c’est dans cette optique que les strasbourgeois ont sorti, en début de mois, un EP reprenant 5 de leurs anciens titres, en version acoustique. Un EP des plus appréciables. C’est donc à l’occasion de la sortie de ce dernier que j’ai pu m’entretenir avec Nicolas et Greg, respectivement guitariste et batteur du groupe.

INTERVIEW :

Moi : Ok, on est avec Greg et Nico de Los Disidentes del Sucio Motel… J’ai dû tuer une vingtaine d’espagnol avec mon accent … Messieurs, première question, et pour moi, c’est la plus importante, comment vous allez ?

Nico : On va très bien

Greg : Super, pour un Lundi soir

M : Vous avez sorti, en début de mois, un EP acoustique. Qu’est ce qui vous a donné envie d’en faire un ?

N : Ça fait longtemps qu’on en parle. On cherchait la bonne occasion de le faire, que ça soit en termes de planning, d’organisation… Mais en fait, on a toujours été très fan d’acoustique. Ca a toujours fait partie de l’ADN du groupe. Dans notre premier album, y’avait déjà un morceau acoustique. Et souvent, entre deux albums, on sort un EP, ou une reprise. Et, en fait, quand on a bossé sur Polaris, on avait déjà sortis deux morceaux en acoustique, et avec Katia, qui est multi-instrumentiste, nous a ouverts d’autres perspectives, et on s’est dit que c’était le bon moment pour franchir le cap de faire une vraie sortie. 

M : Ouais, ce sont des titres de vos anciens ouvrages…

N : Ouais, c’est ça, c’est des réadaptations. En fait, on a abordé ça comme quand on aborde une reprise d’un autre groupe. C’est à dire qu’on essaie toujours de prendre le morceau sous un autre angle. Et là, on a presque l’impression qu’on a fait une auto-reprise de nous même en essayant de garder l’essence du morceau, mais en lui donnant une nouvelle couleur. Donc, ce qui est intéressant, c’est d’essayer de trouver une cohérence, de balayer toutes les époques. Y’a notamment le dernier morceau, « From 66 to 51 », issu de notre premier album qui est un morceau qui a plus de 15 ans, donc, c’était un exercice assez fade. 

M : Vous en avez mis 5 sur cet EP. Pourquoi celles ci, et pas d’autres ?

N : Ca a été un choix assez difficile…

G : Ouais, ça aurait pu être une set-list beaucoup plus grande

N : Ouais, voilà. Faut savoir que, des fois, on fait des sets acoustiques et on joue + que 5 morceaux, on en a d’autres dans le catalogue. La particularité de cet EP, c’est qu’on voulait tout faire tout seul. Histoire de se dire « on peut tout faire tout seul, et on le fera comme on a envie, à la vitesse qu’on veut ». On est pas pro du studio. C’est moi qui ai mixé l’album, alors que j’suis pas ingé’ son, donc c’est vrai que faire les prises, le mix, tout ça… ça nous a pris plus de temps que si on avait été dans un studio. La, on l’as fait dans un autre mode de fonctionnement en prenant notre temps. Donc on s’est dit, que si on fait tout à ce rythme là, si on fait un album, ça va prendre 2 ans. Donc on s’est dit qu’on allait se concentrer sur 5 titres, qu’on allait essayer de se plonger dans un univers varié de notre discographie et essayer de garder une cohérence. Mais on ne se ferme pas à l’idée d’en faire un autre plus tard. De se dire de faire Breath Vol.2, et peut être, qui sait, associer les deux un jour, dans un seul album. L’exercice nous a assez plu. Le fait d’être totalement libre sans pression. Concernant le choix des morceaux, on a pris ceux qui nous paraissaient les plus différents

G : Il fallait pas que ça se rapproche de la version originale. Fallait qu’on arrive à reconnaître la musique. Moi je trouve que les titres sont très différents entre eux. Quand on voit « Horizon », et quand tu vois « Z » qui est hyper chiadé avec des arrangements…

M : Et concernant la pochette ?

N : Alors, en fait, cette pochette, elle a beaucoup de significations pour nous. La signification de la pochette et de son titre. La petite fille qu’il y a sur la pochette, c’est la fille de Katia, notre bassiste, et en fait, c’est une photo qu’elle a prise d’elle cet été, et quand elle a vu sa petite sortir de l’eau, elle a pris cet instantané avec son téléphone, et elle nous l’avait envoyé. On a tous complètement buggé dessus, en se disant « Mais c’est un moment de grâce, que t’as eu là ! ». Y’a personne autour, y’a cette symétrie incroyable avec le reflet de l’eau, la colline et ce symbolisme que représente cette petite fille qui sort de l’eau pour reprendre l’air. Et on s’est dit que ça marchait super bien avec ce côté aérien, épuré, très nature… Ce nouveau souffle qui représente cet EP acoustique. Et le symbolisme, ça fait comme une sirène qui sort de l’eau. On s’est dit que c’était une belle symbolique, de voir cet enfant sortir de l’eau

M : Moi, je l’ai pris dans le sens comme quoi, c’était le renouveau de vos anciens titres 

G : Oui, y’a aussi de ça. C’est le nouveau souffle, comme tu dis, d’une page qui se tourne, qui évolue dans le parcours du groupe

M : Des dates de prévues prochainement ?

