Première partie : Sea Shepherd
Mad Breizh : Bonjour à tous, aujourd’hui je suis avec les têtes pensantes derrière le Metalearth festival, qui se déroulera les 8 et 9 avril prochain à Brest, ainsi qu’avec Stéphane qui représente l’association Sea Shepherd Breizh, l’une des 2 associations partenaires du festival.
Merci à tous pour votre temps, on va commencer avec Stéphane puisque son emploi du temps ne lui permet pas de rester toute l’interview.
Donc Stéphane, est-ce que tu peux nous présenter l’association que tu représentes ? Même si aujourd’hui Sea Shepherd jouit d’une renommée internationale, depuis combien de temps existe t-elle ? Depuis quand es-tu actif au sein de Sea Shepherd, ce genre de choses…?
Stéphane : Ouais bien sûr, Moi c’est Stéphane, je suis rentré à Sea Shepherd en 2014. A l’époque; il y avait 3 groupes locaux, on les appelait comme ça, c’est des antennes un petit peu partout en France. En Bretagne en 2014 il y avait trois groupes locaux, à Lorient, Brest et Saint-Malo. Moi j’ai rejoint le groupe local de Saint-Malo milieu 2014 en tant que bénévole et fin 2016 tous les groupes locaux se sont arrêtés pour diverses raisons. Avec Sea Shepherd France, ça n’allait pas trop, on va dire ça. Donc les trois groupes locaux se sont arrêtés, on s’est retrouvé avec aucune antenne en Bretagne et puis ça a maturé un petit peu dans ma tête en 2017 et début 2018. Avec deux autres potes à moi, on a proposé début 2018 de remonter une antenne en Bretagne, on trouvait que c’était important, on est quand même la région qui a le plus de côte en France et on n’imaginait pas une région comme la Bretagne sans antenne. Donc, on en a proposé une, on a été rencontrer l’équipe dirigeante à Paris et ils ont accepté, un peu sous réserve parce qu’on était pas forcément super connu au sein de Sea Shepherd, même si je faisais partie d’un groupe local, donc on a monté le groupe local de Rennes. Il fallait un nom de ville, on était parti au départ sur Saint-Malo parce que ça collait bien au thème, sauf que Saint-Malo, quand tu crées un événement à Saint-Malo c’est très bien, mais quand tu veux en créer un du côté de Lorient c’est moins logique. Donc, on a créé une antenne qu’on a appelé l’antenne de Rennes qui est un peu le centre de la Bretagne, qui est la capitale, donc, le groupe local se monte en avril 2018.
MB : Donc ça, c’est Sea Shepherd Breizh ?
Stéphane : C’est ça, qui a été appelé depuis Sea Shepherd Breizh. On avait un facilitateur avec nous dans le sens où l’un des deux potes avec qui on a monté le groupe local n’était autre que Gizmo du groupe de musique Tryo, qui soutient à fond l’association, qui est un pote et qui a poussé un petit peu. C’est en partie grâce à lui que l’on a monté ça donc, la première année c’est en 2018. C’est un petit peu compliqué parce qu’il y a une question de confiance, Sea Shepherd France ne nous connaissait pas forcément. Et puis en 2019 on a créé pas mal d’événements, il y a eu de plus en plus de confiance avec Sea Shepherd France et depuis, ça se passe super bien, on crée des événements un petit peu partout en Bretagne ça va du nettoyage de plages ou de ports jusqu’à la session de sensibilisation dans les écoles.
MB : Ca tombe très bien puisque j’allais vous demander comment fonctionne l’antenne Breizh ? Est-ce que vous êtes dépendants de l’antenne nationale voire internationale où êtes-vous autonome sur la Bretagne ? Et deuxième question, quelles sont vos actions ? De la sensibilisation principalement ?
Stéphane : Au départ, on était un tout petit groupe, on était moi, mes deux potes et puis deux trois autres bénévoles, on était quatre, cinq. Aujourd’hui on est 32, avec des bénévoles un petit peu partout en Bretagne. Il y en a peut-être un petit peu plus en Ille-et-Vilaine, mais il y en a aussi dans le Finistère, en Côtes-d’Armor, Morbihan et Loire Atlantique puisqu’on a aussi la Loire Atlantique.
Alors comment on fonctionne ? En fait, on est autonome mais on doit faire valider tous les événements auxquels on participe. C’est-à-dire qu’on propose ce qu’on veut et derrière, c’est soumis à validation. Il y a une personne qui est responsable des antennes en France et qui valide nos événements, sachant que depuis 2018, aucun a été refusé. Et pourtant on en a fait des divers et variés, comme je disais ça peut aller des nettoyage de plages, du nettoyage de ports, en passant par la sensibilisation dans les écoles primaires jusqu’à la Faculté. On a été faire une session de sensibilisation dans un amphi de la fac de St Brieuc et, à part ça, on peut être dans des bars, dans des concerts, dans des festivals, dans des salons bio… On a fait des salles de CrossFit, ça peut être quelque chose qui n’a rien à voir, dans des centres commerciaux… On peut avoir quelques retours dans les centres commerciaux… Il y a plusieurs personnes qui nous disent que ce n’est pas le lieu de la consommation… sachant que nous, on essaie d’aller là où il y a un maximum de public pour sensibiliser, pour informer les gens.
Et puis on en a quelques-uns à venir malgré le Covid. En 2021, on en a fait 28. En 2022, ça s’annonce pas mal puisqu’on en a déjà fait quelques-uns au mois de janvier. C’est un petit peu plus calme au mois de février, le weekend prochain, le 26, on est à Saint-Brieuc pour un stand d’information sur le dossier des éoliennes dans la baie de Saint-Brieuc. Puis aussi en mars on est sur quelques concerts, on fait quelques sensibilisations dans des écoles du Finistère et dans le 35, et puis au mois d’avril il y aura Metalearth à Brest, il y aura sûrement Panorama à Morlaix, un festival électro.
MB : On est là pour participer à la promotion du Metalearth festival donc, qui met l’accent sur le thème de la pêche accidentelle pour sa première édition. Est-ce que tu peux nous expliquer ce qu’est la pêche accidentelle ?
Stéphane : Alors la pêche accidentelle, c’est tout type de pêche qui, par sa méthode de pêche ou son type de matériel, va pêcher des espèces non désirées, non ciblées. C’est-à-dire, par exemple, qu’on va aller pêcher de la sardine et que dans le filet on ramène, alors je prends l’extrême, un dauphin ou toute autre espèce que de la sardine. C’est de la pêche accidentelle. C’est de la pêche qui n’est pas ciblée et ce type de pêche, on la retrouve beaucoup dans les méthodes de pêche qui sont, pour certaines non sélectives et qui prennent tout ce qui vient. Ça dépend de la taille, du maillage du filet par exemple. C’est-à-dire qu’il y a des filets qui ont un maillage assez grand pour pouvoir libérer les espèces plus petites et plus le maillage est serré, plus le… comment dire, le filet n’est pas sélectif et c’est à ce moment-là qu’on peut pêcher tout et n’importe quoi, par rapport aux espèces qui sont ciblées.
MB : Qu’est-ce que nous pouvons faire en tant que consommateurs pour lutter contre ça ? Est-ce qu’il y a des actions du quotidien que les gens peuvent mettre en place pour lutter contre la pêche accidentelle ?
Stéphane : Alors la solution extrême, c’est d’arrêter de manger du poisson, parce que c’est ce qu’on dit aux personnes, si on n’a pas un besoin extrême de manger du poisson, on demande de ne pas en manger.
Maintenant on ne peut pas s’arrêter là, nous ce qu’on préconise dans ce cas-là, c’est d’essayer de faire attention aux poissons qu’on achète, d’essayer d’acheter exclusivement du poisson pêché à la ligne et non pas du poisson qu’on trouve dans les grandes surfaces. Le mieux c’est d’aller chez un poissonnier, pas de grandes surfaces, mais un petit poissonnier et de lui demander du poisson de ligne, du lieu ou du bar, là, c’est de la pêche à peu près raisonnée.
MB : D’ailleurs comment se passent les relations avec les pêcheurs ? Parce qu’on a pu voir dernièrement Lamya Essemlali qui… je ne vais pas dire main dans la main avec les pêcheurs, mais justement sur le sujet des éoliennes… il y avait un petit peu l’ennemi de mon ennemi est mon ami. Comment ça se passe pour vous dans vos relations avec les pêcheurs au quotidien ?
Stéphane : Bah c’est ça ouais… ça nous a fait un petit peu sourire parce qu’en fait on a deux actions simultanées, qui sont les éoliennes du côté de Saint-Brieuc, où là comme tu le disais, on a le même but qui est la suppression du projet des éoliennes en baie de St Brieuc. Pas pour les mêmes raisons, nous on dénonce le massacre au niveau de la biodiversité, les pêcheurs voit ça contre leur métier et contre la pêche, la pêche à la coquille Saint-Jacques. Mais le but est le même et on a eu un accueil super et inattendu des pêcheurs du côté de St Brieuc.
Moi je suis monté à bord, il y a une équipe en mer là-bas et j’ai passé une petite semaine avec eux et pour la première fois en France, on a embarqué à bord un marin pêcheur et c’était très drôle parce que ça faisait un peu bizarre. Mais des 2 côtés, lui c’était la première fois qu’il montait dans un bateau de Sea Shepherd et nous c’était la première fois qu’on embarquait vraiment un marin pêcheur, qui part tous les matins à la coquille. Donc c’était très drôle. Mais après, super accueil, super entente.
Et d’un autre côté, on a l’opération qui s’appelle « Dolphin Bycatch », qui dénonce la pêche accessoire de dauphins dans le golfe de Gascogne et Bretagne sud. Là c’est pas du tout la même chose. On a donc un semi-rigide qui va au contact des bateaux de pêche pour filmer et documenter les relevés de filet et là, l’accueil n’est pas du tout le même. Je sais qu’on ne peut pas poser un pied à Douarnenez ou au Guilvinec avec un sweat Sea Shepherd. Et en mer, c’est une insulte, jets de cailloux, tirs de paintball et on n’est vraiment pas aimé parce qu’on les dérange. Ce que l’on filme, pour eux, en tout cas… ce qui se passe en mer, doit rester en mer. Et le fait de venir avec une caméra dénonce et montre ce qu’eux ne veulent pas forcément montrer.