G : On est en train de bosser sur le sujet. Pour le moment, y’a rien de planifié, car on ne sait pas sous quel angle on va planifier ce projet. On a un ami qui est directeur d’une chorale, et il a l’habitude de reprendre des albums cultes avec sa chorale, ou il réécrit les morceaux en étant un peu plus mélodique… Et il a fait récemment une adaptation de Dark side of the Moon, avec Katia, notre bassiste, qui, là, était pianiste, avec son chéri à la batterie… Et ça nous a donné une idée : « Pu****, y’a p’t’être moyen de faire quelque chose ! ». Mais ça demande du travail. Mais maintenant, si y’a des opportunités pour faire des sets acoustiques, voilà.

M : Restons sur les dates. Vous avez joué au Hellfest 2022, pour les 15 ans du fest. C’est une des plus grosses dates que vous avaient fait ?

G : Ouais carrément. Niveau organisation, le Hellfest, c’est une énorme machine. Et nous, en général, on est un des plus petits groupes qui joue dans ce truc immense

N : On a l’impression qu’on va se faire bouffer mais, on nous accueille avec la plus grande des gentillesses, un des plus grand professionnalismes, en terme de qualité, de son,… C’était vraiment royal ! On ouvrait la Valley en plein après-midi ou les gens étaient encore frais, vu que c’était le premier jour du deuxième week-end (Rires) Y’avait vraiment pas mal de monde. Ça ne nous arrive pas souvent ce genre de dates. Une ou deux fois tous les quatre ans. Il faudrait savourer ce genre de truc. 

N : Ouais, parce que c’était notre deuxième Valley. On l’avait déjà fait en 2017

G : On était + en mode découverte. C’était pas du tout la même pression. En plus 2017, on avait eu pas mal de soucis de son. On était dans un stress énorme jusqu’à la dernière minute. Et en 2022, on a eu l’effet Polaris : On avait fait une bonne com’ sur cette album, de très bons retours… et on a senti que, de groupe découverte, on est passé à groupe officiel de l’affiche

M : D’autres endroits ou vous aimeriez jouer ? Je vous verrais bien au Motocultor 

N : Oui. Alors malheureusement, on n’y a jamais joué. Pour le prochain album, ça serait cool. On viendrait avec plaisir. Ca fait plusieurs fois qu’on nous le dit, en plus

M : Quels sont les groupes qui vous ont influencés ?

N : Le premier groupe qui a fait qu’on ait créé Los Dissidentes, c’est Queen of the Stone Age, mais époque Song for the Death. C’est l’album qui a mis tout le monde d’accord, qui a motivé tout le monde à monter un groupe. Après, dans les vieux groupes, les grands classiques, on ne va pas être original, mais voilà, c’est Black Sabbath, pour tout ce qui est le sens du Groove. 

G : Au niveau de mon jeu de batterie, c’est surtout Led Zep’, Dave Grohl, tout ça …

N : Ouais, et au niveau du mien, c’est beaucoup Tommy Iomi. Va y’avoir Alice in Chains, aussi. Mastodon, dans les trucs un peu plus récents, entre guillemets. Pink Floyd pour le côté Prog’.Y’a d’autres trucs qui m’ont mis le pied à l’étrier, genre Metallica, mais qui ne sont plus vraiment dans mes influences dans le jeu. Mais j’ai commencé le Metal avec eux, quoi. Dans mon Top 10 album, t’auras toujours And Justice for all. Il a marqué un tournant dans ma vie. Après ça, le guitariste qui m’a marqué pour la vie, c’est Dimebag Darrell. J’vais pas être original, mais les 3 groupes qui m’ont mis dans le Metal, c’est Metallica, Pantera et Sepultura.

G : Moi, niveau batterie, ça sera surtout Rage against the Machine, Brad Wick, qui est faussement pas technique. 

N : On est beaucoup plus porté sur le Groove que sur la technicité. Quand t’arrives à allier les deux comme Dimebag, c’est juste… ouah ! Il avait ce côté shredder de fou, mais il savait aussi écrire des choses très simples, mais incroyables. C’est ça que j’aime chez les musiciens. La technique pour la technique, ça ne m’intéresse pas, en fait. Des mecs comme Yngwie Malsteem, je vais respecter le mec pour la prouesse, ce qu’il fait, je suis incapable d’en faire un dixième, mais ça ne m’intéresse pas du tout. 

M : Un groupe avec qui vous aimeriez partager une affiche ?

G : Les Beattles ! (Rires) Plus sérieusement, t’as les Foo Fighters, Queen of the Stone Age… Niveau groupe français, y’en a beaucoup trop 

N : Niveau groupe français, j’aimerais bien faire une date avec Babylon Pression. Là, ils ont sorti un p’tit album. Ca serait marrant, même si c’est pas le même délire musical

G : En fait, le truc avec les groupes français, y’en a pas beaucoup avec qui on a pas joué. Tout du moins dans les groupes qu’on aime… On aimerait bien jouer pour Gojira

N : Slift, aussi

M : C’est un avis personnel, mais je vous verrais bien jouer avec Necromancers

N : De Poitiers ? On a déjà joué avec eux. On est sur le même label. Et en international pour ma part, j’aimerais beaucoup ouvrir pour A perfect Circle, qui est un groupe qu’on adore. Meynar est un de mes chanteurs préférés. C’est vraiment une grosse influence que je n’ai pas cité tout à l’heure. Je trouve que, artistiquement, ça pourrait coller pas mal. Y’a ce côté très mélodique avec ces petites influences Prog’ dans la construction des morceaux. Je serais curieux de côtoyer Meynar en vrai : Est ce qu’il est aussi bizarre dans la vraie vie ?

M : Messieurs, je vous remercie pour votre temps

N : Merci à toi, pour l’intérêt que tu portes au projet !