Sachant que, pour rappel, pêcher un dauphin dans son filet n’est pas interdit par la loi. Ce qui est obligatoire quand un marin-pêcheur pêche un dauphin dans son filet, c’est de le ramener au port et de le déclarer à la capitainerie. Sauf que… il y a eu une estimation en 2020, sur plus de 10.000 dauphins qui sont morts de cette manière-là, pris dans les filets, il n’y en a que 10 qui ont été déclarés dans des capitaineries en France.
Le dauphin aujourd’hui, il a un capital sympathie énorme… et ramener un dauphin mort au port, le marin pêcheur sait qu’il va être montré du doigt. C’est plus simple pour lui de couper sa nageoire caudale, de le libérer du filet. Sachant que, quand il le remonte, le dauphin est déjà mort parce qu’il s’est noyé dans le filet. Donc voilà, c’est deux ambiances différentes, Bretagne Nord et Bretagne Sud. Bretagne Nord, il y a une belle entente et Bretagne Sud… pas trop.
On a participé à une manifestation à Saint-Brieuc, toujours sur le sujet des éoliennes, il y avait 2 types de pêcheurs. Il y avait tous les pêcheurs je dirais, mais il y avait des pêcheurs de Bretagne Nord et de Bretagne Sud, et dans le cortège… nous en faisions partie… il y avait une ambiance un petit peu particulière. Certains marins-pêcheurs étaient contents qu’on soit là et pour d’autres on n’avait rien à faire ici. C’est une ambiance un petit peu particulière, mais on fait avec.
MB : Donc le festival s’associe avec deux associations que sont Sea Shepherd Breizh et Bretagne vivante, qu’allez-vous faire le weekend du festival ? Est-ce qu’il y aura des actions ou bien principalement de l’information ?
Stéphane : Il y aura principalement de l’information. On y va sur invitation du festival, on est là aussi pour informer et sensibiliser le public. Comme je te disais tout à l’heure, le principal but d’une antenne locale, c’est d’informer et de sensibiliser. On fait aussi du soutien avec des équipes à terre, mais les principales actions c’est de l’information et de la sensibilisation.
Nous serons au festival Metalearth pour informer les gens et pour les sensibiliser à la surpêche, à la pêche accessoire en général. On proposera un peu de merchandising avec un petit peu de tee-shirts et de goodies, et on installera aussi des panneaux explicatifs sur ce qu’est la pêche accidentelle, comment ça fonctionne, les questions que tu posais. Comment on peut agir, comment ça marche, les types de filet, quel type de poisson, ce qu’on peut faire pour empêcher ça…
Vincent : Il faut signaler que c’est une petite exposition qui a été conçue et qui sera faite pour le festival. Nous voulions inviter des associations écologistes, mais aussi ne pas se limiter à avoir simplement un stand et proposer quelque chose de sympa, avec des animations pédagogiques.
L’exposition, c’est un petit peu l’animation phare pour la première édition, donc on a demandé à Stéphane et puis aussi à Bretagne vivante de travailler à la conception de cette exposition. Et Stéphane tu as bien travaillé pour ça, il reste des choses à finir mais ça va être l’animation principale, en dehors des stands associatifs.
Il y aura deux bénévoles pour Sea Shepherd et on espère qu’il y aura aussi des personnes côté Bretagne vivante. Normalement c’est prévu. Et on passera des petits films à l’inter groupe. C’est un enchaînement de vidéos qui sont des ressources media de Sea Shepherd pour la plupart, qu’on peut aussi trouver sur YouTube. On passera ça, ce sera assez sympa. Il y a des petits reportages de quelques minutes sur la pêche accidentelle, le thème du festival.
Stéphane : Ce que l’on film en mer, ce qu’on a expliqué tout à l’heure en gros.
MB : Est-ce que, pour une association comme Sea Shepherd, ce genre d’événement est important ? Le Metalearth a lancé sa campagne de financement participative avec un objectif de 1000 €, pour participer aux frais du festival et tous les dons en plus seront reversés directement aux associations. C’est important ça pour vous ?
Stéphane : Notre budget de fonctionnement en France, pas de fonctionnement mais le budget de Sea Shepherd France, il est de 2 000 000 €. Ça peut paraître énorme, mais si on compare à Greenpeace, c’est 20 millions d’euros.
Alors on est une association qui est une ONG (Organisation Non Gouvernementale) connue à l’international, on est présent dans plusieurs pays, mais ça reste tout de même un ensemble de petites entités qui propose des stands d’information et de sensibilisation. Un petit peu partout, nous on essaie d’informer, de sensibiliser un maximum de personnes, on ne va pas forcément… enfin nous en Bretagne en tout cas, on ne va pas forcément dans des endroits où on sait qu’on a un public… Je pense par exemple au concert des Shaka Ponk ou au concert même de Tryo. On sait qu’au Shaka Ponk en tout cas, on cartonne à chaque fois. On sait que c’est dans le thème, entre guillemets. Les salons bio c’est pareil, on sait qu’on va un petit peu en terrain conquis, du moins en Bretagne, on essaie d’atteindre un maximum de public que ce soit par la musique ou sur des centres commerciaux comme je te le disais tout à l’heure.
Début avril on sera avec Metalearth, sur de la musique Métal et le weekend suivant on est à Panorama, sur de la musique électro. Ça va être le grand écart mais on va là où le public est. De plus, le fait d’atteindre des publics assez jeunes, je pense que ce sera aussi jeune à Brest ou à Morlaix pour Panorama, mais le fait d’attendre un public assez jeune… bah on essaie de leur faire prendre conscience que la biodiversité marine c’est notre avenir et leur avenir à eux.
On essaie de sensibiliser là-dessus. La biodiversité, le fait que les océans soient le premier régulateur du climat, c’est une respiration sur deux… l’oxygène d’une respiration sur deux est issu de l’océan. Le principal but, au-delà des actions en mer qui sont un peu rentre-dedans, que les gens adorent, c’est la sensibilisation de tous les publics.
MB : Et donc il faut toucher un maximum de personnes, se déplacer, être présent, occuper le terrain et parler avec des gens.
Stéphane : Tout à fait
MB : Merci beaucoup Stéphane de nous avoir accordé un petit peu de ton précieux temps. C’était un réel plaisir de te recevoir et c’est super cool de t’être libéré pour nous expliquer tout ça. Merci beaucoup.
Seconde partie : Metalearth Festival
MB : Donc maintenant parlons plus du festival. Dans un premier temps, est-ce que vous pouvez nous présenter ce festival ? Comment vous avez eu l’idée de monter ce projet de festival éco-conçu ?
Vincent : Ça, c’est le slogan du festival, « engagé et enragée », éco-conçu on en parlera après. C’est avant tout un festival de musique metal, pédagogique et caritatif. Il y a les deux composantes, métal et écologie. C’est mon idée à la base, ça remonte à 2014. On a pris le temps pour le mettre sur les rails parce qu’on ne s’y connait pas du tout. Antoine et moi, on n’est pas du tout dans le dans le milieu associatif. Ni dans l’organisation d’événements d’ailleurs. On n’a jamais travaillé là-dedans, on n’a jamais été dans une asso pour organiser des événements. On n’a pas d’expérience donc on a pris le temps de développer l’idée, de monter l’association. A la base, je bosse dans le numérique, donc j’ai fait ingénieur en géophysique et puis après j’ai bossé dans l’informatique et à un moment donné je me suis un peu remis en question, j’avais des doutes sur mon boulot, tout ça… J’ai fait un bilan de compétences pour voir dans quelle voie je pouvais me réorienter, et comme je suis fan de metal, de thrash en particulier, que j’aime bien organiser des trucs et tout ça, je me suis dit que ce serait pas mal de bosser dans l’organisation de spectacle. Mais c’est difficile de s’improviser organisateur du jour au lendemain. Ce projet-là, à l’origine, c’est un peu un projet de reconversion professionnelle, mais finalement ça s’est transformé en un projet extra-professionnel. C’était difficile du jour au lendemain de tout changer dans sa vie surtout en partant de pas grand-chose en terme de connaissance et tout ça. Je me suis aussi di,t à ce moment-là, organiser un événement pour un festival de metal… y en avait beaucoup à l’époque, c’était assez bouché. C’est vrai que les groupes tournent beaucoup en festival pour faire des rentrées d’argent, mais c’est quand même assez saturé l’offre. Peut-être pas en Bretagne, alors je me suis dit, il faut aussi que ce soit quelque chose de différent. Étant donné que j’ai toujours bien aimé la géologie, j’ai fait des études en géologie, et qu’aujourd’hui l’écologie est un enjeu planétaire majeur, je me suis dit, il faut faire quelque chose d’utile. Ce serait bien d’allier les deux, faire un festival différent, utile. C’est comme ça que l’idée a germé, c’est comme ça que je me suis mis au travail. J’ai développé un peu le thème, on a créé l’association dans la foulée en 2015 avec Antoine. La difficulté qu’on a eu, c’est que j’habite à Rambouillet, je vis en région parisienne et je n’avais pas de réseau. Alors j’ai fait des démarches vis-à-vis des salles, étant donné que j’ai quand même un boulot, des enfants, je n’ai pas le temps de faire quelque chose de trop compliqué en terme d’organisation, de festival. Notre formule, c’est une formule en salle, ça permet de pas prendre trop de temps non plus. On ne pouvait pas faire un festival en plein air. J’avais démarché des salles pour voir si on pouvait mettre en place un partenariat, mais on n’a pas trop pris au sérieux l’idée. Même si j’avais créé le nom du festival, j’avais fait un logo, monté un dossier projet, la démarche était sérieuse. Mais sans véritable structure associative derrière ce n’était pas facile. Et puis il y a un an et demi, on en a reparlé avec Antoine, on s’est dit que c’était bien de relancer le projet malgré le Covid. On ne s’est pas démonté, on s’est dit « on le relance », mais il faut le relancer ailleurs qu’à Rambouillet. Antoine, lu,i il a plein de copains, de connaissances dans le milieu du metal à Brest. Lui et moi on fait pas mal de concerts, on a constitué une équipe de personnes motivées pour nous accompagner. On est maintenant 7 membres actifs dans l’association et puis on s’y est mis sérieusement, relancer tout le chantier et le projet est parti.
MB : Donc le festival se déroulera les 8 et 9 avril prochain à l’espace Léo Ferré, à Brest.
Vincent : On a une formule un peu particulière, à la base, on voulait faire un festival en salle mais sur une journée, avoir plusieurs groupes et aller sur une après-midi et une soirée, avoir une animation le soir. Ça aurait pu marcher et puis finalement on a trouvé la salle Léo Ferré, parce que c’est la seule qui est équipée. Il y a un régisseur, elle est mise à disposition gratuitement pour les associations, donc le risque financier est moindre. Et finalement, Thierry Trémintin, qui est le régisseur de la salle, nous a proposé, vu le concept du festival, de faire ça sur 2 jours. C’est comme ça que le festival est né.
Antoine : Et puis la salle Léo Ferré c’est aussi une salle qui est pas mal utilisée par l’autre association Brestoise Destrock. C’est aussi une salle qui est connu par les amateurs de metal, le régisseur, qui connaît bien ce qui se fait sur le secteur, nous a proposé ça en disant « c’est cool si vous faites un truc sur 2 jours, ça changera de ce que proposent les autres associations ». Après avoir réfléchi à sa proposition, on s’est dit que ce n’était pas si bête que ça. Ça permettait aussi de varier les styles sur deux soirées différentes.
MB : Est-ce que vous pouvez nous présenter le concept du festival et puis peut-être par la même occasion comment vous avez choisis les associations Sea Shepherd Breizh et Bretagne Vivante ?
Vincent : Le concept on en a déjà un petit peu parlé, c’est un festival metal engagé pour l’écologie. Avant tout, on voulait faire quelque chose d’efficace, inviter des associations écologiques pour présenter un thème à chaque édition, un thème lié à l’environnement… à la protection de l’environnement. Et puis autour de ce thème, proposer des animations au public. Il y a les stands associatifs, il y a une exposition construite exprès pour le festival, il y aura des petits films et puis on a mis en place des moyens pour récolter de l’argent sur le festival, pour faire des dons aux associations invitées. Donc il y a un volet caritatif, le festival n’est pas pleinement caritatif, tout ce qu’on récupère on ne veut pas le donner aux associations, mais on trouve des moyens pour dégager de l’argent et le remettre aux assos. Le festival, à la base, étant donné que je baigne dans le thrash depuis très longtemps, je me suis dit on va l’orienter thrash metal comme ça je me ferai aussi un peu plaisir et puis aussi parce que pour moi c’était assez évident. Le thrash est un style de metal où on parle de la société et d’écologie. Ça me paraissait évident que ce style musical soit aussi le vecteur du combat qu’on voulait mener pour la protection de l’environnement. C’est comme ça que j’ai pensé cette association entre le trash et l’écologie. Même si le thrash n’est pas le style le plus représenté, je tenais à donner cette couleur au festival. On a décidé de faire une couleur par soir, on a mis du black metal le vendredi soir, c’est un style qui marche bien qui est très prolifique et on a des fans de black dans l’asso.
Antoine : En ce qui concerne le choix des associations écologiques, l’idée est venue de moi. J’en ai parlé à mon président, dans mon environnement professionnel, il est au CESER (Conseil économique social et environnemental régional), il connaissait une des salariés de l’association Bretagne Vivante, dont le mari était également salarié. Il m’a conseillé de prendre contact avec Bretagne Vivante, très implantée en Bretagne et notamment à Brest où le siège est situé. A ce stade, on n’avait pas encore très bien défini le thème et donc ça a fait l’objet de discussions avec Bretagne Vivante lors de nos premiers échanges. Vincent avait plutôt à cœur de mettre en avant le côté lié à la mer, de Brest. Donc on a mis ça en avant auprès de Bretagne vivante qui nous a parlé de pêche accidentelle et d’une campagne qu’ils avaient co-construite, ou en tout cas, sur laquelle ils avaient accompagné Sea Shepherd, la campagne « Dolphin Bycatch ». Un des juristes de Bretagne Vivante accompagnait les juristes de Sea Shepherd à monter le dossier « Dolphin bycatch ». C’est comme ça que le lien s’est fait entre les deux associations.
MB : On peut peut-être dans ce cas rebondir, parce qu’en fait vous avez répondu sur pourquoi avoir choisi ce thème de la pêche accidentelle qui était une de mes questions…
Vincent : Oui c’est aussi parce que c’est un thème d’actualité, on en parle beaucoup aux infos avec les échouages de dauphins. Et puis, on a parlé aussi de l’opération « Dolphin Bycatch » qui s’est terminée ou qui a peut-être repris, je sais plus, on aurait dû demander à Stéphane, mais ce n’est pas si vieux que ça. C’est un thème qui va parler aux gens, même s’il n’y a pas que les dauphins, on veut qu’à travers le festival, on apprenne au-delà des problématiques, des choix… qu’on comprenne ce que c’est que la pêche accidentelle en général et sur les espèces qui sont en danger. On veut aller un petit peu plus loin, ce n’est pas juste pour présenter l’opération « Dolphin Bycatch » de Sea Shepherd. On a embarqué Bretagne Vivante avec nous, ce n’est pas juste pour mettre en avant ce que fait Sea Shepherd. Ce que je voulais dire là-dessus aussi c’est que le Metalearth Festival aura un thème chaque année, si on continue… on aura chaque année un thème différent et il ne sera pas forcément lié à la mer. L’idée c’est peut-être d’ailleurs de varier d’une année sur l’autre entre la terre et la mer.
MB : On en a parlé rapidement tout à l’heure mais il s’agit d’un festival éco-conçu quelles actions vont être mises en place tout au long du weekend pour faire de ce festival un festival éco-conçu ?
Vincent : Alors comme je disais tout à l’heure en introduction, on veut principalement être un festival pédagogique avec de la sensibilisation du public, un thème écologique, mais on veut aussi proposer des animations et avoir ce volet caritatif. On veut faire quelque chose de vraiment utile, ça n’a pas été l’objectif principal, l’éco-conception du festival, la démarche du développement durable, mais évidemment, il faut que nous soyons irréprochables sur ce qu’on fait, qu’on essaie d’avoir une démarche éco-responsable. Du coup, on a travaillé dessus, qu’est-ce que je peux te dire là-dessus… c’est que déjà, on avait fait un site web avec un hébergeur français, 100 % français avec ses serveurs en France et qui a une démarche éco-responsable. Ça, c’était le premier petit truc que j’ai mis en œuvre sur le festival, ça remonte à 2015. Après évidemment, c’est tout ce qu’on va faire le jour J, le catering pour les artistes va être bio avec une offre végétarienne locale, notre bière aussi, on a pris de la bière locale bio. On aura deux bières, une bière bio qui sera fournie par la Brasserie des Abers et puis on aura une bière que la brasserie Urbaine nous fait exprès, de manière très sympathique, d’ailleurs, et motivée. Celle-là, elle est éco-responsable, pas tout à fait bio. On essaie d’éviter le plastique, même s’ il y a la vaisselle à l’ espace Léo Ferré, pour les gobelets, les gobelets en plastique à usage unique sont interdits donc on a des gobelets recyclables. On va aussi mettre à disposition des bouchons d’oreille recyclables et on va collecter et recycler les mégots de cigarettes.
Antoine : Les affiches sont faites en papier recyclé auss,i c’est un petit détail mais qui s’ajoute.
Vincent : A chaque fois qu’on a des actions à mener, on essaie de les penser dans cette démarche-là. On a fait les affiches en papier recyclé et les Flyers aussi, c’est tout ce qui me vient mais tout est affiché sur le site web.
MB : Tu as un peu abordé la programmation tout à l’heure avec un vendredi soir black metal et un samedi soir metal plus général avec un peu de thrash. Comment avez-vous choisi les groupes ? Les avez-vous sélectionnés pour leur engagement en faveur de l’écologie ou pas du tout.
Vincent : On a plusieurs choses à dire, déjà on a essayé de mettre du thrash mais on n’a pas vraiment réussi. Même si Teska à des influences thrash et puis Death Decline, c’est du trash death en fait… Déjà il y avait un groupe qu’on voulait programmer c’est Primal Age, un groupe de hardcore métal. Ça reste une musique hyper énergique, finalement le Hardcore et le thrash ne sont pas aussi éloignés que ça. Le groupe nous avait contacté par l’intermédiaire de la personne qui s’occupe de programmation. A l’époque j’avais fait une page Facebook sur le festival et ils étaient intéressés parce que les membres sont véganes et engagés contre la maltraitance animale entre autres. Le thème du festival leur parlait et du coup il nous avait sollicité, donc j’avais dit oui et j’ai tenu parole. Primal Age c’est un groupe des années 90, connu dans le milieu du hardcore qui a plusieurs albums, on est super contents de les avoir. Ils collent tout à fait à l’esprit du festival. Après, on s’est partagé la tâche de la programmation entre Antoine et moi, chacun un jour. Moi je cherchais des groupes pour bien se marier avec Primal Age sans faire que du hardcore car le Metalearth Festival ne sera pas un festival de hardcore. J’ai écouté pas mal de groupes, j’ai bien accroché avec Death Decline qui sortait un album. On ne demande pas que les groupes soient engagés pour l’écologie mais c’est un plus si jamais ils le sont. C’est pas mal que les groupes jouent leurs chansons écolo en live, par exemple Primal Age ont pas mal de morceaux sur l’écologie, ils vont en jouer sur leur set. On passera d’ailleurs un petit clip en même temps qu’ils jouent. Sinon non, ce n’est pas une condition sine qua none pour participer au Metalearth. La soirée de vendredi, on a décidé de faire du black, le public répond plus présent et ça c’est Antoine et puis Kevin, Jacques qui ont trouvé les groupes.
Antoine : Il y a une chose dont Vincent n’a pas parlé, vu qu’on joue dans une maison de quartier à Brest il y avait une demande forte de groupes locaux, de Brest ou finistérien. Donc c’est vrai qu’on a orienté aussi notre recherche par rapport à ça, ce qui explique la présence de Teska et de Möhrkvlth. Après, sur la soirée black, on avait pas mal de choix car c’est quand même assez riche notamment, dans le 22 avec Belenos, Les Champs De Nihil, tout ça. Au niveau du choix nous sommes partis sur le principe de se faire plaisir. On a contacté des groupes qui nous plaisent depuis un petit moment et qu’on voulait faire venir par plaisir. Il s’est avéré en plus que les groupes étaient sensibles à la cause écologique car il y a pas mal de végétariens aussi par conviction dans ces groupes-là. Mais en premier lieu c’était vraiment se faire plaisir. On est vraiment content de cette programmation.
Vincent : Pour le moment on n’est pas très connu, on n’est pas très visible, on n’a pas été sollicité à part Primal Age. On a reçu assez peu de sollicitations. On sort tout juste du Covid…
MB : Enfin là, les planètes sont en train de s’aligner pour vous, suppression des jauges, bientôt plus de masques, la pass vaccinal va probablement aussi sauter… quand même, ça se présente pas mal pour vous.
Vincent : En ce qui concerne la date, on avait décidé de faire ça en avril pour être sur l’avant saison des festivals et pas rajouter un événement en été alors qu’il y en a déjà beaucoup. Alors ça a des avantages et des inconvénients, avril c’est un mois qui marche bien et la date du weekend en avril on l’avait quand même décidé il y a assez longtemps, ça devait être fin 2020. On s’était dit qu’avec le Covid on ne pourra rien faire en 2021 donc on va le faire 2022… je pensais vraiment qu’on serait sorti de la crise depuis un moment et c’est tout juste.
MB : Donc le festival se déroule à Brest à l’espace Léo Ferré, pourquoi avoir choisi la ville de Brest ? Qui est d’ailleurs une ville orientée vers l’océan avec dernièrement le premier sommet sur les océans par exemple.
Antoine : Parce qu’on est Brest même quoi…
Vincent : Oui voilà comme on a dit tout à l’heure, à Rambouillet et en région parisienne je n’avais pas les structures associatives ni les gens pour m’aider. Après moi je suis originaire de Brest, je suis né à Brest, j’y ai passé toute mon enfance et j’y ai fait une partie de mes études. Antoine est à Brest.
MB : Est-ce que la ville vous a aidé à quelque chose ? Niveau organisation du Festival, mise en place ?
Antoine : La ville en elle-même pas vraiment, sauf si on considère que l’espace Léo Ferré, qui est une salle communale, fait partie de la ville. Thierry Trémintin, le régisseur, nous a pas mal aidé sur l’organisation du truc, il est de bon conseil sur l’organisation du Festival, sur cette démarche ça nous a pas mal aidé. Sinon directement la ville ne nous a pas plus aidé, mais on ne les a pas sollicités non plus.
Vincent : Indirectement on a sollicité pour les subventions mais comme la maison de quartier, l’espace Léo Ferré, fait partie de la ville de Brest et que c’est gratuit pour les associations, c’est déjà une forme de subventions. On est bien aidé par Thierry Trémintin. La ville aussi nous prête du matériel, on a demandé à la mairie sur les conseils de CLIP, qui est une association d’étudiants à Brest et qui va faire la sonorisation du festival. Ils nous ont dit de contacter la ville pour avoir un prêt de vidéoprojecteur et d’écran pour remplacer ceux qui sont à l’espace Léo Ferré et qui ne sont pas tops. Donc la mairie va nous prêter vidéoprojecteur et écran. La mairie va aussi nous aider par rapport au recyclage des mégots de cigarettes. La ville de Brest à un partenariat avec l’entreprise Mégo qui est une entreprise qui recycle les mégots.
Antoine : Ils font des meubles avec. Ils compactent et traitent les mégots pour retirer les substances toxiques et après il les compresses pour en faire des meubles, des chaises, des tables…
Vincent : C’est une entreprise un peu unique en France. J’avais vu ça sur internet, j’avais pris contact avec eux, mais ils m’ont dit qu’ils avaient un partenariat avec la ville de Brest et de voir avec eux car leurs prestations sont payantes. Finalement en passant par la ville de Brest, on nous a dit, comme vous faites votre concert à Léo Ferré vous nous enverrez vos mégots et nous on les renvoie à l’entreprise Mégo. Du coup c’est gratuit donc c’est des petites choses, des petits coups de pouce de la mairie qui nous facilitent l’organisation.
MB : Comment on peut soutenir le festival ?
Vincent : Ah…
MB : Achetez vos pass.
Vincent : Voilà acheter vos places. On a 50 préventes là, je trouve que ce n’est pas assez. Même si tout le monde me dit que ça viendra au dernier moment, pour nous on n’a pas vraiment de visibilité. Si on reste à 50 préventes on est mort quoi. Si personne ne vient le jour J, on est foutu… mais ça ne va pas arriver. J’ai trouvé que ça manquait un peu d’engouement, c’est vrai qu’au départ l’an dernier, il y avait moins de visibilité sur la reprise des événements, sur les jauges, debout, assis etc… ok il y a toujours le pass vaccinal mais il va certainement sauter, les concerts reprennent et pourtant on n’a pas eu de boom des ventes. Voilà, ça m’inquiète un peu et ça me déçoit un peu. Parce que voilà on essaie de proposer un truc un peu nouveau…
Le deuxième point c’est le crowdfunding, le financement participatif. C’était prévu dans le plan de financement, de faire un financement participatif. Dans l’idée je voulais en tout cas faire financer le festival par tout le monde, en faire un truc un peu collectif, qu’il y ait un effort collectif pour l’écologie et que les gens participent au financement du festival. Mais évidemment on ne peut pas demander aux gens de filer 50 balles, en plus ils ont leur billet à payer. Les gens contribuent à la réussite du festival en prenant leurs billets, en venant et en consommant. C’est ça le cœur du financement, mais c’est aussi bien qu’il y a des gens, qui ne viennent pas au festival, qui ne sont même pas forcément métal, mes soutiennent. L’idée c’était qu’il y ait un micro financement participatif des entreprises, des commerçants, du public, des amis. On a lancé un financement participatif et en fait il ne décolle pas. Je pense qu’on en a demandé un peu beaucoup, même s’il y a des paliers pas très élevés, on peut donner 5 € ou 10 €… On l’a lancé en février, peut-être qu’on n’a pas assez de réseau aussi, sur Facebook on a 300 followers… je trouve que ce n’est pas assez. On n’a peut-être pas assez de visibilité pour ce financement, pour être honnête là on est à 270 € de récolter sur 1000 €, au bout de 15 jours, il en reste 20… Je sens le truc qu’on ne va même pas atteindre les 500 €… sachant que sur les 270 il y a beaucoup d’amis à moi qui ne sont ni Brestois, ni métalleux. Et si on n’y arrive pas, on risque d’avoir un petit souci car ça fait partie du budget. Au mieux on s’en sortira sans réussir à faire un don aux associations, au pire on finira avec un trou dans la caisse. Faudra peut-être qu’on revoit notre plan de financement l’année prochaine.
Antoine : On aura plus de visibilité donc ce ne sera pas tout à fait la même chose, on a peut-être un peu trop sollicité les gens sur les places, les dons, le crowdfunding…c’est peut-être un peu trop en même temps. Après ce sera du retour d’expérience à utiliser pour faire mieux les fois prochaines.
Vincent : On a bien soigné la présentation de la campagne pourtant, enfin je ne sais pas ce que tu en penses toi Julien, mais on y a bien réfléchi.
MB : Ah complètement, c’est très bien.
Vincent : Je ne pense pas que c’est là que ça pêche en tout cas.
MB : Qu’est-ce qu’il ferait de cette première édition de réussite ? C’est quoi votre objectif ?
Antoine : L’objectif, il est multiple…
Vincent : Soldout en tout cas.
Antoine : Ouais, le but c’est que ce soit rempli, pour moi l’objectif il est autant qualitatif que financier. Il faut qu’on ait des retours positifs à la fois sur l’organisation de la part des groupes, aussi bien qu’en termes d’écologie, d’animation, que les gens soient aussi réceptifs et qu’ils apprécient. Après s’ils ne sont pas satisfaits, on adaptera les fois prochaines en fonction des retours que nous aurons. Ensuite, derrière c’est d’avoir un équilibre financier, quitte à ne pas avoir de don à redonner aux associations, mais il faut moins qu’on retombe sur nos pattes. Et si on peut donner des sous aux associations, c’est positif car c’est un des objectifs premiers de l’organisation de ce festival.
Une édition réussie c’est tout ça en même temps, ça fait beaucoup de choses mais c’est important que tout ça se concrétise, sinon on ne pourra pas dire que c’était une première édition satisfaisante.
Vincent : Oui je pense que tu as tout dit. J’ai peur qu’il y ait des problèmes de son et tout ça, c’est con mais c’est un truc qu’il faut qu’on sécurise. Comme c’est la première pour nous, on est attentif à tout et on espère que tout va bien se passer.
MB : Et donc dernière question, mais tu en as déjà un peu parleé, niveau moyen, plus long terme, quelle est l’ambition du festival ? A priori c’est une première édition et si tout va bien il y en aura d’autres.
Vincent : Déjà c’est de réussir la première édition. C’est vrai qu’au départ, j’étais parti sur un festival avec une jauge plus élevée, donc l’ambition… déjà on va faire le bilan de la première édition, si financièrement ça va et tout ça… l’ambition c’est de monter en jauge dès 2023. Donc est-ce qu’on pourra le faire, je ne sais pas, mais on commence déjà à y réfléchir et à trouver une salle un peu plus grande, avoir une jauge double. Faire un festival sur une jauge à 200 c’est un peu limité, faut qu’on ait plus d’espace qu’on puisse développer le concept, c’est ça l’ambition, faut viser plus haut. Apprendre aussi, car il y a plein de choses qu’on doit apprendre car c’est nouveau pour nous…
Antoine : Après il y a plein de choses qu’on va acquérir au fur et à mesure, tout le relationnel, les contacts, on a déjà quand même pas mal avancé. Le fait de recevoir des groupes, de faire des interviews avec des médias comme le tien, ça permet de développer notre solidité au niveau local, ça va se construire au fur à mesure.
Vincent : On est ambitieux, mais raisonnable, mais ambitieux quand même… j’ai envie de faire quelque chose qui marche, qui soit d’année en année, qui grossisse… faut aussi qu’on voit nos possibilités en termes de disponibilité. On est conscient de toutes ces limites.
MB : Merci beaucoup à tous les deux pour ces précisions et cette interview riche. Est-ce qu’il y a des choses que vous auriez aimé aborder et que dont je n’ai pas parlé ?
Vincent : Non ça me semble assez complet.
MB : Ça me semble très très bien aussi. Bonne chance pour cette première édition. Pour tous les lecteurs, n’hésitez pas à prendre vos pass si vous souhaitez participer au premier Metalearth Festival les 8 à 9 avril prochain à l’espace Léo Ferré de Brest.
Si vous ne pouvez pas y participer, vous pouvez quand même être acteur avec une contribution au crowdfunding, lien ci-contre merci à tous bonne chance.
Crowdfunding
Merci à Stéphane, Antoine et Vincent pour leur temps et leur engagement.
Merci à Caroline pour la relecture.